Dimanche 13 juillet, Ball In The Hood (BNTH) a de nouveau pris possession des terrains en contrebas de la Place d’Italie, dans le 13e arrondissement de Paris. Dans une ambiance électrique mêlant basket de rue, musique, danse et passion.
Dimanche 13 juillet, à partir de 10 h, ce bitume sous les grands immeubles du 13ème arrondissement s’est transformé en scène vivante d’un basket de qualité. Des équipes venues de toute la France se sont affrontées dans un tournoi mêlant sport, musique, danse et passion. Avec ses deux terrains officiels, un espace pour le public, un terrain de volley, une buvette et une sono portée par un DJ, le Ball in the Hood (BNTH) a réuni joueurs, spectateurs et artistes dans une atmosphère unique.
Les matchs à élimination directe ont commencé à 15 heures emportant le public dans une succession d’émotions, de rebondissements et de coups d’éclat. Cette édition du tournoi BNTH a réussi à mettre la rue au coeur du jeu et le jeu au coeur du quartier.
Un public bouillant dès les quarts de finale
Ce dimanche, le bon endroit vibrait de tous côtés. Le terrain principal accueillait les matchs tandis que l’autre restait accessible au public. Les joueurs profitaient de leurs temps morts entre deux matchs de basket pour se détendre sur le terrain de volley juste à coté.
« L’architecture m’a poussé à faire ce tournoi ici « , raconte Noa, membre de l’organisation du BNTH. « On voit les bâtiments derrière, on a une belle vue. Le but, c’est de remettre le basket au milieu de la rue. Ici, on est au bon endroit.«
Dès le lancement des quarts de finale, le tournoi a pris une autre dimension. Le terrain principal, entouré des hauts immeubles du 13e, a vibré sous les encouragements des supporters. Le 77, département le plus étendu d’Île-de-France et tenant du titre, a confirmé sa place en dominant le 95, poussé par leur kop venu en nombre, tandis que la sono du DJ amplifiait cette ambiance déjà bouillante.
Le second quart de finale a opposé le 94 (Val-de-Marne) au 76 (Seine-Maritime). Les Havrais, venus avec la volonté de faire bonne figure, ont su s’imposer en maîtrisant collectivement leur sujet. Cette victoire a montré que le tournoi BNTH ne se résume pas à une simple confrontation locale, mais bien à un vrai championnat des départements, où chaque équipe porte son identité et sa fierté.
Le 91 (Essonne) a pris le dessus sur le 13 (Bouches-du-Rhône) et enfin, dans le dernier quart de finale, le 75 (Paris) s’est imposé face au 69 (Rhône).
Entre ces confrontations, un concours de tir a captivé le public. Bianca, une jeune fille, a marqué les esprits en réussissant le défi de rentrer deux lancers francs et un trois points, le tout en moins d’une minute, grâce à ce tir longue distance rentré pile au buzzer. Elle a remporté un t-shirt, déclenchant une ovation spontanée. Ce moment a résumé l’esprit de compétition et de fête, tout en laissant place à la jeunesse et à l’émotion du BNTH.
Une tension qui s’est accentuée
À 17h, le rythme du tournoi est encore monté d’un cran. Le soleil frappait encore fort sur le bitume, les DJ continuaient à maintenir l’ambiance et les demi-finales du concours 1 contre 1 ont lancé un nouveau chapitre de la journée. Sur un demi-terrain encadré par les spectateurs, chaque duel se jouait à 11 points sous un public de folie qui criait sur chaque action.
Dans la première demi-finale, Adama, représentant du 75 (Paris), s’est distingué par sa précision chirurgicale à longue distance. Face à un adversaire lyonnais, il a tout simplement pris feu, enchaînant les paniers à trois points sans trembler, jusqu’à s’imposer avec autorité. Quelques minutes plus tard, c’est BSK, joueur du 77, qui est entré en scène contre un adversaire du 92 (Hauts-de-Seine) et là, le spectacle a pris une autre dimension.
Puissant, explosif, BSK a dominé sans appel concluant sa prestation à sens unique par un gros dunk sous l’acclamation des supporters seine-et-marnais. “Ici, y’a une bonne ambiance, le tournoi est bien organisé. Pour ce tournoi je m’entraîne tout seul sur les terrains de street en plus d’en faire avec mon club. Aujourd’hui, mon objectif est de tout gagner, je ne vais jamais à un tournoi juste pour profiter ”, nous confiait-il plus tôt dans la journée.
Après ce moment de streetball pur, place aux demi-finales féminines. Le 78 (Yvelines) a imposé sa densité physique et sa discipline collective pour venir à bout du 93 (Seine-Saint-Denis), dans un match tendu et défensif. De l’autre côté du tableau, le 14 (Calvados) a montré son sérieux en écartant le 92, avec un score serré (15-12). Dans les deux cas, l’engagement était total.
Le tournoi féminin, loin d’être une animation secondaire, s’inscrivait pleinement dans l’ADN compétitif, engagé et populaire du BNTH. “Aujourd’hui, on voit sur les réseaux ou même sur plusieurs événements qu’ils ne mettent pas assez en avant le basketball féminin. Nous, on veut montrer que dans le quartier, il y a aussi des jeunes femmes qui jouent, qui peuvent s’exprimer. C’est important pour nous de mettre en avant cette jeunesse-là”, insistait Noa, co-organisateur.
Puis sont venues les demi-finales masculines avec le choc entre le 76 et le 77. L’équipe de Seine-et-Marne, forte de son statut de champion en titre, s’attendait à poursuivre sa route mais les Havrais ont proposé un jeu solide. Le match s’est prolongé au-delà du temps réglementaire, et à la surprise générale, le 76 a arraché la victoire. Les joueurs du 77, frustrés, ont pointé du doigt un arbitrage jugé partial.
La deuxième demi-finale entre le 91 et le 75 a, elle aussi, livré son lot d’intensité. L’Essonne a pris l’ascendant grâce à son pivot de plus de 2m10, véritable tour de contrôle dans la raquette. Dominant aux rebonds et efficace en attaque, il a porté les siens jusqu’en finale poussant l’équipe parisienne à s’incliner.

Invités et spectacle pour conclure en beauté
Entre les matchs, les temps morts n’existaient pas vraiment avec un spectacle de danse juste après les demi-finales. Peu après, un match de gala a pris place sur le terrain principal. Les joueurs de différentes équipes s’y sont mêlés, oubliant pour un instant la compétition au profit du spectacle. Dunks, tentatives d’alley-oops, 3 points, double-pas … Le basket retrouvait ici son côté le plus spectaculaire, presque chorégraphié. L’équipe grise affrontait l’équipe jaune, sans véritable enjeu mais avec un plaisir évident partagé entre les joueurs et le public.
L’animation n’a jamais baissé d’un cran, portée par les enceintes, le DJ, les speakers et les invités du jour. Parmi les invités très attendus cette année figuraient R2, Negrito, AMK, Berlinois (TikTokeur de plus de 460 000 abonnés), le boxeur Khalil El Hadri , ainsi que le rappeur La Rvfleuze. Tous étaient présents en bord de terrain, salués par le public. Seul La Rvfleuze a offert une performance en live, juste avant la grande finale, confirmant une nouvelle fois le lien fort entre le basketball de rue et la culture hip-hop.
Retour à la compétition avec la finale du concours 1 contre 1, point d’orgue d’un format qui a séduit tout au long de la journée. BSK (77) retrouvait Adama (75) dans un duel très attendu. Les deux joueurs, réputés pour leur adresse, ont offert un match serré, tendu, ponctué de provocations sportives et d’échanges de regard dans une vraie ambiance de playground. Mais comme l’an passé, BSK a eu le dernier mot. Avec son mélange de puissance et de lucidité, il a conquis pour la seconde fois consécutive le trophée du 1v1.

Puis place à la finale féminine entre le 14 (Calvados) et le 78 (Yvelines). La tension était palpable dès les premières minutes avec un score qui restait serré, les contacts se multipliaient et les fautes aussi. Jusqu’au moment où une échauffourée a éclaté entre la pivot du 14 et une joueuse du 78. Le match a été stoppé quelques minutes, le temps de calmer les esprits et à la reprise, le 78 a réussi à s’imposer. Un succès qui valide la montée en puissance de cette équipe sur l’ensemble du tournoi.

Alors que le soleil descendait lentement sur le 13e arrondissement, les deux dernières équipes masculines encore en lice faisaient leur entrée pour la grande finale. Le 76 (Seine-Maritime), surprise du tournoi, affrontait le 91 (Essonne), solide et discipliné. La première mi-temps a été physique, mais les Havrais ont mis plus d’intensité que leurs adversaires, provoquant des pertes de balles qui ont coûté cher aux Essoniens. À la mi-temps, un dernier show de danse a remis tout le monde debout.
Au final, le 76, en état de grâce, a fini par faire craquer son adversaire porté par son collectif, une solidarité défensive sans faille et bonne adresse au tir pour remporter le tournoi. Une victoire inattendue mais amplement méritée.
Cette finale venait clore une journée monumentale de basket de rue, de culture urbaine et de rassemblement.
Le Ball In The Hood n’est pas juste du basket. Ce qu’on a vu dimanche, c’est une vraie fête de quartier, un tournoi qui parle autant de jeu que de culture, de passion que de partage. “Le but est de mettre en avant toute cette culture, réunir tout le monde et que ce soit cet événement qui rassemble et qui nous ressemble.” nous résumait Noa.
Et ça se sent entre les qualifications aux quatre coins de la France ( Caen, Marseille, Lyon, Le Havre) et cette finale en plein Paris, BNTH veut donner sa chance à tout le monde, débutant comme joueur confirmé en offrant une scène, un moment et un terrain à chacun.
Le BNTH rassemble ce que le basketball de rue fait de mieux : des talents et des émotions. Loin des spots traditionnels, le tournoi a permis à des jeunes de toute la France de se mesurer aux meilleures équipes d’Île-de-France. Cette année encore, le Ball in the Hood a été fidèle à lui-même dans le stade Charles Moureu.