En difficulté à Golden State, Chris Paul devrait logiquement devenir agent libre cette été. Les Lakers de Los Angeles apparaissent comme les favoris pour l’accueillir, une fausse bonne idée ?
Arrivé contre Jordan Poole l’été dernier, Chris Paul a participé à la décevante saison sans Playoffs des Warriors. S’il n’en est pas le principal responsable, le meneur de 39 ans n’aura pas crevé l’écran. L’une des raisons de cette sous-exposition, un temps de jeu réduit -26 minutes match-, son plus faible total en carrière. Dans l’ombre de l’une des seules éclaircies côté Warriors en la personne de Stephen Curry, le meneur n’était pas autant impliqué qu’habituellement dans le jeu de son équipe. 20,4% d’Usage Rate seulement pour l’un des meilleurs gestionnaires de l’histoire, là encore son pire pourcentage en carrière.
Un nouveau statut de roleplayer, plus en retrait, qu’il avait déjà commencé à expérimenter lors de sa dernière saison à Phoenix. Le natif de Caroline du Nord doit s’y adapter, et ce n’est pas toujours facile. D’autant plus quand on combine cela au déclin physique de celui qui vient de rentrer dans sa 39ème année. Un premier pas moins explosif, qui ne lui permet plus de profiter autant de sa qualité de dribble.
Cela entraîne une panne dans son spot favori, seulement 40% sur les longs mid, c’est-à-dire les tirs pris entre la ligne des lancers francs et celle des 3 points. Résultat, les décalages sont moins nombreux et son playmaking en prend un coup, même si son ration passes décisives/Usage Rate reste très bon, 1.68 – record en carrière -.
Chris Paul n’est plus non plus le défenseur habile qu’il était. C’est même devenu une cible facile pour les attaques adverses. Son manque de taille et d’envergure ne sont plus compensées par sa mobilité. Ne reste plus que son intelligence de jeu, mais ce n’est plus suffisant en un contre un. Tant de raisons qui laisse à penser que les Warriors ne devraient pas assurer la dernière année de contrat de CP3. 30 millions l’année pour le Chris Paul version 2024-2025, pour des Warriors déjà bien (trop dépensiers), cela risque de faire trop. Entre Klay Thompson, Chris Paul ou encore Andrew Wiggins, il risque d’y avoir du ménage cet côté Warriors…
Chris Paul, un bon coup pour les Lakers ?
SI Chris Paul n’est plus le joueur qu’il était, il reste néanmoins un joueur utile. Si d’ici le 28 juin Golden State ne valident pas son année 2024-2025 à 30 millions, le Point God deviendra agent libre. Libre de signer où il veut, pour le montant qu’il veut. Il serait illusoire de penser qu’une équipe lui offrira plus qu’une mid level exception, et encore. Un tel nom potentiellement disponible au minimum vétéran ou presque, bien sûr que plusieurs équipes devraient être intéressées. S’il est souvent cité chez les Spurs, cette intersaison pourrait être la dernière occasion pour lui de revenir à Los Angeles. Mais cette fois sous la tunique violette et jaune des Lakers,
13 ans après son trade avorté par David Stern himself, la rumeur rapportée par Marc Stein fait sens. Pour la saison prochaine, les Lakers n’ont que D’Angelo Russel sous contrat en qualité de meneur. Et au vu de ses derniers Playoffs et de son bilan dans la franchise californienne, il ne serait même pas surprenant de le voir faire faire ses valises. Lebron James serait donc le seul joueur capable d’organiser le jeu de son équipe. Et là encore, des rumeurs l’envoient suivre son fils après la draft, même si elles sont peu probables. Le profil de Chris Paul fait donc sens dans cet effectif des Lakers dépeuplé de réels meneur gestionnaire.
Sur une vingtaine de minutes, Paul peut apporter à LA son expérience, son intelligence et sa qualité de passes. Pour suppléer Lebron et potentiellement un nouveau meneur, le profil semble cohérent. De plus, sa qualité de grand spirituel a déjà été prouvé par le passé, comme avec Shai Gilgeous-Alexander et Devin Booker récemment. Un apport utile pour la jeunesse angelinos et notamment pour Austin Reaves. Reste à voir quel coach sera à la tête de la franchise aux 17 titres la saison prochaine. Mais si ce dernier ne souhaite pas imposer un jeu à la pace d’enfer, Chris Paul pourrait bien être d’une aide précieuse.
L’une des potentielles belles histoires de l’intersaison est bien sûr encore loin d’être actée. Un pari pas vraiment risqué vu le probable salaire du bonhomme qui pourrait être le genre de signature où le génie du GM est salué a posteriori. À l’inverse, cela peut tout devenir la dernière expérience en NBA d’un des génies sans bague de cette ligue, en cas d’un énième échec.