La fin de saison arrive de toute part. Des playoffs en NBL jusqu’à l’arrivée de la March Madness, les saisons se terminent et les scouting reports s’affinent. Pour cette version de La Vision des Scouts, on va parler des PO en Australie, des jeunes qui se sont vus pendant les phases de qualification, des matchs récents de Jase Richardson et des noms en vu pendant le camp Basketball Without Borders.
Qui regarder pendant les PO de NBL ?
D’un côté, Rocco Zikarsky, après une saison horrible individuellement et collectivement, s’est blessé et a donc conclu sa saison de la pire des manières et sera donc plutôt attendu sur la cuvée 2026 à priori. Alex Toohey, malgré une bonne saison et un trophée de Next Generation Award (meilleur jeune de la saison) dans l’armoire, les Sydney Kings ont perdu leur place de PO face au Melbourne United dans le cadre du play-in face à un trio Dejan Vasilijevic, Kendric Davis et Montrezl Harrell. Une défaite liée à une absence de Xavier Cooks critique.
D’un autre côté, on retrouve pas mal de prospects potentiels pour 2025 :
- A Illawarra, c’est l’intérieur Lachlan Olbrich qui pourrait attirer votre oeil. Sur le banc, l’australien montre du vrai toucher et une capacité à trouver des bons angles de passes qui vont intéresser. En revanche, à plusieurs égards, il montre des défauts assez grands comme une absence de puissance physique, une verticalité assez faible qui le mène à produire peu de contres, une faible réussite aux lancers francs ou encore un manque de tir extérieur.
- Face aux Hawks, ce sera South East Melbourne Phoenix avec Malique Lewis et Owen Foxwell qui se dresseront. Le premier est un ailier puissant avec des bras immenses dont on a déjà parlé dans La Vision des Scouts. Globalement, c’est un super prospect défensif mais le trinidadien montre des limites offensives, notamment au niveau de son shoot et globalement de la finition. Le second, Owen Foxwell, est un meneur sniper mais qui peut se montrer très limite dans les autres aspects du jeu.
- L’autre match-up des PO va mettre en concurrence les Wildcats de Perth et le United de Melbourne. Si Melbourne n’a pas de prospects en vu, Perth a 2 noms intéressants. Le premier nom est Izan Almansa et c’est surement le plus connu. Profil d’intérieur technique, il a évolué, cette saison, plutôt dans un stylé de forward polyvalent qui optimise ses occasions de scoring. Cette année, on a vu une légère augmentation à 3 points et de la très belle défense avec ses bras gigantesques. A côté de lui, on a Ben Henshall, un véritable sniper qui montre des techniques de passes exceptionnels et une capacité à gérer le P&R.
En bref, on a des beaux joueurs à surveiller dans le contexte suprême de la ligue australienne et dans des profils variés et peut être que ces performances vont décider qui ira à la draft et qui n’ira pas.
Les jeunes stars des qualifications
Comme on a pu le faire par le passé, les qualifications donnent l’occasion à des jeunes joueurs de faire leur preuve dans le monde des grands. En l’occurrence, les qualifications du 20 au 24 février sont intéressantes et on va revenir sur quelques prospects qui se sont vus comme Hugo Gonzalez, Ben Saraf et Ousmane Ndiaye.
Hugo Gonzalez galère cette saison. Si on avait projeté son nom dans la loterie après des performances réussies lors du tournoi NGT suivi de l’EuroBasket U18, sa saison avec le Real Madrid déçoit. En effet, tout le monde n’est pas Luka Doncic et se faire une vraie place dans les rotations madrilènes est compliqué. Cependant, son match contre la Lettonie, malgré la défaite, a été un vrai rappel de pourquoi ce joueur a encore une cote malgré un temps de jeu ridicule : c’est un ailier polyvalent, athlétique, qui n’hésite pas à se donner défensivement avec ses longs bras et sa détente mais aussi un bon porteur de balle qui protège bien son ballon et qui est capable de bonne finition. Si il n’est pas certain que Gonzalez se présente dès cette année, son talent n’est pas pour autant incertain. A côté de lui, on peut aussi mentionner les apparitions de Mario Saint-Supery (qui a eu beaucoup de mal à scorer) et Izan Almansa qui a fait une vive apparition.
— ☭ (@SapphireExtrait) February 22, 2025
Du côté de la fédération d’Israel, c’est le meneur Ben Saraf qui fait parler, véritable sensation depuis ses performances de leading scoreur de l’EuroBasket U18 de l’été dernier. Face à une équipe portugaise assez faible, il a su scorer de manière efficace avec 4/6 aux tirs dont 1/2 de loin et 2 lancers francs rentrés. Cependant, dans les défauts, on notera évidemment la défense mais surtout un total de 7 balles perdues, ce qui est assez énorme en 21 minutes. Le meneur du Ratiopharm est très clivant au niveau de sa position dans les mock drafts. Si certaines personnes considèrent ses qualités de playmaker comme trop bonne pour ne pas réussir en NBA, d’autres voient un joueur sous athlétique qui ne pourra pas profiter autant de son avantage de taille sur les autres PG. On notera aussi la bonne performance de Noam Yaacov, jeune meneur de Tel Aviv qui a apporté 8 points et 3 assists.
Enfin, on va parler de Ousmane Ndiaye, un nom moins connu que les 2 autres. Avec le Sénégal, on a pu observer des performances statistiques incroyables, notamment contre le Gabon, où le jeune de Baskonia a envoyé 21 points et 15 rebonds mais aussi un solide 12 points, 5 rebonds et 6 stocks contre le Rwanda. Si, effectivement, la concurrence n’est pas rude avec 2 équipes dans les bas-fonds du basketball africain, ça reste des performances incroyable d’un joueur de 20 ans au milieu des adultes. Dans le jeu, c’est très fort. Déjà, il a un physique très long et une mobilité impressionnante pour ses 2m10. Ensuite, techniquement, il montre une palette de finition assez pleine avec du C&S extérieur, du drive en transition, de l’attaque de close-out, des lay-ups des deux mains, etc. Evidemment, c’est aussi un défenseur intéressant avec son physique mais aussi une forte intensité.
— ☭ (@SapphireExtrait) February 22, 2025
Sinon, dans les autres joueurs qui se sont vu pour le moment, on peut parler du duo mexicain Gael Bonilla-Karim Lopez qui ont fait un travail solide, des performances sérieuses du slovaque Timotej Malovec, des grosses stats de Mathias M’madi et Mohammed Amini et enfin de la présence de joueurs très jeunes qui seront éligible d’ici 2026 voire 2027, à l’instar de Karim Lopez, comme Jackson Ball ou Jacob Furphy.
Le bilan du Basketball Without Borders Camp
Comme chaque année, la NBA organise le Basketball Without Borders Camp qui permet d’observer, 18 mois avant leur potentielle draft, des jeunes talents. Cette année, la liste était encore bien fournie avec les talents de l’année 2007. Comme d’habitude, on garde la formule : des mensurations, des one-one, des five-five, des concours de tirs, etc.
Evidemment, le nom le plus attendu était Dash Daniels, frère de Dyson Daniels et prospect qui intrigue déjà depuis un petit moment. Celui qui a récemment signé au Melbourne United pour la saison 2025-2026 a eu d’excellents résultats à la combine et a été élu Defensive MVP du camp. De son côté, Ikenna Alozie a été élu MVP tout court. Le guard nigérian a été, pour beaucoup, une vraie découverte et a montré un talent énorme. Autour d’eux, les noms qui ont été retenus ont été l’espagnol Guillermo del Pino, l’italien Diego Garavaglia, l’allemand Mathieu Grujicic, le macédonien Nikola Janichikj, le dominicain Lucas Morillo, l’argentin Ivan Prato et le français Jahel Trefle, tant de noms que l’on va surveiller pour les drafts 2026, 2027 et 2028.
Jase Richardson, « fils de » mais pas que
Si il y a bien un joueur qui fait parler de lui en ce moment, c’est Jase Richardson, le guard de Michigan State. Si certains ont une sensation de déjà-vu, c’est bien normal. Jase Richardson est le fils de Jason Richardson, joueur NBA de renom et qui a aussi fait Michigan State au niveau universitaire.
Jase Richardson fait parti d’une catégorie de prospects qui sont difficiles à évaluer, non pas par leur profil de jeu, mais par leur utilisation. le guard de Michigan State, comme Carter Bryant, est un joueur aux flashs extraordinaires, à l’efficacité indécente mais qui possède un volume trop faible pour parler d’assurance. Cependant, les derniers jours ont changé la donne. Passé titulaire par Tom Izzo depuis 5 matchs, Jase a envoyé des énormes chiffres :
- 17.2 points
- 4.2 rebonds
- 1.6 stocks (1.0 steal et 0.6 block)
- 54.7% aux tirs
- 40.0% de loin sur 4 tentatives par match, soit 20 au total
- 90.9% aux lancers avec plus de 4 lancers provoqués
Ce qui saute aux yeux avec Jase, ce sont ses qualités de scoreur avec une palette archi complète. Que ce soit sur P&R, sur transition, en pénétration, en C&S, le joueur est exceptionnel d’efficacité et de polyvalence. Avec des intérieurs bons à la passe comme Jaxson Kohler et des meneurs qui font le guard play comme Jeremy Fears, Jase Richardson s’installe facilement entre tout ça pour semer le désordre dans les défenses adversaires comme un vrai poison offensif.
Players with high efficiency from multiple levels of the court and feel at a young age can often thrive in the NBA even with low usage in CBB
— Roshan (@PickAndRo) January 14, 2025
Why? This is a proxy for role malleability – high efficiency in multiple roles and the feel to adapt to a change in role quickly – which… pic.twitter.com/XJkDDLiGpF
À la manière d’un Johnny Furphy l’an dernier ou d’un Devin Booker il y a 10 ans, Jase Richardson pourrait bien être un nouveau phénomène sous utilisé qui pourrait exploiter sa polyvalence offensive pour devenir, dans un avenir plus ou moins lointain, une sorte de star impossible à empêcher de scorer.