C’est à 21h08 que Adrian Wojnarowski nous annonce enfin comment le dossier Miles Bridges, en suspens depuis bientôt 1 an et pesant pour tous les fans, se termine : Miles et son agence, Klutch Sports dirigé par Rich Paul, décide de signer un contrat de 7.9 millions de dollars sur une année, soit la valeur de la Qualifying Offer faite par le management. Beaucoup de choses sont à analyser dans ce dossier ô combien compliqué.
Petit rappel bref de la situation
On a déjà proposé des articles sur le sujet sur Le Roster mais on va quand même rappeler deux-trois faits importants ici. Le premier, c’est son année 2021-2022, la dernière de son contrat rookie, pendant laquelle Miles a été énorme, d’un niveau All-Star clairement, même si il n’en a pas eu la récompense:
- 20.2 points par match
- 7.0 rebonds par match
- 3.8 assists par match
Le tout dans une équipe qui gagne, Miles Bridges propose une énorme campagne, sublimé en plus par son jeu ultra-spectaculaire et la saison collectivement réussie des Hornets avec 43 victoires, même si les blessures et une mauvaise performance de LaMelo Ball ont fait foiré le Play-In.
Ensuite, tout est parti en vrille très vite: une story Instagram où l’on voit MB consommer un joint et de la purple drunk (ou lean) puis une affaire judiciaire selon laquelle Miles Bridges aurait tapé sa femme violemment et l’accusation en violence conjugale se confirmera avec le procès, qui se terminera en fin d’année civile 2022.
La suite a été très étrange. Des rumeurs ont parlé d’un retour pour la fin de saison puis démenti par le management. Ensuite les rumeurs refont surface dès la fin de la saison puis d’un coup les rumeurs sont plutôt sur PJ Washington et/ou Grant Williams.
Pourquoi Charlotte reprend Miles Bridges… humainement parlant
Evidemment, ce n’est pas avec ce genre de signatures que les blagues sur Charlotte et le FC Prison vont se terminer. Mais alors pourquoi la franchise prend ce genre de risque avec sa fanbase, qui pourrait être dégoutée de le voir revenir?
Le premier point, c’est que les fans français et les fans US ont une vision très différente du dossier et de la vie en général. Si en France, on a vu énormément de critiques sur l’idée que ce joueur puisse remettre les pieds en NBA ou au moins qu’il le fasse avec si peu de sanctions (on rappelle que Miles devra rater 10 matchs en début de saison pour suspension à cause de cette affaire), les fans de Charlotte outre-atlantique ont été bien moins virulent vis-à-vis de ça, beaucoup plus enclin à le faire revenir, et il faut rappeler que ce sont eux qui iront au stade pour acclamer ou huer, pas les français.
Ensuite, y’a le facteur « oui mais regarde les autres ». Cet été a commencé par une signature de Ime Udoka à Houston, qui a eu des histoires pas nettes chez les Celtics. Ensuite, ce sont les transferts de Porzingis (pour lequel Boston sacrifie Marcus Smart, le coeur de l’équipe), sachant que Kristaps aussi, a des dossiers pas cleans autour de son nom. Même chose pour Rose, qui a fait parti des premières signatures chez les Grizzlies, qui ont déjà Ja Morant qui a beaucoup d’histoire autour de lui. Si la NBA se veut progressiste, elle n’est qu’un reflet de la société, avec ses qualités mais également ses défauts, parmi lesquels on retrouve l’impunité de certains dans telle ou telle situation. Ce n’est pas pour excuser Charlotte mais pour quelle raison, une équipe en galère sportive comme les Hornets, se priveraient d’un joueur qui a pu être calibre all-star quand les autres franchises ne s’en privent pas? Sans excuser, on peut comprendre que Charlotte décide de signer ce mec, quitte à fermer les yeux sur son comportement.
Pourquoi Miles prend si peu et qu’une année ?
L’autre question que l’on peut se poser, c’est pourquoi, malgré son année off, Miles Bridges n’a que 7.9 millions sur un an. Même sans jouer un an, on aurait pu imaginer des équipes mettre plus, ça a d’ailleurs été mentionné au cours des dernières semaines.
Déjà, même si Miles aurait pu avoir plus en terme de sous comme en terme de longueur, il n’aurait jamais pu avoir le deal qu’il aurait du avoir en 2022 si il n’avait pas eu d’affaires extra-sportives graves. L’intérêt pour Miles Bridges et son camp, c’est de « sacrifier » cette année pour tenter de se relancer en vu de l’été 2024, durant lequel il sera UFA.
Les Hornets, c’est clairement le meilleur endroit pour lui. Même si évidemment, le roster des Hornets n’est pas all-time et y’aurait eu mieux, il connait déjà les cadres (LaMelo, Terry, Gordon, etc) et même si en 1 an, la franchise a pas mal bougé, il retrouvera, je pense, sans trop de soucis, la connexion qu’il a eu avec Ball. D’autant que les deux ne semblent pas s’être perdu de vue, comme le montre la séquence à Los Angeles où ils se checkent en bord de terrain ou encore via ce tweet où Miles Bridges félicite LaMelo pour son extension. Et enfin, la faiblesse du poste d’ailier fort avec pour seuls joueurs sous contrat JT Thor et Kai Jones (même si Kai peut être considéré comme un pivot) offre une place énorme à Miles Bridges pour s’imposer.
My brotha 🤞🏽🤞🏽🤞🏽 @MELOD1P https://t.co/UioWRtV0rq
— Miles Bridges (@MilesBridges) July 1, 2023
Quelles perspectives pour les Hornets ?
En effet, la question qui se pose aussi, c’est de savoir quelle perspective offre cette signature, que ce soit sur la saison 2023-2024 ou sur la suite.
Déjà, la signature de Miles Bridges, si le joueur n’arrive pas hors de forme mais vu comment le joueur est bosseur, y’a moyen qu’il arrive bien fit dès les camps d’entrainements, nous apporte un gain de compétitivité clair sur la saison prochaine. Le manque de régularité et de joueur capable de marquer en agressant le cercle nous a fortement manqué la saison dernière et Miles comble des énormes lacunes de Charlotte. Alors si le joueur retrouve son niveau all-star, les Hornets pourraient faire parti des grosses équipes qui sont plus fortes que prévues dans leur conférence, comme on en voit chaque année (Indiana, Sacramento ou Utah cette année par exemple).
Une cassure entre le management et le camp Miles Bridges ?
A long terme en revanche, la question est plus complexe. Il existe cette question sur une potentielle cassure entre les deux camps, ou du moins certains signes ne sont pas trompeurs. Selon les rumeurs, le clan Klutch Sports aurait tout fait pour que les Hornets retirent la QO et laisse Miles être sur le marché en tant que UFA. Ensuite, Wojnarowski nous rapporte dans son tweet que les discussions de prolongations sont « far apart » entre les deux camps, soit très éloignés.
Et si les rumeurs du milieu de saison étaient réelles? C’est une réelle possibilité, dans le sens où il existe un scénario où Miles Bridges a tenté de négocier un retour aux Hornets en cours de saison, une fois que son affaire avait été jugé et que les discussions auraient mal tournées, laissant un goût amer à Miles qui devient plus négatif vis-à-vis du management et eux qui ont déjà perdu une partie de la confiance en Miles Bridges dans les affaires de l’été. Peut-être même que, comme ça a déjà pu être mentionné, Charlotte signe Miles Bridges pour la seule et unique raison qu’ils ne veulent pas perdre un tel asset (un all-star quand il joue au basket-ball, quand même) contre rien et qu’ils veulent au moins essayer de le transférer à la deadline, même si Miles Bridges a un droit de véto sur les trades (Je vous vois venir les attaques sur la franchise mais ce sont les lois du CBA dans les cas où le joueur signe la QO, il a un droit de véto sur les trades sur son année).
En revanche, avec une année à jouer, les Hornets ont toujours la chance de le reséduire dans le projet si il a été déçu pour le faire prolonger en 2024.
Que tirer de tout ça ?
La surprise n’est pas si grande finalement mais la déception est immense pour les gens qui pensent encore que la ligue de Adam Silver est une ligue progressiste, qui se refuse de faire jouer n’importe qui. En même temps, quand le commissionnaire met une sanction de 30 matchs dont 20 qui auraient été déjà fait parce que soi-disant le joueur n’a pas joué alors qu’il avait juste pas de deal, c’est pas un signe d’une ligue qui lutte contre les violences conjugales.
Est-ce que Miles Bridges est quelqu’un de détestable? Sûrement. Est-ce que le management va peut-être faire pâtir son image (et c’est normal), tout ça pour se faire enfler à l’été 2024 ? Peut-être. Mais est-ce que c’est le symptôme d’une société qui va mal vis-à-vis des violences conjugales ou juste un cas isolé avec les Hornets parce que c’est drôle de les vanner? Probablement la première.
En attendant, on va attendre de voir comment vont se terminer les dossiers PJ Washington et Grant Williams, eux aussi sur le même poste et dans des registres différents, qui pourraient faire de la concurrence à Miles Bridges.
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