Le SLUC Nancy est en reconstruction, mais son ambition reste intacte. Après une 9ᵉ place encourageante en 2024–25, le club lorrain aborde la nouvelle saison avec un effectif rajeuni, dynamique et résolument tourné vers l’avenir.
Et si l’objectif était de renouer avec le standing d’un club qui a longtemps compté parmi les meilleurs de Pro A ?
On oublie parfois que Nancy, dans les années 2000, c’était deux titres de champion de France (2008 et 2011), un finaliste régulier, et même un titre européen avec la coupe Korać (2002).
Aujourd’hui, le SLUC ne rêve pas encore de titres… mais bien d’un retour dans le top 8. Et la campagne 2025–26 pourrait bien en être la première marche.
2024-2025 : un bilan plutôt positif
Pour sa deuxième saison consécutive en Betclic Élite, le SLUC Nancy avait un objectif clair : assurer son maintien plus sereinement qu’en 2023, tout en commençant à construire un collectif compétitif. Mission accomplie – ou presque.
Avec un bilan final de 14 victoires pour 16 défaites, Nancy a terminé à la 9ᵉ place, juste au pied des play-in. Une position frustrante, mais révélatrice : le club a confirmé sa capacité à exister dans l’élite, sans encore réussir à basculer dans le bon wagon du top 8.
Le Palais des Sports Jean Weille – Gentilly est resté une forteresse précieuse : la majorité des succès sont venus à domicile, portés par une atmosphère bouillante et un public fidèle. En revanche, le SLUC a peiné à l’extérieur, avec seulement 5 victoires loin de ses bases. Un manque d’agressivité défensive et d’efficacité dans les fins de matchs ont souvent coûté cher dans les confrontations serrées.
Sur le plan individuel, Antony Labanca a été l’un des visages de cette saison : capitaine exemplaire, précieux au tir, il a symbolisé l’équilibre du groupe. Autour de lui, plusieurs joueurs ont alterné le bon et le moins bon, à l’image d’un effectif qui manquait parfois de continuité.
Mais au-delà du classement, c’est surtout l’impression de solidité retrouvée qui domine : Nancy est désormais une équipe qui compte à nouveau dans le paysage. Reste à transformer cette stabilité en ambition – et à viser plus haut, et ce, dès cette saison.
Un été sous le signe de la reconstruction
Après une saison encourageante mais frustrante sur le plan comptable, le SLUC Nancy a profité de l’intersaison pour opérer un véritable virage stratégique.
L’idée ? Tourner la page d’un cycle arrivé à son terme, rajeunir l’effectif en profondeur et injecter du talent offensif pour franchir un palier.
Ils ont quitté le SLUC Nancy
Le mouvement le plus marquant de l’intersaison a été sans aucun doute le départ de Antony Labanca. Capitaine durant la saison écoulée, élément respecté dans le vestiaire et shooteur fiable, l’arrière français incarnait une forme de continuité et de stabilité au sein du groupe. Son transfert, à la JL Bourg-en-Bresse, marque la fin d’un cycle et laisse derrière lui un véritable vide : à la fois sur le plan du leadership, de la régularité offensive et de l’identité du collectif.
Mais Labanca n’est pas le seul à avoir tourné la page. Shevon Thompson, pivot solide mais parfois limité dans l’impact offensif, a quitté le club après une saison en demi-teinte. Caleb Walker, vétéran précieux dans la rotation, n’a pas été conservé, tout comme Isaiah Washington, meneur américain au profil créatif mais irrégulier. Enfin, Zacharie Perrin, jeune intérieur à fort potentiel, a lui aussi choisi de poursuivre son développement sous d’autres couleurs.
Ces nombreux départs, pour certains attendus, ont libéré de la marge de manœuvre sur le plan salarial et structurel. Le staff en a profité pour repenser l’ossature de l’équipe, recentrer le projet autour d’un groupe plus jeune, plus athlétique, et avec une dynamique de progression plus claire. Une transition assumée, porteuse d’inconnues, mais aussi d’espoirs.
Les nouvelles recrues de l’été
Le SLUC Nancy a marqué son intersaison par un retour fort en symbole : celui de Stéphane Gombauld, ancien MVP de Pro B, qui retrouve un club où il avait laissé une empreinte durable. Son expérience, son impact physique et sa connaissance de la maison en font un repère naturel au sein d’un effectif profondément rajeuni. Pour l’accompagner, le staff a misé sur des profils offensifs et athlétiques, à commencer par Landers Nolley II, scoreur explosif en provenance de Taïwan, et Phlandrous Fleming Jr., ailier complet au profil défensif solide. Aundre Hyatt, formé dans de grands programmes NCAA, viendra lui aussi densifier les ailes.
Le retour du meneur Enzo Goudou-Sinha apporte de la stabilité à la mène, tandis que le jeune Mohammad Amini, international iranien, représente un pari d’avenir intéressant sur la ligne arrière. Enfin, la raquette sera renforcée par l’arrivée d’Isaiah Cozart, pivot dissuasif et rebondeur efficace, qui complète un effectif jeune, polyvalent et ambitieux. Un groupe en construction, mais qui ne manque ni de talent, ni de potentiel.
Notre joueur à suivre : Landers Nolley II
Parmi les nouveaux visages du SLUC Nancy version 2025–26, Landers Nolley II s’impose déjà comme le joueur à surveiller de près. À 25 ans, l’arrière américain arrive avec un bagage riche et varié. Formé dans les universités de Virginia Tech, Memphis et Cincinnati, il a lancé sa carrière professionnelle en G-League au Birmingham Squadron, où il a affiché 15,1 points, 5,5 rebonds et 3,5 passes de moyenne dès sa première saison.
Il a ensuite franchi un cap en Europe, du côté de l’Aris Salonique, en Grèce. Dans un championnat exigeant, Nolley a su se montrer à la hauteur : 17 points, 5,3 rebonds, 3,9 passes, pour 14,2 d’évaluation. Une saison pleine, confirmée ensuite par une explosion statistique en Asie, où il a terminé meilleur marqueur du championnat taïwanais avec plus de 29 points par match.
Son expérience en Coupe d’Europe, sa capacité à créer comme à conclure, et son impact des deux côtés du terrain pourraient faire de lui l’un des visages forts de la saison nancéienne. À lui maintenant de confirmer son potentiel dans un championnat aussi dense que la Betclic Élite.
Que retenir de la pré-saison du SLUC Nancy Basket ?
Alors que le coup d’envoi de la saison approche, la préparation estivale du SLUC Nancy a livré plusieurs enseignements.
Entre bilan comptable globalement satisfaisant et premières tendances collectives, la pré-saison a permis de mieux cerner les forces actuelles du groupe… tout comme les points à corriger avant d’entrer dans le vif du sujet.
Un bilan encourageant mais contrasté
Avec 5 victoires pour 4 défaites, le SLUC Nancy a signé une pré-saison globalement positive, même si tous les voyants ne sont pas encore au vert. L’équipe s’est imposée face à Châlons-Reims, Antibes, Francfort, Mons et Charleroi, en montrant une certaine capacité à hausser le ton au fil des semaines.
Les défaites contre Strasbourg, Dijon, Trèves et Nanterre ont rappelé que l’équilibre reste fragile, surtout face à des formations de Betclic Élite ou des adversaires étrangers bien en place.
Les derniers matchs, plus convaincants, ont laissé entrevoir une montée en puissance progressive, tant sur le plan de la cohésion offensive que de l’intensité collective. Une dynamique encourageante à l’approche du championnat.
Forces et axes de progression
Côté satisfactions, l’équipe a montré de réelles qualités offensives, avec plusieurs joueurs capables de créer et de prendre feu : Nolley II, Hyatt, Fleming Jr. ou encore Goudou-Sinha. La variété des profils sur les lignes extérieures et l’apport progressif du banc (Amini, Fodzo-Dada notamment) donnent au staff des options intéressantes. On a également senti une volonté de courir et de jouer en transition, dans la lignée de l’identité voulue.
Côté faiblesses, la défense reste le chantier principal. Le SLUC a encaissé plus de 85 points dans 4 de ses 9 matchs, avec parfois des séquences de flottement inquiétantes, notamment dans la protection du cercle et le repli. La discipline défensive et la communication seront à renforcer pour espérer exister face aux grosses écuries du championnat.
Autre point d’attention : la gestion des absences et la capacité à rester constant à l’extérieur, deux axes qui ont pesé dans les résultats de l’an dernier, et qu’il faudra rapidement maîtriser pour viser plus haut.
Saison de transition ou de révélation pour le SLUC Nancy ?
Le SLUC Nancy aborde la saison 2025–26 avec un mélange d’ambition assumée et de prudence lucide. L’effectif a été profondément renouvelé, rajeuni, et repensé pour répondre à deux priorités : gagner en intensité et préparer l’avenir sans renoncer à la compétitivité immédiate.
Avec des profils prometteurs, des retours attendus (Gombauld, Goudou-Sinha) et l’arrivée de talents comme Nolley II ou Cozart, l’équipe possède une base solide. La pré-saison a permis de poser les premiers jalons, sans masquer les ajustements encore nécessaires, notamment sur le plan défensif et dans la constance collective.
Si la mayonnaise prend rapidement, Nancy a les armes pour intégrer la course au play-in, voire créer la surprise. Mais dans une Betclic Élite toujours plus dense et homogène, la moindre faiblesse peut coûter cher.
Pronostic
Un effectif jeune, beaucoup de nouveaux visages, et donc forcément une période d’adaptation à prévoir.
Mais si la mayonnaise prend rapidement, Nancy pourrait se mêler à la lutte pour les play-in (7ᵉ à 10ᵉ place), voire créer la surprise et accrocher un ticket pour les play-offs. Le Palais des Sports, toujours aussi chaud, pourrait jouer un rôle clé dans cette ambition.
Mon prono : Je vois le SLUC se qualifier pour le play-in encore une fois en finissant la saison au même niveau que la saison dernière. Et si le tirage est favorable, on pourrait sans doute retrouver le SLUC en playoff pour la première fois depuis très longtemps.
