La Draft est passée et on peut dire qu’il y a eu des choix osées chez les Charlotte Hornets. L’occasion de revenir en détails sur tous les tenants et aboutissants de la double soirée.
Un pick 4 assuré
Le pick 4 était au centre des rumeurs côté Hornets. La première option pour les Hornets était la draft de VJ Edgecombe. L’arrière des Bahamas était, pour sûr, la cible principale pour Charlotte au vu de son profil athlétique, défensif et très malléable qui en faisait le joueur idéal à mettre entre la création de LaMelo et le tir de Miller. Cependant, Philadelphie, logiquement, s’est empressé d’aller prendre ce qui peut être considéré comme le meilleur potentiel de la Draft.
Il y a aussi eu des rumeurs de trade down. Avec la faible chance de voir Edgecombe en 4, l’idée de descendre à la draft faisait sens. La différence entre un pick 4 et un pick 7, 8 ou 9 faisait sens, surtout si Charlotte en profitait pour gratter des assets comme Jeff Peterson aime faire. Cependant, les offres ont, apparemment, pas été satisfaisantes donc l’équipe a préféré garder son choix.
Du coup, avec ce pick 4, plusieurs options s’ouvraient à Jeff et son staff :
- Ace Bailey, un talent offensif qui peut scorer mais qui a refusé de venir à Charlotte et qui semble faire doublon avec le reste de l’effectif, notamment Brandon Miller
- Kon Knueppel, un talent offensif différent qui maîtrise bien ses fondamentaux offensifs, son tir et son physique assez épais
- Collin Murray-Boyles, un peu reach mais le talent défensif et la polyvalence pouvait en faire un choix intéressant
- Tre Johnson, un profil plus offensif qui peut scorer de n’importe où mais, pour l’instant, ne peut pas faire grand chose d’autres
- Khaman Maluach, un intérieur géant qui maîtrise le Pick & Roll comme personne
Bref, les choix étaient nombreux. C’est finalement Knueppel qui emporte le morceau. Profil de scoreur à 3 niveaux, il possède un tir exceptionnel, une grande efficacité et des moves bien crafty pour aller vers le panier. Il sait utiliser sa puissance pour être un défenseur on-ball honorable par séquence. Il a également un bon passing de connexion/playamking secondaire qui en font un joueur offensif très complet. Il ne comble pas vraiment les lacunes de l’axe LaMelo-Miller en terme de rim pressure et de défense mais il leur apporte de l’aide en terme de spacing. Très rassurant de voir que les rumeurs Jeremiah Fears ne se soient pas concrétisées.
On peut aussi noter que l’environnement Hornets pose question mais que Knueppel a un énorme background de professionnel dans sa famille. Son père a été pendant près de 20 ans le meilleur scoreur du Wisconsin Lutherian College. Sa mère est la meilleure scoreuse de l’histoire du programme de Green Bay et a mené l’équipe deux fois en March Madness. Ses 3 oncles paternels ont joué, avec son père, au Gus Macker 3-on-3 Basketball Tournament sous le nom des Flying Knueppel Brothers. Enfin, son oncle maternel est Jeff Nordgaard, un ancien joueur NBA des Bucks qui a joué partout dans le monde.
Partir un jour, cette fois sans retour
À la fin du top 10, Shams Charania annonce le transfert de la soirée pour Charlotte.
https://twitter.com/ShamsCharania/status/1938043837521248413
Charlotte envoie le pivot Mark Williams, déjà envoyé en février aux Lakers, du côté des Suns. En échange, la franchise de Caroline du Nord reçoit le Pick 29 ainsi qu’un futur premier tour de draft en 2026.
Si on commence par le négatif, c’est une véritable tristesse de voir ce pivot aussi fort en attaque se faire transférer et ne pas être inclut dans le projet Hornets. C’est d’autant plus triste qu’il n’y a pas un autre pivot de niveau titulaire dans la rotation, sans manquer de respects à Jusuf Nurkic et Moussa Diabate.
Cependant, on peut aussi noter que la contrepartie est étonnamment bonne. On rappelle que le dossier Mark Williams, c’est :
- Beaucoup (trop) de blessures, 106 matchs joués depuis son arrivée en NBA il y a 3 ans. Parmi ses blessures, on a des blessures au dos qui, on le sait, sont impactantes pour la capacité à impacter le jeu d’un grand aussi mobile que Mark.
- Un contrat finissant en 2026, à qui il va donc falloir mettre une extension potentiellement à l’été. Sachant qu’un joueur aussi blessé est compliqué à payer si cher.
- Un management qui a avoué à toute la ligue qu’il ne voulait plus du pivot. Quand tu montres tes cartes, c’est difficile d’être en position de force donc personne ne t’aurai fait une si grosse offre.
Obtenir un autre pick de premier tour avec un futur 1st Round, c’est vraiment bien par rapport à la situation même si, évidemment, on est peiné de voir ce pivot qu’on a vu se développer et grandir partir. Surtout que, sur le papier, il était et reste le profil idéal pour LaMelo Ball.
Un sniper blanc peut en cacher un autre
Probablement le choix le plus controversé de la draft. Avec le pick 29, Charlotte se met sur le shooteur de UConn, Liam McNeeley.
Dans les qualités de McNeeley, on note sa qualité de tirs. Si son pourcentage à 3 points n’est pas très bon sur l’année freshman, il montre des qualités élites sur Catch & Shoot et des pourcentages aux lancers exceptionnels. Son jeu off-ball est vraiment bon également. Quand on met tout ça sur un joueur de 2m06, ça fait envie.
Malheureusement, il a aussi des énormes défauts. Il est probablement le plus mauvais joueur en terme de finition au panier. Il a été sur-utilisé balle en main car Hassan Diarra et Aiden Mahaney, présentis pour être les gestionnaires de l’équipe, ont déçu. Son jeu défensif est assez inexistant à tous les niveaux.
L’idée de création de spacing est intéressante mais elle pose une question : à quoi sert de créer un ultra spacing quand tes créateurs ont du mal à accéder au cercle et que tu n’as pas de pivot efficient en terme de P&R ? Evidemment, le choix McNeeley est intéressant mais un joueur qui apporte de l’impact physique en attaque aurait été mieux.
2 seconds tours de qualité
Avec ce pick 33 et 34, on pouvait attendre beaucoup de choses. Même si Rasheer Fleming et Noah Penda, deux cibles intéressantes pour Charlotte, ont été pris juste avant, il restait du monde : Adou Thiero de Arkansas, Maxime Raynaud de Stanford, Javon Small de West Virginia, etc.
Finalement, ce sont Sion James de Duke et Ryan Kalkbrenner de Creighton qui ont été pris.
Sion James est un profil de connecteur offensif et de gros défenseur. Avec ses longs bras, son moteur et son corps puissant, il est une menace défensive solide autant sur l’homme que loin du ballon. Pour le coup, il prendra le rôle laissé par Cody Martin et y prendra du plaisir. Il complète parfaitement LaMelo Ball, Brandon Miller, Nick Smith, Tre Mann (si il re signe) et compagnie.
En attaque, on a vu un peu de tir extérieur cette saison mais ça force principale réside surtout dans ses cuts athlétiques. Il a aussi un passé de porteur de balle durant ses années à Tulane qui font qu’il sait très largement tenir un ballon, trouver ses coéquipiers et gérer quelques Pick & Rolls.

De son côté, Ryan Kalkbrenner est un pivot qui excelle défensivement. Historiquement une faculté qui joue de manière très offensive, l’arrivée de Ryan en 2021 a été un game-changer en terme de philosophie de jeu avec beaucoup plus de défenses.
Depuis 4 ans, le pivot géant des Bluejays domine son poste à tous les niveaux : il est un des meilleurs protecteurs de cercle de la NCAA mais aussi un joueur extrêmement efficace en finition au panier, ce qui va être très utile. Malgré sa place, il peut être un joueur qui joue tout de suite grâce à son physique, son expérience et sa défense (ainsi que la rotation très faible du poste 5). De plus, il a encore du potentiel à exploiter avec quelques bonnes passes par séquence et du tir qui montre qu’il peut rentrer certains soirs.
Au final, Charlotte fait une assez bonne draft. Des assets ont été grattés, des joueurs intéressants ont été récupérés dans des besoins réels. Il y a également un accent mis sur le fait de récupérer un certain esprit de compétition (quoique ça veuille dire) et ne pas se risquer à prendre des joueurs qui joue pour les stats plutôt que pour la gagne. Si, ici, on est sceptique sur McNeeley, ça reste un très solide 8/10 pour Jeff Peterson et Charles Lee qui continuent de modeler une équipe à leur image.