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Et à la fin, il n’en reste plus qu’un…

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Pascal Siakam est parti. Il était l’un des derniers membres éminents de l’équipe titrée. Désormais, il ne reste que Chris Boucher, seul survivant de cette exceptionnelle épopée. La fin d’une ère, mais déjà l’amorce d’une nouvelle dans le grand nord.

Et voilà. C’est fait. Pascal Siakam n’est plus un membre des Toronto Raptors. Même si les rumeurs qui évoquent son départ étaient dans l’air depuis au moins un an, l’officialisation a eu l’effet d’un choc. Il fallait tourner la page, c’était une évidence. L’émergence de Scottie Barnes en tant que première option nécessitait le départ de Spicy-P. 

La fin d’une ère…

Que dire. C’était l’équipe qui m’avait accompagné lors de mes premiers pas dans cette ligue. Moi qui, plus jeune, avait fait la promesse de suivre cette franchise, arborant fièrement un dinosaure. Moi, le fan de la préhistoire, qui avait halluciné en voyant une équipe s’appelant “Raptors”. Lorsque je débarque en 2019, Kawhi n’est déjà plus là. Je ne le sais pas encore mais cette équipe est déjà sur le déclin. Pourtant, la bulle fut une expérience exceptionnelle. Après un premier tour maîtrisé, on s’autorise à rêver. Et si ces gars le faisaient ? Sont-ils capables de réitérer l’exploit accompli quelques mois auparavant. Malheureusement, le rêve se brise dès le tour suivant, malgré ce buzzer-beater d’O.G pour arracher un match 7.

L’année d’après, le groupe commence à se démanteler. L’équipe que je venais à peine de rencontrer, les joueurs que j’avais appris à aimer s’en allaient les uns après les autres. La saison de Tampa m’a mis un coup sur la tête… C’était la fin de l’ère Lowry. Un joueur qui, de son – immense – postérieur, laissa une empreinte indélébile dans une franchise, qu’il aura su amené tout là haut, jusqu’au titre. Ce départ devait signifier la prise de pouvoir de la jeune génération. Pascal Siakam, Fred VanVleet, O.G, c’était à eux que l’on avait confié la suite. Avec un ajout supplémentaire, un jeune rookie nommé Scottie Barnes. Et quelle saison ! Fred décroche sa première étoile de All-Star et Toronto finit à une cinquième place, pas forcément attendue, synonyme de qualification pour la post-season. Le run sera de courte durée. Défaite malheureuse au premier tour contre les Sixers.

Mais Masai voulait croire en ce groupe, et nous aussi. Alors, on repart pour une nouvelle danse. Pascal Siakam est le leader de cette équipe, cependant, malgré un groupe similaire à l’an passé, et la volonté du management de prôner la continuité, la mayonnaise ne prend plus. Certainement essoré d’une nouvelle année sous Nick Nurse, on sent un groupe qui atteint son plafond. Pourtant, le board ne veut pas sacrifier cette équipe, qu’il considère capable d’aller en playoffs. C’est dans cette optique qu’ils rapatrient Jakob Poeltl à la deadline. Est-ce qu’un peu de viande dans la peinture pourra permettre à ce groupe d’enfin trouver son rythme ? Même si les premières semaines sont encourageantes, le play-in est une catastrophe. L’adversaire ne s’avère ni être DeMar ou Zach mais bien, Diar, la fille de Deebo. Traumatisés par les cris stridents de la gamine, les Raptors se crispent et sortent dès le premier tour du play-in.

C’est fini. Ce groupe qu’avait tenté de garder Masai est officiellement mort. Fred VanVleet s’envole pour Houston, où il signe un contrat de 120 millions de dollars sur 4 ans. C’est tout ? On ne casse plus rien ? On veut encore y croire ? Mais personne n’est dupe, sauf le management. Pascal Siakam et O.G Anunoby sont des profils qui séduisent nombre de dirigeants à travers la ligue. Pourtant, on le sent, l’hésitation s’empare de Masai. Que faire ? Pascal Siakam, c’est le jeune garçon qu’il accompagne depuis ses premiers pas dans le basket en Afrique. Un garçon qui s’est formé chez les 905 avant de devenir l’un des meilleurs ailiers forts de la ligue et le visage de la franchise. Quand on pense à Toronto, on pense désormais à Pascal Siakam. Mais s’inscrit il dans cette nouvelle ère que Scottie Barnes, entamant sa troisième année, incarne ? Sans doute pas.

Alors que la saison 2023/24 débute, on sait que des mouvements auront lieu si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Et le premier qui en paye les frais est O.G Anunoby, envoyé à New-York contre Immanuel Quickley et RJ Barrett. Ça y est, c’est l’amorce d’une nouvelle ère à Toronto. On se dit alors que ça va bientôt être le tour de Pascal, que son départ est inévitable. Alors on redoute ce moment. Parce que l’on repense à tout. Tous les souvenirs qu’on a accumulés avec cette franchise, avec cette équipe, avec ces gars. Et puis, on a cette frustration. Cette frustration de ne pas voir ce groupe fonctionner. Rapidement, la réalité nous rattrape et la nouvelle tombe. Pascal s’en va à Indiana. De cette équipe qui plaça Toronto au sommet du monde, il ne reste que Chris Boucher. Une fidèle soldat de l’ombre qui pourrait lui aussi quitter la franchise. C’est officiel, Toronto entre dans une nouvelle ère.

…Et le début d’une nouvelle

Maintenant, le flambeau est entre les mains de cette nouvelle génération incarné par Scottie Barnes, Immanuel Quickley et RJ Barrett. Cette franchise n’oubliera pas les noms de ceux  qui l’ont amené au sommet, mais c’est désormais à vous de prendre le relais. Ne les décevez pas. Continuez d’écrire l’histoire de cette franchise et rendez-nous fier, comme ils l’ont si bien fait, durant toutes ses années. Avec toujours un seul objectif :  gagner.

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