Holmgren

Chet Holmgren, le joueur parfait

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Shai Gilgeous-Alexander dans la course au MVP, OKC dans la course pour le trône de l’Ouest et Chet Holmgren leader de la course au Rookie de l’année. Trois affirmations pas si évidentes à anticiper au début de la saison et si l’une de ces trois phrases pouvaient sembler réalisables, c’était sûrement celle concernant SGA. Grâce à un niveau de jeu stratosphérique affiché l’année dernière, on pouvait s’attendre à une autre saison calibre MVP du Canadien.

Seulement, beaucoup de monde a oublié Chet Holmgren. Beaucoup de monde, sauf les fans du Thunder. Après une saison blanche dû à un parquet glissant, beaucoup de monde avait oublié de quoi était capable l’intérieur.

Mais OKC, malgré une saison réussie, n’était pas parvenue à se qualifier en playoffs. Et ce en grande partie à cause d’un manque de présence intérieure. En témoigne d’ailleurs les performance de Jonas Valanciunas (16 points, 18 rebonds dont 6 offensifs), Rudy Gobert (21 points, 10 rebonds dont 4 offensifs) ou encore KAT (28 points, 11 rebonds dont 3 offensifs) lors du play-in.

La présence d’un valeureux Jaylin Williams permettaient d’entretenir l’illusion lors de la régulière, car OKC est la 13ème équipe prenant le plus de rebonds. Malgré tout, l’équipe de Mark Daigneault était la seconde équipe à concéder le plus de rebonds offensifs, avec 12 cartouches supplémentaires par match offertes à leur adversaire.

Dur dur à l’intérieur…

L’arrivée de Chet était donc l’étincelle qui devait permettre d’allumer le brasier. Mais des doutes planaient : un rookie pouvait-il changer l’identité défensive d’une équipe se battant pour les playoffs ? Son coté « injury prône » lui permettrait-il de peser dans la durée ? Beaucoup de questions et donc beaucoup d’attentes autour du jeune pivot américain.

Mais dès son arrivée, les sceptiques n’ont eux d’autres choix que de changer d’avis. Dès le début de la saison, Chet s’impose comme un des meilleurs rim protector de la ligue. Ses premiers matchs et sa bataille avec Wemby pour le titre de ROY depuis les premiers matchs de la saison font lever les foules.

Les derux favoris au ROY, Chet Holmgren et Victor Wembanyama, au coude à coude
Les deux prodiges, 4.40 mètres à eux deux

Le potentiel All-Defensive Team

Avec 2.7 contres par match, Holmgren est déjà une arme de dissuasion dans la peinture. Combiné à 0.8 interceptions et une mobilité latérale impressionnante pour sa taille, cela en fait déjà un des meilleurs défenseurs de la ligue.

Seul bémol que l’on pourrait souligner, sa difficulté à défendre les bigs bigs. C’est à dire les Jokic, Embiid, ou Gobert. Mais cela reste tout de même un rookie, qui plus est assez frêle pour sa taille.

SGA et Dort en premier rideau, sans oublier les Cason Wallace ou Ousmane Dieng, puis Chet derrière en seconde lame. C’est cette configuration qui permet au Thunder d’être à l’heure d’aujourd’hui d’être la sixième meilleur défense de la ligue.

S’il y a bien un stat soulignant l’impact défensif que Chet a apporté dès son arrivée, ce pourrait être celle-ci : l’année dernière, OKC était la 14ème équipe concédant le plus de points dans la raquette (50.7 points par match). Cette année, c’est la troisième équipe qui en concède le moins (45 par match). Seul Memphis (comptant le DPOY en titre dans leur rangs) et Chicago en concède moins.

Dernière stat pour souligner l’impressionnante campagne défensive qu’est en train de réaliser Chet Holmgren : la différence entre le pourcentage au shoot de son attaquant et le pourcentage moyen des shoots défendus : -5.4 %. Cela signifie que les adversaires shootent 5.4% moins bien lorsqu’ils sont défendus par Chet, ce qui le place devant des spécialistes défensifs tels que AD, Claxton, JJJ ou encore Brook Lopez. Et il se situe juste derrière des candidats DPOY, comme Bam, Gobert ou Embiid.

Récemment, Chet nous gratifiera même d’une performance à 8 (!) contres contre le champion en titre. Excusez du peu.

L’attaque surprise

Mais le plus impressionnant avec Chet Holmgren n’est pas la défense, étant donné sa réputation de défenseur dur et intelligent dès son arrivée en NBA.

Ce à quoi on ne s’attendait pas, c’est son niveau offensif. Après 27 matchs, le jeune américain affiche des stats de All-Star : 17.2 points, 8 rebonds, 2.4 passes, et 2.7 contres. Le tout à 53% au tir, dont 37% à 3 points en en prenant quatre par match.

Aux cotés d’un Shai MVP, compilant plus de 30 points de moyenne, Chet s’associe avec le deuxième lieutenant Jalen Williams, lui aussi auteur d’une très bonne saison offensive pour épauler son franchise player. Et Holmgren, lui, l’avait annoncé. Dans une interview réalisé il y a quelques mois, Chet disait qu’il ferait partie du club du 50/40/90. Il n’y est pas encore, mais cela se joue à quelques shoots près. Il en faisait même partie après une quinzaine de matchs.

Chet Holmgren attaquant sur Andrew Wiggins
Chet impressionnant les défenses

Permettant d’étirer l’attaque du Thunder, sa capacité à shooter de loin oblige les intérieurs à s’écarter. Profitant de ces lignes de pénétrations, les Shai, J-Dub, ou encore Dort se régale. Accompagné de sniper tel que Isaiah Joe ou Davis Bertans, le danger peut venir de partout en attaque.

Et le trois point n’est pas la seule arme offensive du pivot : très bon en pick-and-roll, c’est un excellent partenaire d’alley-oop. Capable de finir aussi à mi-distance, que ce soit en fade-away ou sur short-roll, il apporte une variété offensive non-négligeable pour l’attaque du Thunder.

Pick-and-roll, short-roll, pick-and-pop, spain-pick-and-roll, ou même isolation, Chet est capable de tout faire. Et ça, Mark Daigneault ne s’en prive pas. Si la défense de OKC est basé sur le jeune pivot américain, une grande partie de l’attaque a besoin de Chet.

Capable de tout faire sur un terrain,  Chet Holmgren était le joueur parfait pour ce jeune et excitant Thunder. Ayant seulement 21 ans, on peut encore imaginer une grosse progression pour le pivot. Encore un peu frêle, il a tout pour épauler le chef SGA. Chet ne sera peut-être pas un joueur sur lequel construire une franchise, mais un incroyable joueur de complément améliorant l’équipe des deux cotés du terrain. Et c’est peut-être ça, qui manquait à OKC, pour se permettre de rêver plus grand…

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