Avant de devenir le leader des Raptors, Fred VanVleet a dû batailler pour se faire une place dans la grande ligue. Non-drafté en 2016, puis passé par la D-League (ancienne G-league) avant de soulever le trophée Larry O’Brien puis de décrocher une première étoile de All-Star, retraçons ensemble le parcours difficile de Fred en NBA.
L’échec à la Draft
La façon la plus simple de rejoindre la NBA est bien évidemment la Draft. Cependant, ce n’est pas toujours facile de faire partie des 60 élus. Le jeune Fred VanVleet, totalement absent des mock drafts, se fera également snobé lors de la grand-messe. Il avait en effet refusé deux offres de franchises qui souhaitaient le faire jouer deux ans au sein de la NBA D-League tout en étant payé 20 000 dollars par saison.
Une chance donnée par les Raptors
Alors qu’il se retrouvait sans aucune franchise, Toronto donna une chance au jeune meneur, lors de la Summer League. Il signe un contrat avec les Raptors et doit impressionner pour espérer signer définitivement chez les dinos et ainsi, jouer au sein de la grande ligue. Et il ne sait pas fait attendre avant d’impressionner le coaching staff : un QI basket au-dessus du lot, des qualités de shooteur indéniables (54% à 3P) mais également un très bon défenseur et intercepteur (il finit meilleur intercepteur des Raptors lors de la SL avec 1.2 steals par match).
Le 18 juillet 2016 est le grand jour pour Freddy puisqu’il y signe un contrat longue durée avec la franchise du Nord. La première brique était posée, mais le plus dur restait encore à venir.
Une place progressive dans le roster
Comme on l’a dit plus tôt, avoir un contrat c’est bien mais jouer c’est mieux et à l’époque la concurrence est rude dans le backcourt. Kyle Lowry est indéboulonnable mais on y retrouve aussi Cory Joseph et Delon Wright. La mentalité de Fred se rapproche de celle de Kyle. Le bonhomme n’a pas peur de se confronter à des gaillards bien plus costaud que lui. Il n’hésite pas à se battre au rebond, un vrai guerrier !
Vient le temps de l’effrayant camp d’entraînement ou tout peut s’arrêter. Il ne reste qu’un spot dans le roster des Raptors, et il est disputé par 6 joueurs : Fred, Brady Heslip, Drew Crawford, E.J Singler, Jarrod Uthoff et Yanick Moreira. C’est à ce moment là et alors que personne ne croyait en lui qu’est né son slogan, le fameux « Bet on Yourself ». Si personne ne croit en toi ou ne parie sur toi, fais-le. C’est finalement le jeune meneur de l’Illinois qui ressort vainqueur de ce battle royale, et inscrit son nom dans le roster final des Raptors composé de 15 joueurs pour la saison 2016-2017.
2016-17 :
La première saison est évidemment difficile, en bout de banc et régulièrement envoyé en NBA D-League où il finit avec une moyenne de 16,9 points et un pourcentage à 3P de 40% s’il vous plaît, tout en étant sacré champion en fin de saison, pas mal.
2017-18 :
La saison suivante est un peu plus intéressante. En effet, il passe de 8 minutes jouées en moyenne à plus de 20. Toujours en sortie de banc, VanVleet sait punir quand il faut et inscrit même son career-high un soir de novembre 2017 contre les Pacers : 16 points. C’est aussi sa saison où il a été le plus adroit avec un pourcentage au shoot de 43%, et à presque 42% à 3P, attention, ce garçon a de la gâchette.
2018-19 :
La saison 2018-19 sera spéciale pour le sosie de Drake. Tout d’abord parce qu’il va progressivement se faire une place dans le 5 majeur, même si au niveau des stats, il reste dans les mêmes standards. Mais, c’est surtout un événement qui va bouleverser sa vie et celle des Raptors, la naissance de Freddy Jr.
Alors que notre meneur ne réalisait pas de beaux playoffs, à partir du 20 mai 2019, Fred est passé en mode Super Saiyan : 15 points de moyenne en 51/53/86 jusqu’au titre. Qu’est-ce que tu caches sous ton sourire Freddy ? Après seulement 3 saisons en NBA, Fred VanVleet remporte le titre NBA. Et pour l’anecdote, il faut savoir qu’il a reçu un vote pour être élu MVP des Finales. Comme quoi, ces finales furent légendaires, en tout point de vue.
2019-21 :
Après une bonne saison 2019-2020, il convainc ses dirigeants de le prolonger à hauteur de 85 millions de dollars sur 4 ans en novembre 2020. Quatre ans après son arrivée en NBA en tant que non-drafté, il décroche ici un contrat historique, à la hauteur du joueur qu’il est devenu : titulaire dans l’une des meilleurs franchises de la grande ligue.
Même si la saison 2020-21 n’en fut pas vraiment représentative, un événement est venu mettre un coup d’éclat durant cette saison morose. Nous sommes le 2 février 2021 à Orlando. Alors que le cadre n’annonce rien de grandiose, Fred a décidé que ce soir-là serait sa consécration. Un match à CINQUANTE QUATRE POINTS, record de la franchise dépassant celui de DeMar DeRozan (52). Et en plus d’avoir des stats de grand malade, il a des pourcentages qui régalent : 17/23 au tir ce qui équivaut à 73% mais aussi un 11/14 à trois points soit presque 80% derrière l’arc avec 14 tirs tentés.
Ce soir-là, Fred VanVleet n’était certainement pas humain, mais il a marqué de son nom l’histoire d’une franchise qu’il a rejoint par la petite porte. Il en ressortira par la grande, dans le plus longtemps possible on espère. Cette saison bien triste étant désormais terminée, une nouvelle étape va arriver dans la carrière de Fred : le départ du G.R.O.A.T, Kyle Lowry.
Leader de la franchise et sélection au All-Star Game
2021-22 :
Le départ du capitaine emblématique des Raptors a propulsé Fred en meneur titulaire mais aussi en leader d’une franchise qui se devait de rebondir après une saison assez catastrophique.
Dans un début de saison assez moyen, son premier vrai coup d’éclat interviendra au beau milieu des champs et des tracteurs de l’Indiana lors du cinquième match de la saison régulière. 37 minutes, 26 points dont 55% au shoot et un pourcentage hallucinant de 85% derrière l’arc (6/7). On retrouve un Fred très propre dans ses matchs lors de cette saison 2021-2022, avec par exemple, 28 matchs à plus de 40% à trois points. On va également retrouver lors de cette saison un Fred VanVleet qui va doucement se transformer en un formidable scoreur, capable de dépasser certains soirs, la barre des 30 points. Six matchs avec une trentaine de pions, qui lui permettent de réaliser sa meilleure saison au scoring avec 20.3 points de moyenne.
Cette saison est aussi la consécration d’un formidable playmaker : un meneur altruiste, capable de distribuer caviar sur caviar comme lors de la défaite à Chicago lors du quatrième match de la saison où il a distribué 17 passes décisives, tout simplement son record en carrière.
Alors que l’on vient de fêter l’année 2022, un événement approche, le All-Star Game. Les Raptors, classés dans la première partie de tableau à l’Est, compte bien envoyer un de leurs deux leaders au match des étoiles. Un y a déjà goûté en 2020 mais le deuxième est toujours en quête de sa première étoile, et si c’était son heure ? Le dossier s’est accéléré quand Fred a décidé d’enchaîner 8 matchs à 30,6 points de moyenne, avec en bonus, un triple double !
C’est finalement au début du mois de février que tombent les noms des remplaçants pour le All-Star Game avec, vous l’auriez compris, notre Freddy ! Cumulant près de 820 000 votes, il n’a pas volé sa place. Il devient dès lors, le deuxième joueur non-drafté dans l’histoire de la NBA à devenir All-Star après Ben Wallace en 2006. Bet on yourself…
Mais ne croyez pas qu’il va s’arrêter de bien jouer pour autant, ce serait mal le connaître. Il va totalement rouler sur le mois de février enchaînant cette fois-ci une série de 10 matchs à 21,2 points de moyenne. Sa fin de saison est bonne, permettant aux dinos de décrocher la cinquième place à l’Est et de disputer le premier tour des playoffs contre les Sixers.
2022-23 :
Cette nouvelle saison s’annonce toute aussi belle que la précédente. Quatre des cinq premiers matchs disputés à plus de 40% du parking, ce qui lui a notamment permis de décrocher la deuxième place du nombre de trois points inscrits dans l’histoire de la franchise.
Fred VanVleet marche indéniablement dans les pas de son aîné Kyle Lowry. Déjà l’un des plus grands Raptors de l’histoire, il n’a que 28 ans et encore de belles années devant lui pour nous faire rêver et marquer encore un peu plus l’histoire de la franchise canadienne, et pourquoi pas, décrocher une deuxième sélection All-Star et un deuxième titre !