La saison du BCM Gravelines-Dunkerque commence face au Paris Basketball. Crédit : NordLittoral.

LNB 25/26 : l’intersaison du BCM Gravelines-Dunkerque sous le signe du renouveau

Avant d’entamer la prochaine saison de Betclic Elite, Romuald Coustre, manager général du BCM, revient pour Le Roster sur l’intersaison du club maritime.

Dans le Nord de la France, l’été s’est avéré mouvementé, alimenté par plusieurs départs et arrivées. Pour l’heure, le BCM Gravelines-Dunkerque ne compte pas moins de cinq arrivées, de quoi alimenter et apporter du sang neuf à Jean-Christophe Prat. Parmi elles figurent plusieurs profils, venant compenser certains besoins.

La ligne arrière a été fortement renforcée, avec quatre arrivées sur ce secteur : Sorenn Bracq, Edon Maxhuni, Gauthier Denis et Mike Lewis II. Cette nécessité découle de la perte d’acteurs majeurs au poste, avec notamment les départs de Hunter Cattoor, mais surtout de Glynn Watson, qu’il a fallu compenser.
La dernière recrue est David Joplin, ailier fort américain provenant de Marquette. Il a participé à la Summer League avec les Bucks de Milwaukee.

Lors de l’exercice précédent, le BCM s’est révélé comme l’une des surprises de la ligue française. Alors qu’ils étaient annoncés à la lutte pour le maintien, ils se sont imposés dans la course pour le play-in. Néanmoins, des défaites en fin de match viendront stopper leur élan et ils termineront la saison à la 11ᵉ place. Bilan très prometteur pour la suite.

Garder la même philosophie

Le club nordiste peut se targuer d’avoir une singularité forte, bien à lui. Depuis des décennies, les Maritimes ont la réputation d’être une équipe où ferveur et jeu collectif font la paire. Cette spécificité s’incarne avant tout dans ses supporters, véritables piliers, et s’exprime dans le fameux carnaval de Dunkerque. L’occasion pour eux d’affirmer encore plus leur attachement à leur équipe.

Celle-ci se manifeste également par une défense importante : les hommes de Jean-Christophe Prat sont surtout connus pour agir tel un dôme de fer. Avec ses nombreuses aides et systèmes, la raquette des Flandres demeure fréquemment impénétrable ; et, à l’occasion de cette nouvelle saison, les Maritimes comptent bien garder cet ADN.

 On ne va pas changer le style de jeu. C’est un style basé sur une défense collective assez forte. Comme on le dit chez nous : pas de défense, pas d’attaque. On souhaite avoir des joueurs qui soient de gros travailleurs et qui aient envie de se mettre au service d’un collectif.

Retour en images et en vidéo sur le match du Carnaval du BCM Gravelines -  Nord Littoral
Les supporters du BCM Gravelines-Dunkerque sont réputés pour leur ferveur, accentuée lors du Carnaval annuel. Crédit : Nord Littoral

Leur intersaison, « classique et toujours dans la même philosophie », devrait ainsi assurer une certaine continuité. L’idée est claire : « essayer de garder un maximum de joueurs déjà présents au club et donner beaucoup de responsabilités à des jeunes joueurs. »Un pari sur la stabilité et la formation, qui pourrait bien être la clé pour que Gravelines-Dunkerque retrouve peu à peu son souffle.

Des pertes conséquentes

L’été 2025 a marqué un tournant pour l’effectif de Jean-Christophe Prat, amputé de deux pièces maîtresses. Le premier, véritable surprise de la saison de Betclic Élite, Glynn Watson, a rejoint l’ASVEL et devrait effectuer ses premiers pas en Euroleague. Pour le club dunkerquois, c’est avant tout « la récompense du staff qui a travaillé avec lui toute la saison pour le faire progresser. »

Le second, Tajuan Agee, devrait aussi rejoindre l’Euroleague après avoir signé, en tant que partenaire d’entraînement, avec le Dubaï Basketball.

Pour compenser ces pertes, les « Oranges et Bleus » ont fait le pari de l’expérience avec la venue d’un meneur chevronné du championnat français : Edon Maxhuni.


Edon a eu une saison 2024-2025 un peu particulière après avoir été très bon au Portel l’année précédente. Je pense qu’on a affaire à un garçon revanchard, qui a envie de retrouver le haut niveau en LNB. C’est exactement le type de mentalité qui nous intéresse. Maintenant, c’est un travail collectif : Maxhuni sera forcément l’un des leaders. Le meneur est toujours un des cadres de l’équipe. On attend de lui qu’il puisse s’intégrer rapidement, même s’il arrivera tardivement après l’EuroBasket. On compte sur lui pour apporter son expérience aux côtés de Chris Babb et Vafessa Fofana.

Parallèlement, le club n’a pas échappé à un phénomène qui prend de l’ampleur depuis plusieurs mois en Europe : l’exode des jeunes vers les États-Unis. Et, pour les Flandriens, ça n’a pas manqué : Roman Domon et Evan Boisdur ont tous deux fait le choix de rejoindre les États-Unis. « On aurait adoré conserver Roman et Evan, parce que c’étaient des garçons déjà formés au centre de formation du club auquel on était très attaché. Maintenant, on comprend leur envie de vivre l’expérience américaine et d’être rémunérés sur les salaires actuellement proposés par les universités. »

«Des critères sportifs et extra-sportifs»

C’est désormais à l’aune de l’incendie qui a ravagé Sportica que se mesure le présent du BCM Gravelines-Dunkerque : un coup dur qui freine ses résultats, ralentit ses progrès et complique ses perspectives de recrutement. De fait, la salle Dewert, réquisitionnée pour les rencontres, n’est pas l’endroit où les joueurs s’entraînent, les forçant à se pencher davantage sur « le volet humain, dans le sens où on est dans des conditions particulières depuis l’incendie de Sportica.

Donc on doit avoir des joueurs qui ont une force de caractère peut-être plus importante qu’ailleurs, dans le sens où on s’entraîne. On ne joue pas nos matchs dans les salles où on s’entraîne, donc ça peut parfois déstabiliser certains joueurs. On est très attentifs à la capacité d’adaptation du joueur, à sa mentalité et à son état d’esprit.

Pour jouer à Gravelines, il faut déjà travailler beaucoup et être capable de vivre dans un environnement un peu différent des autres clubs. »

Pour faire face à ces conditions singulières, le BCM ne laisse rien au hasard dans sa recherche de nouveaux joueurs.
« On travaille avec une cellule recrutement qui travaille toute l’année pour examiner les différents championnats et nous sortir des listes de joueurs qui correspondent à nos critères, que ce soit sportifs ou extra-sportifs. C’est relativement construit et réfléchi. On cible très en amont un certain nombre de joueurs que l’on a suivis, et on essaye de mener à bien le processus de recrutement. »

BCM • Classement • Espoirs Élite
La formation du BCM Gravelines-Dunkerque est l’une des meilleures de France. Crédit : BCM Gravelines-Dunkerque

Un ADN jeune

Malgré le départ de leurs deux pièces d’avenir, la formation dunkerquoise poursuit son développement avec l’arrivée de Sorenn Bracq. Le jeune Français de 18 ans s’est révélé avec Cholet lors de l’exercice 2024-2025. Il vient avec la volonté de « conserver cette identité jeune et sereine.

C’était l’une de nos priorités de recrutement. On voulait conserver cet ADN jeune. Quand on a un coach, Jean-Christophe Prat, qui a formé des joueurs depuis quinze ans en LNB et qui a lancé des jeunes joueurs en LMP depuis quinze ans, c’est normal de garder cette philosophie-là. »

«Faire un peu mieux»

Après une saison en dents de scie, où ils ont terminé 11ᵉ, l’objectif est « de faire chaque année un peu mieux. La saison dernière, on avait échoué aux portes des Play-in, en étant sur le fil lors du dernier match à Strasbourg, où nous avons perdu au buzzer. Maintenant, on sait que le championnat est extrêmement relevé et dense. Faire des pronostics sur les équipes classées entre la cinquième et la 15ᵉ place est donc un peu prématuré. Nous allons travailler dur pour tenter de faire mieux que l’année dernière. »

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