Après des huitièmes de finale extraordinaires, les quarts de finale ont pris place dans la Vaudoise Arena. Dans la Cooly, ce sont les matchs de classements entre perdants des huitièmes de finale qui ont eu lieu. Entre enjeu et honneur, retour sur cette belle journée au coeur de la coupe du monde U19.
Les Slovènes en maîtrise
Le premier quart de finale de la journée opposait les Slovènes aux Israéliens. Même si Israël était invaincue jusqu’à lors, ils n’ont jamais vraiment existé face à une très séduisante équipe slovène. Après un début de tournoi timide, les compatriotes de Luka Doncic sont montés en puissance.
Après avoir battu les Argentins, les Slovènes se sont donc chargés d’Israël dans ce quart de finale maîtrisé de A à Z. Malgré quelques moments forts israéliens et un début de match équilibré, la Slovénie n’a jamais été mise en danger par les coéquipiers d’un Omer Mayer nettement plus discret que face au Cameroun au tour précédent.
En revanche, la formation des Balkans a pu compter sur ses cadres. Zak Smrekar, Urban Kroflic et Mark Padjen ont répondu présent. Même si le dernier cité a été plutôt maladroit, il a compensé ce manque d’adresse par une belle capacité de création avec 9 passes décisives.
Mais avant d’être individuelle, cette victoire est collective. Tous les joueurs ont été impliqués et décisifs à tour de rôle. Que ce soit en défense, au rebond, sur l’obtention de secondes chances ou dans la circulation de balle, toute l’équipe s’est battue dans un bel effort collectif pour décrocher une place méritée dans le dernier carré.
Malgré la défaite, la compétition d’Israël n’est pas terminée. Elle devra encore jouer des matchs de classement avec les autres équipes battues lors de ces terribles quarts de finale.
Les Allemands se sont faits peur
Le quart de finale entre l’Allemagne et l’Australie faisait saliver un bon nombre d’observateurs. Pour ne rien vous cacher, la première mi-temps s’est avérée être un peu ennuyeuse tant les Allemands ont été supérieurs à leurs rivaux du jour.
Cela dit, les Australiens n’ont pas abdiqué et se sont permis d’y croire grâce à un gros run en fin de troisième et début de quatrième quart. Ils ont même réussi à réduire l’écart à 4 petits points en début de quatrième quart. Néanmoins, ils n’ont pas réussi à faire mieux que cela, la faute à certains mauvais choix et un peu de manque de réussite.
Ce genre d’erreurs ne reste pas impuni face à une équipe d’un tel niveau. Les Allemands ont fini le match comme ils l’ont commencé, c’est à dire très fort. Parfois, ils ont renvoyé l’impression que rien ne pouvait leur arriver et qu’ils avaient une marge suffisante pour voir venir. C’est peut-être ça le plus impressionnant avec cette équipe allemande, sa capacité à maîtriser ses matchs et à ne jamais paniquer lors des runs adverses.
Pour résister aux diverses tentatives adverses, la sélection germanique s’en est remise à Christian Anderson Jr. et Hannes Steinbach. Le premier a dynamité la défense australienne en début de match. Le second a, une nouvelle fois, réalisé un énorme chantier dans la raquette. La star de cette équipe allemande, ou plutôt une des stars, a inscrit 16 points et pris 16 rebonds. Il continue d’être l’un des meilleurs joueurs de la compétition.
L’Allemagne retrouvera donc une équipe qu’ils ont déjà affronté lors de la phase de groupe, la Slovénie, en demi-finale. De son côté, l’Australie devra disputer des matchs de classement qui détermineront à quelle position entre la 8e et la 5e place elle terminera.
Match au sommet dans cette coupe du monde U19
Après la domination totale des Américains et les quelques problèmes canadiens observés lors des matchs précédents, l’idée générale qui régnait autour de cette rencontre était que les Américains allaient disposer relativement aisément de la sélection canadienne.
Après une première mi-temps à l’avantage des Américains, les Canadiens sont revenus des vestiaires avec de toutes autres intentions. Après quelques minutes dans le troisième quart, les joueurs de Team Canada ont pris les devants devant des joueurs américains presque médusés. En effet, depuis le début de la compétition Team USA n’avait que très peu été menée. Leur réaction face à l’adversité était donc attendue.
Mais comme souvent avec l’Onlce Sam, ce n’est pas par un effort collectif que le retour s’est effectué. L’équipe américaine est constituée de tellement de talents offensifs que c’est grâce à eux qu’elle a pu revenir dans le match. AJ Dybantsa, Mikel Brown Jr., ou Jordan Smith Jr. se sont tous relayés pour répondre à l’effort collectif canadien. Même si lui aussi a été porté par ses individualités, c’est le collectif qui a permis aux individus de briller et non l’inverse.
Malgré ce bel élan collectif, les Canadiens n’ont pas su se protéger des Américains. Alors qu’Olivier Rioux dérangeait passablement les attaques adverses, il a été l’auteur de deux fautes consécutives obligeant son coach à du changement et limitant ainsi sa marge de manoeuvre à l’intérieur. Bien qu’il ne soit pas le plus talentueux, il reste un obstacle pour quiconque souhaiterait s’approcher du cercle.
Ces coups de sifflet à répétition, pas toujours justifiés, ont permis aux Américains de reprendre les devants. Malgré de grosses actions, les Canadiens n’ont pas réussi à répondre pleinement et ont fini par s’incliner dans un des matchs les plus plaisants à voir de cette compétition. Les Canadiens ont clairement haussé le niveau de jeu et ont montré qu’ils étaient capables de regarder Team USA dans les yeux.
De leur côté, les Etats-Unis n’ont pas convaincu et ont montré des difficultés à jouer en équipe. Même si les équipes capables de les battre ne sont pas nombreuses, c’est bien là-dessus que devra travailler Team USA pour éviter une éventuelle désillusion.
La Nouvelle-Zélande en deux temps
La journée s’est achevée par une rencontre immanquable entre Suisses et Néo-Zélandais. La Suisse, devant son public, avait une belle carte à jouer pour accéder au dernier carré de la compétition. De son côté, la Nouvelle-Zélande voulait profiter de sa bonne dynamique pour rejoindre les Etats-Unis en demie.
Après une première mi-temps colossale, les Suisses se sont effondrés dans le troisième quart. Ils ont perdu la bataille du rebond et ont concédé trop de pertes de balle face à une équipe qui avait clairement resserrer l’accès au cercle durant la mi-temps. Malheureusement pour la Suisse, elle n’a pas pu compter sur une adresse insolente de loin, ce qui aurait pu emballer une fin de match plutôt sereine pour les Océaniens.
Ces derniers retrouveront donc les Américains en demi-finale. Tout comme contre la Suisse, il faudra mettre beaucoup d’impact physique pour déranger les stars états-uniennes. Attention toutefois aux coups de sifflets qui pourraient rapidement mettre en péril leurs ambitions de finale. Il ne faut pas oublier la capacité des Américains à aller chercher la faute, à l’image d’AJ Dybantsa.
De son côté, la Suisse disputera désormais les matchs de classement pour déterminer sa place entre la 8e et la 5e. Mais dès son premier match, elle aura du boulot face à une équipe canadienne qui n’est pas passée loin de l’exploit face à Team USA au tour précédent.
Malgré ce revers, il faut saluer le parcours déjà incroyable de la Suisse. Les hommes d’Ivan Rudez ont montré un caractère merveilleux, une envie sans limite et du talent à revendre. Ils ont déjà fait honneur au basket helvétique. Cette compétition a été l’occasion de montrer au monde qu’ici aussi on sait, et bien, jouer au basket.
Le réveil des battus
Pour les équipes éliminées en huitième de finale, l’essentiel était de répondre et de montrer une réaction pour éviter de perdre d’autre place en vue du classement final. La première équipe à s’être reprise, l’Argentine battue mercredi par les Slovènes.
Contrairement à son huitième, Tyler Kropp s’est illustré. La pépite argentine a une nouvelle fois brillé sur les terres lausannoises. Il a rapidement montré son talent au scoring et son énergie au rebond. Dans le sillage de leur star, les joueurs de l’Albiceleste se sont facilement imposés face à une équipe du Cameroun en grande difficulté après avoir pourtant livré de belles batailles lors de ses précédentes rencontres.
Il faut dire qu’en face l’Argentine a pu compter sur plusieurs prestations brillantes. Outre les 25 points et 9 rebonds de Kropp, elle a vu Thiago Sucatzky briller à la distribution avec 14 caviars auxquels il a ajouté 14 points. Fidel Cifuentes a été très bon en sortie de banc avec 19 points et 8 rebonds en seulement 18 minutes de jeu. Ce collectif argentin a brillé face à une équipe du Cameroun incapable de trouver quelconque solution.
Les Lions sont toujours à la recherche de leur premier succès dans cette compétition. Pour y parvenir dans la suite des matchs de classements, il faudra assurément être plus adroit et collectif. Avec seulement 9 passes décisives et un triste 44% de réussite au tir, il a été très difficile d’exister. En plus de cela, ils n’ont pas pu compter sur Gedeon Basson sorti sur blessure. Avec l’absence de son leader offensif et avec un Amadou Seini plutôt discret, il a été très difficile d’espérer quoi que ce soit.
Un peu plus tard dans la journée, se sont les Serbes et les Dominicains qui se sont affrontés. Les deux équipes avaient montré de belles choses jusque-là mais sans réussir à vraiment maîtriser une rencontre. Il fallait bien que cette incapacité à prendre les choses en mains cessent pour une des deux formations.
Les premiers à frapper ont été les Serbes. Ils ont été brillants dans le premier quart avec un solide 33-22 infligé à une équipe de République Dominicaine dépassée. Même si la domination est restée du côté serbe durant l’ensemble de la rencontre, les Dominicains ne sont pas passés loin du braquage avec un gros retour en toute fin de match.
Mais cela n’a pas suffit pour rattraper une Serbie plus appliquée et clinique lors des quelques moments chauds de la fin de match. Les trois points sont tombés dedans lorsqu’il le fallait et c’est ce qui leur a permis de garder cette précieuse avance. Une fois de plus, il faut saluer la hargne des Dominicains qui ont tout donné jusqu’à la fin. Malheureusement, ça n’a pas suffit.
Dans le troisième match de classement de la journée, il n’y a pas eu de surprise entre le Mali et la Jordanie. Cette dernière, après un match aboutit contre la République Dominicaine, n’a jamais été en mesure de réitérer pareille performance. Face au Mali, elle n’a même pas eu le temps d’exister.
Comme face à la Suisse et les Etats-Unis, le premier quart-temps n’a été qu’une longue démonstration de force des Maliens. Ces derniers ont rapidement mis la main sur la rencontre et n’ont jamais baissé de rythme. Grâce à cette maîtrise, le Mali a décroché son deuxième succès de la coupe du monde après celui en ouverture face aux Serbes.
Cette victoire, les Maliens sont allés la chercher dans le sillage de Sekou Bagayoko, 22 points et 7 rebonds, et Youssouf Traoré, 15 points et 11 rebonds. Derrière les deux leaders, deux autres joueurs ont amené 11 points. Cela dit, il faut saluer le bon travail de toute l’équipe qui s’est mise au diapason et qui a bien réagi après le revers face au Canada en huitième de finale.
Le dernier match de classement de la journée opposait la France et la Chine. Les Bleus étaient en quête d’un succès qui les fuyait depuis leur victoire face au Cameroun lors du premier match. De son côté, l’équipe chinoise cherchait simplement une première victoire dans la compétition.
Après une performance honnête en 1/8e de finale face à la Nouvelle-Zélande, les Chinois ont surfé sur cette vague positive en début de match. Ce bon début de match n’a fait qu’accroître les doutes autour de la force collective de cette équipe de France. Heureusement pour eux, les Bleuets ont retrouvé un semblant de jeu collectif par la suite de la rencontre.
Même si la France a retrouvé un peu de son niveau qui aurait dû être le sien, le match n’a pas été de grande facture. En effet, les Chinois, bien au courant du faible taux de réussite aux lancers, se sont mis à faire du Hack a Shaq à tout bout de champ. Cette volonté de casser le jeu des Français a été une tactique pour exister dans cette rencontre. Mais même de cette façon, la Chine a fini par s’incliner de 9 points face à une équipe de France qui tient enfin son deuxième succès.
Entre des battus qui devaient se reprendre et des favoris qui devaient continuer leur marche en avant, cette journée a eu son lot d’émotions. Entre joie intense et larmes de tristesse, Lausanne a vibré au rythme d’un tas d’émotions. Heureusement pour nous, la compétition n’est pas terminée et ce sont désormais les demi-finales qui nous attendent pour déterminer qui des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la Nouvelle-Zélande ou de la Slovénie iront en finale se battre pour la couronne.