La National Collegiate Athletic Association, autrement nommée NCAA, devrait prochainement accorder aux joueurs et joueuses de sa ligue la possibilité d’avoir accès à une rémunération, une première dans le sport universitaire.
Contexte
En 2021, un progrès avait déjà été constaté. En effet, l’association avait autorisé les athlètes, évoluant en première division universitaire, de percevoir des revenus de par les sponsors suite à la décision de la Cour suprême dans l’affaire “NCAA VS Alston”.
Avant tout, il semble important de rappeler un fait incontestable : les compétitions de la NCAA génèrent des sommes astronomiques chaque année. Pour preuve, la saison dernière, les gains s’élevaient à environ un milliard d’euros. Ce phénomène s’explique notamment par la période de la March Madness, correspondant au tournoi universitaire entre les meilleures facs du pays. En considérant les guichets, les paris sportifs ou tout simplement les fans derrière leur chaîne de télévision, l’argent coule à flot.
Le problème est que ces sommes d’argent n’étaient pas accordées aux athlètes universitaires. La raison avancée était que les jeunes joueurs et joueuses devaient conserver un statut amateur. Leur unique source de revenus provenant d’une bourse universitaire.
Tandis que par le passé les étudiants n’avaient le droit qu’aux bourses, désormais, ils pourront recevoir un salaire. C’est donc un tournant puisqu’il s’agit de la première fois de l’histoire de la ligue que les jeunes adeptes de la balle orange auront la possibilité d’être rémunéré, et ce, dès 2025. Cette nouvelle nous provient suite aux actions en justice auxquelles la ligue a dû faire face, du fait d’un manque de compensations accordées aux sportifs.
D’après ESPN, les avocats du partie adverse (camp au sein duquel les avocats Jeffrey Kessler et Steve Berman se trouvent, soutenu par la procureur générale de l’Etat de New York, Letitia James) auraient estimé le montant du détournement à plus de 20 milliards de dollars sur 10 ans, chiffre considérable.
Verdict ? Près de 2,8 milliards d’euros en dommages et intérêts devraient être accordés aux anciens athlètes (allant jusqu’en 2016) et athlètes actuels, un chiffre qui atteindrait les 14 000 athlètes concernés.
Nouveautés en NCAA
Mais concrètement, qu’est-ce qui change ? Selon le jugement rendu par le juge, la NCAA devra supprimer certaines règles interdisant aux écoles de rémunérer leurs athlètes. Les universités auront donc la possibilité de partager leurs revenus avec les athlètes par le biais de nouveaux types de paiements et d’avantages.
En s’appuyant sur le verdict, la saison prochaine, chaque université devra allouer environ 20 millions de dollars à ses équipes. Cette somme d’argent sera par la suite redistribuée aux athlètes NCAA en tant que salaire chaque saison. Les équipes ne pourront pas dépasser ce seuil. Elles devront par conséquent bien gérer leur budget pour agencer leur équipe, tout comme en NBA.
La nouvelle fait bien évidemment plaisir aux jeunes sportifs concernés par le verdict. Jeffrey Kessler, avocat du camp adverse, a prédit un « nouveau monde » pour les joueurs universitaires. L’avocat Steve Berma a quant à lui qualifié l’accord de « révolutionnaire ». Désormais, la NCAA entre dans une nouvelle ère, l’amenant un peu plus a être considérée comme une ligue de haute instance.
Conséquences
Les conséquences sont multiples. En passant outre l’aspect économique dont bénéficieront les athlètes, la possibilité pour les jeunes sportifs d’être rémunérés permettra des niveaux de vie plus adaptés. En effet, d’un point de vue sécuritaire, l’arrivée d’argent pourra permettre aux jeunes, parfois en manque de moyens, de pouvoir subvenir à leurs besoins ou/et à ceux de leur famille. Cette rémunération pourra également servir de point d’ancrage pour ce qui est des libertés individuelles.
En termes de considération, les athlètes seront enfin récompensés par leurs accomplissements, pouvant les préparer à la NBA. Une des externalités négatives de cette rémunération sera la disparité entre les différentes universités. Étant donné les grandes inégalités de richesse entre universités, les jeunes joueurs et joueuses seront probablement plus intéressés par des programmes bien rémunérés.
C’est pour cela qu’il est important de prendre en compte ces inégalités, et qu’une mise en place de plafonds de dépenses au niveau de chaque université pourrait paraître plus que primordial. Si aucune mise en application n’est effectuée, les joueurs et joueuses au plus gros potentiels se tourneront vers les mêmes facs, polarisant les talents de bon niveau.