La Free Agency de NBA nous a une nouvelle fois occupé tout l’été, avec des signatures d’agents libres et des transferts inattendus, transformant le salary cap des franchises. A l’aube de la reprise de la saison, l’heure est au bilan afin de voir quelles équipes sont susceptibles de bouger en cours de régulière, et celles qui seront calmes. Focus sur la division North West, composée de Denver, de Minnesota, d’Oklahoma, de Portland et de Utah.
Denver Nuggets

Avec plus de 190M de dollars engagés, et tout près du 1st Apron, Denver dépense beaucoup mais avec un objectif clair : gagner le titre. Et pour se donner des chances, les Nuggets ont rempli leur banc, avec le retour de Bruce Brown et l’arrivée de Tim Hardaway Jr, tous les deux au minimum. Après quelques semaines de flottement, Jonas Valanciunas s’engage officiellement comme pivot remplaçant suite à un échange avec les Kings, impliquant Dario Saric. Mais le mouvement de l’intersaison a eu lieu assez tôt, et a déclenché tout le reste : Michael Porter Jr est parti à Brooklyn en échange de Cameron Johnson ! Bien moins cher, l’ex joueur des Nets viendra occuper le rôle de MPJ à moindre frais, offrant plus de flexibilité à la franchise (ce qui a permis de renforcer le banc). Nikola Jokic étant intouchable, ce sera le prochain gros enjeu des dirigeants : le prolonger. En fin de contrat en 2027, car peu probable qu’il active sa player option, c’est le pilier de l’équipe. Derrière lui, des grosses décisions seront peut-être à prendre. Porter Jr parti, Jamal Murray sera possiblement le prochain s’il déçoit à nouveau. Avec un salaire à 30% du salary cap et pas loin des 50M de dollars, c’est un énorme engagement pour un joueur qui n’est pas All Star. Ensuite, dans un an, Peyton Watson et Christian Braun seront agents libres si aucune prolongation anticipée n’est signée. Etant des produits formés dans le Colorado, Denver pourra les prolonger sans problème… Du moment que le propriétaire accepte de sortir le chéquier. Enfin, quid d’Aaron Gordon ? Elément important de l’équipe, il va passer de 15% à 20% du cap, avec un salaire qui va bondir de 23M à près de 32M. Gêné par les blessures en 2024-25, est-ce que Denver tentera de l’échanger et de profiter de sa valeur si le physique se montre fragile ? C’est une possibilité qui n’est pas à écarter. Encore plus si Watson explose. Les Nuggets se sont donnés un peu d’air cet été ; il est possible que cela continue dans les prochains mois afin de se donner une nouvelle chance d’aller au bout. Premier nom sur la liste des transferts : Zeke Naji, qui gagne 8M de dollars et dont le contrat peut permettre l’acquisition d’un role player, ou qui peut servir de cap filler pour un échange de plus grande envergure.
Minnesota Timberwolves

Avec plus de 200M de dollars dépensés, les Wolves ont la masse salariale d’un prétendant au titre. Après deux finales de conférence consécutives, Minnesota est légitime et souhaite passer ce cap. Est-ce que ce sera possible après les mouvements de l’été ? Pas certain. Avec trois joueurs importants sur qui il fallait prendre des décisions, deux sont restés, un est parti. Ceux qui restent ? Julius Randle et Naz Reid. Le premier a signé pour deux ans garantis à 30M de dollars environ, soit 20% du cap ; le second a quatre années de garanties à moins de 15% du salary cap. Par conséquent, c’est Nickeil Alexander-Walker qui n’a pas été conservé. Ainsi, parmi les très gros contrats, il n’y a plus qu’Anthony Edwards, qui va toucher 45M et 30% du salary cap. Derrière lui, il y a l’extension de Rudy Gobert, à 35M qui commence. Et à partir de là, tout le monde est transférable. Mike Conley arrive à la fin de son contrat (et de carrière), Donte DiVincenzo sera libre en 2027 et Jaden McDaniels a un super deal à 15% du cap. Enfin, il y a encore des contrats rookies qui peuvent intéresser certaines franchises. Avec peu de joueurs engagés sur le long terme, et des vétérans chers, mais pas surpayés, qui sont sur des contrats courts, on peut imaginer que des échanges seront à nouveau réalisés pour permettre aux Wolves de passer un cap.
Oklahoma City Thunder

Pour le Thunder ça va aller assez vite car la situation est semblable à l’année dernière : les stars sont sous-payées et les vétérans le sont un peu plus. SGA est MVP et ne sera payé “que” 38M la saison, soit 25% du cap, tandis que Jalen Williams et Chet Holgrem vont gagner 20M à deux cette saison. Néanmoins, cette anomalie sera corrigée dès l’année prochaine avec les deux jeunes qui vont entamer leur extension post contrat rookie. Pour Shai, sa prolongation prendra effet lors de la saison 2027-28. Pourtant, le Thunder a encore une flexibilité anormalement élevée. Hartenstein gagne 28M, ce qui est certainement trop, mais sera en team option la saison prochaine, tout comme Dort, qui est payé 18M. Caruso a été prolongé sur le long terme, pour environ 20M la saison, ce qui ne représente que 10% du cap. Chez les role players, Isaiah Joe, Aaron Wiggins et Jaylin Williams sont signés sur des deals dégressifs, aux alentours des 10M de dollars, et tous avec une team option. Avec ça, Sam Presti possède encore des cartouches incroyables pour monter des échanges. Sans oublier les contrats rookie comme Nikola Topic ou Cason Wallace ! Oklahoma, champion en titre, possède un salary cap tellement bien géré, et des assets de grande qualité, qu’il peut encore attirer n’importe quelle superstar qui serait disponible sur le marché. Par exemple Giannis Antetokounmpo. Un modèle de gestion.
Portland Trail Blazers

Du côté de Portland, le salary cap est plutôt bien géré. Premier point positif : seuls six joueurs ne sont pas des contrats rookie, ce qui offre une très belle flexibilité. Parmis eux, Robert Williams et Matisse Thybulle, qui combinent 24M de dollars et qui seront en fin de contrat. Du mouvement autour d’eux sera certainement à venir. Damian Lillard est rentré à la maison pour 14M de dollars afin de réaliser sa rééducation, et sera payé ce tarif la saison prochaine. S’il revient à un niveau de All Star, c’est une affaire en or. Deni Avdija a montré tout son talent. Et avec un contrat dégressif jusqu’en 2028, alors qu’il n’a que 25 ans, il se place parmi les meilleurs contrats de toute la NBA. Enfin, viennent les cas Jrue Holiday et Jeremi Grant. Tous les deux gagnent trop d’argent pour leur niveau. Avec des contrats garantis jusqu’en 2027, et plus de 60M combinés, ce sont deux candidats naturels pour finir dans des échanges. Mais contre quoi ? Car Portland a fini au bord du play-in la saison dernière, possède des jeunes qui vont encore progresser, et ils sont trop forts pour tanker quand on voit certains concurrents de l’Ouest, mais surtout le niveau de l’Est. De grosses décisions seront à prendre d’ici à l’été prochain. Et bonne nouvelle : les 25M dûs à Deandre Ayton, coupé en début d’été, auront disparu du salary cap. De quoi offrir une belle flexibilité aux dirigeants pour attirer de bons joueurs.
Utah Jazz

On parlait des Blazers et de leurs contrats rookie, mais que dire du Jazz : c’est encore plus flagrant ! Le plus gros contrat, et de très loin, est celui de Lauri Markkanen, à 46M et 30% du salary cap ! Un énorme deal, sûrement trop gros, mais qu’il fallait lui donner pour ne pas le perdre gratuitement. Problème : c’est un joueur difficile à bouger car, au mieux, une troisième option, payée presque comme un franchise player. Derrière lui, un seul contrat à plus de 10M de dollars : celui de Jusuf Nurkic, à 19M, et agent libre l’été prochain. Le pivot a été obtenu en échange de Collin Sexton. Un mouvement incompréhensible soit dit en passant : le pivot a bien moins de valeur sportive que l’arrière et ils étaient dans la même situation contractuelle (montant et année). Par conséquent, il va être difficile de transformer le pivot en une belle contrepartie. Parmi les joueurs que Danny Ainge va mettre sur le marché, on retrouve Kyle Anderson, Georges Niang et Kenyon Martin Jr, payés 8-9M de dollars chacun. Le premier n’a que cette saison de garantie tandis que les deux autres sont sûrs d’être agents libres dans un an. Avec l’ambition claire de tanker, peu probable qu’ils restent toute la saison à Salt Lake City. Tout comme Kevin Love. Le Jazz aura beaucoup de cap l’été prochain… Mais pour en faire quoi ? Il faut espérer pour eux que des jeunes tirent leur épingle du jeu pour qu’on y voit plus clair.