Une semaine après la défaite contre les Avengers de Team USA, l’Equipe de France va tourner une page de son histoire. Tour d’horizon des mouvements à venir pour les Bleus du basket.
Ils nous quittent
Après l’exploit de la médaille d’argent, certaines légendes disent adieux au maillot bleu. À l’image de Nicolas Batum, d’Andrew Albicy, de Nando De Colo, et probablement de Thomas Heurtel, c’est une page de l’histoire de l’équipe de France qui se tourne. Les Bleus devront impérativement se renouveler. A cela s’ajoute le départ plus que probable de l’entraineur Vincent Collet, véritable tournant étant donné sa présence sur le banc des bleus depuis une quinzaine d’années.
Fierté à vie 💙🇫🇷 pic.twitter.com/9JxK335TIb
— Nicolas Batum (@nicolas88batum) August 12, 2024
La France va donc devoir se renouveler, le tout avec un nouveau staff qui devra gérer une jeune génération tout aussi prometteuse qu’incertaine. Sur la base des joueurs qui pourraient faire parti des prochaines campagnes internationales avec la France, il semble interessant de se pencher sur les futurs contours du roster de l’équipe de France, poste par poste.
Les arrières : un vivier à affiner
En ce qui concerne les guards, l’EDF a pu compter, et ce dès cet été, sur le jeune meneur de Monaco Matthew Strazel, âgé de seulement 22 ans. Ce dernier a montré de très bonnes choses, particulièrement en ce qui concerne la gestion de balle. Le jeune monégasque aura l’occasion de parfaire son jeu lors des prochaines années afin de cimenter sa place dans le groupe France.
Oublié cet été malgré sa bonne saison au Zalgaris Kaunas, Sylvain Francisco aura sa carte a jouer pour réintégrer l’effectif français. De même pour Kylian Hayes, Théo Maledon, Frank Ntilikina et Nadir Hifi qui devront s’imposer comme des joueurs réguliers et sur qui une équipe d’NBA ou d’Euroleague pourra compter.
Joueurs plus ou moins expérimentés, Evan Fournier, Elie Okobo et Isiah Cordinier seront âgés de plus de 30 ans d’ici Los Angeles en 2028. En fonction de leurs futures saisons, il sera toujours intéressant de prendre un joueur de ce calibre, notamment au sein du vestiaire, pour assumer un rôle de leader orphelin de Captain Batum.
Enfin, les jeunes Rayan Rupert et Nolan Traoré sont également des joueurs à surveiller. Il est encore trop tôt pour se prononcer mais ce duo pourrait bien constituer notre backcourt à l’avenir. Bien qu’il serait intéressant de voir Nolan Traoré participer à l’Euro 2025, son nouveau club NBA l’attendra certainement pour la Summer League. Pour Rupert, il faudra sûrement attendre d’en savoir plus sur son avenir outre-Atlantique.
Ainsi, pour des profils gestionnaires, nous aurons le choix entre Nolan Traoré, Kylian Hayes et Matthew Strazel, trois joueurs encore très jeunes et inexpérimentés. Le scoring devrait lui se partager entre Nadir Hifi, Elie Okobo, et Sylvain Francisco, le tout encadré par un Evan Fournier toujours aussi précieux.
Enfin, en terme de défense, il ne faudra pas renier l’apport essentiel de Frank Ntilikina. Rayan Rupert semblerait également pouvoir remplir ce rôle mais il faudra encore le prouver sur la durée. Si tout se passe bien pour eux, il faudra choisir 5 profils parmi tous les joueurs mentionnés au dessus en respectant si possible les 3 critères définis.
Sur les ailes : une grosse génération arrive
Pour la question des ailiers/ ailiers forts, hormis Terry Tarpey et TLC, il ne restera simplement que de jeunes prospects à l’heure actuelle : Bilal Coulibaly, 20 ans mais déjà une expérience olympique, Zaccharie Risacher et Tidjane Salaün, tout deux top 10 de la dernière draft, Sidy Cissoko, Pacome Dadiet, Melvin Ajinca, Ousmane Dieng, Olivier Sarr, Noa Essengue ou encore Zaccharie Perrin, tous encore en manque de temps de jeu professionnel.
Parmi tous ces noms, un seul a donc joué avec l’équipe de France : Bilal Coulibaly. Sans faire preuve d’un quelconque pessimisme , Bilal n’a pas encore montré l’étendue de son talent sous le maillot tricolore. De nombreuses erreurs, des tirs qui ne rentraient pas, l’ailier des Wizards a été considéré comme « trop tendre » pour l’intensité des grandes compétitions internationales.
Concernant les jeunes joueurs de la dernière draft (Risacher, Salaün mais aussi Dadiet), nous serons dans l’obligation de regarder attentivement leurs performances au sein de la grande ligue la saison prochaine ou à l’ASVEL dans le cas de Melvin Ajinca, non conservé cette saison par les Mavericks de Dallas. En dehors de leurs performances en club, il sera intéressant pour eux de consacrer une partie de leur été à se familiariser avec l’EDF et le jeu FIBA à l’international, si l’opportunité se présente.
Tout comme Nolan Traoré, Noa Essengue et Zaccharie Perrin devront prouver la saison prochaine à un échelon encore inconnu pour eux. Au sein de leurs différents clubs, l’année sera charnière, avec pour objectif final de se présenter à la Draft 2025.
En revanche, il peut sembler compliqué pour Ousmane Dieng et/ou Olivier Sarr d’avoir une place au sein de l’effectif au vu de leurs performances depuis un certain temps. Un retour en Europe pourrait dans ce cadre leur permettre de se relancer.
Par conséquent, seul l’avenir pourra nous permettre d’en savoir plus sur le niveau de chacun. Terry Tarpey et/ou TLC pourront apporter leur expérience afin de ne pas délaisser les jeunes dans la solitude. Il semble toutefois nécessaire pour chaque candidat ayant le niveau de participer aux compétitions qui auront lieu dès l’année prochaine avec l’Euro 2025.
Les pivots : Wemby et sa bande
Concernant la dernière catégorie, nous aurons une diversité d’âge. D’un coté des intérieurs expérimentés mais qui vont devoir laisser place à la jeunesse du fait de leur niveau en baisse et du fit attendu de l’effectif. C’est en cela que des joueurs comme Vincent Poirier, Moustapha Fall ou encore Rudy Gobert devraient se préserver lors des futures étés afin de continuer de jouer à un niveau convenable au sein de leur club, en laissant place à la jeunesse.
Cela n’exclut pas la possibilité pour ces joueurs de seconder la jeune garde, notamment en ce qui concerne les prochains matchs et compétitions internationales. Si Poirier et Fall n’ont pas un immense vécu en équipe de France, le cas Rudy Gobert pose question. 4x DPOY en NBA et titulaire indiscutable de l’EDF sur les dernières années, ses performances au JO jette le voile sur sa capacité à rester performant dans la nouvelle équipe de France, le tout alors qu’il ira sur ses 36 ans à Los Angeles.
Agé de 27 et 28 ans, Mathias Lessort et Guershon Yabusele devraient quant à eux revenir et continuer les travaux entrepris dans le secteur intérieur, surfant sur la vague de leurs JO réussis. A cela s’ajoute le phénomène Victor Wembanyama, appelé à devenir le véritable leader de cette équipe bien que la patience soit encore de rigueur pour un si jeune joueur, et Alexandre Sarr, prospect à fort potentiel qui sera dans l’obligation de faire preuve d’une certaine maturité après une Summer League ratée et un statut de n°2 de draft à assumer.
Bilan : des ressources prometteuses
La France s’apprête ainsi à démarrer un projet à long terme autour de jeunes à forts potentiels. Deux possibilités : dans le premier scénario, la plupart des joueurs à fort potentiel s’imposent comme joueurs réguliers et sur qui la France pourra compter à l’avenir. Avec des profils variés et probablement de haut niveau, l’équipe de France pourrait devenir une nation encore plus grande qu’elle ne l’est déjà.
Dans le second scénario, la majorité des jeunes joueurs évoqués n’arrivent pas à répondre aux attentes. L’équipe de France serait ainsi contrainte de faire passer le temps en attendant qu’une génération future émerge à nouveau. Mais les ressources sont profondes, et les destins de chacun ne devraient empêcher le groupe France de truster à nouveau les podiums internationaux.