San Diego

Ces villes qui rêvent d’une franchise NBA : la malheureuse San Diego

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Depuis maintenant de nombreux mois, une chimère, telle une douce mélodie, refait régulièrement surface au milieu de la bruyante actualité de la NBA. Cette idée, cette envie, celle de tout être vivant, l’objectif de la vie : grandir et prospérer. Vingt ans après les Charlotte Bobcats, il semble approcher l’heure d’une nouvelle expansion pour la National Basketball Association.

Bien avant d’arriver au stade final de la Draft d’Expansion, il existe un nombre important d’étapes à franchir et un cahier des charges strict à respecter. À commencer selon Adam Silver lui même, par la renégociation des droits TV dont le deal actuel se termine en 2025. Zoom sur les tractations qui se jouent actuellement en coulisses et qui décideront du visage des 31ème et 32ème franchises NBA.

Tout au long de la saison, on vous propose 6 épisodes pour vous présenter en détails autant de villes qui pourraient obtenir l’une des futures nouvelles franchises NBA. Aujourd’hui, pour le troisième épisode, on prend la direction de la Californie, à la frontière avec le Mexique, destination San Diego.

La ville qui perdit deux franchises

Souvent oublié lorsque l’on cite les villes ayant vu leur franchise NBA déménager, San Diego a pourtant la particularité d’avoir dit au revoir à non pas une, mais deux franchises NBA. En effet, la quatrième métropole de Californie a accueilli les San Diego Rockets de 1967 à 1971 puis les San Diego Clippers de 1978 à 1984.

Un an après son arrivée à San Diego, les Rockets mettent la main sur Elvin Hayes avec le premier choix de la draft 1968, un coup de pouce du destin qui portera immédiatement ses fruits et permettra à la franchise d’atteindre les playoffs pour leur troisième saison seulement (défaite 4-2 au premier tour face aux Atlanta Hawks).

La saison suivante, la franchise ratera les playoffs pour une petite défaite. Un échec qui sera finalement le dernier avant un déménagement express à Houston durant l’été. La franchise devenant alors la première franchise NBA du Texas. Le nom Rockets restera tant il semble bien collé à la ville cerveau de la conquête spatiale américaine.

Sept longues années après le départ des Rockets, la ville de San Diego récupère une nouvelle franchise lorsque les Buffalo Braves quittent l’Etat de New-York pour le soleil de Californie. La franchise change alors de nom et opte suite à un concours pour le nom Clippers en référence aux bateaux à voiles qui ont rendu célèbre la baie de San Diego et la riche histoire maritime de la ville.

San Diego
Bill Walton et World B Free ensemble sous le maillot des Clippers

Après des débuts compliqués, les Clippers redressent rapidement la barre grâce à l’explosion de World B Free qui devient l’un des tout meilleurs scoreur de la ligue. Les Clipps finissent leur première saison à deux petites victoires des playoffs. Un résultat de bon augure d’autant plus que durant l’été, la franchise récupère l’ancien MVP Bill Walton (MVP 1977), né et ayant grandit à San Diego.

Fragile depuis le titre avec les Blazers, Bill Walton ratera 68 matchs la première saison et les 30 points de World B Free ne permettront pas d’atteindre les playoffs. À l’été, ce dernier est transféré aux Warriors tandis que Bill Walton ratera la totalité des 82 matchs de la saison 1980-81, douchant les espoirs de playoffs de la jeune franchise.

Entre 1972 et 1975, la ville accueille même une franchise de ABA, la concurrente de la NBA : les San Diego Conquistadors. Une franchise qui n’est pas restée dans l’histoire, mais qui aura tout de même eu le privilège d’avoir Wilt Chamberlain comme coach pendant une saison suite à sa retraite sportive.

Une histoire mouvementée

Deux déménagements rapprochés qui pourraient laisser penser que la NBA et la ville San Diego ne sont simplement pas fait l’un pour l’autre. Pourtant, loin d’être impopulaires, les deux franchises ont au contraire bénéficié d’un soutien local important et de deux propriétaires passionnés et attachés à la ville.

Malheureusement, les Rockets et Clippers ont eu le sort commun de souffrir d’importants problèmes financiers ayant inévitablement amené à des ventes à des fonds d’investissements issues de plus grandes villes (Houston et Los Angeles).

En juin 1971, après plus d’un an et demi de graves difficultés ayant poussé Robert Breitbard à prendre publiquement la parole et à annoncer devant les fans que la franchise avait reçu un avis d’expulsion de la Sports Arena, la franchise est vendue à un groupe d’investissement de Houston. Un déchirement pour les fans et le propriétaire qui s’étaient battus pour maintenir la franchise à San Diego, en vain suite à l’expulsion de la salle.

En 1981, les San Diego Clippers sont vendus par Irv Levin, trois ans seulement après que ce dernier est réussi tout un tour de passe-passe pour acquérir les Buffalo Braves et les délocaliser en Californie. Une saison ratée, une amende pour tanking et des impayés à travers tout le pays plus tard, Donald Sterling échoue à faire déménager l’équipe dès juin 1982 contre l’avis de la NBA.

En 1984 Sterling récidive et déménage finalement la franchise à Los Angeles contre l’avis de la NBA qui le poursuit en justice et le menace de dissoudre la franchise et écope d’une amende de 25 millions. Grâce à une jurisprudence sur le déménagement des Oakland Raiders à Los Angeles en 1982, Sterling obtient finalement l’abandon des poursuites et l’accord de la NBA de déménager les Clippers à Los Angeles.

San Diego, vraie candidate ?

Après avoir présenté le potentiel d’une expansion à San Diego, reste la réalité du terrain. La ville du sud de la Californie est-elle aujourd’hui en mesure d’accueillir une franchise NBA ? La réponse est pas encore.

Si les fans de basket de San Diego seraient sûrement ravis d’un retour de la NBA en ville, cette dernière accuse aujourd’hui un important retard en termes de structures par rapport à de nombreuses autres villes sans franchise NBA. Si l’ancienne salle des Rockets et Clippers a plusieurs fois changé de nom depuis sa construction en 1966, la Pechanga Arena (14 500 places) est aujourd’hui une petite salle vieillissante qui aurait certainement besoin d’une importante rénovation et agrandissement pour accueillir à nouveau la NBA, à moins qu’une nouvelle salle soit construite.

Une nouvelle salle emmenée par un propriétaire NBA qui pourrait projeter San Diego tout en haut de la liste des candidats à une expansion
Une nouvelle salle emmenée par un propriétaire NBA qui pourrait projeter San Diego tout en haut de la liste des candidats à une expansion

Un projet de construction d’une nouvelle salle de 16 000 places pouvant accueillir une franchise NBA ou NHL (ligue de hockey) est aujourd’hui mené par Stan Kroenke (propriétaire des Denver Nuggets et Los Angeles Rams) et pourrait débuter en 2025.

Le passage de deux franchises NBA – même brefs – est un immense avantage pour la ville qui forme avec Tijuana la 15ème plus grande métropole d’Amérique du Nord (5 millions d’habitants). À défaut d’être prête à accueillir une franchise NBA, San Diego est en revanche un pari peu risqué pour la ligue. La proximité avec la ville de Tijuana et plus généralement le Mexique font de San Diego une alternative sérieuse à Mexico pour attirer le marché mexicain et hispanophone sans avoir à prendre le risque de franchir la frontière et toutes les barrières administratives que cela impliquerait.

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Damian Lillard indique l'heure

22 ans - Boston Celtics - Rédac - Eduqué par le King of The Fourth, guidé par Marcus, façonné par le Brad Stevens Basketball. Aujourd'hui amoureux indéfectible de Jayson Tatum et Ja Morant, des guards de Kentucky et des roles-players de Vilanova. @JaugaBonito sur Twitter

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