Avec un départ canon (11 victoires pour 3 défaites), les Golden State Warriors dominent la Conférence Ouest. Avant le début de saison, bien malin celui qui prédisait un tel scénario. Décryptage des cinq piliers d’un retour fracassant.
On les avait quittés mi-avril par une défaite en play-in contre les Kings. On les a retrouvé depuis la présaison avec le couteau entre les dents. Dans la Baie, les supporters ont retrouvé le sourire et viennent de nouveau voir jouer Stephen Curry et ses compères, premiers de la conférence Ouest (11v – 3d).
Après un exercice plus que décevant l’année dernière, le départ de Klay Thompson cet été et le recrutement très léger selon les observateurs, c’est vrai que les doutes étaient réels. Mais les quadruples champions NBA entre 2015 et 2022 ont de la ressource, à l’image de leur leader de toujours.
Stephen Curry, l’arme numéro une des Warriors
Si les Warriors brillent, c’est avant tout grâce à l’impact encore phénoménal de Stephen Curry. À 36 ans, le meneur est en pleine forme. Après des Jeux Olympiques de Paris réussis, avec en prime la médaille d’or et des performances en demi-finale et finale exceptionnelles, Golden State a retrouvé son chef.
En dehors d’endosser une nouvelle fois le dossard du meilleur scoreur de l’équipe, pourtant dans sa moins bonne saison au scoring depuis 2011, il influence le jeu à chaque possession. Curry cumule en moyenne 26,4 points par match, avec des pourcentages d’élite (44 % à trois points et 48,9 % au tir global) et distribue presque 7 passes décisives par match.
Au-delà des statistiques, Curry reste un cauchemar pour les défenses adverses. Et son coéquipier de toujours, Klay Thompson, l’a bien compris dès leur premier affrontement. Lors de la victoire face aux Mavs, il a marqué 36 points, avec un passage en feu dans le quatrième quart-temps. Les systèmes offensifs des Warriors, largement conçus autour de ses déplacements sans ballon, continuent de faire des merveilles.
Une défense retrouvée
L’an dernier, les Warriors manquaient cruellement d’agressivité en défense, concédant trop de points faciles. Cette saison, Draymond Green est revenu à son meilleur niveau, en tant que véritable général défensif. Son impact va bien au-delà des chiffres : il dicte le placement de ses coéquipiers, anticipe les trajectoires de passes et intimide les attaquants adverses.
Gary Payton II apporte une énergie sous-estimée sur les lignes extérieures. Avec plus d’une interception par match, il gêne constamment les arrières adverses et les force à commettre des erreurs. Lors du match contre le Thunder, “The Mitten” avait fait vivre un cauchemar à Shai Gilgeous Alexander, le limitant à un piètre 6/17 au tir.
Mais hors de ces deux monstres défensifs, les Warriors affichent des statistiques collectives impressionnantes : ils limitent leurs adversaires à seulement 105,7 points par match, contre 114,5 l’année dernière. Les rotations défensives sont plus fluides, et les prises à deux sur les stars adverses fonctionnent à merveille.
Golden State présent dans de nombreuses catégories : une balance exceptionnelle
Steve Kerr a réussi à redonner aux Warriors leur identité : une équipe capable de dominer à la fois offensivement et défensivement. Ils disposent d’un différentiel de +8,3 points par match, le meilleur de la ligue. Cette performance résulte d’un équilibre soigneusement travaillé entre des possessions rapides et une organisation défensive rigoureuse.
Sur le plan offensif, le jeu en mouvement reste leur marque de fabrique. Les Warriors sont premiers de la ligue en passes décisives par match (30,5). Ils se classent pour le moment 5e meilleur offensive rating.
Bien qu’avec le plus petit grand joueur d’une équipe, l’équipe californienne est très bien classée au rebond également, 2e, juste derrière son principal concurrent à l’Ouest pour le moment : le Thunder.
Et si on creuse un peu plus les statistiques, on comprend que les Warriors n’ont jamais aussi bien porté leur surnom. 2e équipe en termes de deflections (statistique qui mesure toutes les manières dont une équipe peut gêner l’attaque de ses opposants sans intercepter ou contrer), 4e en ce qui concerne les points sur contre-attaque, 3e au nombre d’interceptions, l’équilibre est monstrueux.
The new Splash Bro : Buddy Hield
Klay Thompson est parti cet été mais les Warriors n’auront pas eu longtemps à attendre avant de le “remplacer”. Quand Buddy Hield a rejoint les Warriors, certains observateurs doutaient de son intégration dans le collectif.
Pourtant, il a rapidement prouvé sa valeur. Connu dans la ligue comme un shooteur très fiable, il s’est surpassé pour devenir bien plus que ça dans ce début de saison. Avec 17,7 points par match et un incroyable 45,9 % de réussite à trois points, il est devenu un élément clé du système offensif, notamment lors de la blessure de Stephen Curry.
Son impact ne se limite pas à l’attaque : Buddy Hield est également un défenseur sous-estimé, capable de gêner les arrières adverses par sa mobilité et son anticipation. Sixième homme attitré de l’équipe, le sniper bahamien possède carte blanche sur ce début de saison, et ça fait mouche.
Le meilleur banc de la ligue ?
Et à l’image de Buddy Hield, c’est tout le banc de Golden State qui est exceptionnel. Moses Moody, Jonathan Kuminga et Kevon Looney incarnent cette profondeur qui fait souvent la différence (en saison régulière surtout). Le big men domine les rebonds avec 8,1 prises par match, offrant à son équipe de précieuses secondes chances, tout cela en seulement 15 minutes de moyenne.
Moses Moody, quant à lui, s’illustre par son adresse extérieure (43 % à trois points). L’ailier de 22 ans a progressé dans beaucoup de secteurs du jeu et commence à avoir une belle confiance de la part de Steve Kerr. Il n’est pas le seul jeune de l’effectif à avoir été rétrogradé sur le banc.
Brandin Podziemski, rookie prometteur et intéressant l’année dernière, montre toujours des flashs de son potentiel mais est à la peine niveau adresse. Une panne qu’a connu Jonathan Kuminga en début de saison, alors qu’il avait été promu dans le 5 majeur. Désormais sur le banc, le Congolais s’éclate et score davantage que les saisons passées.
Les statistiques parlent une nouvelle fois d’eux-mêmes : c’est l’équipe qui donne le plus de minutes de moyenne à sa second unit, qui met d’ailleurs à profit le temps de jeu qu’on lui donne. En effet, c’est le banc le plus prolifique de la NBA avec 55 points marqués par match en moyenne. Il devance celui des Memphis Grizzlies d’environ 8 points, un écart conséquent.
Deux points à surveiller : balles perdues et lancers francs
Malgré un début de saison impressionnant, deux points faibles persistent. D’abord, les pertes de balle. Avec 14,5 turnovers par match, les Warriors sont loin de ces équipes qui gaspillent trop de possessions mais dans chacun des 3 matchs perdus par Golden State, les Warriors dépassent les 15 balles perdues. Quand la team dirigée par Steve Kerr dépasse cette barre, elle est en majorité perdante (2-3). En dessous, c’est donc un sans faute…
Second problème : les pourcentages aux lancers francs (69%), plus que perfectibles. C’est simple, les Californiens sont les pires de la ligue sur la ligne. Bien que Curry reste irréprochable dans cet exercice, certains joueurs comme Kuminga, Looney ou plus surprenant Andrew Wiggins, peinent à convertir leurs opportunités, laissant des points précieux sur la table. Ils sont très loin du sommet, prôné par les Kings (83%).
Les Warriors peuvent-ils être la surprise de la saison ?
Oui, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Mais tout tend à prédire une belle saison des Warriors. Chaque fois que Golden State a été invaincu en présaison, ils ont à minima été en finale NBA.
Ce n’est pas tout, à chaque fois qu’ils ont commencé la saison en 10-2, ils ont été en finales NBA. Curry est toujours là et on l’a vu cet été, il a faim de victoires, de trophées, de médailles, de bagues, un peu de tout. Alors, vous montez à bord du train Golden State ?