Alexandre Sarr during preseason

Alexandre Sarr, futur Rookie de l’Année ?

Choisi en seconde position de la Draft 2024 par les Washington Wizards, alors qu’il était longtemps projeté à Atlanta, qui détenait le First Pick, Alexandre Sarr semble s’être acclimaté à la NBA, et commence à trouver son rythme. Alors, comment se passent l’arrivée et l’intégration du français au sein d’une équipe en totale reconstruction ? Et surtout, est-il désormais le candidat légitime au trophée de Rookie de l’Année, dans une cuvée pour le moins atypique ?

Des débuts en Summer League qui ont laissé planer le doute

C’est avec beaucoup d’attentes placées sur ses larges épaules qu’est arrivé Alexandre Sarr en Summer League. L’occasion pour le jeune français de faire ses preuves, certes face à une adversité relative, et montrer sa légitimité en tant que second choix de Draft. Après un premier match relativement intéressant, avec une douzaine de points et quelques contres à la clé, Sarr est devenu la cible des critiques, que ce soit des journalistes mais aussi sur les réseaux sociaux.

En effet, sur un des matchs suivants, Alexandre Sarr réalise l’une des pires performances de l’histoire de la Ligue d’été, avec un affreux 0/15 au tir. Le match suivant n’est pas beaucoup mieux, avec un bilan de 1/6 au shoot, soit 1/21 en deux matchs (moins de 5% au tir). Plus globalement, sur l’ensemble de cette Summer League, il tourne à une famélique moyenne de 5,5 points à 19% au tir, dont 11% de loin. Il a ainsi été très décrié par l’ensemble des analystes pour sa maladresse au tir, alors qu’il était présenté comme un shooter à minima fiable.

Si évidemment ce bilan offensif ne prête pas à rêver, il ne faut pas négliger l’autre aspect du basket, aussi connu sous le nom de défense. Malgré ses errements au tir, Alexandre Sarr s’est montré investi de l’autre côté du terrain, grappillant plus de 8 rebonds et contrant plus de 2 fois par match. L’échantillon est certes réduit, mais il apparait clair que la défense est une des forces de son jeu, alors que l’attaque semble devoir largement se développer.

Alexandre Sarr n’est toutefois pas le seul rookie à avoir perdu ses moyens dans une Summer League dépourvue d’enjeu sportif. Victor Wembanyama avait par exemple connu des débuts difficiles, lui qui s’était fait écraser par Kai Jones sur son premier match (alors qu’à l’heure actuelle il n’y a plus lieu de les comparer…). D’autres stars se sont ratées sur leurs débuts en Ligue d’été, à l’image de Trae Young, à un tout autre poste certes.

Des débuts compliqués pour Alexandre Sarr en Summer League. – Crédit : Getty Images

Néanmoins, à l’issue de cette première expérience, nombreux sont les analystes qui éprouvaient de sérieux doutes quant à l’adaptabilité d’Alexandre Sarr dans le grand bain, à cause de son manque d’efficacité au tir. Plusieurs scouts ont étés interrogés par The Athletic avant le début de la saison régulière, et malgré les doutes que l’on aurait pu avoir, ces derniers se montraient plutôt optimistes à l’idée de le voir s’épanouir assez directement chez les Wizards.

« Quand il commencera à jouer avec des joueurs NBA et qu’il commencera à comprendre quel est son rôle, la production offensive sera la cerise sur le gâteau pour quelqu’un qui peut être un défenseur incroyablement percutant. Pouvoir protéger le panier tout en gardant le périmètre, c’est ce que vous espérez. » – Scout anonyme

Ainsi, malgré ses difficultés au tir, ce que retiennent surtout les scouts c’est sa capacité à défendre le panier, ainsi que le périmètre. Ils considèrent surtout sa défense comme la clé qui lui permettra de s’ouvrir les portes du cinq majeur de l’équipe, et d’obtenir de vraies minutes. Encadré par un staff complet, il n’y a point de doute sur le fait qu’il retrouvera son adresse. Son coach, Brian Keefe, affirmait lui aussi que l’objectif de développement principal du français était sa défense.

« Alex se concentre sur sa défense. Nous pensons qu’il peut être un défenseur élite, il est très polyvalent. » – Brian Keefe en conférence de presse avant l’entame de la saison

Une première moitié de saison prometteuse

Décrié par les médias américains, qui annonçaient déjà un « bust » avant même que la saison commence, Alexandre Sarr s’est retrouvé avec une montagne de pression sur ses épaules. Après avoir déçu en Summer League, il lui fallait reprendre son jeu en main, et montrer ses capacités. Le premier match de saison régulière n’a fait que confirmer les soupçons des médias : 2 points en 21 minutes, à 1/7 au tir, dont 0/5 à longue distance. De quoi questionner tout le monde sur ses choix, et sa capacité à rentrer des tirs de loin.

Il s’est toutefois démobilisé assez vite et a trouvé sa vitesse de croisière après une dizaine de matchs. C’est d’ailleurs à ce moment précis qu’il livre le meilleur match de sa jeune carrière, avec un record au scoring : 20 points (7/13 au tir, 3/4 de loin), accompagné de 7 rebonds, 2 passes décisives, 4 interceptions et 3 contres. Il a dans ce match montré son côté All-Around, c’est à dire sa capacité à être impactant en défense, ce pourquoi les Wizards l’ont sélectionné, mais aussi en attaque, en sanctionnant de loin.

Alexandre Sarr trouve son rythme, et cela s’observe particulièrement bien depuis le mois de décembre : il n’est descendu en dessous de la barre des 10 points que 2 fois, en plus de 20 matchs, et affiche un pourcentage à trois points de bon standing pour un rookie : 36%, pour quasiment 5 tentatives par match. Sur ce segment d’une vingtaine de matchs, l’ancien de l’OTE est parvenu à démontrer l’étendue de son talent, avec plus de 12 points et 7 rebonds de moyenne.

Ainsi, le français s’affiche clairement comme un des candidats naturels au trophée de rookie de l’année, avec des statistiques probantes, dans une classe de draft considérée comme plus faible que les années précédentes. Il ne surnage clairement pas comme un Victor Wembanyama ou Paolo Banchero ces dernières années, mais il figure parmi les meilleurs de la cuvée, avec Stephon Castle et le surprenant Jaylen Wells. Face à des saisons décevantes des hauts choix de draft (Zaccharie Risacher, Reed Sheppard), il s’impose comme un rookie régulier.

Ne manque pas un article !

Rejoins la communauté Le Roster en t'abonnant à notre newsletter !

Damian Lillard indique l'heure