2023, une nouvelle année débute et la saison NBA continue de nous faire vibrer à coup de performances historiques. Après plus de 2 mois de compétition, chaque équipe commence à trouver son rythme et des tendances s’affirment aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. Entre darlings, blessures, winning streaks et tank aux couleurs de Wemby, la dynamique de chaque franchise se dessine petit à petit. Néanmoins, où se placent nos Raptors dans ce grand tableau ? Les prémices du début de saison se sont-elles réellement confirmées ? C’est l’heure de faire le bilan des Toronto Raptors en ce début d’année !
Une fin d’année résumée en 1 mot : défaite.
Alors qu’au bout d’un mois, Toronto affichait un bilan à l’équilibre avec un double visage, Siakam partait à l’infirmerie, laissant donc un vide à combler dans l’apport offensif et dans le leadership de l’équipe. Grâce à un collectif s’appuyant donc sur les qualités de two-way players d’Anunoby, les Raptors ont donc réussi à montrer de belles choses durant la fin du mois de novembre et le début de décembre. Même si certaines défaites, comme celle contre Atlanta en prolongation, sont regrettables, d’autres mettaient en lumière le manque de concentration, de constance et surtout de shoots à 3 points dans l’effectif.
Après une victoire solide contre les Lakers, le retour de Siakam, un bilan positif ainsi qu’un calendrier abordable aux alentours du 10 décembre, tous les signaux semblaient au vert pour le véritable lancement de l’équipe pour sécuriser un spot parmi les six premiers de l’Est. Néanmoins, c’est malheureusement l’inverse qui s’est produit avec une série de 6 défaites d’affilée comprenant notamment deux revers consécutifs contre Orlando ou encore une défaite assez sévère contre les Warriors privés de Curry. Même si certaines défaites sont frustrantes et se jouent dans les derniers instants, comme contre Brooklyn où Kyrie nous crucifie au buzzer, cette mauvaise série démontre le manque de profondeur de l’équipe, une diversité offensive proche du néant et des pourcentages au shoot souvent atroces (sauf lorsqu’on affronte les Cavs).
Suite à la performance All-Time de Siakam au Madison Square Garden et une belle victoire face à Cleveland, le naturel est revenu au galop dans des matchs à sens unique où l’équipe a montré qu’elle n’est pas encore au niveau des équipes ambitieuses comme Memphis ou les Clippers. Tout cela nous mène à la nouvelle année avec un bilan négatif en 16-22 et une douzième place qui fait tâche à cet instant de l’année. Rares sont les équipes qui déçoivent autant depuis le début de la saison et cela malgré un Pascal Siakam, patron de l’équipe, qui évolue à un niveau impressionnant.
PascAll-Star Siakam
Au retour de sa blessure, Pascal Siakam a tout de suite performé en étant la plupart du temps le meilleur scoreur de l’équipe, tout en assurant un rôle de leader vocal, offensif, mais aussi défensif à chaque match. Tournant à 26.5 points avec plus de 8 rebonds et presque 6 passes de moyenne, avec des pourcentages au tir proches des 50%, Siakam impressionne et répond présent chaque soir que cela soit du point de vue individuel ou dans un aspect plus collectif.
Cette bonne dynamique personnelle s’est confirmée avec deux accomplissements importants pour la carrière de Spicy P. Tout le monde s’attendait à une démonstration des Knicks, qui voguait sur une série de 8 victoires de suite, face aux Raptors qui étaient les détenteurs de la plus longue losing streak à ce moment-là. Un match particulier va avoir lieu en ce 22 décembre dans l’emblématique Garden de New York. Plein de vitalité et tout en jambe, Siakam a mis l’entièreté du Canada sur son dos pour scorer dans toutes les positions et faire la misère à l’équipe de la Grosse Pomme. Résultat ? La victoire et 52 points marqués pour une performance XXL et un record personnel en carrière. Cela marque également la deuxième plus grande performance de l’histoire des Dinos derrière les 54 points de Fred VanVleet l’année passée.
Dans les jours qui suivent, Siakam a également reçu un beau cadeau de Noël en devenant joueur de la semaine à l’Est, le 26 décembre, grâce à ce match exceptionnel et son apport constant au scoring et dans le leadership. Avec toute cette narration, il est difficile de ne pas imaginer Pascal Siakam au All-Star Game. En effet, derrière les mastodontes dans les forwards à l’Est, Siakam est le joueur le plus régulier, mais pâtit malheureusement du classement et de la mauvaise forme de son équipe. Ainsi, on espère voir Spicy P avec une nouvelle étoile au cours du mois de février, qui serait une juste récompense au vu de son niveau depuis le début de saison.
Des prestations individuelles en dent de scie
Au grand désespoir des fans de la franchise, tous les joueurs cadres de l’équipe n’évoluent pas au même niveau que Pascal Siakam. Même si des soirs, certains sont présents pour le suppléer, c’est souvent bien trop rare. Commençons tout d’abord par Scottie Barnes, l’enfant prodige. Après sa saison rookie époustouflante, SB4 fait face au fameux « rookie wall » cette année. Même si ses lignes statistiques ne sont pas catastrophiques avec presque 15 points, 7 rebonds et 5 assists de moyenne, la plupart de ces chiffres sont en baisse par rapport à l’année passée. Passif en attaque, forçant à 3 points et manquant d’agressivité, la présence de Barnes sur le terrain est souvent frustrante. Même si certains soirs, il nous montre toutes ses qualités proches du cercle et sa puissance létale en pénétration, tout le monde espère qu’il va continuer dans ce registre au lieu de jouer à un jeu qui n’est pas le sien.
Désormais, abordons la question du backcourt. Alors qu’au début de saison, on attendait FVV et Gary Trent Jr. comme un duo d’extérieurs qui pouvait artiller à 3 points et faire du mal aux adversaires chaque soir, la réalité est bien différente depuis octobre. Pour VanVleet, le problème vient tout d’abord de son manque de régularité, alors qu’il peut nous faire un back-to-back à 39 points en agissant comme le véritable métronome de l’équipe, le match suivant son compteur ne va pas dépasser les 10 points avec un pourcentage atroce à 3 points. D’ailleurs, ses pourcentages sont bien en baisse depuis la saison dernière avec à peine 32% de loin. De l’autre côté, Gary Trent Jr. a eu du mal à trouver son rôle durant le premier mois et a été benché par Nick Nurse, mais depuis qu’il a retrouvé le 5 majeur canadien, GTJ est la véritable seconde option offensive de l’équipe et est présent chaque soir pour sanctionner les lignes extérieures adverses.
Parmi les quelques satisfactions du roster, on peut citer les performances constantes des deux côtés du terrain d’O.G. Anunoby qui affiche un beau CV pour le trophée du défenseur de l’année en étant toujours leader de la ligue des interceptions. Par ailleurs, Christian Koloko commence à trouver ses marques, que cela soit en tant que titulaire ou en sortie de banc, notamment grâce à sa taille et une confiance au shoot en pleine croissance, comme on a pu le voir contre Phoenix dans le money-time.
Les rotations de Nick Nurse : quelque chose ne tourne pas rond !
Au milieu des nombreuses raisons expliquant la tourmente dans laquelle s’enfoncent les Dinos, une ressort de plus en plus : Nick Nurse. Même si Nurse reste un coach élite dans cette ligue et que ses qualités ont été prouvées à de nombreuses reprises auparavant, il faut avouer que cette saison, le coach canadien déçoit et notamment dans la gestion de ses rotations. L’an passé, ce dernier avait déjà subi quelques remarques sur le temps de jeu très élevé de certains titulaires, cependant la cinquième place de Toronto en fin de saison avait largement effacé cela. Cependant cette saison, le même phénomène se reproduit et les résultats eux ne sont plus au rendez-vous. Pour preuve, trois titulaires des Raptors (Siakam, Anunoby, VanVleet) font partie du top 10 des plus gros temps de jeu cette saison !
Cela met en lumière deux problèmes capitaux : le premier est l’effort physique demandé au 5 majeur de l’équipe et le second est le manque de confiance accordé par le coach à son banc. Il est vrai que notre banc est très décevant certains soirs, comme contre Indiana où les remplaçants ont marqué seulement 7 points (contre 54 pour les Pacers) et ont fait 8 fautes ! Néanmoins, en ne les faisant pas jouer, les joueurs manquent de rythme et ont du mal à trouver une véritable place sur le terrain lorsqu’ils y sont. C’est le cas notamment pour Boucher, Young ou Banton et encore plus pour Malachi Flynn qui a cruellement manqué de minutes durant les deux premiers mois de la saison. Il faut espérer que Precious Achiuwa revienne à son niveau rapidement afin de redonner une réelle identité à ce banc qui peut montrer un très beau visage lorsqu’ils jouent à 100%.
Enfin, le dernier point à aborder vis-à-vis des rotations de Nurse est l’énigme Hernangomez. Pourquoi l’acteur espagnol a été autant titularisé à la place de Gary Trent Jr. ? Oui, GTJ avait des problèmes au shoot en début de saison, mais est-ce que ça valait vraiment le coup de faire jouer Juancho qui n’affiche même pas 4 points de moyenne depuis son arrivée à Toronto, avec des pourcentages exécrables et une passivité constante sur le terrain ? L’espagnol n’a jamais scoré plus de 10 points cette saison malgré une dizaine de titularisations et parfois plus de 40 minutes de temps de jeu ! Il semble que Nurse ait compris son erreur lorsqu’on voit la disparition de Juancho des rotations depuis quelques matchs et le retour en force de GTJ en tant que shooter clutch. Malgré tout, cette décision aberrante a sûrement coûté de nombreuses victoires à Toronto…
La trade deadline : véritable tournant de la saison des Raptors ?
Toute cette situation et cette incompréhension dans le Grand Nord se mêlent à une période de nombreux questionnements en NBA : la trade deadline. Au milieu de tout ce marasme, il est difficile d’imaginer que le roster construit par le front office de Toronto va rester tel quel pour la fin de la saison. Deux grands problèmes sont présents dans cette équipe : le manque de renfort sur les lignes extérieures et l’absence d’un intérieur dominant. En réglant ces deux faiblesses, cela réduirait considérablement les manquements offensifs et l’irrégularité des Raptors. D’autre part, Justin Champagnie a été coupé début décembre, libérant ainsi une place au sein de l’équipe et agrandissant donc les possibilités pour Masai Ujiri.
Les deux grands noms qui ressortent le plus dans un futur trade sont, sans aucun doute, Gary Trent Jr. et Fred VanVleet. La situation de GTJ est compréhensible lorsque l’on connaît sa situation contractuelle. Ayant une player option cet été, le sniper va sûrement vouloir tester le marché des agents libres et il serait dommage pour Toronto de le perdre sans contrepartie. Un package contenant GTJ + des tours de draft ou Otto Porter Jr. (qui n’a presque pas joué pour l’instant) serait très probable et très attirant pour des équipes ayant besoin d’un sniper défensif. Pour FVV, ses dernières prestations mettent le front office dans une situation délicate puisqu’il est capable du meilleur comme du pire chaque soir et il n’est plus aussi adroit du parking que l’année dernière. De plus, son profil et son expérience sont très recherchés au sein de la ligue actuelle.
Quant aux noms qui ressortent qui pourraient rejoindre l’effectif canadien, plusieurs ressortent du côté d’Indiana, que cela soit Buddy Hield sur l’extérieur ou Myles Turner dans la raquette. Le retour de Poeltl a aussi été discuté ces dernières semaines. Chez les fans, des noms ressortent de plus en plus ces derniers temps , l’arrivée de D’Angelo Russell ou Mike Conley. Leur arrivée sur les lignes extérieures de Toronto pourrait apporter du punch et du playmaking qui manquent tant dans cette équipe. Toute cette situation va rapidement ce préciser en abordant le mois de février et il sera plus aisé d’en savoir plus sur l’avenir de l’équipe. En attendant, In Masai We Trust.