À 39 ans et après 19 saisons, Andre Iguodala vient d’annoncer sa retraite ce 20 octobre 2023, c’est l’occasion de faire un bilan de sa longue et brillante carrière.
Les débuts d’Iguodala aux Sixers (2004-2012)
Andre Iguodala débarque en NBA en 2004, à l’âge de 21 ans, drafté en 9ème position par les Sixers. A son arrivée, c’est un ailier athlétique et bondissant d’1m98 pour un peu moins de 100 kilos. Il prend directement une place de titulaire dans une équipe des Sixers qui tente de se qualifier en playoffs, toujours mené par un Allen Iverson. De plus, il est l’un des véritables “Iron-Man” de NBA avec 5 de ses 6 premières saisons où il joue l’ensemble des 82 matchs de la saison régulière.
D’un point de vue individuel, le début de carrière d’Iguodala est satisfaisant. Il se rapproche même des 20 points par match en 2007-2008. Il est présent tous les soirs pour son équipe, que ça soit en attaque comme en défense. Cependant, les résultats collectifs sont plus compliqués. Entre 2004 et 2012, Philadelphie est une équipe moyenne qui ne fait jamais mieux que la 7 ème place de la conférence est. Pire : cette équipe ne passe qu’une seule fois le premier tour des playoffs en 2012, dans cette série malheureusement plus connue pour la blessure au genou de Derrick Rose.
Une année 2012 sous le signe de la récompense
Il célèbre sa première sélection au All-Star Game en 2012, pas dans sa meilleure saison statistique (12.4 points, 6 rebonds, 5.5 passes). En outre, cette sélection représente une récompense pour l’ensemble de son début de carrière. Dans ce match, il fait parler de ses grosses qualités athlétiques avec notamment un incroyable dunk en début de second quart-temps.
Une autre récompense de ces premières belles saisons sont ses sélections avec Team USA en 2010 et 2012 dans l’une des plus belles équipes FIBA de l’Histoire. Il ira évidemment chercher deux médailles d’or durant ces deux compétitions.
On passe sur son court passage d’une saison aux Nuggets. Il faut cependant noter que les Nuggets, alors troisième de la conférence ouest se font upset par une équipe qui émerge dans la Conférence Ouest… les Golden State Warriors.
Iguodala : le 6ème homme de la dynastie des Warriors (2013-2019) …
Il commence l’ensemble des matchs titulaires de la saison 2013-2014. Durant les 5 saisons suivantes, il se mue en 6ème homme. Il va alors jouer parfaitement son rôle de leader et vétéran du banc accompagné de Shaun Livingston, Leandro Barbosa et autre Marreese Speights. Forcément ses statistiques sont en baisse : en 6 saisons (413 matchs), il tourne à 7.3 points, 4 rebonds, 3.4 passes le tout en 27 minutes. Evidemment, il n’y a pas besoin d’apporter du scoring quand l’équipe est composée des deux meilleurs shooters de l’histoire, puis de l’un des plus grands attaquants de l’histoire (si ce n’est le plus grand) avec Kevin Durant.
Son rôle est d’apporter son énergie sur le terrain, défendre sur le meilleur ailier adverse et fluidifier le jeu d’une des meilleures équipes offensives que ce sport est vu. Bref Andre Iguodala est ce joueur ultra-polyvalent et intelligent toujours bien aidé par un physique monstrueux. Bien qu’il débute le match sur le banc, son impact est tellement important qu’il n’est pas rare de le voir terminer sur le terrain. Ainsi, toute personne ayant regardé la NBA dans les années 2010, se souvient du fameux Death Line Up des Warriors aux côtés de Curry-Thompson-KD (et Harrison Barnes avant 2016)-Green, symbole de l’essor du small ball en NBA.
Petit bonus pour les fans de Highlight : Un des plus beau cross ainsi que l’une des meilleures passes non-officielles.
… et un MVP des Finales
En effet, son principal fait d’arme individuel sur sa carrière est évidemment le trophée de MVP des Finales 2015. Cette récompense est largement contestée et aurait pu (dû ?) être remportée par Stephen Curry. Mais Iggy ne démérite pas du tout ce trophée. Effectivement, il fût récompensé pour son impact défensif sur LeBron et son apport offensif (16 points, 6 rebonds, 4 passes) et ceux malgré un vilain 10-28 aux lancers francs sur la série !
Dans cette Finale, il début comme à sa nouvelle habitude sur le banc. Mais au début du match 4, alors que les Warriors sont en train de perdre la série 2-1, Steve Kerr s’ajuste. Effectivement le met titulaire à la place d’Andrew Bogut qui a du mal dans ses finales. Le choix tactique est payant pour l’équipe : victoire finale 4-2 pour les Warriors. Le choix tactique est également payant pour Iguodala qui remporte le trophée de MVP.
Sur ces 6 saisons, le numéro 9 n’est pas seulement un vétéran qui sort du banc mais c’est une véritable pierre angulaire de la réussite de ces Warriors qui remportent le trophée le plus prisé des basketteurs en 2015, 2017 et 2018.
Passage au Heat et retour aux Warriors (2019-2023)
À la fin de la saison 2019, il est tradé à Memphis pour faire de la place dans le salary cap afin de signer D’Angelo Russell dans un sign and trade. Un problème se pose alors : Iggy annonce haut et fort qu’il ne veut pas jouer aux Grizzlies et cela ne plaît pas aux jeunes oursons. Un long imbroglio se résultant par un trade au Heat en février 2020, après avoir passé 5 mois à ne pas jouer. Il contribuera quelques mois plus tard, dans un rôle de 7ème homme de la rotation, à atteindre les finales NBA dans la bulle d’Orlando, perdue contre les Lakers de LeBron James et Anthony Davis.
A l’été 2021, il retourne aux Warriors au minimum salarial. Sur ces deux dernières saisons, il ne joue que 39 matchs. Il a parfaitement assumé son nouveau rôle de mentor, notamment auprès d’Andrew Wiggins et des jeunes talents comme Kuminga ou Moses Moody. On le voit alors plus souvent s’énerver gentiment sur ses coéquipiers pour leur apprendre la vie que sur le terrain.
À 39 ans et après 19 longues saisons en NBA, c’est tout logiquement qu’Andre Iguodala finit par prendre sa retraite. Les fans des Warriors peuvent le remercier, et il fait partie de ces joueurs que toute la NBA et ses fans respectent. Son palmarès et l’ensemble de sa carrière mérite possiblement le Hall of Fame et il ne fait aucun doute que le retrait du n°9 ne devrait pas tarder dans la franchise de San Francisco.
Bilan de carrière
Statistique en saison régulière :
- 1231 matchs (39ème rang dans l’Histoire)
- 39 509 minutes (39ème rang dans l’Histoire), soit 32.1 par match
- 13 968 points (188ème rang dans l’Histoire), soit 11.3 par match
- 1765 interceptions (20ème rang dans l’Histoire)
- 4,9 rebonds par match
- 4,2 passes par match
Statistique en playoffs :
- 177 matchs (19ème rang dans l’Histoire)
- 29.8 minutes par match
- 9.4 points par match
- 3.5 passes par match
- 4.4 rebonds par match
Palmarès NBA
- 4x champions NBA avec les Warriors (2015, 2017, 2018 et 2022)
- MVP Finales NBA (2015)
- All-Star (2012)
- All-NBA Defensive First Team (2014)
- All-NBA Defensive Second Team (2011)
- NBA All-Rookie First Team (2005)
- MVP Rookie Game (2005)
- Maillot bientôt retiré aux Warriors ?
- Hall of Fame ?
Palmarès FIBA
- Champion du Monde (2010)
- Champion olympique (2012)
[…] Il est également intéressant de voir qu’il est très satisfaisant en défense collective. Moody fait notamment les rotations dans le bon timing pour empêcher les paniers faciles. Son physique est un avantage puisque son envergure lui permet de prendre des risques tout en étant capable de revenir gêner son adversaire. Moody montre d’ailleurs de jolies choses aux rebonds, où son activité offre de nombreuses secondes chances aux Warriors. L’équipe californienne capte en effet 30,0 % de ses tirs manqués, soit la 8e meilleure marque de la ligue. Golden States a trouvé en Moody le successeur idéal de Andre Iguodala. […]