Dans la nuit du mardi 2 janvier au mercredi 3, les Hornets ont battu les KIngs. Après 11 défaites consécutives, il était temps pour Charlotte de remonter la pente. L’auteur principal de la victoire : Terry Rozier, avec 34 points, 6 assists et un gros money time à 14 points dans le quatrième quart temps. Ce match est l’occasion de revenir sur un thème central du moment : comment combler la blessure de LaMelo. On va voir tout au long de cet article comment Scary Terry a step-up pour essayer, partiellement, de tenir le poste en l’absence du patron.
Petit point statistique
Déjà, on va commencer par sortir les moyennes de Rozier depuis la blessure de LaMelo à Orlando (snif) :
- 24.8 points par match
- 3.8 rebonds par match
- 7.8 assists par match
- 1.4 steals par match
- 46.8% aux tirs (19.4 tentatives par match)
- 38.9% de loin (7.9 tentatives par match)
- 86.4% aux lancers (4.1 tentatives par match)
- 35.8 minutes par match
Des lignes de stats dignes d’un all-star finalement. La première chose évidente que l’on remarque, c’est qu’il prend plus de tirs. Non seulement il en prend plus, mais en gardant voire augmentant son pourcentage. Alors que Rozier a tendance à être assez propre de loin de par son très bon jeu sans ballon, il a décidé de miser sur plus de drives en augmentant son efficacité à 2 points (53.5% à 2 points cette année, son career high devant un 51.6% en 2021-2022, avec une différence de quasi 4 tentatives par match). Pour continuer sur le cercle, Terry Rozier va plus sur la ligne de lancers francs. Si l’évolution avait été entrevue lors de la saison dernière, cette année on passe la barre des 4 tentatives.
A 2 points, Terry Rozier découvre une nouvelle zone : le mi-distance.
La zone 3-16 notamment, est beaucoup utilisé. Alors que Terry tournait autour des 25% de shoots dans cette zone sur ses trois premières saisons à Charlotte, il est monté à 30% l’année dernière et est à 34.3% cette année. Tout ça, en ayant une bien meilleure efficacité. On parle de 56% dans la zone 3-10, alors que ça tournait autour de 40 au mieux les saisons précédentes. Dans la zone 10-16, on reste dans le classique 48%, un peu meilleur que la saison dernière mais moins bon que les deux années précédentes, où il profitait d’espaces incroyables pour être efficace. A 3 points, on reste dans du Terry Rozier classique même si les types de tirs changent, lui qui joue moins off ball que d’habitude.
Enfin, Terry Rozier devient un meneur de jeu
Depuis son arrivée à Charlotte, Terry Rozier joue au poste d’arrière. Un peu meneur sur la première saison où il formait un tandem avec Devonte’ Graham, allez, mais c’est tout. Depuis la draft de LaMelo, Terry est un arrière scoreur, capable de coup de chaud, clutch, qui met beaucoup d’énergie et joue énormément off-ball. Mais cette année, blessures obligent, il doit devenir meneur. Quelle progression incroyable de Terry. Il voit mieux, il lit mieux, il comprend mieux ce qu’il doit faire balle en main. A l’instar d’un Dennis Smith qui avant la saison dernière avait une réputation de tout droit (voire de trou noir), Terry passe le step. Il explose son career high à la passe avec 7.1 assists par match cette saison.
Mais si on pourrait se dire que c’est lié à une augmentation (logique) de son USG%, c’est vrai, mais ça va au-delà. Son USG% est passé de 23-24 sur les 3 premières années à Charlotte puis à 27 l’année dernière et 28 cette année. Cependant, si son nombre de passes a augmenté drastiquement (on parle de +2 apg par rapport à son career high), son nombre de turnovers n’a pas bougé. 2.3 tov contre 2.1 la saison dernière. Plus flagrant encore, ce n’est que 0.4 de plus par rapport à sa saison 2020-2021, où il était troisième créateur à côté de LaMelo et Hayward et ne tournait qu’à 4.2 apg. Il a d’ailleurs envoyé 3 performances à 13 passes décisives cette saison, alors que son career high était de 11 jusque là.
Devenir le patron en l’absence du patron
Nan, Terry Rozier n’est pas un franchise player. Ni même un lieutenant finalement. Peut être une troisième option qui va au titre, éventuellement. En revanche, il se comporte en patron. Il est considéré comme l’un des leaders du vestiaire avec Hayward, et ce depuis des années.
Mais sur le terrain, ça se voit aussi. Evidemment, l’équipe est trop mauvaise avec les absences pour pouvoir profiter du clutch Rozier qu’on aime tant. En revanche, le match remporté à Brooklyn, il fait un énorme 37-13 et c’est lui qui gère le money time de a à z avec des gros tirs et des lancers francs décisifs. Face à Toronto aussi, on gagne parce que Rozier envoie les bons caviars à Miller ou Miles et met le couvercle avec des gros lancers francs. A Sacramento, c’est lui qui finit le match fort.