Brandon Miller : le cadeau empoisonné de Michael Jordan

//

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les fans des Hornets étaient devant la cérémonie annuelle de la Draft avec l’attente du choix pour le deuxième pick. Shams Charania annonçait Scoot Henderson favori, Adrian Wojnarowski annonçait Brandon Miller et les côtes de DraftKings et compagnie évoluaient très vite, annonçant un coup le meneur de la G-League Ignite favori, puis un autre coup l’inverse, le tout en continu pendant les dernières 24h. Quelques minutes de retard et Adam Silver arrive sur la scène et annonce le choix: « With the second pick of the 2023 NBA Draft, the Charlotte Hornets select Brandon Miller, from Alabama University ». Que ce soit au Barclays Center, à la Draft Party au Spectrum Center ou sur les réseaux sociaux, les huées et les attaques verbales se font nombreuses au sein de la fanbase, française comme étatsunienne. Mais comment diable en sommes nous arrivés là ?

Le parcours catastrophique de Brandon Miller cette année

En effet, le plus étonnant est là: sans forcément critiquer le joueur, l’alignement des astres était terrible pour l’ailier d’Alabama. Tout commence en février, quand la fac d’Alabama connait une tragédie avec le meurtre de Jamea Jonae Harris par Darius Miles. Pourquoi Miller a été dérangé par cette affaire? Parce que Brandon Miller a été lié au meurtre et aurait donné l’arme à Darius. On ne va pas s’étendre plus sur l’affaire mais en tout cas, la réputation de l’ailier est entaché, surtout qu’il ne s’aide pas avec une célébration type Arenas qui va remettre de l’huile sur le feu.

La saison se termine et Brandon termine tout de même une année solide et finit joueur de la conférence SEC. Cependant, en arrivant à la March Madness, cela va se compliquer pour l’ailier qui joue Texas A&M-Corpus Christi, les Terrapins du Maryland puis les Aztecs de San Diego State. Sur les 3 matchs, Miller est globalement mauvais avec un immonde 8/41 aux tirs sur les trois matchs et Alabama sort de manière prématurée.

Après ça, tout s’enchaine. La saison se termine et Brandon Miller attrape la mononucléose et perd du poids tout en restant chez lui à se reposer et ne touche pas de ballon pendant près de 2 mois. Perte de rythme et méforme physique, la Draft Combine et les interviews se passent forcément très mal et la cote de l’ailier baisse petit à petit. Même si dans les Mock Drafts, cela ne se voit pas, mais beaucoup de Big Boards ont commencé à mettre des gens comme Amen Thompson ou Cam Whitmore devant lui. En bref, Miller est dans le mal et Scoot en 2 apparait, à nouveau, comme une évidence.

Les entretiens/workouts avec les Hornets

Sur le premier workout, c’est bien Scoot Henderson qui gagne des places si on en croit les différents rapports qui parlaient d’un Mitch Kupchak bouche bée devant ce joueur, là où Miller n’a pas eu de retours réels. Sur le second, c’est bien Brandon Miller qui aurait brillé, devant le propriétaire sur le départ Michael Jordan, avec quelques séquences de trashtalking entre la légende des Bulls et l’ailier d’Alabama.

Si on résume les informations que l’on a, c’est que Scoot a brillé du début à la fin et que Miller a explosé sur le dernier workout, celui devant Michael Jordan. Même si les infos de Kupchak se sont contredites entre elles, on se doute que MJ avait son mot à dire, malgré la vente. C’est peut être ça, le problème qu’a eu Scoot Henderson, avoir moins brillé au moment crucial, là où Miller a joué le tout pour le tout devant Michael.

Le débat du fit et du talent

Non, Brandon Miller n’est pas un meilleur fit que Scoot Henderson. Les Hornets ont manqué, pendant toute la saison, d’un joueur capable d’agresser le cercle, de finir athlétiquement avec le contact et d’avoir un second playmaker aux côtés de LaMelo Ball. Scoot propose tout ça, Miller pas du tout, comme le montre cette shot chart de sa saison à Alabama

Alors oui, en terme de postes, les besoins des Hornets sont plus dans les ailes que sur le backcourt, au vu de l’historique de blessures de Hayward, de la FA de Washington et Oubre ainsi que du dossier Miles Bridges. Sauf que si on parle de jeu et qu’on ne s’arrête pas à cette histoire de poste, Scoot est plus intéressant pour Charlotte, sachant que l’immense majorité des observateurs sont d’accords pour dire que Scoot est un meneur avec un futur générationnel, là où Miller va essayer de devenir un all-star.

Et si ce choix n’était tout simplement pas sportif ?

En effet, l’info n’a échappé à personne, Michael Jordan revend ses parts majoritaires de la franchise à un groupe d’investisseurs, composés entre autre de Gabe Pltokin, Rick Schnall ou encore J-Cole.

Pour faire un peu d’économie, Michael a vendu la franchise 3 millions de dollars en pré-draft. Au-delà de potentiels accords qui auraient été fait autour de ce pick, il y a aussi, peut-être, une volonté pour Michael Jordan de prendre exprès un joueur non-générationnel pour ne pas modifier la valeur de l’entreprise afin que la vente se passe au mieux. Si c’est le cas, c’est une réalité froide et cynique mais surtout déprimante pour la fanbase qui pensait passer un été fabuleux entre la vente et le pick 2 mais qui n’aura rien de tout ça, parce que les lois du marché économique ont dicté une décision qui aurait du être sportive.

Conclusion : que penser de Brandon Miller ?

Evidemment, on va laisser sa chance à Brandon Miller, déjà parce que le choix est fait et on ne refait pas l’histoire, et puis parce que peut être que les scouts ont vu quelque chose que les observateurs n’ont pas vu. L’historique des choix de Michael Jordan ne donne pas forcément confiance en la thèse selon laquelle Miller puisse devenir un jour un meilleur joueur que Scoot mais sait-on jamais. En tout cas, en l’état, on ressemble beaucoup à une sélection à la Marvin Bagley, où l’équipe prend un autre joueur, sur un circuit plus classique avec la NCAA, plutôt qu’un joueur qui pourrait devenir générationnel. Fans des Hornets, le jour de gloire n’est pas arrivé, mais espérons tous ensemble que celui-ci, ne va pas tarder.

Ne manque pas un article !

Rejoins la communauté Le Roster en t'abonnant à notre newsletter !

Damian Lillard indique l'heure

19 ans - Charlotte Hornets - rédactrice -
Je parle des frelons de Caroline du Nord à mon grand désarroi. Tu seras jamais la première dans mon coeur si tu ne t'appelles pas Kemba Walker ou Cody Zeller. Pratique l'hormonothérapie en club depuis 2007.

1 Comment

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.