C’est le sophomore le plus attendu de la saison et l’un des joueurs NBA qu’on était le plus impatient de (re)voir, Victor Wembanyama monte en puissance petit à petit. Après neuf matchs très moyens pour ne pas dire mauvais, Wemby est en feu total depuis quatre matchs à l’image de ce match à 50 points contre les Wizards.
Un démarrage compliqué
L’abus du tir à 3-points
Victor Wembanyama a démarré sa saison avec un mot d’ordre assez simple : tirer plus à 3-points. Pour sa première année dans la Grande Ligue, Wemby prenait 5,5 de tirs de loin par soir. Cette saison ? Il en prend 8,6. Une stratégie qui peut étonner vu le physique du Français qui mesure 2m24, on le rappelle, mais loin d’être insensée.
Malgré sa grande taille, Wemby a beaucoup de mal à jouer face à des gros pivots. Les coachs NBA ont bien compris que cela ne servait à rien d’envoyer leur big man défendre le sophomore des Spurs, mais des joueurs plus petits et plus mobiles pouvaient très bien faire la défendre.
Au lieu de jouer à l’intérieur, Victor Wembanyama a préféré s’écarter à 3-points sauf que l’adresse n’a pas été au rendez-vous.
Le Français démarre sa saison avec quatre matchs où il plante seulement 4 tirs derrière l’arc pour 21 tentatives, ce qui n’est clairement pas la folie. Des premières histoires commencent à sortir disant que le Rookie de l’Année en titre est fatigué à cause de l’enchaînement entre les Jeux Olympiques et la reprise du training camp puis de la saison. Une raison qui peut s’entendre et qui expliquerait ce démarrage catastrophique. Sur les 9 premiers matchs de la saison, Victor Wembanyama c’est 17 points de moyenne à 41% au tir dont 22% de loin. Des stats en baisse par rapport à saison rookie où Wemby scorait 21 points par soir et un match symbolise ce début en demi-teinte, la rencontre face aux Clippers.
Le match face aux Clippers : symbole d’un début de saison difficile
Malgré ses débuts difficiles, Victor Wembanyama reste un monstre défensif avec 3,7 contres par soir, une moyenne similaire à celle de l’an passé.
Sur ce match face aux Clippers, Wemby sort d’ailleurs 9 contres, mais ce qui intéresse ici, c’est l’impact négatif qu’il a eu sur la rencontre. Lors de ce match entre San Antonio et Los Angeles, les Spurs prennent rapidement 24 points d’avance. Sauf que cet écart se fait lorsque le Français est sur le banc.
À son retour sur le terrain, les Clippers remontent peu à peu l’écart. La faute à deux facteurs : le premier, la défense mise en place par Tyronn Lue. Le coach Angelino a clairement envoyé ses joueurs les plus petits en défense sur l’Alien. D’abord James Harden face à qui Wemby n’a pas réussi à faire la différence alors que quasiment 30 centimètres séparent les deux superstars, mais surtout Kris Dunn qui a donné beaucoup de fil à retordre au sophomore. Le Thunder avait usé de la même stratégie et le phénomène made in France avait sorti la pire performance de sa carrière (6 points avec un seul tir converti sur ses 5 tentatives).
Pour en revenir à ce duel face aux Voiliers, Victor Wembanyama a préféré insister sur le tir à 3-points où l’adresse n’a pas été au rendez-vous avec un horrible 2/9. De l’autre côté, les Clips ont renversé la rencontre pour s’imposer 113 à 104.
Si Victor Wembanyama finit avec 24 points et 13 rebonds, il termine surtout avec un +/- de -21, le pire de son équipe.
Beaucoup de tirs à 3-points pour peu de réussite et les Spurs ne gagnaient pas beaucoup de matchs. Après 9 rencontres, on pouvait clairement se poser des questions légitimes sur la tournure que la saison de San Antonio était en train de prendre.
La montée en puissance
Le meilleur moyen de se remettre en jambes quand on est dans une période de creux, c’est de défier une équipe plus faible. Bonne nouvelle, pour le 10ème match de la saison, les Spurs ont affronté le Jazz. Wemby avait déjà fait la misère à Utah plus tôt dans la saison avec un five-by-five à 25 points, 9 rebonds, 7 passes, 5 interceptions et 5 contres. Cependant, encore une fois, l’adresse à 3-points avait pêché avec seulement 30% de réussite derrière l’arc.
Pour ce deuxième duel face à Salt Lake City, Victor Wembanyama a bien corrigé la mire. 24 points, 16 rebonds et un joli 6/9 derrière l’arc.
À partir de ce match, le Français monte sérieusement en puissance.
Face aux Kings, l’Alien fait encore mieux. 34 points, 14 rebonds à 50% à 3-points et une victoire dans la poche, là où les Spurs avaient perdu face au Jazz.
Le symbole ultime de cette main très chaude arrive dans la rencontre face aux Wizards
Victor Wembanyama dans une nouvelle dimension
Mercredi dernier, les Spurs recevaient les Wizards. Une affiche immanquable avec trois Français sur la ligne de départ : Victor Wembanyama, Alexandre Sarr et Bilal Coulibaly.
Bien sûr celui qui a le plus brillé est l’intérieur de San Antonio. L’alien a été en feu total avec 50 points à 18/29 au tir dont 8/16 à 3-points, 6 rebonds et 3 contres. Wemby a bien sûr battu son record en carrière et a montré qu’il avait bel et bien démarré sa saison.
Plus largement, sur les quatre derniers matchs le Français tourne à, tenez-vous bien, 34 points à 48% à 3-points, 12,5 rebonds et 3,8 contres. Pour résumer la situation de manière encore plus explicite : la NBA se retrouve face à un monstre injouable en attaque et véritable terreur en défense.
Mieux encore, les Spurs marquent plus avec 115 points inscrits en moyenne sur les quatre derniers matchs contre 110 depuis le début de la saison et restent une défense dans les standards de NBA avec environ 112 points encaissés par soir. Le retour de Devin Vassell fait énormément de bien à San Antonio et les Texans jouent beaucoup mieux quelques matchs.
À l’heure où ces lignes sont écrites, les Spurs comptent 6 victoires pour 8 défaites et se positionnent à la 12ème place à seulement 0,5 match de la 10ème place.
Alors une dernière question : San Antonio peut-il, dans le sillage, d’un gros Victor Wembanyama se faire une place au Play-In ?