Domantas Sabonis De'Aaron Fox Kings

Comment les Sacramento Kings ont retrouvé les playoffs ?

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Dans les bas-fonds de la NBA pendant de nombreuses années, les Sacramento Kings ont retrouvé les playoffs en 2023, après 16 ans d’absence. L’attente fut très longue pour les fans des Kings, qui durant ce laps de temps auront connu des espoirs mais surtout des déceptions. Une nouvelle ère a pris place petit à petit du côté de Sacramento depuis 2016. Date où un des joueurs les plus talentueux que les Kings ont connu quitta la franchise, afin qu’elle entame une nouvelle reconstruction, qui cette fois-ci, portera ses fruits.

Cet article a été écrit par Aurélien.

Saison 2016-17 : le début du renouveau

Retour en 2016-17. On retrouve les Kings, menés par DeMarcus Cousins. Un caractère bien trempé, pas évident à manier, mais talent incroyable, qui s’impose parmi les, si ce n’est, le meilleur pivot de la ligue à ce moment. All-star pour la troisième saison de suite, Cousins domine les raquettes NBA à coups de cartons offensifs, tournant à 25 points, 12 rebonds de moyenne. Ajoutez à cela quelques passes décisives, des interceptions et du contre, et vous obtenez un des joueurs les plus dominants de la ligue. Malheureusement trop esseulé, Sacramento reste dans le dernier tier de l’Ouest, les efforts du pivot ne menant à rien collectivement.

Et là coup de tonnerre : les Kings s’accordent avec les Pelicans pour y envoyer DeMarcus Cousins ! En contrepartie, New-Orleans se sépare de Tyreke Evans, Langston Galloway, Buddy Hield ainsi qu’un premier et un second tour de draft. Un package très faible pour un All Star confirmé. Tyreke Evans surfe sur une saison rookie monumentale, un niveau qu’il ne retrouvera malheureusement jamais dans la suite de sa carrière, Galloway ne sera qu’un rôle player au mieux parmi les groupes au sein desquels il s’est retrouvé. Buddy Hield est lui dans sa saison rookie, avec un temps de jeu limité du côté de la Nouvelle-Orléans. Autant dire que les Sacramento Kings sont largement perdants dans cette affaire.

A la suite de ce trade, Sacramento finit la saison par 17 défaites en 25 matchs. Lors de la lottery, la franchise hérite du cinquième choix, permettant de récupérer la pièce maîtresse de l’équipe actuelle : De’Aaron Fox prendra la mène des Kings, pour ne plus lâcher le poste. Autour du point guard, la franchise met du jeune pour l’entourer, ainsi que des vétérans confirmés. Drafté en 2014, Bogdan Bogdanovic arrive en NBA et s’installera titulaire à côté de Fox dans le backcourt, Buddy Hield sortant du banc. Pour encadrer tout ça, Sacramento attire des habitués des parquets : George Hill, le meneur pour mentorer le jeune drafté, Zach Randolph et Vince Carter viendront faire une pige du côté de SacTown.

Problème, la sauce ne prend pas et les résultats sont très décevants. En cours de saison, George Hill quittera la franchise pour rejoindre les Cavs. Seules notes positives pour les Sacramento Kings, les jeunes se montrent intéressants : Fox trouve son rythme petit à petit, tandis que Bogdanovic et Hield cartonnent de loin et performent au scoring. Avec seulement 27 victoires, Sacramento est encore en lottery et aura le privilège de choisir avec le deuxième pick lors de la cuvée 2018. Une draft bien remplie en talent, notamment à l’intérieur : Deandre Ayton, Jaren Jackson Jr, Mo Bamba, Wendell Carter Jr, ou bien Marvin Bagley. Parmi les autres talents présents, on retrouve Luka Doncic, Trae Young, Shai Gilgeous-Alexander…

Les Suns, avec le first pick, jettent leur dévolu sur Ayton, pivot du coin et hauteur d’une grosse saison. Viennent les Sacramento Kings. Luka Doncic est le meilleur choix à faire. Cependant, le slovène ne sera pas choisi et Sacramento opte pour Marvin Bagley.

Arrive la saison 2018-19. L’équipe se présente avec un 5 majeur composé de Fox et Buddy Hield sur la ligne arrière, Iman Shumert, Nemanja Bjelica et Willie Cauley-Stein accompagnent les deux jeunots. Bodgan Bogdanovic et Marvin Bagley se montrent productifs depuis le banc. En cours de saison, les Kings réalisent un trade impactant pour la franchise en accueillant Harrison Barnes, un ailier parfait dans la NBA moderne et déjà champion avec les Warriors en 2015. Avec 39 victoires, Sacramento réalise sa meilleure saison depuis les épopées des années 2000, mais échoue encore dans la quête de playoffs. Cependant, on peut sourire : des bases sont posées pour avoir des perspectives.

Malgré une très belle saison ponctuée à la 9e place de l’Ouest, Dave Joerger est remercié par ses dirigeants, remplacé par Luke Walton, viré des Lakers. Vlade Divac opte pour un changement sur le banc malgré les fondations instaurées par son tacticien. Parmi les équipes les plus rapides de la ligue, Sacramento se retrouve dans le dernier tiers avec la venue de Walton. Un énorme changement dans la philosophie, surprenant au vu des qualités des joueurs majeurs de l’effectif. Le début de l’aventure est compliqué : à peine recruté, le nouveau coach est visé par une accusation de viol. Cette sale histoire n’a certainement pas aidé, les blessures ont impacté les résultats également, mais la sauce ne prend pas et les Kings régressent, seulement 31 victoires en saison régulière. Les promesses entrevues une année auparavant disparaissent.

Des changements en interne

Au cours de l’été 2020, les Sacramento Kings vont connaître un gros changement, avec la nomination de Monte McNair au poste de General Manager, en lieu et place de Vlade Divac, qui n’aura pas réussi à ramener la franchise en postseason. Le premier choix fort de l’homme arrivera lors de la draft 2020. Présentée comme une belle cuvée mais moins talentueuse que 2019 ou 2021, elle n’en reste pas moins intéressante et les Kings ne le savent pas encore, mais ils repartiront avec un des meilleurs joueurs de celle-ci. Tyrese Haliburton sera sélectionné avec le 12e choix.

Au bout de quelques mois de compétitions, on comprend que Sacramento a réalisé un formidable steal. Installé comme 6e homme, le guard régale les fans et se met en évidence très rapidement grâce à ses qualités. Les Sacramento Kings tiennent leur backcourt avec Fox et Hield, suppléé par le rookie. Arrivé l’été précédent, Cory Joseph voit son temps de jeu réduire et sera même transféré en cours de saison. Autre satisfaction de la saison, Richaun Holmes fait le job dans la raquette des Kings, avec ses défauts et de qualités. Cependant comptablement, le bilan est similaire à la saison précédente et voilà Sacramento 12e de sa conférence une nouvelle fois. La draft se profile et ils sont en possession du pick numéro 9, de quoi ajouter un forward de qualité à ce groupe afin d’augmenter le plafond de cette équipe.

Et un peu à la surprise général, la franchise jette son dévolu sur Davion Mitchell. Excellent défenseur donc dans les besoins de l’équipe, mais un plafond limité et surtout, c’est un nouvel ajout sur la ligne arrière déjà bien fournie en talent. Un petit trade pour amener Tristan Thompson sur le banc et se séparer de Delon Wright pour décharger le backcourt et le reste de l’été est plutôt calme à SacTown.

A l’entame de la saison, Haliburton s’installe naturellement dans le cinq à la place de Buddy Hield, dont le rôle sera d’apporter des points en sortie de banc. Cependant, le début de saison est compliqué. Luke Walton ne survit pas. Après 17 matchs, le voilà limogé, remplacé par Alvin Gentry jusqu’à la fin de l’exercice. 30 victoires et une nouvelle 12e place de l’ouest, l’équipe ne parvient pas à passer un cap et rejoindre le wagon des playoffs ou du playin. Malgré la volonté d’être compétitif.

Le début du conte de fée

Au-delà des résultats, les Sacramento Kings vont prendre un énorme virage en cours de saison. Tyrese Haliburton, un des deux meilleurs éléments de la franchise se retrouve dans un trade, avec Buddy Hield, direction Indiana en échange de Domantas Sabonis ! La surprise est totale tant le meneur rayonnait du côté de Sacramento et représentait l’avenir. Mais l’occasion était trop belle pour ne pas être saisie pour Monte McNair. Depuis DeMArcus Cousins, aucun joueur All Star n’a porté le maillot de la franchise. Dans le même temps, le GM manœuvre et fait atterrir Donte DiVincenzo. Insuffisant pour la saison en cours mais les bases de l’exercice suivant sont posées. En espérant ne pas voir le lituanien faire un flop tandis qu’Haliburton, premier choix fort du patron des Kings, explose à Indianapolis…

Derrière la déception en régulière, la chance sourit : la lottery offre le 4e choix de draft, de quoi bien se renforcer, via un rookie ou bien inclure ce choix dans un package pour recruter un joueur confirmé. Sacramento privilégie la première option et joue la sûreté. Dans la lignée de ses précédentes sélections, McNair ne choisit pas forcément le joueur au plafond le plus élevé, mais un élément qui connaît son rôle et apporte du sérieux à cette équipe.

C’est pour cela que la franchise opte pour Keegan Murray afin de renforcer son frontcourt, malgré la disponibilité d’un Jaden Ivey par exemple. Lors de la Free Agency, un petit trade se met en place pour accueillir Kevin Huerter et la franchise signe Malik Monk pour scorer depuis le banc. Dellavedova apporte son expérience à ce groupe. Pour diriger tout cela, Mike Brown, assistant aux Warriors, tout juste bagué, s’installe sur le banc. Les Kings sont prêts pour cette saison, et enfin briser la malédiction qui les touche.

Même dans leurs rêves les plus fous les fans Kings ne pouvaient pas imaginer ce qu’il s’est passé ! Une petite semaine pour se mettre en route et c’était parti. Les Sacramento Kings enchaînent des résultats positifs, avec une attaque d’une efficacité historique, basée sur un duo de feu entre Domantas Sabonis et De’Aaron Fox qui éblouissent la ligue de leur talent. Le jeu est léché, chacun connaît sa partition et personne ne fait de fioritures.

Tous les soirs, le quintette Fox-Huerter-Barnes-Murray-Sabonis fait la misère à l’adversaire. Malik Monk s’occupe du scoring en sortant du banc quand l’efficacité du cinq majeur n’est pas au rendez-vous. Les role players contribuent très bien et mention spéciale à Keegan Murray. Rookie et pourtant titulaire indiscutable d’une franchise qui sera top 4 de sa conférence tout au long de la saison. Véritable darling, les Kings font également parler grâce à leur gimmick Light the Beam, qui permet d’éclairer Sacramento d’un faisceau lumineux aux couleurs des Sacramento Kings. 48 victoires, 3e place de la conférence Ouest et championne de la division pacifique. Cette équipe aura été incroyable du début à la fin et enverra son duo majeur au All Star Game. Deux représentants des Sacramento Kings au match des étoiles, une première depuis 2004 !

En playoffs, rencontre avec les champions en titre et voisins Warriors. Après deux premiers matchs gérés à domicile pour leur retour en postseason, Sacramento perd 3 fois de suite dont le Game 5 à la maison, souvent déterminant. Mais il en faut plus pour effrayer cette équipe, qui ira chercher un Game 7 en gagnant à San Francisco. Malheureusement, Steph Curry sera trop fort et la franchise ne pourra rien face à ses 50 points.

Fin de saison frustrante tant ces Warriors étaient prenables mais les Kings ne doivent pas être déçus. Ils doivent revenir avec l’envie de faire mieux. Pour cela, rien de mieux que conserver un groupe qui a préformé en y faisant quelques retouches. Exit Richaun Holmes, très peu utilisé au cours de la saison, tout comme Chimeze Metu. Harrison Barnes, Alex Len, Trey Lyles et surtout Domantas Sabonis prolongent leur aventure à Sacramento. On renforce les ailes avec l’arrivée de Chris Duarte mais également le secteur intérieur en ajoutant le dernier MVP de l’EuroLeague en Sasha Vezenkov. Enfin, Nerlens Noël vient renforcer le poste 5 en apportant des qualités défensives et de protection de cercle en back-up de Sabonis.

Un effectif plus profond en conservant l’ossature de l’équipe. Des éléments encore très jeunes comme Fox ou Murray qui vont progresser. Des automatismes présents et une envie de confirmer la saison qui vient de s’écouler. Tout est en place pour que les Kings soient ambitieux pour l’exercice à venir. L’objectif sera d’atteindre les 50 wins en régulière, une première depuis 2005, puis de passer un tour en postseason afin de matérialiser ces progrès. La balle est dans le camp de Sacramento pour être encore en haut de l’Ouest la saison prochaine. Les fans veulent voir la ville s’illuminer aux couleurs des Kings…

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