Paul George et James Harden sous le maillot des Clippers
Est-ce l'année des Clippers ?

Billet : Il a bon dos James Harden

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Clivant. Voilà un mot qui défini très bien l’appréciation de James Harden dans la NBA. Un joueur clivant, un être humain polarisant même. Entre les ultras et les anti, le jugement mondial du barbu ne possède pas une once de nuances. Soit c’est le GOAT offensif, soit c’est le pire être humain de la ligue.

Enfin, clivant, plus tellement. De moins en moins dirait-on. En effet, le mot clivant ne signifie pas « détesté », mais bien partagé entre 2 moitiés bien distinctes: les ultra fans et les ultra haters. Aujourd’hui, James Harden est au centre des critiques de tout le monde. Le point culminant est arrivé cette nuit, avec ces propos d’un commentateur des Mavericks.

Y’a-t-il des choses critiquables faites par James Harden dans sa carrière ? Oui. Pas mal même. Cependant, est ce nécessaire de faire un storytelling foireux à coup de révisionnisme ? Non. Clairement pas. Je ne pense pas.

James Harden a fait venir Mike d’Antoni ? Ah. Je n’étais pas au courant alors. Il me semblait que c’était juste un choix de coach logique au vu des qualités de Harden et de l’effectif, avec des choix pertinents pendant l’été pour prendre la suite d’un coach intérimaire qui n’a pas été satisfaisant avec absolument aucune mention d’une demande claire de James.

Je pourrai faire ça avec tellement de propos de Brian Dameris. Cependant, Brian n’est pas le critique numéro 1 de Harden. En réalité, il n’y a qu’à regarder sous le tweet de TrashTalk pour s’apercevoir d’une chose : il n’a fait que dire tout haut ce que les fans pensent tout bas.

Mais je ne suis pas là en avocate de James. Pas du tout. Je lui reconnais des erreurs de choix sportifs ou des moments où il n’a pas répondu présent. La manière dont la période Houston s’est fini. Le beef avec Daryl Morey à Philadelphie. Dans les performances ratées, on peut mentionner des matchs ratés face à Golden State en playoffs ou encore son match 7 face à Boston cette année. Même le choix de forcer pour les Clippers est discutable.

Mon propos est seulement une volonté d’apporter de la nuance. On sait que la NBA est un show et que le storytelling en fait parti. Que ce soit pour Harden, Kevin Durant, Joel Embiid ou tant d’autres joueurs polarisants. Cependant, est-il nécessaire de réécrire l’histoire pour ça ? Est-il vraiment obligatoire de faire passer James pour l’ultime méchant de cette ligue ?

James Harden

James Harden est la raison des échecs à Houston, James Harden est la raison de l’échec à Brooklyn, James Harden est la raison de l’échec à Philadelphie et James Harden sera la raison de l’échec à Los Angeles. Voilà, ce qu’on peut lire sans cesse depuis des heures et des jours sur Twitter. Si tant est que ces expériences là soit vraiment des échecs, c’est faux. Penser qu’il n’y a qu’un seul responsable à des situations qui ne vont pas à leur but dans le sport de haut niveau, c’est ne pas comprendre le sport de haut niveau. Evidemment que James a sa part. Personne ne dira le contraire.

Pour prendre l’exemple le plus récent. Certes il foire complètement son match 6 et 7 notamment. Mais rappelons aussi que si Philadelphie peut arriver à 3-2, c’est aussi grâce au barbu et ses matchs 1 et 4 absolument énormes. Sauf que là, tout le monde avait piscine. Maintenant qu’il faut nuancer, ces matchs n’existent plus vraisemblablement. On pourrait parler de faute collective, avec un Embiid pas à 100% et donc pas au niveau, un Tyrese Maxey trop vert parfois, un Doc Rivers qui ne propose pas grand chose tactiquement ET un James Harden pas au niveau du rendez-vous. Non. Trop dur. C’est James, seulement James, uniquement James et toujours James.

Même chose à Brooklyn, où il y aurait des choses à dire sur le management, le coaching ou Kyrie Irving. Même chose à Houston, où il y aurait des choses à dire que D’Antoni, Clint Capela ou Chris Paul.

Sauf que non. C’est que Harden. James le grand méchant.

Évidemment, les premiers matchs du barbu ne font pas rêver. Sauf que encore une fois, ce n’est pas QUE James Harden. On peut parler du fait que le coaching ne propose rien. Du fait que Paul George soit d’une nullité aberrante. Un Kawhi Leonard pas vraiment au niveau, un banc qui ne propose pas de step up réel, Russell Westbrook qui galère avec Harden à nouveau. On pourrait critiquer le choix du management, notamment sur le timing du transfert, 2 semaines APRES le training camp.

Mais non. Plus simple de taper sur Harden. En plus, il fait une déclaration durant laquelle il dit qu »il est le système » donc allons y.

Rappelons certaines choses:

  • James Harden est un joueur qui a su se fondre dans des collectifs et dans des équipes qui gagnent. Il a passé 8 ans à Houston sans que les effectifs soient chamboulés énormément chaque année (même si il y a eu des transferts importants, choses normales pour toute équipe voulant gagner en post-2016). À Brooklyn et Philadelphie, il a accepté de se fondre dans des collectifs en passant de scoreur numéro 1 à scoreur numéro 2 et plus utilisé son côté passeur pour des KD, Kyrie ou Embiid.
  • Si pour vous, la seule réussite d’un projet est la bague, je vous conseille d’annuler votre abonnement League Pass, les pages palmarès de Wikipédia et Basketball Reference suffiront amplement. Harden a réussi dans plusieurs endroits dans lesquels il est passé. Les aléas et certains choix des uns et des autres (dont Harden) ont fait qu’il n’y a pas de bague au doigt.
  • Petit bonus promo, si des gens veulent entendre parler de James Harden, un excellent podcast a été fait par Penny Bergkamp ainsi qu’un autre sur le transfert vers les Clippers par Guillaume de Basket Infos.

Je ne sais pas si j’ai bien expliqué ce que je voulais dire et si j’ai tout dit. Cependant, je souhaiterai finir en envoyant mes pensées à Adam Silver. Il souhaitait plus d’analyses tactiques chez les médias NBA mais se retrouvent avec 90% des commentateurs qui critiquent Harden parce que critiquer Harden est devenu, un, une ligne éditoriale et, deux, une source de revenu bien confortable.

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Sapphire Monteil

19 ans - Charlotte Hornets - rédactrice -
Je parle des frelons de Caroline du Nord à mon grand désarroi. Tu seras jamais la première dans mon coeur si tu ne t'appelles pas Kemba Walker ou Cody Zeller. Pratique l'hormonothérapie en club depuis 2007.

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