Dans le monde de la balle orange, il y a de bonnes raisons de fêter ce nouveau millénaire. De nouveaux prétendants aux médailles émergent tandis que les anciennes puissances essayent de conserver leur place. L’EuroBasket 2001 se trouve au milieu de ce croisement des chemins.
EuroBasket 2001, l’introduction de barrages

Pour la première fois de l’histoire de l’EuroBasket, la compétition se rend en Turquie. 16 équipes se sont affrontées entre le 31 août et le 9 septembre 2001 dans 3 villes différentes : à Ankara, dans la Salle de Sport ASKİ avec 6 000 places, au Centre des Congrès et des Expositions d’Antalya, avec une capacité de 3 800 places, et à Istanbul dans l’Abdi İpekçi Arena, pouvant accueillir 12 270 spectateurs.
Les équipes ont été réparties en quatre groupes de quatre équipes chacune, où elles ont disputé un tournoi toutes rondes. Les groupes A et B se trouvaient à Ankara, tandis que les groupes C et D étaient à Antalya. La première équipe de chaque groupe s’est qualifiée directement pour la phase à élimination directe de l’EuroBasket 2001.
Pour déterminer les quatre autres équipes qualifiées pour la phase à élimination directe, les équipes classées deuxième et troisième de chaque groupe ont été appariées (2A contre 3B, 3A contre 2B, 2C contre 3D, 3C contre 2D) et les vainqueurs de chaque match se sont qualifiés pour la phase à élimination directe, qui s’est déroulée à Istanbul.
Lors des quarts de finale à élimination directe, les vainqueurs se sont qualifiés pour les demi-finales. Les vainqueurs des demi-finales se sont affrontés en finale pour le titre de champion, tandis que les équipes perdantes ont disputé un match de consolation pour la troisième place de l’EuroBasket 2001. Les équipes perdantes des quarts de finale ont disputé un tableau séparé afin de déterminer les places 5 à 8 du classement final. Petite anecdote, c’est également le premier EuroBasket à fonctionner par quart-temps de 10 minutes, plutôt que mi-temps de 20 minutes.
Champion d’Europe en titre et 5e aux Jeux Olympiques de 2000, l’Italie est très attendue pour l’EuroBasket 2001. Certes, l’équipe sera sans son porte-drapeau à Sydney Carlton Myers, important en 1999. Mais le MVP du précédent EuroBasket Gregor Fučka ainsi que Andrea Meneghin, le 3e Italien dans l’équipe type du tournoi sont toujours là, et donc les Azzurri devraient rester compétitif.
Finaliste en 99, mais ressortant de JO décevants avec une 9e place, l’Espagne compte se relancer en 2001. Alberto Herreros, le meilleur Espagnol lors de l’EuroBasket en France n’est pas là. Mais l’équipe peut compter sur un jeune prodige du nom de Pau Gasol, tout juste drafté en 3e position après avoir été nommé dans l’All-EuroLeague Second Team, et qui va participer à son tout premier tournoi en senior.
La Yougoslavie, après avoir obtenu une médaille de bronze en 1999 et une 6e place en 2000, a besoin de se renouveler. Svetislav Pešić, champion en 1993 avec l’Allemagne, arrive pour prendre le contrôle de l’équipe de son pays. Il peut toujours compter sur Dejan Bodiroga, nommé dans le 5 majeur de l’EuroBasket 99.
Mais Pešić a déclaré qu’Aleksandar Đorđević et Vlade Divac, les principaux acteurs de la domination de l’équipe nationale dans les années 1990, lui avaient annoncé qu’ils ne joueraient pas. Un peu plus tard, Željko Rebrača a fait de même, et Predrag Danilović n’était pas là non plus. Qui va pouvoir combler le vide laissé par ces piliers?
La France a choqué le monde avec sa médaille d’argent en 2000, sa première médaille depuis 1961. Laurent Sciarra, Jim Bilba et Cyril Julian, 3 des joueurs clés depuis 1999 sont toujours là. Problème, Antoine Rigaudeau lui n’est pas là en 2001, celui-ci ayant mis un terme à sa carrière internationale quelques mois auparavant. C’est donc un très jeune Tony Parker, 19 ans et drafté par les Spurs quelques mois plus tôt, qui est attendu au tournant.
Enfin, la Lituanie, médaillée de bronze à Sydney après avoir été si proche de battre la Team USA en demi-finale, compte retourner sur le podium européen. Šarūnas Jasikevičius, Gintaras Einikis, Darius Songaila et Saulius Štombergas, le noyau de cette grande équipe balte est toujours présent et forme une des équipes à craindre en Turquie.
L’EuroBasket de Peja Stojaković

Le renouvellement a fonctionné. Pour la 8e fois, la Yougoslavie remporte l’EuroBasket. Encore aujourd’hui, elle a 4 longueurs d’avance sur l’équipe la plus titrée encore en activité. Pourtant au pays, l’arrivée de Pešić n’était pas vu comme une bonne chose.
J’ai passé beaucoup de temps en Allemagne, et ces « experts », dont on ne compte plus qu’un nombre incalculable en Serbie, m’ont qualifié d’entraîneur allemand”, a déclaré Pešić lors d’une interview accordée à la BBC.
C’est pourquoi mon arrivée en Serbie a fait grand bruit parmi ceux qui ne savent tout simplement pas comment opérer, sinon ils savent absolument tout”, a-t-il ajouté en souriant.
Placée dans le groupe C, la Yougoslavie a entamé son tournoi avec un match symboliquement très important. Face à la Croatie, un rival de part leur histoire commune, mais aussi une équipe contre laquelle la Yougoslavie n’a jamais perdu. Cela a continué avec une victoire 66-80 où le joueur des Kings, Peja Stojaković, a brillé avec 21 points à 9-19.
Suite à cela fut une victoire 113-58 face à l’Estonie, un match plié dès le premier quart. Stojaković a encore inscrit 21 points, mais à 7-8 en 18 minutes cette fois-ci. Enfin pour conclure le groupe, un match symbolique pour l’entraîneur contre l’Allemagne. Ademola Okulaja a fait du mieux qu’il pouvait avec 18 points, 8 rebonds et 4 passes décisives, mais encore une fois Stojaković était la star. 22 points à 7-10, 5 rebonds et 3 interceptions dans une victoire 86-73. A ce stade de l’EuroBasket, Peja est incontestablement le meilleur joueur yugoslave.
Première du groupe C, l’équipe yougoslave se qualifie directement pour les quarts de finale où ils affrontent la Lettonie. Un autre massacre contre une équipe baltique, la Yougoslavie s’impose 114-78. Statistiquement, c’est le meilleur match de Stojaković. 29 points à 11-13 en 23 minutes seulement.
Milan Gurović, joueur de l’équipe nationale à l’époque, a déclaré qu’à la mi-temps du match contre la Lettonie, un pari avait été lancé entre les joueurs pour savoir qui marquerait le plus de tirs à trois points. Celui qui perdait devait les inviter à dîner. Finalement, Vlado Šćepanović en a marqué six, Gurović sept et Stojaković huit. Tout cela se passe lors d’un match de quart de finale, généralement plein de tension et d’anxiété, car c’est le moment le plus important du tournoi : soit vous rentrez chez vous, soit vous vous battez pour une médaille.
La demi-finale contre l’Espagne avait mal commencé pour la Yougoslavie. Les Ibériques ont mené pendant presque toute la première période, avec un Pau Gasol en mission. Le néo-Grizzly terminera la rencontre avec 22 points et 11 rebonds. Mais la rencontre a complètement basculé dans un 3e quart-temps exceptionnel du pays des Balkans. 21-12 pour les yougoslaves, et le momentum ne partira plus dans la direction opposée. Stojaković a planté 30 points à 9-17 sur la tête des Espagnols. Victoire 78-65, et nouvelle finale d’EuroBasket pour la Yougoslavie.
Face aux hôtes, Peja Stojaković est en difficulté et sort son pire match de la compétition. 15 points à 6-14 dont 1-7 à 3 points. Ainsi, la Turquie prend rapidement l’avantage. Mais petit à petit, la Yougoslavie revient au score grâce aux efforts d’un très bon collectif et surtout Bodiroga, qui termine la rencontre avec 18 points à 6-12 et 7 rebonds, répondant présent quand l’équipe avait le plus besoin de lui. Lors du 3e quart, le match bascule en faveur de la Yougoslavie, et ils obtiennent la victoire 69-78. Encore une fois, les Yougoslaves sont les rois d’Europe.

Sans surprise, Peja Stojaković est nommé MVP de l’EuroBasket 2001. Il est rejoint dans le 5 majeur de la compétition par le Croate Damir Mulaomerović, le Turc Ibrahim Kutluay, l’Allemand Dirk Nowitzki et l’Espagnol Pau Gasol. De quoi se souvient-on en Serbie à propos d’Istanbul ? La réponse la plus courte serait : la domination. Non seulement l’or a été remporté sans aucune défaite, mais seule la finale contre la Turquie a vu un écart de moins de dix points.
C’était une sorte de cachet après cette domination, tout simplement, du premier au dernier match.” Vlado Šćepanović a déclaré à Nova. “À part l’équipe que je regardais quand j’étais enfant, Dražen Petrović, Divac et d’autres qui ont écrasé leurs adversaires, après cette génération, ce championnat a été tellement dominé par notre équipe qu’il fallait simplement qu’il se termine par une domination contre la Turquie, qui était alors considérée comme la favorite, si l’on en croyait les noms et prénoms sur le papier.”
Mais je reviens au fait que ce ne sont pas les noms qui gagnent, mais les équipes. Tout simplement, ce dunk symbolique a été le dernier clou dans le cercueil de quelque chose que nous construisions depuis longtemps. Une telle domination n’avait vraiment pas été vue dans un championnat européen depuis longtemps.”
La surprise turque

Avant 2001, la Turquie n’avait jamais remporté de médaille dans n’importe quelle compétition majeure. Son meilleur parcours était une 4e place en 1949 au Caire. Et pourtant, les 12 Géants se sont surpassés devant leur public et ont atteint la finale de l’EuroBasket.
L’équipe nationale turque, compte tenu du fait qu’elle est le pays hôte, avait toutes les chances d’accéder aux quarts de finale, et tout résultat au-delà de cela aurait dépassé les attentes. Cependant, au vu du déroulement des matchs amicaux, notamment celui contre l’Italie où le style de jeu semblait dépassé, l’optimisme des supporters était limité. Mais en interne, l’ambiance était au beau fixe.
L’une des principales raisons de notre succès dans ce tournoi était la camaraderie qui régnait au sein de l’équipe. Lorsque nous sommes arrivés au tournoi, un changement de génération était en cours.” a déclaré Mirsad Türkcan à EuroHoops.
J’avais 25 ans et Hidayet [Türkoğlu] n’avait que 22 ans. Orhun Ene et Harun Erdenay ont joué un rôle très important à ce moment-là, ils ont pris en charge l’équipe et ont rempli leur mission avec brio. Cela a également contribué de manière significative au succès de l’équipe. En outre, nous avions un avantage considérable en matière d’entraîneur. Aydın Örs était un très bon coach de basket.”
Placée dans le groupe B, la Turquie a été vainqueur dans la douleur, face à la Lettonie. Les Baltes avaient pris le contrôle lors du deuxième quart avec un très bon Ainars Bagatskis, qui finira la rencontre 21 points à 8-13, et un solide Kaspars Kambala qui a dominé la raquette, 20 points à 6-12, 11 rebonds… et 14 fautes selon le site de la FIBA? Mais İbrahim Kutluay, 20 points et 3 interceptions et Mirsad Türkcan, 17 points à 7-11, 9 rebonds et 5 passes décisives, renversent le match lors du 3e quart et remportent finalement le match 82-85.
Le match suivant contre la Slovénie est une douche froide. Après un bon début grâce à Kutluay, qui finira le match avec 19 points, et Hüseyin Beşok qui aura un double-double avec 10 points et 12 rebonds ainsi que 4 contres, la Turquie menait de 3 points à la mi-temps. Mais après une deuxième mi-temps catastrophique de la part des hôtes, les Slovènes l’emportent 57-71, et Radoslav Nesterovič finit avec son propre double-double, 20 points à 10-20 et 11 rebonds.
Afin d’éviter les barrages, la Turquie devait absolument battre l’Espagne dans le dernier match du groupe. Après un bon premier quart de la part des Turcs, l’Espagne réduit l’écart grâce aux efforts de Juan Carlos Navarro et Gasol. Mais au retour des vestiaires, les 12 Géants remettent un coup d’accélérateur. Les Espagnols tenteront de revenir en fin de rencontre mais c’est trop tard. Victoire 79-84 de la Turquie derrière un Ibrahim Kutluay de gala avec 35 points à 10-15 et 2 interceptions, ainsi que Beşok à 12 points et 10 rebonds. L’équipe termine premier du groupe et se qualifie donc pour les quarts de finale. Clairement, elle se surpasse devant son public.
Le fait que les matchs se soient déroulés en Turquie a également été un facteur déterminant dans cette réussite.” a déclaré Murat Özyer, entraîneur adjoint à l’époque. « À Ankara notamment, les spectateurs ont fait ressentir aux joueurs l’avantage de jouer en Turquie, non seulement lors des moments décisifs pour la qualification du groupe, mais aussi pendant le trajet entre l’hôtel et la salle, ainsi qu’en dehors des matchs. Ils ont constamment exercé une pression positive sur les joueurs, ce qui leur a permis de donner le meilleur d’eux-mêmes.”
En quart de finale, la Turquie fait face à la Croatie. A la clé, une première demi-finale de l’histoire du basket turc. Mais devant le public d’Istanbul, ce sont les Croates qui ont pris le contrôle en début de rencontre, menant 44-28 à la pause. Il va être difficile de revenir. Et pourtant, grâce à l’expérience de ces moments de l’entraîneur Aydın Örs, la Turquie refait son retard et pousse la Croatie en prolongations. 73-73.
Derrière un quatuor composé de Türkoğlu, Kutluay et Mehmet Okur, tous à 16 points, et un Türkcan inarrêtable, 20 points et 14 rebonds, les hôtes ont renversé la situation. Türkcan est auteur d’un contre sur Mulaomerović à 19 secondes de la fin de la prolongation. Après un rebond à cinq secondes de la fin du match après deux ratés à trois points de Gordan Giriček, c’est encore Türkcan qui marque un lancer-franc sur deux qui qualifie les Turcs en demi-finale de leur EuroBasket, 87-85.
Les supporters turcs n’ont pas fini de souffrir cela dit, car la demi-finale contre l’Allemagne sera un match d’anthologie. Un match où aucune équipe n’a réussi à prendre une avance confortable, les deux équipes restant au coude à coude pendant près de 40 minutes. Nowitzki, 22 points, 10 rebonds et 3 contres, et Okulaja, 18 points, 17 rebonds, rendent coup pour coup au duo turc : Kutluay inscrit 24 points et 3 interceptions, Türkoğlu 23 points, 8 passes décisives et 3 interceptions.
Alors que le score est de 69-67 en faveur des Allemands, avec 17 secondes restantes, le ballon va dans les mains de Türkoğlu. Sans hésitation, il tire à 3 points… raté. Rebond pour Nowitzki qui obtient la faute à 7 secondes de la fin. L’ailier fort des Mavericks a 2 lancers francs à réussir… il rate le premier. Heureusement pour le numéro 14, il marque le deuxième. 70-67.
Le ballon repart dans les mains de Türkoğlu, les Allemands pour une raison inexplicable ne font pas faute. Le joueur des Kings n’en demandait pas temps. Il fait un Side Step, feinte, tir à 3 points, panier. La salle explose de joie. 70-70, 3 secondes restantes. Temps mort allemand. Ils n’arrivent pas à remonter la balle pour tirer, le match va en prolongation.
Si quelqu’un avait fait une faute sur Hidayet, les Allemands auraient été en finale.” se souvient Tolga Öngören, entraîneur adjoint en 2001. “Je n’avais pas compris cela. On a même posé cette question à l’entraîneur de l’équipe allemande, [Henrik] Dettmann, lors de la conférence de presse. Lui non plus n’avait pas compris. “Normalement, dans ce genre de situation, on fait une faute, mais je ne sais pas pourquoi ils ne l’ont pas fait cette fois-ci”, avait-il répondu. Cela m’avait aussi beaucoup intrigué.”
Ce manque de lucidité aurait pu coûter cher à l’Allemagne, mais ils reviennent en force. A 77 partout, Patrick Femerling réussit 1 lancer franc sur 2. 78-77 pour l’Allemagne, 17 secondes à jouer. Qui d’autre que Türkoğlu allait avoir la balle? Il pénètre dans la raquette, résiste au contact de Femerling et fait un lay-up devant le panier. 78-79, 3 secondes au chrono. Temps mort allemand. Mithat Demirel remonte le terrain mais ne peut tirer à temps. La Turquie est en finale de l’EuroBasket.
S’il peut y avoir des regrets de ne pas avoir réussi à gagner la finale alors qu’ils étaient si proches de la médaille d’or, les Turcs peuvent être fier de leur parcours qui reste encore aujourd’hui le meilleur de son histoire sur la scène européenne et de très loin.
La déception pour la Lituanie
1 an seulement après un superbe parcours aux Jeux Olympiques de Sydney, la Lituanie réalise ce qui était alors le pire parcours de son histoire en EuroBasket, avec une élimination humiliante en 2001. Pourtant, l’EuroBasket avait bien commencé pour les Géants Baltes. Dans le match d’ouverture de la compétition, la Lituanie bat l’Ukraine sans grande difficulté 60-82. Ramūnas Šiškauskas avait bien commencé le tournoi, avec 16 points à 6-10 et 6 interceptions.
Continuant sur cette dynamique positive, la Lituanie avait infligé un 18-4 à l’Israël dans le premier quart-temps du deuxième match du groupe. Mais, ils subiront ensuite un 9-22 et se retrouvent derrière à la mi-temps. Derrick Sharp, Shalom Turgeman et Yaniv Green ont causé beaucoup de problèmes à la défense lituanienne. Dans la douleur, Mindaugas Timinskas est parvenu à guider son équipe avec ses 15 points et 7 rebonds pour arracher une victoire 68-59.
Afin d’éviter les barrages, il fallait maintenant battre la France et terminer premier du groupe. Problème, la Lituanie se retrouve avec 17 points de retard à la pause. Stéphane Risacher et Laurent Sciarra étaient inarrêtables pour les Géants Baltes. Šiškauskas tente tant bien que mal de ramener ses partenaires dans le match mais c’est insuffisant. Les Bleus s’imposent 76-65 et forcent la Lituanie à jouer un tour supplémentaire.
En barrage, la Lituanie affronte son voisin, la Lettonie. Les deux pays partagent une rivalité, mais les affrontements vont généralement en la faveur de l’équipe en vert. Les fans de basket lettons avaient soif d’une victoire contre la célèbre équipe lituanienne.
L’équipe lituanienne a poursuivi ses adversaires tout au long de la première période. À la fin, elle a rattrapé son retard à 16-16, et au début du deuxième quart-temps, elle menait 22-20. Plus tard, il s’est avéré que c’était tout ce dont l’équipe lituanienne était capable un an après les Jeux olympiques de Sydney. À la mi-temps, la Lettonie menait de 10 points, 45-35. À la 26e minute, elle atteignait 22 points (64-42).
L’approche optimiste des Lituaniens à la 33e minute (59-69) a été immédiatement anéantie par les tirs à deux points et à trois points incroyablement précis des tireurs lettons. Les joueurs lettons étaient particulièrement doués pour bombarder le panier lituanien à longue distance : 14 tirs à trois points réussis sur 22. Finalement, la Lettonie a créé une incroyable surprise en s’imposant 76-94. Bagatskis était le héros de la rencontre avec 25 points dont 4-6 à 3 points.

La victoire lettone était historique. Les trois précédentes rencontres officielles entre les deux équipes, lors du tournoi final de l’EuroBasket 1939 (37-36) et lors des matchs de qualification pour le championnat d’Europe de 1995 (108-65 et 94-91), avaient toutes été remportées par l’équipe lituanienne.
L’adresse de l’ambassade de Lituanie à Riga a été publiée sur l’un des sites web lettons les plus populaires. Les supporters lettons ont été invités à déposer des fleurs devant l’ambassade après leur victoire à domicile, commémorant ainsi les funérailles du basket-ball lituanien. Le meneur Šarūnas Jasikevičius est arrivé à la conférence de presse les larmes aux yeux. Le sourire confiant qui illuminait son visage lors des deux premiers matchs de l’EuroBasket 2001 avait disparu.
Le basket est un sport où le plus important est de marquer des paniers. Nous n’y sommes pas parvenus lors de tous les matchs”, a déclaré Jasikevičius, qui a raté ses sept tirs à trois points et trois de ses quatre tirs à deux points.
Immédiatement après cet EuroBasket, l’entraîneur de l’équipe nationale Jonas Kazlauskas a démissionné. Sans qualification pour le championnat du monde, la Lituanie avait désormais un long chemin à parcourir pour revenir au sommet.
En effet, avec le début d’une nouvelle génération qui a pu briller dans cet EuroBasket et qui va également briller en NBA, la Lituanie a beaucoup de travail à faire pour ne pas être larguée, et les équipes comme la Yougoslavie ont du travail à faire pour rester en haut de la chaîne.