Alors qu’on arrive à la fin du millénaire, l’EuroBasket 1999 semble avoir un vainqueur inévitable. Pourtant, le dernier tournoi des années 90 va réserver une surprise aux observateurs de la balle orange et offrir un aperçu des équipes à surveiller pour les années à venir.
EuroBasket 1999, 7 maisons
Pour la 3e fois, l’EuroBasket se rend en France. 16 équipes se sont affrontées entre le 21 juin et le 3 juillet 1999 dans 7 villes françaises différentes : à Antibes dans l’Espace Sportif Jean Bunoz avec 5 051 places, à la Maison des Sports de Clermont-Ferrand, ayant une capacité de 5 000 places, au Palais des Sports Jean-Michel Geoffroy de Dijon pouvant accueillir 4 628 spectateurs, au Mans à Antarès avec ses 6 003 sièges, au Palais Omnisports de Paris-Bercy avec 13 200 sièges disponibles, au Palais des Sports de Pau, disposant d’une capacité de 7 707 places et au Palais des Sports de Toulouse, prévue pour 5 000 personnes.
Comme en 1997, les équipes en 1999 ont été réparties en quatre groupes de quatre équipes chacune, où elles ont disputé un tournoi toutes rondes. Groupe A à Toulouse, groupe B à Clermont-Ferrand… sauf un match à Toulouse, groupe C à Antibes et groupe D à Dijon. Les trois meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour la deuxième phase.
Au cours de la deuxième phase, deux groupes de six équipes ont été formés et ont disputé un tournoi toutes rondes. Groupe E à Pau et groupe F au Mans. Les résultats entre les équipes qui se sont affrontées lors du tour préliminaire sont reportés. Les quatre meilleures équipes de chaque groupe de la deuxième phase de l’EuroBasket se qualifient pour les quarts de finale à élimination directe à Paris.

Les vainqueurs des demi-finales se disputent le titre de champion d’Europe, tandis que les perdants des demi-finales disputent un match de consolation pour la troisième place de l’EuroBasket. Les perdants des quarts de finale s’affrontent dans un tableau séparé pour déterminer les places 5 à 8 du classement final.
Double champion d’Europe et champion du monde en titre, la Yougoslavie était l’équipe favorite de l’EuroBasket 1999. Certes, l’équipe est sans Saša Đorđević, le MVP du précédent EuroBasket qui a pris sa retraite internationale. Mais avec le duo Željko Rebrača–Dejan Bodiroga, ce dernier MVP du Championnat du Monde 1998, et un noyau de qualité, ainsi que le retour de Vlade Divac, cette équipe semble très difficile à arrêter.
Finaliste de l’EuroBasket 1997 et 6e de la Coupe du Monde 1998, l’Italie reste un candidat sérieux pour une médaille en 1999. Bien que l’effectif ait été marqué par l’absence de Gianmarco Pozzecco, sans doute le joueur italien le plus talentueux, le noyau est toujours le même. Gregor Fučka, nommé dans le 5 majeur du Mondial, s’est imposé en tant que vrai leader. Bogdan Tanjević, ancien coach de Limoges après avoir remporté le doublé Scudetto-Coppa Italia avec l’Olimpia Milano en 1996, est le nouveau sélectionneur depuis 97 et va devoir aider l’équipe à franchir un pas.
La Russie, médaillé de bronze en 97 et d’argent en 98, est toujours une équipe dangereuse à cette époque. Sans Mikhaïl Mikhaïlov, présent dans l’équipe de l’EuroBasket 1997, qui a pris sa retraite internationale après le Mondial, la sélection russe peut toujours compter sur Vasili Karasev, nommé dans l’équipe type à Athènes.
Enfin, la Grèce, 4e en 1993, 1994, 1995, 1997 et 1998, veut briser cette malédiction et enfin obtenir une médaille en 1999. En l’espace d’un an, cependant, d’importants changements ont eu lieu, notamment sur le banc. La Fédération grecque de basket-ball a fait confiance au duo Kostas Petropoulos et Giannis Ioannidis, le premier prenant les rênes. Malgré l’absence d’Efthimios Rentzias et Nikos Oikonomou, deux joueurs majeurs en 97 et 98 respectivement, l’équipe grecque peut toujours compter sur Angelos Koronios, Dimitrios Papanikolaou et Fragiskos Alvertis et un groupe de joueur avec de l’expérience dans les EuroBaskets.
L’Italie surprend l’Europe

Malgré les succès en Coupe d’Europe de ses clubs les plus performants, l’équipe nationale italienne de basketball a toujours obtenu des résultats quelque peu en deçà des attentes lors des grandes compétitions internationales. Les Azzurri n’ont jamais dépassé la quatrième place à la Coupe du Monde, tandis qu’aux Jeux olympiques, leur médaille d’argent remportée aux Jeux de Moscou en 1980 était en partie due à l’absence des États-Unis, suite au boycott notoire imposé par le président Jimmy Carter.
Peu de monde aurait parié sur eux, et pourtant l’Italie a remporté son 2e EuroBasket en 1999. Encore aujourd’hui, cela reste le dernier titre majeur remporté la sélection italienne dans le monde de la balle orange. Le tournoi a pourtant débuté par une défaite à Antibes contre la Croatie, avec Toni Kukoč, meilleur joueur du match avec 16 points et 8 rebonds.
L’Italie a bien démarré, menant de 19 points à la fin de la première mi-temps, mais elle s’est ensuite effondrée sous les coups des Croates, qui ont renversé la situation et remporté le match 71-68, les Azzurri restant bloqués à 20 points marqués en deuxième mi-temps. Les 15 points de Giacomo Galanda n’ont pas suffi, la star Carlton Myers étant limitée à 1-11 sur le terrain et 0-7 à longue distance.
Le deuxième match contre la Bosnie devient déjà un tournant crucial pour éviter une élimination surprise de cet EuroBasket. Il se joue à nouveau à Antibes, et cette fois, les Azzurri s’imposent 64-59, après un match très disputé et équilibré. Myers sort du lot, terminant meilleur marqueur de l’Italie avec 22 points après des débuts décevants.
Le dernier match de la première phase, à nouveau à Antibes, voit l’Italie battre la Turquie 64-61 et se qualifier en deuxième position du groupe C derrière la Turquie, mais devant la Croatie grâce aux résultats des confrontations directes. C’est une deuxième victoire, une fois de plus serrée, pour l’équipe de Tanjević, menée une nouvelle fois par un Myers renaissant qui marque 20 points.
Pour le deuxième tour de qualification, les Azzurri se déplacent au Mans. Le premier adversaire est l’Allemagne, avec un jeune Dirk Nowitzki. La grande défense des Azzurri limite le prometteur joueur des Mavs à seulement 8 points. En attaque, Myers (16 points) et Roberto Chiacig (14) s’occupent de leur offrir enfin une victoire facile 74-53.
Les Azzurri semblent être en pleine forme dans la deuxième phase : ils battent facilement la République tchèque 95-68 (Myers 20 et cinq joueurs à deux chiffres), puis perdent le dernier match contre la Lituanie d’Arvydas Sabonis 74-62 après avoir déjà assuré leur qualification, terminant 2e du groupe F. Ils s’envolent donc pour Paris pour les quarts de finale.
À Bercy, l’Italie a montré le meilleur d’elle-même. Andrea Meneghin, le fils de Dino, était le lien entre l’attaque et la défense, Myers le marqueur infaillible, Fučka l’imprévisible joker pour les adversaires. Tanjević n’a pas raté le coche et, en quarts de finale, l’Italie a anéanti une puissance comme la Russie, la battant 102-79, menée par les 22 points de Carlon (4-5 à trois points) et les 19 points de Gregor, sur seulement 8 tirs.

En demi-finale, il y a l’obstacle historique de la Yougoslavie, qui a battu les Azzurri deux ans plus tôt en finale, les privant de l’or européen. C’est un match sans merci, où la rivalité et l’intensité sont à leur comble. La défense italienne est exemplaire en première mi-temps, ne concédant que 23 points aux Slaves, avec un avantage de +14 à la pause. Un Bodiroga magistral (17 points, 13 rebonds) et l’habituel Predrag Danilović (14) mènent la remontée, qui est toutefois stoppée par Fučka (17) et Meneghin (16). Le match se termine sur le score de 71-62, cette fois-ci c’est la Yougoslavie qui pleure. Elle ne réalisera pas le triplé historique.
La finale contre l’Espagne n’était certes pas une promenade de santé, mais on ne savait pas quelle équipe pourrait battre les Azzurri. L’approche tactique de Tanjevic est très claire : un départ en sprint et un marquage serré de Alberto Herreros pour limiter ses tirs. Ces deux stratégies ont porté leurs fruits, l’Italie prenant le large en terminant le premier quart-temps avec un score de 32-24 en sa faveur, avant d’accroître son avance au début de la seconde mi-temps grâce à deux actions décisives de Fučka, portant le score à +14 (42-28) à 15’27 » de la fin.
Avec Fučka, excellent combattant sous les paniers, et Myers, qui a retrouvé son adresse, obligeant les Espagnols à commettre des fautes presque systématiques, punis à 86 % (12-14) sur la ligne des lancers francs, l’Italie prend son avance maximale (49-29, +20) à 11’30 » de la fin.
Évidemment, équipe de grands combattants, l’Espagne n’a pas abandonné et, grâce à une fatigue compréhensible et à quelques tirs manqués d’Alessandro Abbio et Myers, elle est revenue à -9 (43-52) à 3’39 » de la fin, grâce à un Ivan Corrales parfois imparable, puis même à -6 avant que la précision de Myers depuis la ligne des lancers francs ne mette fin au match sur le score final de 64-56 qui a ramené l’Italie au sommet du basket continental. La Gazzetta Sportiva du dimanche 4 juillet 1999 titrait : « L’or est à nous ».

Avec 18 points de Myers et un double-double de Fučka, l’Italie est revenue au sommet de l’Europe 16 ans après son triomphe à Nantes, encore une fois en battant l’Espagne en finale. Même pays hôte et même équipe affrontée en finale, mais sans oublier un autre fil conducteur crucial reliant les deux victoires, à savoir la présence, aujourd’hui comme alors, d’un Meneghin sur le terrain : Dino en 1983 à Nantes et Andrea en 1999 à Paris. À la différence que, dans le premier cas, Andrea avait regardé le match à la télévision chez lui, tandis que cette fois-ci, son père était sur le banc, en tant que membre du staff technique de l’équipe nationale italienne.
Gregor Fučka a été nommé MVP de l’EuroBasket 1999. Il a été rejoint dans l’équipe de la compétition par ses compatriotes Carlton Myers et Andrea Meneghin, ainsi que par Alberto Herreros de l’Espagne et Dejan Bodiroga de la Yougoslavie.
La France si proche de l’exploit
Après un bref sursaut durant les années 80, la France a retrouvé sa place habituelle depuis pratiquement 40 ans : faire figuration lors des EuroBaskets. Mais en 1999, les Bleus ont démontré que ce pays avait de bons basketteurs qui avaient les moyens de rendre fier leur nation.
Coachée par Jean-Pierre de Vincenzi, la France, placée dans le Groupe A, a joué tous ses matchs de poule à Toulouse. Le 21 juin, la France entame l’EuroBasket face à la Macédoine. Issu du démembrement de l’ancienne Yougoslavie, le pays dispute son tout premier championnat d’Europe, et les attentes sont modestes. Mais Petar Naumoski a donné du fil à retordre aux Français pour cette première rencontre. Il est intenable, marquant 27 points dont un 4-9 à trois points.
Accrochant le match jusqu’au bout, ils ne plieront que dans les derniers instants, pour s’incliner 71 à 67. L’entrée en matière des Bleus fut délicate face à une petite nation, mais le résultat a été assuré grâce au phénomène français Tariq Abdul-Wahad. Pour son premier match officiel avec l’équipe de France, le joueur des Kings en a épaté, avec 24 points à 10/18, 8 rebonds et 7 dunks spectaculaires qui ont mis l’ambiance dans la ville rose.
Le lendemain, la France joue contre Israël. Dans un match revanche de l’EuroBasket 97, la défense française va contenir Oded Kattash, et ce seront Doron Sheffer et Tomer Steinhauer qui tiendront la baraque. Le duo Antoine Rigaudeau-Abdul-Wahad va être performant, combinant pour 35 points, et sera bien accompagné par Jim Bilba, le leader défensif des Bleus. Vainqueurs 77 à 66, les français remportent une seconde victoire qui leur permet d’accéder au second tour.
Il reste un seul match à disputer, face à l’ogre Yougoslave. De Vincenzi décide de mettre Rigaudeau au repos pour cette rencontre. Les Bleus ont tout de même produit une prestation honorable, ne s’inclinant qu’en fin de rencontre, 63 à 52. La France menait même 27-33 à la surprise générale à la mi-temps. Hélas, les français se sont écroulés en deuxième période sous la pression de Bodiroga et sa bande.
En compagnie de la Yougoslavie et de la Macédoine, tous deux qualifiés pour le second tour, les basketteurs tricolores, deuxième du groupe, ont ensuite rencontré trois équipes du Groupe B, la Russie, l’Espagne et la Slovénie pour former le groupe E à Pau.
Tout d’abord, c’est l’Espagne que la France affronte au Palais des Sports. Après une première mi-temps serrée mais en faveur des Ibériques, les Bleus ont réagi de manière exemplaire. Le vieux briscard Ronnie Smith sort de sa boîte pour offrir sa meilleure performance du tournoi : 14 points à 6-8 et 5 rebonds. Il aide Rigaudeau, qui avec ses 21 points à 8-14 et 2 interceptions, guide l’équipe dans une victoire 57-74, avec 25-43 lors des 20 dernières minutes.
Vient ensuite la Russie, l’un des favoris pour une médaille dans ce tournoi. Et là, la France répond présent. Certes, les Bleus ne se mettent jamais définitivement à l’abri, mais dans un match maîtrisé, ils s’imposent 66-62. Igor Kudelin a été dangereux avec 22 points à 8-12 et 2 interceptions, mais Abdul-Wahad, Rigaudeau et Frédéric Weis ont été les piliers d’une équipe solide qui s’est qualifiée pour les quarts de finale.
Mais il reste un match, contre une Slovénie qui doit gagner pour se qualifier au prochain tour. Une rencontre qui reste encore maintenant dans les annales du basket français. -19 en première mi-temps, -15 à 7 minutes de la fin, le public de Pau n’y croyait plus. Mais grâce aux efforts de Rigaudeau, Abdul-Wahid et Stéphane Risacher entre autres, les Bleus retournent la situation pour finir à +5 et gagnent 69-74 pour éliminer la nation des Balkans. 2e du groupe, la France est en route pour Bercy.
Le 1er juillet 1999, la France joue son match le plus important depuis 1991. Son adversaire? La Turquie. Les deux équipes ont été au coude à coude jusqu’au bout de la nuit. Les jeunes Kerem Tunçeri, Hedo Türkoğlu et Hüseyin Beşok ont donné du fil à retordre aux Bleus, qui tiennent bon grâce aux performances de Rigaudeau et Bilba entre autres pour s’imposer 66-63. La France retourne en demi-finale de l’EuroBasket. Sur le papier, tous les voyants devraient être verts. Dans les faits, le groupe est plongé dans une lutte interne, intitulée “l’affaire des chaussettes hautes”.
Mais dans l’euphorie de la victoire contre la Slovénie, le groupe va déraper et se lézarder.” a écrit l’entraîneur adjoint Alain Weisz dans son livre “Passion basket, mémoire d’un coach”. “(…) La hiérarchie de l’équipe avait changé mais à chaud, personne ne tenait à l’analyser. Abdul-Wahad, [Alain] Digbeu et [Moustapha] Sonko, les leaders des premiers matches à Toulouse, ont vu leur statut ébranlé. Risacher, Rigaudeau et Foirest avaient marqué des points et pas seulement sur la feuille de match. (…)”
L’équipe ne va jamais se ressouder. Pire, elle se scinde et se singularise autour d’une histoire de chaussettes ! Sonko, Digbeu et Abdul-Wahad avaient souligné leurs différences en jouant avec des chaussettes blanches remontées jusqu’au genou. Cette forme de distinction avait été très mal perçue par le groupe. Que se cachait-il derrière cet artifice vestimentaire ? Une simple admiration pour Julius Erving ? A Bercy, Laurent Sciarra avait ajouté au ridicule en adoptant à son tour la même extravagance vestimentaire, pour stigmatiser l’attitude de ses partenaires !”
Et les passe-droits se multiplient. Absence de tranquillité, sollicitations extrasportives, discipline abandonnée, le groupe dérape. La frustration s’installe. Et la presse se fait l’écho de certaines revendications. Laurent Sciarra y parle d’un coaching incompréhensible, Alain Digbeu promène son mal-être, Tariq Abdul-Wahad passait par des hauts et des bas.”
Au milieu de cette atmosphère tendue, la France doit néanmoins préparer la demi-finale contre un adversaire à sa portée sur le papier: l’Espagne. Une équipe espagnole qui s’est qualifiée en quart de finale en partie grâce à la victoire des Bleus face à la Slovénie.

14 000 supporters ont encouragé l’équipe locale, espérant pouvoir remporter une médaille d’or exactement 50 ans après leur dernière opportunité qui s’était soldée par une défaite 57-36 contre l’Égypte au Caire en 1949. Mais malgré une bonne tenue pendant une grande partie du match (29-31 à la mi-temps), l’Espagne s’est finalement imposée 70-63, Herreros confirmant son excellente forme avec 29 points, résultat de 10 tirs réussis sur 18 (3 sur 6 à longue distance) et 6 sur 8 aux lancers francs.
Cependant, il restait un match à enjeu : remporter une médaille de bronze face à la Yougoslavie. Une fois de plus, la France n’avait pas réussi à dominer la grosse équipe de Yougoslavie qui a battu les Bleus 74-62. Rigaudeau, Sonko et Foirest ont été les meilleurs marqueurs côté Français avec respectivement 16,13 et 11 points. Bien qu’elle n’ait pas obtenu le bronze, l’équipe de France avait obtenu son billet pour les Jeux Olympiques de Sydney. Mais pourtant, on peut avoir un peu de regret, de se dire que si le groupe avait su rester soudé, il aurait pu obtenir plus. Heureusement, la France va afficher un bien meilleur visage très vite.
L’effondrement de la Grèce
Dans les années 1990, l’équipe nationale grecque a obtenu une série de résultats positifs, participant chaque année à tous les grands tournois internationaux, à l’exception des Jeux olympiques de 1992. Entre 1990 et 1998, la Grèce n’est jamais descendue en dessous de la 6e place et a généralement terminé 4e. Elle figurait clairement parmi les meilleures équipes mondiales, mais n’a remporté aucune médaille. Hélas pour eux, si cette série de résultats va s’arrêter en 1999, ce n’est pas pour de bonnes raisons.
La Lituanie de Sabonis, l’Allemagne du jeune Nowitzki et la République Tchèque sont les autres équipes du groupe D de l’EuroBasket. Une place pour la deuxième phase semblait être à la portée des Grecs. Mais cela ne s’est pas vérifié sur le terrain…
L’équipe grecque commence ses obligations dans ce tournoi contre l’Allemagne. Dirk Nowitzki n’est pas encore devenu la superstar que nous admirons aujourd’hui, mais il était déjà à l’époque un joueur très prometteur de la NBA. Après une première mi-temps compliquée, la Grèce renverse le score de 26-23 en deuxième mi-temps, passe à la vitesse supérieure avec Giorgos Sigalas et Jake Tsakalidis dans une bonne forme et parvient à prendre l’avantage peu avant la fin avec 9 points d’écart (49-40), mais les Grecs accumulent les erreurs facilement évitables et permettent à chaque fois aux Allemands de croire en eux.
Il reste 30 secondes à jouer, le score est de 56-56. Sigalas passe Gerrit Terdenge et Nowitzki, trouve le chemin du panier et marque. 56-58. Il pense avoir fait le plus dur, maintenant il faut tenir en défense. Henrik Rödl reçoit la balle à l’autre bout du terrain, il perd brièvement la balle sous la pression de Koronios mais récupère la balle, trouve Vladimir Bogojević derrière la ligne à 3 points qui tire. Ficelle. 59-58 pour l’Allemagne. Il reste 8 secondes à jouer. Sigalas a le ballon, essaye de rentrer dans la raquette, mais Terdenge et Nowitzki provoquent la perte de balle. C’est fini, l’Allemagne choque la Grèce.
Désormais, il fallait gagner contre la République Tchèque pour garder une chance réaliste de se qualifier pour le deuxième tour. Après une première mi-temps équilibrée, Luboš Bartoň a pris le contrôle de la rencontre. 26 points avec un 11-11 aux lancers francs et 7 rebonds. Aucun Grec n’a pu suivre le rythme. 83-72 en leur défaveur.
La Grèce n’était pas encore éliminée, mais il fallait absolument battre la Lituanie pour finir devant eux avec le même bilan grâce à une égalité départagée par les résultats des confrontations directes. Malheureusement, les Lituaniens ont enfoncé le clou lors du match le plus difficile du tournoi pour les Grecs. Score final de 82-64, avec Artūras Karnišovas en grande forme qui a marqué 20 points et le mythique Sabas qui a suivi avec 18 points.

C’est ainsi que l’équipe nationale a établi un record négatif, qu’elle détient encore aujourd’hui. En effet, depuis 1999, la Grèce n’a plus jamais été éliminée d’un EuroBasket dès la première phase des poules. C’est ainsi que Dijon est depuis lors devenue une ville “hantée” pour les Grecs. L’EuroBasket en France reste bien sûr un cauchemar dont aucun Grec ne voudrait se souvenir…
Mais pour l’Italie, l’Espagne et la France, cet EuroBasket 1999 est un symbole d’espoir à l’approche du nouveau millénaire. Pourront-ils maintenir leur momentum pour remporter plus de médailles à l’avenir? Ou est-ce que ces médailles seront les dernières pour ces nations?