Le Paris Basketball a surpassé Nanterre.
Désormais, Paris a surpassé Nanterre. Crédits : Ewen Gavet - Icon Sports.

Le Paris Basketball, nouveau roi d’Île-de-France ?

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Lors des années 2010, Nanterre s’est imposée comme l’un des nombreux monuments du basket français moderne, et régnait sur la discipline en Île-de-France. Mais leurs supporters n’ont pas eu l’occasion de profiter de cette hégémonie bien longtemps. Après une courte bonne période des Metropolitans 92, c’est le Paris Basketball, fondé en 2018, qui est le mieux parti pour hériter du trône laissé par les Nanterriens.

La naissance d’une rivalité

Après une décennie couronnée de succès, Lors de celle-ci, ils remportent le championnat de France en 2013, la coupe de France en 2014 et 2017, ainsi que deux titres européens en 2015 et 2017, les Verts ne démarrent pas si bien les années 2020. Après une saison tronquée par l’épidémie de COVID, les hommes de Pascal Donnadieu manquent les play-offs pour la première fois depuis 2014. Laissant peut-être paraître le début d’un déclin…


De l’autre côté, avec la croissance fulgurante que connaît le club parisien en Pro-B, celui-ci ne tarde pas à se retrouver au même niveau que Nanterre. En effet, après seulement 3 ans d’existence, le Paris Basketball rejoint l’élite du basket Français et est promu en Betclic Élite à l’issue de la saison 2020/21. Une ascension à laquelle les fans s’attendaient dès le lancement de l’équipe.

« Vu les investissements qui ont été faits, je m’y attendais. La nouvelle direction avait annoncé ces investissements et ce n’est pas une surprise de se retrouver ici aujourd’hui. Ce qui est un peu plus une surprise pour moi, c’est d’être déjà en EuroLeague, mais au niveau de la Betclic Élite, ça ne me surprend pas qu’on vise le haut du tableau. »

Alan, supporter du Paris Basketball

Étonnamment, les deux équipes ne terminent pas loin l’une de l’autre à la fin de la saison régulière, malgré leurs statuts encore bien différents. Un sentiment qui est partagé à la vue des premiers affrontements des deux clubs, déjà jugés comme immanquables par les fans du club de la capitale.

« On dit toujours qu’un derby ça ne se joue pas, ça se gagne et là c’est encore plus vrai contre Nanterre. […] En vrai, ceux qui sont là depuis le début savent qu’il y a toujours eu une animosité un petit peu parisienne, on va dire. On veut toujours leur montrer que Paris c’est nous, et qu’ils ne représentent pas Paris, ils ne représentent même pas la banlieue. Donc on a toujours à cœur de vouloir montrer qui on est et pourquoi ce match compte à nos yeux. »

Julien, membre du Kop Parisii

Pas de jaloux, une victoire partout, chaque fois à 3 points d’écart, et les deux formations franciliennes n’atteignent pas les playoffs. Pour l’instant, personne ne prend l’ascendant et le jeune club parisien ne se laisse pas faire face à son nouveau voisin. Une tendance qui ne va pas s’inverser lors de l’année qui suit, où les deux équipes se retrouvent naturellement en Betclic Élite.


Encore une fois, les formations franciliennes se partagent les succès, avec un blow out de chaque côté. En revanche, la jeune écurie parisienne prend d’ores et déjà les devants au classement, sans pour autant être assez solide pour atteindre les play-offs. Si aucune des deux équipes ne parvient vraiment à tirer son épingle du jeu, il faut attendre l’année suivante pour voir une des deux écuries se démarquer sur le parquet.

Paris a pris l’ascendant

C’est lors de la saison dernière que le Paris Basketball va réellement prendre l’ascendant dans cette rivalité. Effectivement, le succès du club de la capitale va dépasser largement les frontières de l’Île de France. Impérial en Europe, le PB remporte l’EuroCup et réalise une série historique en championnat de France, qui lui permet de s’imposer comme l’une des toutes meilleures équipes de l’hexagone.


Mais le club de la capitale ne s’est pas arrêté là, et a aussi pris l’ascendant dans le derby contre Nanterre. Eh oui car, alors que les Verts se reprennent et réalisent une saison encourageante, ils sont incapables de faire tomber leur voisin. Pire même, ils s’inclinent de 31 (67-98) puis 34 points d’écart (102-68) en Betclic Élite.


D’autant plus qu’entre ces deux débâcles, le Paris Basketball a aussi battu Nanterre en finale de la Leaders Cup. Dans un match bien plus serré (90-85), ce sont les jeunes parisiens qui font preuve de plus de maturité, et parviennent à soulever le premier trophée de l’histoire de leur club. Une finale qui « reste en travers de la gorge » des Verts d’après la recrue Paul Lacombe, et qui a tout d’une passation de pouvoir entre Nanterre et Paris.


Pendant que le PB franchit un cap et entre dans une nouvelle ère à l’entame la saison 2024/25, on ne peut pas vraiment en dire autant pour les Nanterriens. Alors qu’ils sortaient d’un exercice prometteur, cette nouvelle saison n’aurait pas plus mal commencer. Avec trois défaites en quatre rencontres de championnat à l’aube du derby de dimanche dernier, ils n’inquiètent pas leur voisin qui commence à s’habituer à son nouveau statut.

Ce qui n’est tout de même pas une raison d’aborder ce match à la légère selon les Parisii :
 »Même si cette année ils ne sont pas bien, on sait que c’est le derby. Pour nous c’est vraiment un match qui nous tient à cœur, comme je disais tout à l’heure. Il y a des matchs où on peut comprendre qu’il y a une petite baisse d’intensité, mais sur ce match-là on ne comprendra pas. Parce que pour nous, comme je disais, c’est vraiment quelque chose de très important. C’est la suprématie de la région et il faut qu’on leur montre que c’est nous les patrons ici.« 


Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Julien ne va pas tarder à être entendu. Conscients de l’enjeu, les Parisiens mettent le feu dès l’entre-deux. Dans le sillage d’un Tyson Ward très en jambe (6 points après deux minutes), ils démarrent le match par un run de 10-0, et vont rester devant sans trembler jusqu’au buzzer final. Appliqués en défense et efficaces en attaque, les hommes de Tiago Splitter vont même compter jusqu’à 31 points d’avance en deuxième période.

Paris Basketball
Tyson Ward, l’un des grands artisans du gros début de match des Parisiens. Crédit : Ewen Gavet – Icon Sports.

Le public de Bercy porte le Paris Basketball qui déroule grâce aux excellents matchs d’Enzo Shrahvin (9 rebonds), T.J. Shorts (17 points à 56% au tir) ou encore Collin Malcolm (15 points à 67% de réussite). Côté nanterrien, Ahmad Caver (20 points) et Justin Tillman (18 points) ont beau surnager, ils ne peuvent finalement rien face à Un Paris Basketball surmotivé qui contrôle complètement le match, et finissent par s’imposer 102 à 86.


Cette victoire vient confirmer le nouveau statut du club de la capitale, qui a abordé ce match comme n’importe quelle autre rencontre d’après le coach Tiago Splitter. « On n’a pas pris ce match différemment. Je les motive à chaque match. Je leur dis simplement qu’il faut jouer dur à chaque match. Je pense que je dois les habituer à cette forme de discipline de devoir toujours jouer à fond. »


Un sentiment corroboré par Tyson Ward, qui lui aussi ne souhaite pas faire de différences d’un match à un autre, même pour le derby francilien. « Quand tu joues dans une telle salle (l’Accor Arena de Bercy), les lumières sont plus fortes, il y a plus de bruit dans les gradins, surtout dans un derby comme celui-ci. Mais on se doit d’être concentrés et de le prendre comme n’importe quel autre match. Que l’on joue à l’Adidas Arena ou à Carpentier, on approche tous les matchs de la même manière. »

Symbole de la croissance exponentielle du Paris Basketball, l’équipe de la capitale n’a aucun mal à assumer son nouveau statut et survole déjà les débats face à son voisin francilien. Avec six victoires pour deux défaites pour le PB dans l’ensemble des confrontations, le bilan est, pour le moment, sans appel et pourrait même faire oublier le fossé qui sépare encore les deux clubs en termes d’histoire. Si Nanterre a encore le temps de redresser la barre, c’est bien Paris qui a repris le contrôle du basket francilien aujourd’hui.

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Damian Lillard indique l'heure

19 ans - Celtics/Spurs (Wemby oblige) - rédac'
Grand fan de sport (foot et basket en particulier) et étudiant dans le management sportif. Je suis tombé dans le basket en regardant les vidéos de CodJordan23 sur 2K15 et de The Ball Never Lies. Admirateur des anciens comme Rodman, KG ou encore Gary Payton. Et amoureux de Tatum depuis son arrivée dans la ligue.
Parfois je dis et retweete des conneries sur Twitter aussi (@_n_bc__).

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