Devin Booker a besoin de passer un cap cette saison en NBA ôur les Phoenix Suns

Devin Booker : 60 matchs pour passer un cap

Comme un constat après plus de 20 matchs cette saison, Book n’est plus le joueur que Phoenix a vu s’améliorer en 10ans dans l’Arizona depuis sa draft en 2015. Difficultés à trouver son rythme, sa place, son rôle, Devin Booker a 60 matchs pour passer un cap.

Une saison NBA, c’est un marathon. Devin Booker a répondu il y a quelques jourson a trouvé les choses sur lesquelles on doit continuer de travailler, et c’est un des bons aspects d’avoir une longue saison” au micro de Gérald Bourguet pour le média local PHNX. Il a raison. Mais quand même.

Il n’y a pas de raison de paniquer pour l’instant, côté fanbase des Suns. Même si le bilan sans Kevin Durant est très moche et que Phoenix a un vrai besoin de progresser et d’équilibrer sa compétitivité quand de telles absences perturbent leur calendrier. L’absence de Ryan Dunn n’aide pas non plus. Il apporte une dimension physique, une intensité, de la défense et du mouvement. Tout ce qui a manqué cruellement pour les cactus lors des derniers matchs.

Tyus Jones a été bon. Impliqué et rigoureux, il a tenté d’élargir son apport, avec davantage de scoring notamment, tout en évitant d’être trop menacé et ciblé en défense. Monté Morris a aussi montré de bonnes minutes. Pareil pour Grayson, Royce, Oso et Plumlee… Les role-players ont fait le job ! L’incapacité de Phoenix de tirer profit d’un calendrier plutôt favorable la semaine dernière n’est clairement pas de leur fait.

La saison de Bradley Beal est inégale. Ne nous méprenons pas : son apport en tant que moteur offensif, créateur de mouvement, de séparation, et ses efforts vraiment bons en défense, sont indéniables. Mais cette fâcheuse tendance à joueur avec sa proie est parfois frustrante, alors que l’équipe a besoin de sérieux, d’application et d’assurance. Le match contre les New Orleans Pelicans est l’exemple typique. L’équipe a besoin d’activer le mode exécution et ne pas tourner autour du pot. Je défends Brad depuis son arrivée dans l’Arizona, et adore qu’il soit chez nous à faire ce qu’il fait. Mais la légèreté ne doit pas être à l’ordre du jour sur des matchs pareils. Phoenix doit gagner en prenant ses adversaires au sérieux chaque soir. Il n’y a pas la marge de prendre des risques.

Mais plus que n’importe qui, un joueur doit endosser la responsabilité de ce qui se passe à Phoenix cette saison. C’est Devin Booker. 28ans, 10ans de NBA, 10ans dans la Valley arizonienne. L’âge de la raison, de la sagesse, après des Finales NBA en 2021, des records de franchise qui tombent à grand rythme, et deux coachs champions sur le banc pour l’accompagner, y compris cette saison avec Mike Budenholzer.

A la recherche du flow

Bud avait des idées pour Devin Booker en arrivant aux Suns cet été. Notamment dans le management des minutes du meilleur arrière de la league (?) dans ses rotations. Devin allait sortir pendant le premier quart-temps pour la première fois depuis un bail, lui qui avait l’habitude de prendre son rythme en jouant les 12 première minutes de chaque match depuis plusieurs saisons déjà. Ce plan a duré quelques semaines, puis on a revu Booker jouer l’ensemble des premiers QT, pour trouver son rythme. Book était l’ombre de lui-même, et on a bien senti que Budenholzer avait ajusté ses rotations pour l’aider à trouver son flow à nouveau.

Staggering des minutes dans les rotations des Suns du début de saison au 14 Novembre 2024
Staggering des minutes dans les rotations des Suns du 15 Novembre 2024 à aujourd'hui.

Ce changement n’est pas uniquement dû à un rééquilibrage des forces en présence quand Beal ou Durant sont out. Il est aussi et surtout là pour aider, accompagner Booker sur la pente ascendante de sa forme et de son impact. Parce que depuis le début de la saison, le natif du Michigan n’a pas montré son meilleur visage aux fans de NBA. Après son énorme campagne olympique d’unsung MVP avec team USA, et sa seconde médaille d’or cette fois-ci sous les ordres de Steve Kerr, Devin Booker rend des feuilles de stats qui ne sont pas à la hauteur cette saison.

24.9 points de moyenne. Son scoring le plus bas depuis sa troisième saison dans la league, sur 18.3 tirs par match. Book n’est pas le scoreur qu’on attendait tant qu’il soit, après une saison à jouer au meneur de jeu sous Frank Vogel. Son efficacité est en chute libre, loin des standards des dernières saisons.

Le True Shooting de Devin Booker, selon Dunks&Threes, cette saison en NBA pour les Phoenix Suns

Bien sûr, il y a de bonnes choses. Book est un joueur fantastique, ça n’a pas à être prouvé ou débattu. Même si son impact au scoring n’est pas au niveau requis cette saison, son playmaking est juste impressionnant. Sans doute sa meilleure saison dans cet aspect du jeu, avec une excellente faculté de prise de décision, de très bonnes passes, et toujours plus de rapidité d’exécution pour trouver ses partenaires. Décisif, précieux. Surtout à côté de Tyus Jones, qui s’occupe de la propreté des entry-pass, et est lui aussi capable d’accélérer le jeu et de créer des décalages.

Mais son impact singulier et individuel n’est pas suffisamment élevé en ne reposant presque que sur ce playmaking. Pas assez en tout cas pour coller aux ambitions démesurées des Suns de Mat Ishbia. Et ce déséquilibre explique en grande partie pourquoi l’équipe est aussi dépendante de Kevin Durant, notamment dans le clutch où le futur Hall Of Famer est létal depuis le début de saison pour Phoenix. Cela peut expliquer pourquoi les Suns sont seulement 16ème Net Rating de la NBA,première équipe dans le négatif, avec -1.0.

Bien sûr, Kevin Durant a été absent… Ok. Mais il y a de l’autre côté de la balance un stretch de matchs accessibles. Les Pelicans, qui souffrent de blessures eux aussi et de problèmes structurels, puis le Orlando magic privé de ses deux stars Paolo Banchero et Frantz Wagner… Ces matchs auraient dû être des victories avec Devin Booker (et Bradley beal) sur le terrain. Ce sont désormais des opportunités manquer de prendre de l’avance dans une Conférence Ouest qui ne fait déjà aucun cadeau à qui que ce soit.

Le Leadership

La saison passée, j’ai été particulièrement critique sur le leadership montré par les deux superstars des Suns, Devin Booker et Kevin Durant. Sur le dernier tiers de la saison, leur attitude était lamentable, leur langage corporel honteux, leur communication laconique et pleine de langue de bois. J’avoue : ils m’ont saoulé profondément, déçu aussi. Tout ça pour se faire savater 4-0 contre les Minnesota Timberwolves au premier tour des Playoffs 2024.

C’était dur à croire, à être témoin d’une telle chute totale. les fans des Suns étaient habitués récemment à avoir un leadership et une mentalité forte, autour de cadres comme Chris Paul, Jae Crowder ou Mikal Bridges. Cette équipe avait une vraie culture de la gagne, de l’effort incessant sur le terrain, du travail, symbolisé par le gimmick Winner’s Work. Le Front Office des Suns a choisi de presser le bouton rouge sur cette équipe, et de rééquiper le roster autour de Devin Booker puis Kevin Durant.

#1 est le visage de cette franchise. Il incarne la Valley, l’Arizona, et ses racines mexicaines le connectent plus que personne d’autre avec la communauté locale az-mex.Il porte en lui tous les espoirs locaux d’une ville qui n’a pas encore de bague NBA. Il le fait à sa sauce, avec un style bien à lui, assez unique dans le paysage NBA. Une superstar silencieuse, qui communique peu, choisit précieusement ses rares interviews, qui collecte les totems du style et du flow des décennies précédentes en vrai esthète qu’il est… Qu’on l’aime ou pas, c’est un gars singulier, qui a surtout toujours tout fait pour la franchise et la ville de Phoenix.

C’est sans doute pour cela que les fans et observateurs des Suns sont aussi frustrés depuis une saison et demi désormais. Quelque chose manque. Un morceau du mental de Devin Booker a été perdu au combat quelque part, après les départs de Chris Paul, Mikal Bridges et Monty Williams (sans pour autant conclure que c’est lié) et la fin de cette ère.

Elever le plancher ne suffit plus

Depuis son arrivée en 2015, Devin Booker a été déterminant dans l’élévation des Suns dans la league. Ca a pris un peu de temps, et quelques décisions du Front Office pour l’entourer, mais il est celui qui a remis Phoenix sur la carte des sérieux prétendants à la bague, et qui donné le ton des ambitions de toute une communauté locale et d’une fanbase internationale.

Il a endossé toutes les responsabilités sur le terrain, partant d’un profil de sharp-shooter en sortie de programme à Kentucky, au rôle de meneur de jeu, en passant par la défense sur les ailiers adverses ou le mentorat des jeunes rookies draftés depuis. Pourtant, les Suns ont besoin de plus encore.

En 2024-25, élever le plancher n’est plus suffisant. la NBA a évolué et à côté de lui, dans les autres franchises, d’autres joueurs de sa génération ont aussi évolué et transcendé leurs impact. Shai Gilgeous-Alexander est un candidat MVP, tout comme Luka Doncic, sans débat. Jayson Tatum a pris sa première bague la saison dernière avec Boston, et Nikola Jokic ? Inutile d’en parler.

Au milieu de cette génération, où se situe Devin Booker ? Il y a deux saisons, Devin Booker évoluait sans doute dans le même tier que Jayson Tatum, étant tous les deux les premiers des humains, derrière les extraterrestres qui se mèlent à la course pour le MVP depuis que Nikola Jokic a pris son premier trophée. La saison dernière, Book a connu les montagnes russes avec un peak exceptionnel au creux de l’hiver, et un slump sévère en fin de saison et durant lequel il aura sans aucun doute perdu de la distance avec Tatum.

Alors que la saison en cours dépasse les 20 matchs joués, Devin Booker ne semble même plus être candidat à une ALL NBA Team. Ce n’est pas juste une baisse de régime passagère. C’est comme si il marchait alors que tout le monde autour de lui est en train de courir le sprint de leur vie.

Pour être compétitif au plus haut niveau et coller aux ambitions du propriétaire des Suns, l’équipe doit compter dans ses rangs un candidat implacable au titre de MVP. Les Suns n’ont aucun espoir d’aller au bout sans un Devin Booker à hauteur de sa prestation en Playoffs 2023. En étant indéfendable, tueur en attaque, costaud en défense, en étant le meilleur arrière de la league avec une grosse distance sur ceux qui oseraient le talonner. Son nom se doit d’être dans toutes les bouches qui commenteraint les MVP ladders. Il l’a déjà fait par séquences. Les Suns ont désormais besoin que ça devienne ses standards.

Il n’y a pas de panique. Pas de stress à avoir, en tant que fan des Suns. Mais bel et bien un sentiment d’urgence, qui doit être également ressenti par le vestiaire des Suns, et retranscrit par un nouveal état d’esprit dans l’équipe. On a besoin de plus, les Suns ont besoin de plus. Ca commence avec Devin Booker.

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