Après un début de championnat contrasté entre défaites frustrantes et bonnes impressions, la JDA Dijon commence sa campagne européenne en Europe Cup face à l’équipe Italienne « Pallacanestro Reggiana ». À domicile, dans leur Palais des Sports, les Bourguignons s’inclinent en prolongation dans un match qui reflète parfaitement leur début de saison.
Trois défaites frustrantes, le symbole d’une équipe qui se découvre.
Avec un effectif qui a radicalement changé avec de nombreuses arrivées, cette équipe se cherche toujours et les automatismes ne sont pas encore présents. Bien que Justin Bibbins, qui a relégué la légende David Holston à un rôle de sixième homme, est un habitué au championnat de France, ce dernier commence péniblement sa saison. Maladroit au shoot et ciblé en défense, le meneur de 1m 73 se mue en passeur en ce début de saison. Malgré tout, ça ne suffit pas pour mener une équipe de Dijon à la victoire, et ses fins de matchs peu clutchs n’y aident pas.
Dans les arrivées, on recense également celles des pivots Tariq Owens, Quentin Losser et William Narace. Un secteur intérieur qui, de prime abord, parait fourni, ne l’est pas tant que ça. Narrace, tout juste sorti de l’Afrobasket s’est blessé et est indisponible pour de nombreuses semaines. Pour y remédier, les Dijonnais ont appelé Charles Kahudi en tant que joker médical, mais malheureusement ce dernier s’est blessé à son tour.
Les deux autres pivots ne déçoivent pourtant pas. C’est Tariq Owens qui occupe la place du 5 titulaire dans cette line-up. Un grand pivot de 2,08 m, capable de sortir de la raquette et de tirer de loin, ce qui permet au coach dijonnais de l’assembler sur quelques minutes à Losser dans l’objectif de créer une composition avec deux grands. Cette line-up « double-big » est très efficace et représente l’une des plus grandes armes dijonnaises, elle est l’une des raisons de la remontada entamée dans le troisième quart lors du match face à Reggianna.
Sur ses quatre premiers matchs, trois en championnat et un en Europe Cup, la JDA n’en a gagné qu’un seul. Le plus frustrant dans tout ça ? Chaque défaite se passe dans le clutch ; et le dernier match en coupe d’Europe en est le symbole même. Une équipe capable de remonter vents et marrées pour s’offrir une chance de gagner, mais qui finit par perdre ses moyens dans les moments importants.
Avec Bibbins et Owens sortis pour soucis de fautes, c’est Gregor Hrovat, l’international slovène qui était censé prendre le lead dans le money time, puis en prolongation. Malgré son très bon match, l’arrière n’a pas réussi à concrétiser et est retombé dans ses failles avec quatre tirs ratés d’affilée, donnant à ses adversaires l’occasion de prendre le match à leur compte.
Des arrivées certes nombreuses, mais qui n’apportent pas assez.
Si les Dijonnais sont parvenus à revenir dans le match, c’est bel et bien grâce à leurs anciens. On retrouve Hrovat à 25 points, Holston à 11 points et Julien à 10. Ce sont les joueurs déjà présents l’année dernière qui ont permis à cette équipe de revenir, cachant le problème du manque d’apports des recrues.
Le symbole de ce manque de confiance et d’efficacité envers les recrues est Zeke Moore. Annoncé comme l’une des recrues phare cet été, l’arrière passé par la G League et ancien joueur de la Chorale rencontre de grandes difficultés en ce début de saison. Avec tout juste plus de 2 points de moyenne en Betclic Elite, Laurent Legname ne l’a laissé seulement 40 secondes sur le parquet en coupe d’Europe après que ce dernier a loupé un tir et perdu une balle. Très maladroit au shoot avec 20% à trois points en prenant moins d’un tir par match, l’américain ne peut même pas se rassurer sur sa défense.
Son homologue, Jordan Barnett connait également un début de saison compliqué. Même si l’on a vu du mieux face à la Reggiana, avec de nombreux rebonds captés dans les moments les plus importants, c’est offensivement que ce dernier pèche à montrer sa présence. Utilisé comme ailier fort principalement, l’ancien pensionnaire de G League vit un début de saison à seulement 11 % à trois points pour une moyenne de 5.7 points par match. Autant dire qu’il ne remplit pas les attentes portées à son sujet.
L’une des recrues les moins clinquantes, qui n’a jamais connu la NBA, la G League ou encore la Pro A, est rapidement devenue le fan favorite du Palais des Sports. Son nom : Quentin Losser. L’ancien pivot de Hyères-Toulon crève l’écran pour sa première saison dans l’élite française. Dans son rôle de remplaçant, il a déjà de grandes responsabilités avec les nombreuses absences à son poste.
Pour son premier match en coupe d’Europe, il sort une performance énorme avec 14 points, 4 rebonds et 4 passes décisives. Tout en affrontant un secteur intérieur adverse solide avec la présence de Jaime Echenique, ancien des Wizards ou encore de Kwan Cheatham Jr, un ailier fort de 2,06 m qui est l’un des meilleurs scoreurs du championnat Italien.
« Ils ont un ou deux grands, surtout un qui est très fort dans le domaine. Avec les rotations sur les trappes, on a eu du mal au début, on l’a régulé ensuite, et c’était mieux mais si on l’avait fait depuis le début, ça nous aurait bien aidés. » Propos recueillis par Anthony Prost dans le Bien Public.
Un début de saison en dents de scie, mais tout n’est pas à jeter pour la JDA.
La force de frappe de cette équipe reste tout de même impressionnante, comme on a pu l’observer dans le match de coupe d’Europe. Dans le milieu du troisième quart-temps, les Bourguignons ont entamé un run de 9 points pour revenir au score. Entre les trois points des cadres et l’impact défensif de Tariq Owens, qui permet de gratter deux ballons en deux actions consécutives. Lorsque la JDA arrive à imposer son rythme rapide, peu d’équipes peuvent rivaliser avec.
Ce rythme rapide fonctionne particulièrement quand Holston, Hrovat et Julien sont sur le terrain, car ils arrivent à provoquer des fautes sur le drive. Sur ce match face à Reggiana, ce ne sont pas moins de 31 lancers francs qui sont tirés avec une réussite de 94 %.
De surcroît, il ne faut pas oublier que cette équipe souffre énormément de l’absence de William Narace. L’international camerounais, blessé aux ischios-jambiers, est seulement en phase de reprise et risque encore de louper 5 à 6 semaines de compétition. Le pivot qui avait déclaré dans les colonnes du »Roster » avoir « l’esprit revanchard » et « arriver avec une mentalité de gagnant » sera sans aucuns doutes l’une des pièces maitresses de cet effectif dès son retour. Son absence se fait ressentir en ce début de saison ou les défaites s’enchaînent souvent par manque d’expérience et de complémentarité.
Le retour de William Narace apportera donc de l’expérience, mais surtout plus de profondeur à ce poste. Ce qui permettra au coach dijonnais de continuer avec cette line-up double big, et pourquoi pas mettre Narace dans le 5 aux côtés de Owens. La question du cinq majeur est cruciale, car le coach apporte quelques changements depuis le début de saison.
Après deux matchs plus que moyens en début de saison, le slovène, Gregor Hrovat avait perdu sa place. Mais ce dernier s’est imposé comme le leader de cette équipe lors des deux dernières rencontres. À voir si Laurent Legname voudra le garder en sortie de banc, à l’instar de David Holston, ou lui redonnera sa place de titulaire. Selon la physionomie de la saison, il est plus que probable de voir le coach changer ses plans de jeu selon les dynamiques et les retours de blessures.
Dans les satisfactions, on peut également noter les premières minutes en professionnels de Tom Audry et de Mervyn Muamba. Les deux joueurs espoirs ont fait forte impressions et ont intégré le groupe professionnel pour la saison. Lors du match face à cette équipe italienne, Muamba a livré dix très bonnes minutes permettant aux intérieurs habituels de souffler un petit peu. Avec un trois points et un rebond offensif dans un des moments les plus cruciaux de la remontée bourguignonne, le jeune pivot d’1,98 m s’est donné de la crédibilité aux yeux de son coach.
Les Dijonnais affrontent dès ce week-end les champions de France en titre, le Paris Basketball, dans leur antre de l’Adidas Arena. Un match qui s’avère déjà être crucial pour remonter la pente et ne pas sombrer dans la deuxième partie de classement.
