Les Toronto Raptors sont en pleine reconstruction, et à la tête de cette nouvelle ère, il y a le coach Darko Rajaković, qui agit comme l’un des principaux artisan. L’équipe mise sur un noyau de jeunes joueurs prometteurs pour bâtir un groupe solide et compétitif. Ainsi, Rajaković travaille à instaurer une identité forte et cohérente, des Raptors aux Raptors 905 (G League). Cette vision globale ne s’arrête pas aux parquets, car elle inclus aussi les mascottes, identité visuelle de la franchise, qui assurent l’animation lors des matchs, ainsi que tous les employés qui œuvrent dans l’ombre pour faire vibrer la franchise.

Darko Rajakovic : l’architecte de cette nouvelle génération
Formé à la Belgrade Basketball Academy, originaire de Serbie, Darko Rajakovic, l’entraîneur des Raptors, est un jeune tacticien à l’ambition dévorante. Avant d’occuper le poste d’entraîneur principal, coach Darko a multiplié les expériences et absorbé le savoir d’enseignants plus expérimentés afin de se hisser à ce niveau. Désormais, il prend plaisir à transmettre ses connaissances à la prochaine génération de jeunes entraîneurs.
Sa mission avec les Raptors est de développer les joueurs avec une progression quotidienne, ainsi que de moderniser le système de jeu avec une culture basée sur l’unité et l’agilité. Pour lui, comprendre le côté humain de chaque joueur est crucial, car ce ne sont pas seulement des athlètes. La santé mentale est un aspect important, c’est pourquoi Rajakovic est proche de ses joueurs, leur parle beaucoup et favorise les instants cohésions. D’ailleurs, lors du camp d’entraînement organisé à Montréal à l’automne dernier, Coach Darko avait indiqué que les portables lors des dîners étaient indésirables, afin de développer un esprit de camaraderie dès le début.
Rajakovic insiste sur l’aspect collectif : chaque joueur, peu importe son statut, doit être un contributeur actif en attaque comme en défense. Pour exemple, l’entraineur serbe a positionné RJ Barrett en meneur, lorsque de nombreux joueurs tels Immanuel Quickley ou encore Scottie Barnes étaient à l’infirmerie. Une position qui démontre tout le génie de Barrett puisqu’il s’agit de sa meilleure campagne en carrière avec 6.1 de moyenne à la création du jeu. Le Canadien est même entré dans le livre d’histoire des Raptors avec 39 points inscrits sur un match. Pour rappel, RJ Barrett évolue normalement au poste d’arrière. Cependant, la philosophie de Darko Rajakovic ne s’arrête pas là, elle s’étend aussi aux Raptors 905 : l’objectif est de développer les jeunes talents dans un cadre similaire avec celui de l’équipe principale.
Le coach des Raptors et son staff peuvent également compter sur Garrett Temple, 38 ans, mentor de l’équipe. Son influence dépasse le simple cadre du jeu : il contribue activement à la cohésion du groupe. Temple a demandé à tous ses coéquipiers de se saluer lorsqu’ils entrent dans le vestiaire en disant : « Hey tout le monde, comment ça va ». Pour lui communiquer passe aussi par se regarder dans les yeux et puis cela va au delà des affinités déjà établies. Lors des matchs, dès l’échauffement, le vétéran est proche de ses coéquipiers, il les motive, assure le spectacle avec des pas de hip hop. Et juste avant le coup d’envoi, Temple entraine ses coéquipiers à la queuleuleu, puis ils se déhanchent devant le banc, avant de se taper dans la main avec enthousiasme. C’est grandiose je vous l’assure! Le public en raffole et absorbe ces belles énergies. Et puis c’est l’apothéose lors de la présentation des joueurs qui s’extasient et sautillent dans tous les sens avec un « Scoooottie Barneeeees », dixit le speaker!
Une nouvelle génération de jeunes talents

Côté joueurs, les Raptors ont su dénicher des pépites tels que Scottie Barnes (autour duquel la franchise semble vouloir construire), Gradey Dick, RJ Barrett, Immannuel Quickley, Jonathan Mogbo ou encore Ulrich Chomche, des joueurs jeunes et affamés prêts à s’impliquer dans cette reconstruction. Des talents offensifs prometteurs à des défenseurs au potentiel encore non exploité, Toronto mise sur une équipe solide, mais surtout cohérente avec une moyenne d’âge d’un peu plus de 25 ans.
L’un des points forts de cette équipe est la possibilité pour les jeunes de se faire une place dans le système des Raptors. Les rotations ne se limitent pas à une hiérarchie rigide. Ainsi, chaque rôle peut évoluer en fonction de l’engagement et de la progression des joueurs, ce que permet le two-way contract dont profite Jonathan Mogbo, ou encore Orlando Robinson. Il y a aussi Ulrich Chomche qui pour parfaire sa progression, a évolué plusieurs matchs avec les 905.
D’ailleurs, le système de jeu instauré par le coach Rajakovic a un impact sur les 905 puisque les deux équipes appliquent la même philosophie de jeu, axée sur la défense, la polyvalence et le mouvement du ballon. Ce système vise à maximiser les forces de chaque joueur, avec des rotations rapides et une défense collective serrée. Ce modèle devrait permettre aux jeunes des Raptors 905 de s’intégrer plus rapidement dans le groupe de l’équipe principale, lorsque leur tout viendra.
Une identité visuelle et culturelle forte

Mais l’identité des Raptors ne se limite pas aux stratégies sur le terrain. La culture de l’équipe s’étend jusque dans les détails les plus fins, comme les mascottes des Raptors et des 905, qui ont le même design. De même, les annonces faites par le speaker de l’équipe sont uniformisées. Le fameux « 2 minutes » avant la fin de chaque quart-temps résonne de manière identique à la Scotiabank Arena et chez les Raptors 905 à Mississauga. Ce moment de la rencontre n’est pas seulement un passage de la partie, mais c’est un rituel qui lie les deux entités. Alors, que les fans se rendent à la Scotiabank Arena ou à Mississauga, ils ne sont jamais dépaysés.
Autre élément qui montre que les deux équipes travaillent conjointement, ce sont les employés. En effet, Mariah Amber, présentatrice des matchs des Raptors, est aussi l’entraîneuse des danseurs des 905. Cette vision globale de l’avenir va au-delà du terrain, puisque joueurs et staffs des Raptors se rendent régulièrement à Mississauga pour encourager les 905.
L’objectif des Raptors semble être de bâtir une véritable culture où chaque joueur, membre du staff et fans se sentent intégrés dans une dynamique collective. J’ai pu le constater en me rendant à la première journée des fans organisée par les Raptors début février. C’était un vrai programme de gala avec de la danse, des jeux tels « un, deux, trois, soleil » ou encore les chaises musicales. Des fans avaient été sélectionnés au préalable pour participer à ces jeux; ils ont été récompensés par des cadeaux: maillots, t-shirt, casquettes entre autres. J’ai pour ma part beaucoup apprécié le lancé de T-shirt du plafond ainsi que la présence des mascottes en tribune, pour prendre des photos. Et puis, quelle présence remarquée de Danny Green, champion NBA 2019, qui a adressé toute son affection aux Raptors. Le clou du spectacle a été l’affrontement amical entre les joueurs. L’équipe des blancs composées de Chris Boucher, Ochai Agbaji, Scottie Barnes et de Jakob Poetl s’est imposée. La journée s’est terminée par des lancers de maillots et la signature d’autographes par le joueurs.
Les Raptors veulent aller bien au-delà de la NBA, et du Canada, puisque nous pouvons les retrouver sur les réseaux sociaux (X, Instagram) en français. L’objectif c’est d’élargir leur communauté.