Cameron Brink (Los Angeles Sparks) tape dans les mains de ses coéquipières sur le banc.

Les Los Angeles Sparks rêvent de playoffs

Après un début de saison poussif, les Los Angeles Sparks viennent d’enchaîner cinq victoires consécutives. Une série qui leur a permis de revenir à un petit succès d’une huitième place qualificative pour les playoffs.
Les Sparks continuent leur belle série. Crédit : Gettyimages
Les Sparks continuent leur belle série. Crédit : Gettyimages

Longtemps lanterne rouge de la WNBA la saison dernière (8–32), la franchise californienne semble avoir trouvé une stabilité et une identité sous la direction de l’entraîneuse Lynne Roberts, nommée en novembre dernier. À la faveur d’une série de cinq victoires, ce que les Sparks n’avaient plus réalisé depuis 2013, face à Washington, New York et Connecticut, l’équipe a redonné de la consistance à un projet en grande reconstruction. Désormais à un seul match d’une place en playoffs, elle a accueilli le retour de Cameron Brink, n°2 de la Draft 2024, qui pourrait combler une défense intérieure encore fragile.

Une série de victoires construite sur un engagement collectif des Sparks

La dynamique actuelle des Sparks ne repose pas sur des individualités mais sur un changement de structure dans le jeu de la franchise Américaine. Lors de leurs deux succès contre les Washington Mystics (99–80 puis 93-86), Los Angeles a imposé son rythme dès les premières minutes en dominant dans la raquette. L’expérimentée Dearica Hamby a été le moteur de cette première confrontation avec 26 points. Julie Allemand, titularisée depuis la séparation d’Odyssey Sims, a parfaitement orchestré les offensives. Elle a notamment distribué 10 passes décisives sur le premier match et stabilisé un secteur extérieur qui avait du mal à se trouver depuis le début de saison.

Les Sparks ont ensuite confirmé leur montée en régime contre le Connecticut Sun grâce à une performance offensive aboutie. Kelsey Plum, légèrement en difficulté ce début de saison, a inscrit 30 points tout en s’impliquant défensivement. Les rotations défensives ont été plus disciplinées qu’en début de saison et l’équipe a su contenir  les joueuses de Rachid Meziane dans les moments clés.

Mais c’est bien contre le New York Liberty que les Sparks ont livré leur prestation la plus marquante. Face à une équipe mieux classée et au complet, elles ont fait preuve de maîtrise et de lucidité. Rickea Jackson a inscrit le tir de la victoire au buzzer (101–99), après un match extrêmement serré. La quatrième choix de la Draft 2024 a assumé sa responsabilité avec assurance : « Je ne voulais pas aller en prolongation. Je me suis dit qu’on pouvait régler ça et mettre fin à ce match sur-le-champ. Je ne pensais qu’à gagner pour mon équipe », a-t-elle expliqué après la rencontre au micro de Clutchpoints.

Si cette série a permis aux Sparks de revenir dans la course, elle a aussi redéfini les rôles. Hamby reste la référence intérieure, Plum a retrouvé du leadership, Jackson monte en puissance, et Allemand a apporté un équilibre essentiel.

« Être simplement moi-même, être la meneuse que je peux être, aider mes coéquipières, les impliquer sur le terrain »

Déclarait la meneuse belge, interrogée par ClutchPoints. Son influence dans l’organisation du jeu et dans les temps faibles a largement contribué à solidifier une équipe souvent brouillonne dans le money time auparavant.

Julie Allemand, un équilibre retrouvé dans l’organisation des Sparks

Arrivée discrètement cette saison, Allemand n’était pas destinée à devenir titulaire mais le départ d’Odyssey Sims et les difficultés de rotation ont contraint Roberts à revoir ses plans. Depuis qu’elle a intégré le cinq de départ, la championne d’Europe Belge a transformé le visage offensif des Sparks. Elle joue juste, dirige les phases de transition et temporise lorsque l’intensité monte. Son influence ne se mesure pas seulement en statistiques (6,8 passes en moyenne sur les cinq derniers matchs), mais dans la façon dont elle fluidifie le jeu.

Julie Allemand stabilisant le jeu des Sparks contre Connecticut. Crédit : Gettyimages
Julie Allemand stabilisant le jeu des Sparks contre Connecticut. Crédit : Gettyimages

Dans un groupe jeune et peu expérimenté à certains postes, Allemand (29 ans) fait le lien entre les lignes avec une entente qui ne cesse de se renforcer avec  Plum et Jackson.

Aux antennes de Clutchpoints, elle est revenue sur son adaptation au sein de la franchise californienne « La coach m’a dit : « Nous sommes vraiment heureux et fiers de ce que tu as fait là-bas à l’EuroBasket, et nous voulons que tu reviennes sans réfléchir, et que tu joues ton jeu; et c’est exactement ce que j’essaie de faire« , a-t-elle expliqué. Elle a su s’adapter à la WNBA tout en restant fidèle à son identité de meneuse européenne, facilitant la circulation du ballon et rendant l’attaque plus fluide.

Cameron Brink, un retour attendu mais à encadrer pour les Sparks

Cameron Brink n’a pas disputé une seule minute cette saison. Blessée en juin 2024 à un genou, le deuxième choix de la Draft 2024 derrière Caitlin Clark a subi une rupture du ligament croisé antérieur. Son retour a eu lieu ce mardi, face aux Aces de Las Vegas (défaite 74-89). Un comeback attendu, tant par les fans que la joueuse, dans les colonnes de Long Beach Press Telegram avant le match :

«Cela représente énormément. Je suis très enthousiaste et très touchée par cette expérience. Ce n’est pas facile de revenir. Je suis vraiment ravie.»

Lors de ses 15 premiers matchs en WNBA, Brink tournait à 7,5 points, 5,3 rebonds et surtout 2,3 contres par rencontre. Une contribution défensive qui pourrait s’avérer cruciale. Les Sparks possèdent actuellement la troisième pire défense de la ligue (87,3 points encaissés par match) et figurent parmi les dernières en dissuasion intérieure (seulement 3 contres par match, 11ème sur 12).

Cameron Brink en plein contre face aux Las Vegas Aces le 18 mai 2024. Crédit : Gettyimages
Cameron Brink en plein contre face aux Las Vegas Aces le 18 mai 2024. Crédit : Gettyimages

L’intégration de Brink devra néanmoins se faire avec prudence. D’abord parce qu’un retour après 13 mois d’absence demande un accompagnement strict sur le plan physique. Ensuite parce que son impact pourrait modifier les équilibres récents. Dearica Hamby et Azurà Stevens ont trouvé un bon compromis sous le cercle. L’ajout d’une pièce comme Brink obligera à repenser certaines rotations. Roberts semble néanmoins heureuse de son retour au micro d’ESPN :

« Quand tes coéquipières sont sur le terrain et que tu es là-bas à faire des flexions de jambes, c’est dur. Et elle a été une coéquipière formidable. Je suis vraiment très fier d’elle. »

Son profil de protectrice de cercle complète bien un effectif qui manque de verticalité défensive. Si elle retrouve le niveau de sa saison rookie, Brink peut devenir la pièce manquante d’un puzzle enfin en train de s’assembler.

Los Angeles Sparks en fusion après leur victoire contre New York Liberty. Crédit : Gettyimages
Los Angeles Sparks en fusion après leur victoire contre New York Liberty. Crédit : Gettyimages

Les Sparks ont encore un calendrier relevé mais cette série de cinq victoires consécutives leur permet de rêver à nouveau. L’équipe montre une progression constante dans le jeu collectif, l’engagement défensif et la gestion des fins de match sans compter le retour de Cameron Brink qui constitue un atout supplémentaire, surtout dans un secteur défensif encore friable.

En novembre, Los Angeles repartait de zéro, avec un nouvel entraîneur et une équipe à reconstruire. En juillet, elles jouent une place en playoffs avec un effectif rajeuni, mais volontaire et désormais mieux structuré. Une transformation éclair, que personne n’avait vu venir aussi tôt.

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