La course pour le meilleur défenseur de la saison semblait toute promise à Evan Mobley ou Jaren Jackson Jr. Mais depuis quelques semaines, un invité surprise est apparu dans cette course et pourrait même remporter le trophée.
Le redoutable Draymond Green n’a pas dit son dernier mot pour remporter un deuxième DPOY, à 35 ans. Malgré son âge, son QI défensif, son analyse et sa polyvalence en font toujours l’un des meilleurs défenseurs de la NBA. Cependant, ses chances pour augmenter son armoire à trophée diminue, et le principal intéressé le sait “Connaissant Wemby, mais aussi Chet, c’est l’une de mes dernières chances. Je pense avoir un bon dossier […] Je pense que je mérite de gagner mais je souhaite bonne chance à tout le monde.” explique Dray à ESPN.
Avec son physique très atypique (1m98 et 2m17 d’envergure), cela fait de lui une menace plus polyvalente défensivement que ses concurrents comme Mobley ou JJJ (Jaren Jackson Jr.). “Personnellement, je ne suis jamais un point faible, peu importe la situation. Je suis capable de répondre à n’importe quelle situation en défense. S’il y a une chose qui me démarque des autres, c’est ça.” Affirme le DPOY 2017. “Je suis capable de protéger le cercle, je peux trapper en pick-and-roll tout en défendant mon joueur sans aide, ce que personne d’autre ne peut faire en NBA selon moi […] C’est ce qui me différencie, ainsi que mon QI basket. Je vois les choses bien avant qu’elles n’arrivent.”
Le comeback d’un vétéran
Suite à la fin de saison de Victor Wembanyama à cause d’une thrombose veineuse, les cartes pour le DPOY sont totalement relancées. Fox Sports annonce que Draymond Green est favori pour remporter ce prix, devant Evan Mobley et Luguentz Dort.
Les Warriors disposent actuellement de la 7e défense, tonton Dray est merveilleux en défense et clutch. Comme son interception en fin de match face aux Lakers pour sceller la victoire (voir tweet ci-dessous). L’un des points forts de Draymond, avec ses mensurations hallucinantes, garder la balle face à lui n’est pas chose facile. S’il ne tourne “qu’à” 1.4 interceptions par match, son pourcentage d’interception sur la saison est de 2.1%. Tout simplement le 95e centile parmi les pivots, une performance qu’il n’a plus réalisé depuis la saison 2021-22, l’année où les Warriors ont fini champion.
C’est simple, seul 3 pivots ont plus de 1.5% en interception et en contre avec 1 500 minutes jouées : Draymond Green, Jaren Jackson Jr. et Jakob Poeltl
Depuis le début de la saison, Draymond Green affiche un niveau très impressionnant. Donc qu’il soit dans la course au DPOY ne doit pas être une surprise, en revanche le timing de son arrivée dans la discussion est très surprenant. Sur les réseaux ou dans les médias, tout le monde voyait Jaren Jackson Jr. ou Evan Mobley vainqueur. Mais en seulement 1 mois, l’invité surprise Draymond Green s’est invité à la course et est même désormais le favori !
Les Warriors ont commencé fort la saison avec 12 victoires et 3 défaites, Golden State à l’une des meilleures défenses et se hisse en haut de la Conf. Ouest. Mais le gros coup de mou de fin novembre à janvier l’a totalement fait disparaître de la discussion du DPOY. Aucun besoin de rappeler que depuis l’arrivée de Jimmy Butler, les Warriors revivent et les médias les remettent en avant. Une grosse performance défensive face à Giannis Antetokounmpo, qui finira à 0/7 face à lui sera le début du comeback de Draymond Green.
Direction le braquage de l’année ?
Si Draymond Green venait à remporter le trophée du meilleur défenseur de l’année, est-ce que cela serait un vol ? Avec les statistiques pures ou avancées, Draymond Green a tout de même pas mal d’arguments. Les Cavaliers d’Evan Mobley ou les Grizzlies de Jaren Jackson Jr. ont une moins bonne défense collective que les Warriors.
Mais est-ce que cela suffit pour remporter le DPOY ? Sûrement pas, mais un atout à ne pas négliger sont les sorties dans la presse. Malheureusement, elles jouent un gros rôle pour les votants. Donc, quand Draymond Green rappelle “je mérite d’être DPOY”, avec une équipe plus médiatisée que de “simples” Grizzlies, où l’on parle plus des célébrations de Ja Morant que des perfs de JJJ, c’est une situation qui joue en sa faveur.
Cet atout a joué un rôle crucial dans la remontée exponentielle du tonton Draymond jusqu’à en oublier certains comme Luguentz Dort. Car avec le meilleur bilan de la ligue, la meilleure défense et en étant le premier rideau défensif d’OKC, Luguentz Dort est le grand perdant de cette histoire, encore à l’oubliette…
Un outsider crédible ou une simple illusion ?
Après une saison 2023-2024 très compliquée, marquée par des suspensions, des gestes controversés et un rôle parfois remis en question chez les Warriors, Draymond Green a su élever son niveau de jeu défensif qu’on avait plus vu depuis des années. Peu de gens voyaient l’ancien DPOY redevenir une référence défensive dans une NBA toujours plus rapide, plus jeune, plus athlétique. Son arrivée dans la course est très surprenante mais pas un hasard.
On le sait, l’histoire compte beaucoup. Et celle de Draymond en 2025 a tout du récit hollywoodien. Un vétéran critiqué, mis de côté, qui revient sur le devant de la scène par le travail et l’intelligence. Un joueur loyal à sa franchise, qui n’a jamais cherché à gonfler ses stats mais qui continue, année après année, à tenir les fondations de l’équipe. Cet narration pourrait fortement plaire aux votants.
Alors, Draymond Green est-il un vrai candidat au DPOY ou juste un nom de « prestige » qu’on mentionne par nostalgie ? La vérité est peut-être entre les deux. Il n’est probablement pas le vrai favori, mais sa saison défensive mérite d’être fortement saluée malgré le personnage plutôt détestable. Il prouve qu’à défaut d’explosivité, la lecture, l’engagement et l’expérience restent des armes redoutables. Dans une NBA obsédée par la jeunesse et les highlights, voir un vétéran défier les tendances est en soi un petit exploit.