La JL Bourg fait tomber Monaco à Gaston-Médecin pour le compte de la 9e journée de Betclic Élite (89-91). Très gros coup pour Bourg-en-Bresse qui retrouve un bilan positif (5-4) et se place en 7e position.
Pourtant, dès le début du match, c’est bien Monaco qui impose son rythme. La Roca Team fait tourner le ballon, trouve des paniers faciles et fait briller ses stars. L’équipe de la Principauté file en tête à la pause (52-44). Mais la JL reste dans le match. Avec beaucoup d’agressivité dans la raquette, notamment au rebond, Bourg obtient un grand nombre de deuxièmes chances. Malgré un pourcentage au tir nettement inférieur à l’ogre monégasque (58 % contre 43 %), les Bressans parviennent à rester dans le match. Avec 49 rebonds pris (contre 25 pour la Roca Team), Bourg fait la différence. Moins de talent, mais plus d’envie.
La JL Bourg domine les deux derniers quart-temps et s’offre un money time. 89-88. Il reste 24 secondes, balle à Monaco. Les Bressans pressent tout terrain. Matthew Strazel, ne trouvant pas de solution, cherche Daniel Theis de l’autre côté du terrain, directement en touche. Quinze secondes sur la pendule, ballon dans les mains de Darius McGhee.
Le meneur arménien trouve son pivot Kevin Kikola dans la raquette, rapidement pris à deux par les Monégasques, laissant seul le meilleur marqueur de la rencontre, Adam Mokoka (23 points). Seul dans le corner, ficelle. Bourg-en-Bresse réalise l’exploit à Gaston-Médecin et fait tomber Monaco, qui chute pour la deuxième fois dans son antre.
Bourg-en-Bresse se rassure
Place forte du championnat depuis de nombreuses années, la JL Bourg avait quelque peu déçu en ce début de saison. Avec un calendrier corsé, les Bressans n’étaient pas parvenus à faire chuter leurs potentiels adversaires directs pour les playoffs (Limoges, Cholet, Le Mans). Alors certes, les hommes de Frédéric Fauthoux avaient assuré face à leurs adversaires abordables (Dijon, Le Portel, Boulazac), mais il manquait encore cette victoire référence qui ferait de Bourg un outsider sérieux. Sans réelle individualité forte, on a parfois senti du côté de la JL qu’il manquait du talent individuel pour passer du cap d’équipe sérieuse à outsider au championnat.
Troisième attaque du championnat sans le moindre joueur à plus de 15 points, les hommes de Frédéric Fauthoux s’appuient sur un jeu collectif fort, qui peinait parfois à se mettre en place face à des adversaires plus costauds. Ce dimanche face à Monaco, en plus d’un jeu collectif de qualité, l’homme fort s’appelait Adam Mokoka. Auteur du dagger en fin de match, meilleur marqueur de la rencontre, zoom sur l’homme du match.
Adam Mokoka : le facteur X
À 27 ans, l’arrière français semble signer la meilleure saison de sa carrière. Meilleur marqueur de son équipe avec 13 points de moyenne, Adam Mokoka s’est imposé comme la véritable figure offensive de la JL Bourg. Formé à Gravelines-Dunkerque, le joueur d’1m96 tente ensuite l’aventure outre-Atlantique aux Chicago Bulls. Deux saisons plus tard, rythmées par des allers-retours en G League, Mokoka revient en France à Nanterre, où il réalise une belle saison (11 points et 4 rebonds de moyenne).
Depuis, l’ailier français a beaucoup voyagé : G League, Italie, Roumanie… avant de poser ses valises à Bourg-en-Bresse. Poste 2-3 ultra-athlétique, excellent défenseur et redoutable en pénétration, on peut toutefois lui reprocher un manque d’adresse extérieure.
Cette saison, Mokoka s’est distingué dans les grands matchs, capable d’enchaîner des performances XXL — 20 points contre Paris, 23 contre Monaco — comme des sorties plus timides, à l’image de ses matchs face au Portel (1 point) ou Cholet (9 points). Il sera intéressant de suivre l’arrière bressan dans les semaines à venir pour voir s’il est capable de maintenir ce niveau sur toute la saison.
La Roca Team toujours en contrôle ?
La Roca Team concède sa deuxième défaite de la saison, une nouvelle fois à Gaston-Médecin. Un revers qui la fait glisser à la 5ᵉ place du championnat, sans que cela ne suscite d’inquiétude pour l’instant, d’autant que le club monégasque a été privé d’une victoire pour ne pas avoir réglé la luxury tax. On le sait, pour Monaco, la Betclic Élite se joue en playoffs. Capable d’écraser n’importe quelle équipe du championnat (+32 contre l’ASVEL la semaine dernière en Euroleague), on ne se fait pas trop d’inquiétude pour les coéquipiers de Mike James.
Si le bilan national se veut satisfaisant, le parcours européen offre en revanche un tableau plus contrasté. Huitième d’Euroleague en 7-5, les vice-champions d’Europe en titre n’affichent pas la même domination que l’an passé. Les défaites évitables contre Bologne et le Partizan viennent presque faire oublier leurs belles victoires contre l’Olympiakos et le Panathinaïkos.
Pour l’instant, la Roca Team peut rester sereine pour la suite de la saison. Des stars en forme, un jeu collectif qui fonctionne, Monaco va aborder la suite de la saison avec l’ambition de tout gagner.
