Bienvenue dans Facteur X, une série qui retrace la saison et l’importance d’un joueur de l’équipe championne alors qu’il n’est pas la star de celle-ci. Aujourd’hui, direction la saison 2021-22 des Golden State Warriors, couronnés d’un titre NBA porté par l’éclat de Stephen Curry, MVP des Finales, et le retour triomphal de Klay Thompson après deux années d’absence. Mais derrière ces légendes, un jeune joueur a insufflé une énergie inattendue, combinant audace et froideur dans les moments décisifs : Jordan Poole. Si l’on pourrait célébrer Andrew Wiggins, pierre angulaire défensive, ou Draymond Green, maestro de l’intelligence collective, c’est bien Poole qui a transcendé son rôle.

Ses débuts chez les Warriors

Lorsqu’il est drafté en 28e position en 2019, Jordan Poole incarne un pari audacieux pour les Warriors, alors en pleine tourmente. Quelques semaines plus tôt, Golden State venait de perdre les Finales NBA face aux Raptors. Une série marquée par la déchirure du tendon d’Achille de Kevin Durant et la rupture du ligament croisé antérieur de Klay Thompson. Privés de leurs deux stars (KD partira aux Nets en juillet) et face à l’incertitude quant au retour de Thompson, les Warriors cherchent à reconstruire leur banc. C’est dans ce contexte que Bob Myers, alors GM, suit les recommandations de Larry Harris, directeur du recrutement, qui insiste pour « regarder de près » Poole après un workout convaincant.

Sa première saison NBA est chaotique : adresse défaillante (27,9% à trois points), défense fragile, et un jeu souvent forcé. Des débuts en somme compliqués, mais à la hauteur d’un joueur choisi en fin de premier tour. Les débuts de sa saison sophomore est encore moins convainquant. Après deux mois de compétition, il tourne tout juste à 5 points en 10 minutes par match. Son jeu erratique et sa mauvaise défense le relèguent en bout de rotation. Les doutes persistent : est-il vraiment un atout pour une équipe qui se veut compétitive ?

Un passage en G-League revigorant

À partir du mois de février 2021, il est envoyé chez les Santa Cruz Warriors, en G-League, après seulement 20 matchs. En effet, en raison d’une saison qui a débuté mi-décembre, les joueurs n’avaient fait que le quart de la saison avant la Chandeleur.

En tout, Poole jouera 11 matchs à Santa Cruz, où cette fois il aura du temps pour montrer son niveau. En 33 minutes de moyenne, il mène son équipe à 8 victoires, et il affiche de très belles statistiques. 22,4 points, 5,3 rebonds et 3,6 passes décisives à 45% au tir et 93% aux lancers francs. Quelques aspects de son jeu restent fâcheux ; 32,5% à trois points (plus de 7 tentatives par match), et 4,5 ballons perdus.

Cependant, Steve Kerr décide de le rappeler dans l’équipe principale à partir du mois de mars. Transformé, Jordan Poole plante 26 points à 10/16 au tir dont 5/10 de loin dès son retour chez les Dubs. Dans une défaite de 22 points à Phoenix certes, mais il prouve à son coach qu’il a fait le bon choix.

Dans cette seconde partie de saison il participe aux 37 matchs restants (20 victoires, 17 défaites), avec des moyennes de 14,7 points à 43,3% aux tirs (35,4% à trois points), 2,1 rebonds et 2,4 passes en 23 minutes. Son statut change : il devient le meilleur scoreur du banc, avec des apparitions dans le cinq de départ pour pallier aux absences du Chef Curry. Il marquera la Dub Nation avec certains matchs clés comme ses 26 points face à Memphis le 20 mars, ou ses 38 points contre New Orleans le 15 mai.
Ce qui frappe, c’est sa transformation mentale. Finis les tirs forcés en transition ou les grigris. Il adopte un jeu plus mesuré, tout en conservant son audace caractéristique.

Une 3e saison synonyme d’explosion

Cette saison 2021/22 est la première saison complète que Jordan Poole va vivre, lui qui n’a connu pour l’instant que les saisons écourtées à cause du Covid. Si nombreux sont les spécialistes qui le voyaient meilleur sixième homme de l’année, il n’en est rien. Steve Kerr décide de l’intégrer aux titulaires, dans l’attente du retour de Klay Thompson. Au global dans la saison il est aligné dans le cinq de départ 51 fois sur les 76 rencontres auxquelles il participe. Dans cette saison tremplin, il a affiché des moyennes de 18,5 points, 3,4 rebonds et 4 passes, avec une adresse de 36,4% à trois points, et 92,5% aux lancers francs (le meilleur pourcentage de la Ligue).

Ces chiffres, dignes d’un All-Star en devenir, cachent une progression technique et mentale radicale. Alors que Klay Thompson, toujours en rééducation, manque les deux premiers mois de compétition, Poole devient le deuxième scoreur de l’équipe derrière Stephen Curry, assumant un rôle de meneur-shooteur hybride.

S’il s’est amélioré off-ball, c’est en tant que créateur principal que Jordan Poole a véritablement marqué les esprits. Lorsqu’il sort du banc, il prend les commandes de la second unit, pour suppléer Curry. Mais même aligné aux côtés du double MVP, il s’arroge un rôle de deuxième ball handler. Surtout que le Chef est un spécialiste du jeu sans ballon, alors lorsque JP complétait le backcourt avec lui, il lui laissait volontiers s’occuper de monter la balle. Son usage rate de 26% (84e centile chez les « combo guard ») est la preuve de son rôle toujours plus grand dans l’État doré.

De pyromane à joueur régulier

"Offensive overview" de Jordan Poole (cleaningtheglass.com)
« Offensive overview » de Jordan Poole (cleaningtheglass.com)

En termes de points par tir, il est le troisième meilleur guard ayant joué plus de 1700 minutes (environ 20 minutes/match) en NBA, avec près de 1,21 point/tir. Cela équivaut à un TS+ d’un petit peu plus de 107. Concrètement, cela revient à dire que Jordan Poole était 7% plus efficace au tir que la moyenne NBA. Il efface toute sa réputation de simple microwave scorer et montre une efficacité notable et un vrai potentiel de combo guard titulaire d’une équipe compétitive.

Meilleur guard en points par 100 tirs tentés (PSA). Minimum 1700 minutes jouées.

Jordan Poole, c’est ce genre de gars capable de marquer depuis n’importe quel recoin du parquet. Si la moitié de ses tirs partent de derrière la ligne à trois points, il n’oublie pas de jouer les trouble-fêtes proche du panier. Près de 25% de ses tentatives sont au cercle. Le reste ? Un mélange de floaters et de tirs à mi-distance, cette zone maudite par les gourous des analytics. Ses « short mids » (entre 1,20m et 4,25m du panier) représentent la majorité de ces 25% restants. Une zone du terrain qui était également appréciée par Tony Parker à l’époque, qui transformait ces mêmes espaces en terrain de jeu personnel avec ses teardrops.

Fréquence de tir par zon Jordan Poole (cleaningtheglass.com)
Fréquence de tir par zone de Jordan Poole (cleaningtheglass.com)

Son régime de tir est aussi varié grâce à son adresse, il est un scoreur aux trois niveaux. Sous le cercle, il affiche une redoutable précision de 66%, combinant explosivité et finesse pour terminer malgré le contact. Il se classe dans le top 14% des joueurs à son poste, preuve qu’il est un excellent finisher.

À mi-distance, ce sont 45% de ses tirs qui font filoche, soit la même adresse que Devin Booker. Cependant le volume de shoots à mi-distance de l’arrière des Suns est bien plus élevé. Si l’on cherche des grands noms avec la même adresse et le même volume, Jordan Poole est comparable à Kyrie Irving ou C.J. McCollum. Enfin, à trois points, il est devenu une menace en raison de son adresse de 37%, que ce soit dans les corners ou en face du panier, les défenseurs se doivent d’être présent pour le gêner.

Pourcentage au tir par zone de Jordan Poole (cleaningtheglass.com)

Outre son efficacité au scoring, JP est redoutable sur la ligne des lancers francs. Il affiche même le meilleur pourcentage de réussite parmi les joueurs ayant tenté plus de 40 LF sur la saison, avec 92,2%. D’autant plus qu’il ne rechigne pas pour aller au contact et chercher la faute. Sur près de 9% de ses tirs il obtient des lancers francs (SFLD%), ce qui le classe un petit peu au dessus de la médiane des joueurs à son poste. Avec plus de 8 drives par match, son adresse au cercle, sa capacité à provoquer la faute et son adresse aux LF, Poole est devenu une menace dès qu’il a la balle en main.

Provocation de faute Jordan Poole (cleaningtheglass.com)
Provocation de faute de Jordan Poole (cleaningtheglass.com)

Jordan Poole est loin d’être parfait

Avec Poole sur le terrain, Golden State affichait un Offensive Rating de 114,4 (équivalent à la 6e attaque NBA), contre 111,9 sans lui (équivalent à la 16e attaque). Son impact sur le shot making est indéniable. Nonobstant, il n’est pas le meilleur playmaker de la Ligue, ni le plus grand des défenseurs, loin de là.

Avec un AST% de 23,3%, Jordan Poole démontre une capacité respectable à créer pour les autres pour un arrière orienté scoring. Cependant, son ratio AST:Usg de 0,80 (36ᵉ centile à son poste) révèle une réalité : son usage offensif (26%) ne se traduit pas systématiquement par des passes décisives. Ses 13,7% de TOV% (31ᵉ centile), largement liés à des passes trop audacieuses ou mal calibrées, soulignent une marge de progression dans sa lecture du jeu. Si son dribble, moins foufou qu’à ses débuts, gagne en pragmatisme, ses choix à la création restent perfectibles.

Mais dans le système des Warriors, son rôle n’est pas d’être un pass-first player. Avec Draymond Green, maître de la création, et Stephen Curry, moteur offensif capable de générer des shoots pour tous, Poole est avant tout attendu sur son explosivité scoring. Dans ce contexte, son playmaking, bien que perfectible, est suffisant pour Steve Kerr. À noter qu’il a seulement 22 ans lors de cette saison, il n’a pas encore la maturité d’un meneur pur, et Golden State ne le lui demande pas. Son Ast:Usg modeste reflète moins une carence qu’une spécialisation assumée.

Abordons la défense maintenant. Si Jordan Poole a électrisé les Warriors en attaque, sa défense reste le point noir de son jeu. Avec lui sur le terrain, les Warriors affichent un Defensive Rating de 108 (3ᵉ meilleure défense de la NBA). Mais sans lui, la machine des Warriors passe à 106,9, soit la meilleure défense de la ligue. Un écart de 1,1 point qui aurait pu être bien plus conséquent… mais que Steve Kerr a réussi à limiter grâce à un savant jeu de cache-cache tactique.

Les équipes adverses cherchaient sans arrêt le mismatch sur Jordan Poole. En même temps, lorsque le joueur qu’il défend est 13% plus adroit que sa moyenne, la cible des Warriors est toute trouvée.
Mais alors comment Golden State garde une bonne défense même avec Poole sur le terrain ? En l’entourant de joueur très bon défensivement, Andrew Wiggins, Draymond Green ou encore Otto Porter font le sale boulot afin de pouvoir laisser Poole sur le terrain près de 30 minutes sans qu’il soit un poids pour l’équipe.

Défense et rebond Jordan Poole (cleaningtheglass.com)
Défense et rebond de Jordan Poole (cleaningtheglass.com)

Statistiques brutes comme avancées confirment l’eye test, il affiche des chiffres dignes d’un touriste défensif. Mais à Golden State, on ne demande pas à Poole d’être Bruce Bowen. Juste de ne pas être un trou noir. Mission accomplie, grâce à un système qui transforme ses failles en détails négligeables. Preuve que même dans une équipe championne, on peut briller sans être parfait… à condition d’avoir les bonnes personnes autour pour vous rappeler où vous positionner.

Cerise sur le gâteau : à force de voir Wiggins et Green anticiper chaque passe, Poole a fini par apprendre. Ses erreurs de placement ont diminué, ses rotations tardives aussi. Une évolution très discrète, mais réelle.

L’avant playoffs pour se mettre dans le bain

Le 16 mars, Stephen Curry se blesse au pied face aux Celtics, une tuile pour les Warriors qui perdent leur meneur titulaire un mois avant les playoffs, à 13 matchs de la fin de la saison régulière. Mais c’est une aubaine pour Jordan Poole, qui devient le meneur titulaire. Sans pression, il va inscrire 26 points par match à 59,2 TS%. Il ajoute 6 passes décisives et 5 rebonds en moyenne, de quoi rassurer les fans de San Francisco.

Si les stats personnelles de Poole rassurent, le bilan des Warriors n’est pas glorieux sur cette période sans Curry ; 6 victoires et 7 défaites. Les Warriors terminent toutefois 3e de la Conférence Ouest, avec un bilan de 53 victoires et 29 défaites. Par ailleurs, Curry est attendu pour revenir dès le premier tour des playoffs, et Jordan Poole est en feu, alors la Dub Nation ne s’inquiète pas avant d’affronter les Nuggets de Nikola Jokić au premier tour.

Les playoffs de Jordan Poole

Lors du premier tour, les Warriors affrontent donc les Nuggets. Stephen Curry revient de sa blessure, mais ses minutes sont restreintes par le staff de Golden State. Jordan Poole conserve sa place parmi les starters et il en profite donc pour montrer l’étendue de son talent : 30 points (9/13 au tir) au Game 1, 29 points (10/16 au tir) et 9 passes décisives dans le Match 2, et 27 points (9/13 au tir) dans le Game 3. Golden State mène 3-0 après ces trois immenses performances du natif de Milwaukee.

Poole passe à côté lors des deux matchs suivant, mais son équipe fait le travail. Les Warriors remportent la série 4-1 malgré un 6/20 au tir de JP en cumulé sur les matchs 4 et 5. Ce dernier match est synonyme du retour de Curry dans le cinq de départ, mais Kerr décide d’aligné les deux guards pour tenter une lineup sans Kevon Looney et donc avec Draymond Green en pivot.

Au deuxième tour, Jordan Poole et les Warriors affrontent les Grizzlies, les mêmes qui les avaient éliminé au play-in l’année précédente, après prolongation. Mais c’est une nouvelle année, et Golden State compte bien prendre sa revanche.
Poole retrouve son rôle de sixième homme dès le Game 1 de la série, mais ça ne l’empêche pas de jouer plus de 35 minutes. Son Match 1 est exceptionnel, il frôle le triple-double avec 31 points, 8 rebonds, 9 passes et 12/20 au tir dans une victoire sur la plus petite des marge à Memphis. Golden State récupère l’avantage du terrain dans une série qui s’annonce exceptionnelle.

Les Grizzlies s’imposent dans le Match 2 et c’est direction la Californie pour les deux équipes. Le Game 3 est sans appel, les Warriors écrasent Memphis 142-112, où Jordan Poole inscrit 27 points à 11/17 au tir. Lui qui avait été un petit peu moins adroit lors du deuxième match. Gros problème pour les Grizzlies, en plus de se prendre une pilule, ils perdent Ja Morant sur blessure.

À partir du Game 4 les Warriors sont donc largement favoris. Sans leur meneur, les joueurs de Memphis accrochent les Warriors chez eux, mais ne parviennent pas à s’imposer. Victoire donc des Warriors de trois points sans que Jordan Poole ne brille, mais il a su faire les bons choix au bon moment. Seulement 4/12 au tir et 4 ballons perdus dans ce quatrième match pour lui, mais un 6/6 aux lancers francs et 5 passes décisives pour se rattraper.

Alors que tout le monde voyait Golden State mettre un terme à la série dès le Match 5 à Memphis, il n’en est rien. Toujours sans Ja Morant, les Grizzlies atomisent les Warriors 134-95. Seul un des 10 titulaires jouera dans le 4e quart temps pour éviter une blessure dans un match déjà plié (52 points d’avance pour les Grizzlies à la fin du 3eQT). Poole ne joue que 20 minutes dans ce marasme, et ne relève pas le niveau de son équipe.

Les Dubs se rachètent devant leur public au match suivant pour conclure la série. Ce n’est pas Jordan Poole qui a brillé dans ce match, mais Klay Thompson, en même temps, c’était un match 6. Notre sujet du jour lui n’a pas réussi à régler la mire, ce n’a pas été faute d’essayer pourtant. Il n’inscrit que 2 de ses 11 tentatives de loin et il ne sera même pas sur le terrain pour finir le match.

Place aux Finales de la conférence Ouest maintenant, et les Warriors devront encore se farcir un meneur de haut niveau, un certain Luka Dončić. Jordan Poole reste l’energizer qui sort du banc, et il joue même un petit peu moins que lors des deux séries précédentes (28 minutes/match). Cela ne l’a pas empêcher d’être bougrement efficace dans ces finales de conférence, que les Warriors gagnent 4-1.

Face à Dallas, pas de performance marquante pour le jeune numéro 3 des Warriors, mais un jeu léché. 18/18 aux lancers francs en cinq matchs, 79 TS% de moyenne, et « seulement » 2 ballons perdus par match, Poole a sublimé son rôle de sixième homme en jouant comme le coéquipier parfait. Il règle la mire de loin (40% sur la série) et distribue le jeu (4pad/m) grâce à ses drives qui perdent la défense texane.

En Finales NBA, ce sont les Celtics qui se dressent face aux Warriors, et si ce sont les Bostoniens qui sont vus comme favoris de la série, ce sont les Californiens qui ont le plus d’expérience et l’avantage du terrain. Dans le Game 1, Poole est ciblé par les Celtics en défense, et en attaque quand Curry n’est pas là, c’est lui qui est défendu par Marcus Smart. Les Celtics remportent le Match 1, et Jordan Poole se doit d’avoir un rendement offensif qui compense son mauvais rendement défensif s’il veut pouvoir jouer pendant ces Finales.

C’est à partir du Game 2 que Jordan Poole devient un problème pour Jayson Tatum et compagnie. S’ils devaient simplement se méfier des Splash Brothers sur la base arrière, Poole se joint au duo pour planter de loin, et même de très loin, ce qui va écœurer les fans de Boston. Jordan Poole n’a pas noirci ses feuilles de stats, mais il a toujours mis les paniers qui tuent le moral adverse. Dans le Game 2, il plante 5 bombes du parking, et les Warriors égalisent dans la série à un partout.

De retour dans le Massachussetts, Boston reprend l’avantage dans le Game 3, match dans lequel Jordan Poole n’a pas été parfait, perdant 3 ballons en 24 minutes, et étant toujours ciblé en défense. Dans le Game 4, les Warriors reviennent encore à égalité, et JP a réussi a apporté un surplus d’énergie à son équipe lorsqu’elle en avait besoin. Avec des minutes de plus en plus réduite, faute à sa défense, il parvient tout de même à être impactant. Il met 14 points dans ce quatrième match. Et dans cette rencontre ultra serrée , chaque panier qu’il marquait était pour creuser l’écart ou bien repasser devant.

Jordan Poole ne joue que 14 minutes dans le Game 5, mais cela ne l’a pas empêcher de mettre 14 points, à 3/6 à trois points, dont le buzzer du 3e quart temps pour passer devant. Encore une fois ce n’est pas dans le volume que Poole est impressionnant mais dans le timing, presque comme s’il attendait que les Celtics reviennent au score pour planter une bombe de loin ou obtenir une faute.

L’histoire retiendra Stephen Curry et ses 34 points pour le Game 6 des Finales 2022, mais Poole en seulement 18 minutes inscrit 15 points dans ce match, soit plus que Jayson Tatum. Bien qu’un petit peu maladroit, il a été un cauchemar pour les Celtics, qui n’ont pas pu capitaliser sur sa mauvaise défense puisqu’il ne jouait que très peu.

En octobre 2022, Jordan Poole signe une extension de 140 millions de dollars sur 4 ans avec les Warriors, récompense logique pour celui qui a été l’étincelle décisive du titre 2022, et où il a prouvé qu’un role player pouvait être à la fois imparfait… et indispensable. À 23 ans, il incarne la réussite d’un pari : transformer un projet drafté en 28ᵉ position en pilier offensif d’un contender.

Facteur X ? Bien plus que ça ! Sans ses 17 points et son TS% de 65,4 en playoffs, les Warriors n’auraient pas surmonté les pièges de Denver, Memphis ou Boston. Tout au long de la saison, Poole a comblé le vide laissé par Curry blessé, électrisé le banc en sixième homme, et offert à Golden State une flexibilité tactique inédite.

Jordan a été incroyable. Il a porté cette équipe quand on en avait besoin, et il a grandi à une vitesse folle. Sans ses contributions, on ne serait pas là »

Steve Kerr

Pourtant, la saison 2022-23 sonne comme un retour à la réalité. Une altercation physique avec Draymond Green en octobre 2022 ébranle la confiance du vestiaire. Malgré une saison 2022/23 sur la lignée de sa saison précédente, les Warriors, en quête de cohésion, le transfèrent aux Wizards en juillet 2023, admettant implicitement que le pari Poole+Green était intenable.