Nous y sommes, c’est la fin de l’EuroBasket 2025. La petite et la grande finale du Championnat d’Europe de basket se jouent demain le 14 septembre. Qui va repartir avec le Trophée Nikolai Semashko ? Qui rentrera à la maison sans médaille?
Petite finale de l’EuroBasket 2025 Grèce – Finlande
Ce dimanche, la Grèce et la Finlande s’affronteront pour la médaille de bronze de l’EuroBasket 2025. La Grèce était un outsider pour obtenir une médaille, tandis que personne ne voyait la Finlande aller aussi loin, mais les deux ont été stoppées nettement en demi-finale. Cependant, ils ont encore l’occasion d’écrire l’histoire.
Comme souvent pour la Grèce, tout dépend de Giannis Antetokounmpo. Moteur et pilier de l’équipe, le double MVP NBA a permis aux siens d’atteindre le dernier carré malgré les lacunes d’un effectif en transition, et est actuellement le deuxième meilleur marqueur de l’EuroBasket avec 26,8 points de moyenne. Mais face à la Turquie, la dépendance au Greek Freak est apparue criante : pertes de balle en pagaille (12 en première mi-temps), attaque stagnante et incapacité à remonter un déficit à deux chiffres.
Kostas Sloukas, en fin de cycle, n’a plus le même rayonnement, et derrière lui la création offensive manque cruellement. Vassilis Toliopoulos peine à s’imposer à ce niveau, et le collectif grec reste trop limité pour exister sans son leader. Pour décrocher une première médaille depuis 2009, la Grèce devra retrouver son intensité et sa discipline, en misant sur l’impact de Giannis des deux côtés du terrain.
Côté finlandais, la sensation est déjà immense. Première demi-finale de l’histoire, après avoir éliminé la Serbie de Nikola Jokić puis la Géorgie. Portée par Lauri Markkanen, quatrième meilleur marqueur du tournoi (23,6 points de moyenne), la Meute de Loups a prouvé qu’elle pouvait bousculer les cadors. Mais face à l’Allemagne, les limites sont réapparues : rotation courte, dépendance excessive à Markkanen, et incapacité à répondre à la densité physique allemande.
Pour espérer un dernier exploit, la Finlande devra retrouver son adresse extérieure via Sasu Salin, Edon Maxhuni et/ou Elias Valtonen et trouver des solutions pour libérer son leader, neutralisé lors de ses deux confrontations contre la Mannschaft.
Difficile d’imaginer une affiche plus symbolique que Giannis vs Lauri, deux stars de la NBA, face-à-face pour une médaille historique. Le premier a l’avantage athlétique et défensif, capable de freiner l’ailier fort d’Utah, comme l’ont déjà montré leurs confrontations directes. Le second, s’il retrouve son efficacité, peut faire vaciller une défense grecque souvent irrégulière.
Les deux nations sortent d’une lourde défaite, mais la dynamique est différente. La Finlande a déjà réussi son tournoi, peu importe le résultat, alors que la Grèce joue gros : l’attente d’une médaille depuis 2009 pèse. Avec un effectif plus complet autour de sa star, et un surplus d’expérience, la Grèce semble favorite. Mais attention : si Markkanen s’enflamme et que la Finlande retrouve son rythme collectif, la surprise n’est pas impossible.
Finale de l’EuroBasket 2025 : Turquie – Allemagne
La grande finale de l’EuroBasket 2025 oppose les deux dernières équipes invaincues du tournoi : une Turquie renaissante, de retour en finale continentale pour la première fois depuis 2001, et une Allemagne impériale, championne du monde en titre et confirmant son statut de favori avant le début de la compétition.

Portée par son capitaine Dennis Schröder, véritable métronome (20,9 points, 6,6 passes décisives, 46,3 % au tir), la Mannschaft a affiché une constance impressionnante. Schröder impose son rythme, accélère quand il faut et reste décisif dans les moments chauds. À ses côtés, Franz Wagner est l’arme offensive numéro un : 21,1 points de moyenne, 45,5 % de réussite et une polyvalence qui le rend incontournable des deux côtés du terrain.
La rotation allemande est dense : Daniel Theis stabilise la raquette par sa puissance et ses rebonds, tandis qu’Andreas Obst apporte une menace constante derrière l’arc. Résultat : une Allemagne prolifique, meilleure attaque du tournoi avec 101,9 points inscrits par match, capable de frapper aussi bien en contre-attaque qu’en jeu placé.
En face, la Turquie s’appuie sur un collectif soudé autour de Alperen Şengün. Le pivot des Houston Rockets réalise un tournoi exceptionnel : vision de jeu, créativité et impact offensif en font le point d’ancrage de son équipe. Sa capacité à initier le jeu depuis la raquette est incroyable.
Mais la demi-finale face à la Grèce a révélé un autre héros : Ercan Osmani, auteur de 28 points, qui a dynamité la défense hellénique et soulagé Şengün. Autour d’eux, Shane Larkin mène le jeu avec sang-froid et adresse extérieure, tandis que Furkan Korkmaz et Şehmus Hazer assurent des relais offensifs. La retour de Cedi Osman a fait un très grand bien, un joueur clé pour la défense turque et une option offensive précieuse.
Le match s’annonce comme une confrontation de styles. L’Allemagne mise sur la vitesse, les transitions et sa densité de rotation, tandis que la Turquie préfère le contrôle et la création autour de Şengün. Limiter Schröder dans ses prises d’initiative sera essentiel pour les Turcs, tout comme contenir Wagner sur ses drives et tirs mi-distance. Côté allemand, la mission prioritaire sera de freiner Şengün dans la raquette et de couper ses lignes de passes.
Le tempo sera à suivre. L’Allemagne aime quand le jeu est rapide et explosif pour l’Allemagne, tandis que pour la Turquie ça préfère quand celui-ci est posé et contrôlé. Celui qui arrivera à imposer son rythme devrait avoir l’avantage. Attention également à Obst et Larkin, qui pourraient faire basculer la rencontre à trois points. Un avantage clair pour la Mannschaft est au niveau du banc. Pendant la majeure partie du tournoi, la Turquie a préféré utiliser des rotations à 8 joueurs, tandis que l’Allemagne a utilisé régulièrement quasiment toute son équipe.
La Turquie rêve de faire mieux que l’exploit de 2001 et de monter enfin sur le toit de l’Europe. Mais face à une Allemagne en mission, dotée d’une attaque record et d’un collectif rodé, l’équilibre semble pencher du côté de la Mannschaft. Sauf performance hors norme de Şengün, et un soutien massif de ses coéquipiers, la logique voudrait que l’Allemagne confirme sa suprématie et s’offre un nouveau titre continental après 1993.