Chris Livingston, c’est une star sur les circuits dits « inférieurs ». Il s’agit d’un énorme joueur au lycée de Oak Hill (lycée très bien réputé dans le monde du basketball pour avoir vu passer des joueurs comme Carmelo Anthony, Kevin Durant, Jerry Stackhouse ou encore Rod Strickland), et un des patrons de la Team USA U16 en 2019, qui remporte la médaille d’or aux championnats des Amériques, compétition dont il a été élu MVP (il y avait Jalen Duren et Jabari Smith dans l’équipe).
Pour donner une idée, Chris était tellement fort qu’à 14 ans, Ohio State était déjà sur le dossier pour le faire venir. Sauf qu’après une saison à Kentucky, Chris a beaucoup galéré. Auteur d’une saison avec 6.3 points, 4.2 rebonds à 42.9% aux tirs et 30.5% de loin, l’ailier a vu sa côte chuter violemment au fil de l’année. Mais selon les dernières infos de Shams Charania, Chris aurait quand même reçu une promesse de draft. Voyons donc le profil de ce joueur qui devrait, du coup, faire parti des 58 joueurs sélectionnés le 22 juin.
Les qualités
La première qualité qui est frappante chez Livingston, c’est l’athlète. Chris est puissant, il est explosif et il est rapide, et il sait parfaitement utiliser ses qualités pour aller vers le cercle. Cette saison, il a montré qu’il était un driver intelligent, qui sait comment utiliser son corps pour aller au panier, d’autant plus que le garçon n’a pas peur d’aller au contact.
En attaque, il montre déjà qu’il peut être un cutter très efficace, qui profite aisément des espaces faits par ses coéquipiers (notamment quand son coéquipier, le dominant pivot Oscar Tshiebwe, prenait des double team au poste). Ses qualités athlétiques, et notamment son explosivité, lui servent pour aller gratter des balles au rebond offensif notamment. Au niveau du shooting, Chris a beaucoup déçu cette année avec un faible 30.5%, mais il a montré au lycée des grosses qualités de shooter, et par petites séquences à la fac. On peut aussi se poser des questions sur à quel point le faible spacing de Kentucky a pu influencer tout ça, dans une équipe où on mise surtout sur le secteur intérieur, lui qui se retrouvait souvent en spot up pour offrir des espaces à des Wallace, Tshiebwe ou Toppin.
Défensivement, Chris a, encore une fois, tous les atouts physiques et athlétiques pour devenir une vraie menace en NBA. Avec son corps puissant, ses longs segments et une explosivité solide, le corps de Livingston est un corps taillé pour devenir un défenseur élite en NBA, capable de switcher sur énormément de profils. Il a d’ailleurs déjà montré, par séquences, qu’il en était largement capable, avec des matchs où il a étouffé son vis-à-vis. Lors de ces matchs, Chris a su utiliser ses capacités intelligemment et pertinemment.
Les défauts
Même si son shoot n’est pas mort, il n’est pas en grande santé non plus. Seulement 30.5% de loin, c’est peu, et je dirais même que 48.8% à 2 points pour un tel driver, c’est peu, voire inquiétant. Il n’a pas de pull-up ni un quelconque jeu mi-distance, ce qui peut inquiéter sur son potentiel réel. En drive, il est bon mais il a tendance à s’enfermer et à avoir des oeillères, ce qui fait que les défenseurs arrivent assez facilement à lui piquer la balle, ou provoquer un passage en force sur lui.
Mais son plus gros défaut reste la création : il n’y a rien qui va. Que ce soit sur jeu placé ou transition, il a un vrai problème de QI Basket et de vision du jeu, et Chris a ainsi tendance à perdre trop de ballons. Pour ce qui est de la self-création, c’est pas mieux : son tir étant un peu lent, il a besoin de beaucoup d’espaces, trop pour ce qu’il est capable de produire balle en main.
En défense, s’il a de vraies qualités et qu’il a montré un bon niveau par séquences, on a aussi beaucoup (trop) vu le Livingston qui manque de vision, de réaction, d’anticipation, et qui fait certains mauvais choix défensifs; qui handicapent toute sa défense. Évidemment, rien de dramatique là-dedans, c’est un défaut de jeune joueur qui est très présent, et qui peut se régler assez facilement avec un bon coach. Pour se développer, Chris va avoir besoin d’un sacré bon coach.
Le range
Plutôt au second tour, mais puisqu’on ne sait pas quelle équipe a fait la promesse de le drafter, il n’est pas impossible d’imaginer une équipe avec beaucoup de choix (coucou les Pacers, le Jazz ou les Hornets) tenter le pari, avec leur pick de fin de premier tour.
Les comparaisons
Chris a un range très large : il peut très bien ne jamais faire carrière, et devenir cet athlète qui est bon pour les dunk contests mais sans plus, du style Cassius Stanley pour les connaisseurs. C’est la direction qu’il prend en ce moment.
Mais malgré tout, y’a un fond de lueur d’espoir, pas énorme mais présent quand même, de le voir devenir une star sur les ailes, capable de jouer des deux côtés du terrain. Sinon, y’a un range Hamidou Diallo-Derrick Jones Jr-Terrence Ferguson-Aaron Gordon. Oui c’est large, mais vous vous débrouillez avec tout ça.
Les highlights
Voici sa saison 2022-2023 à Kentucky :