Les Jeux Olympiques de 1960, tenus à Rome, furent un moment déterminant pour le basketball international. Cette édition des Jeux vit la domination continue des États-Unis et marqua l’émergence de nouvelles puissances sportives. Avec une compétition féroce et des moments mémorables, le tournoi de basketball de 1960 a solidifié sa place dans l’histoire olympique.
Contexte historique
Les Jeux de Rome furent les premiers à être entièrement télévisés, ce qui permit à des millions de personnes à travers le monde de suivre les exploits des athlètes en temps réel. Le basketball, déjà en pleine expansion, bénéficie grandement de cette exposition. Jamais auparavant, et peut-être jamais plus, les mondes ancien et moderne n’ont été aussi étroitement liés lors des Jeux olympiques, dans une ville avec des milliers d’années d’histoire.
Le contexte de la Guerre froide ajouta également une dimension politique à la compétition, notamment avec la participation des États-Unis et de l’URSS, mais dans un monde olympique de plus en plus impliqué dans des problèmes politiques, les Jeux olympiques de Rome ont été presque entièrement dépourvus de controverse et de politique.
La compétition de 1960
Le tournoi de basketball se déroule du 26 août au 10 septembre 1960. 16 équipes de divers pays y participèrent, une de plus que lors de la dernière édition, et de nombreux autres ont été éliminés lors d’un tournoi préolympique organisé plus tôt dans l’année, du 13 au 20 août 1960, au PalaDozza de Bologne. Les matchs se jouèrent au Palazzetto dello Sport et Palazzo dello Sport, tous deux à Rome, des lieux modernes offrant des conditions idéales pour des performances de haut niveau.
Les 16 équipes ont été réparties en quatre groupes pour le tour préliminaire. Chaque équipe a joué une fois contre toutes les autres équipes de son groupe. Les deux premières équipes de chaque groupe se sont qualifiées pour les demi-finales en deux poules de quatre, tandis que les deux équipes inférieures ont été envoyées dans une demi-finale de consolation pour les 9e à 16e places.
En demi-finale, chaque équipe a de nouveau affronté toutes les autres équipes de sa poule, aucune d’entre elles n’ayant été rencontrée auparavant. Les deux premières équipes de chacune des deux demi-finales accèdent à la finale, tandis que les deux équipes inférieures de chacune d’entre elles jouent dans un classement pour les places 5 à 8. La demi-finale de consolation s’est déroulée de la même manière, les deux premières équipes étant classées de la 9e à la 12e place et les deux dernières de la 13e à la 16e place.
Pour la finale, chacune des quatre équipes avait déjà joué contre l’une des trois autres en demi-finale. Les résultats de ces matchs ont été pris en compte pour la finale et chaque équipe a joué une fois contre les deux finalistes restants (même si les équipes se sont affrontées lors du tour préliminaire, les résultats n’ont pas été pris en compte). Les résultats de cette poule déterminent le classement final. Chaque phase de classification fonctionne de la même manière que la finale.
Les États-Unis, forts de leur réputation et de leur historique de victoires, arrivent avec une équipe exceptionnelle, comprenant des futurs grands noms du basketball professionnel. Au lieu des joueurs de l’Amateur Athletic Union (AAU), comme c’était le cas auparavant, l’équipe des États-Unis était principalement composée de joueurs issus des rangs universitaires. Sur les 12 joueurs, 10 ont continué à jouer dans la NBA, y compris le Rookie of the Year dans chacune des quatre saisons suivantes : Terry Dischinger, Oscar Robertson, Walt Bellamy et Jerry Lucas. Bellamy, Lucas, Robertson et Jerry West ont été intronisés au Naismith Memorial Basketball Hall of Fame, tout comme l’entraîneur de l’équipe, Pete Newell, et le manager, Dutch Lonborg.
Deux fois médaillée d’argent consécutivement et double champion d’Europe, l’Union soviétique reste encore un favori à l’époque, pouvant toujours compter sur son colosse Jānis Krūmiņš, mais aussi Viktor Zubkov, le MVP de l’EuroBasket 1959. Deux fois médaillé de bronze consécutivement et médaillé d’argent au Championnat d’Amérique du Sud en 1958, l’Uruguay fait toujours office d’outsider. Plus d’Oscar Moglia, mais le pays peut compter sur Carlos Blixen, joueur important du parcours de 1956, et sur Washington Poyet, le meilleur marqueur de l’Uruguay au championnat du monde 1959, tournoi où ils ont fini 9e sur 13.
Le Brésil, champion d’Amérique du Sud et champion du Monde en titre, fait aussi office de candidat à une médaille. Amaury Pasos, le MVP en 59, ainsi que Wlamir Marques, nommé dans l’équipe du tournoi, auront la tâche de mener leur pays jusqu’au bout. La Tchécoslovaquie, finaliste du dernier EuroBasket, est également une équipe attendue. Jiří Baumruk, MVP de l’EuroBasket 1957, est le joueur attendu pour la nation d’Europe Centrale. Enfin, les Philippines, vainqueurs de la première Asia Cup, font office d’outsider, et peuvent compter sur Carlos Badion, MVP du tournoi, pour aller le plus loin possible avec sa défense très physique.
Les moments clés
La compétition fut marquée par des rencontres intenses et un niveau de jeu exceptionnel. Les États-Unis, menés par des stars comme Robertson et West, dominèrent leurs adversaires avec un mélange de compétences techniques, de rapidité et de force physique. Leur style de jeu dynamique et leur discipline tactique leur permirent de remporter la majorité de leurs matchs avec une marge confortable. En 1956, l’équipe américaine composée de Bill Russell et de KC Jones a remporté ses huit matchs avec une marge moyenne de 53,5 points par match. Les États-Unis ont marqué en moyenne près de 100 points par match. En 1960, c’est la même chose.
« Nous avions de la vitesse, de la rapidité et de l’endurance, nous jouions une défense étouffante et nous prenions des rebonds des deux côtés du terrain », a écrit Robertson des années plus tard. « Nous jouions un basketball modèle, en bloquant sous les panneaux, en se donnant des coups de pouce les uns aux autres, en se déplaçant sans le ballon pour s’ouvrir à de bons tirs. Chacun jouait son rôle ».
Même la Yougoslavie, menée par le meilleur marqueur du tournoi avec 23,6 points de moyenne et de l’EuroBasket 1959, Radivoj Korać, n’a pas été un danger pour les États-Unis. L’équipe n’a été menacée qu’une seule fois aux Jeux olympiques de Rome en 1960, menant l’Union soviétique de sept points seulement à la mi-temps lors du dernier match de la phase de groupe de demi-finales du tournoi olympique.
« C’était au plus fort de la guerre froide, avec une pression énorme sur les deux équipes pour qu’elles gagnent », écrit Robertson. « Newell n’avait pas confiance dans l’arbitrage d’un match serré, alors nous avons commencé la seconde mi-temps en étouffant les Soviétiques avec une presse tout terrain et nous avons simultanément entamé une série de 25-1. »
Les Américains ont dominé comme jamais auparavant, dépassant la barre des 100 points à cinq reprises, tout en limitant leurs adversaires à moins de 60 points en quatre matchs. Au total, l’équipe a remporté ses huit matchs par une moyenne de 42,4 points. Aucun n’a été plus serré que 24 points. Lucas a gardé le meilleur de lui-même pour les deux matchs du tour final, marquant 25 points lors des victoires écrasantes face à l’Italie et le Brésil.
Cinq joueurs ont obtenu une moyenne de points à deux chiffres. Lucas et Robertson ont été les meilleurs marqueurs de l’équipe, avec une moyenne de 17 points par match, ce qui a permis aux Américains de remporter leur cinquième médaille d’or consécutive et porter la série de victoires de l’Amérique à 36 matchs d’affilée en compétition olympique. Voilà ce qui aurait pu être, ou a probablement été, la meilleure équipe amateur jamais réunie pour un pays.
Tandis que les Américains remportent la médaille d’or, les Soviétiques s’adjugent l’argent et le bronze au Brésil. Le Brésil avait surpris l’URSS dans la première phase de poule avec une victoire 54-58 pour les sud-américains, menés par les 15 points d’Amaury. Le parcours brésilien était rempli de victoires remarquables. 72-75 contre Porto Rico avec 18 points pour Pasos. 80-72 face au Mexique après prolongations, avec Pasos encore une fois menant la danse avec ses 19 points. 78-75 face à l’Italie, remontant 10 points de retard à la mi-temps pour forcer des prolongations, avec Marques et Pasos inscrivant 18 points chacun. 78-85 contre la Tchécoslovaquie, avec 25 points de Pasos.
Le Brésil est arrivé à la phase finale invaincu, comme les États-Unis, mais hélas cela ne durera pas. Une défaite 62-64 contre les soviétiques malgré les 25 points de Marques est suivie d’une déroute 63-90 face à la Team USA. Un beau parcours qui récompense le Brésil avec sa deuxième médaille olympique malgré tout.
Bien que n’ayant pas remporté de médaille, le parcours italien à domicile fut surprenant et passionnant. Eux qui avaient fini 10e aux deux derniers EuroBaskets et étaient absents aux derniers Jeux Olympiques, ils ont réussi à finir 4e et atteindre la phase finale du tournoi. Au premier tour, l’équipe s’est remise d’une grosse défaite face aux États-Unis pour battre la Hongrie 72-67 grâce aux 15 points du quadruple champion d’Italie avec l’Olimpia, Gianfranco Pieri. Suivi ensuite une victoire 100-92 face au Japon grâce à 16 points de Pieri, Sandro Riminucci, également joueur de l’Olimpia Milano, et Giovanni Gavagnin. Ces victoires leur ont permis d’accéder au deuxième tour.
Suite à la défaite précédemment mentionnée face au Brésil, Gli Azzurri bat la Tchécoslovaquie 70-77 grâce à 14 points de Gabriele Vianello, puis la Pologne 74-68 grâce aux 12 points de Mario Alesini et Antonio Calebotta. Grâce à une performance collective formidable, l’Italie se retrouve dans le dernier tour des Jeux Olympiques pour la première fois. Hélas, une nouvelle lourde défaite face à la Team USA, puis une plus serrée contre l’URSS leur priva de médaille.
Impact et héritage
Les Jeux Olympiques de 1960 eurent un impact significatif sur le basketball mondial. La performance des États-Unis renforce non seulement leur position dominante, mais inspire également des générations de jeunes athlètes à travers le globe. La diffusion télévisée des matchs permit de populariser encore davantage le basketball, atteignant des audiences qui n’avaient jamais eu l’occasion de voir le sport à ce niveau de compétition.
En outre, la compétition de 1960 vit l’émergence de nouvelles puissances, comme le Brésil et l’Italie, qui démontrèrent que le basketball se développait en dehors des États-Unis. Cette diversification des équipes compétitives augura bien pour l’avenir du sport, promettant des tournois olympiques encore plus compétitifs et excitants.
[…] Les qualifications automatiques ont été accordées au pays hôte et aux huit premières places du tournoi précédent. Les places supplémentaires ont été déterminées par divers tournois continentaux organisés par la FIBA, plus deux tournois intercontinentaux supplémentaires qui ont accordé six places supplémentaires au total, après le retrait de la République arabe unie (ancienne Egypte), qui s’était qualifiée en tant que champion d’Afrique, et de la Tchécoslovaquie, qui avait fini 5e en 1960. […]
[…] jamais l’histoire de la balle orange. Mais avant que la « Dream Team » ne soit formée en 1991, Team USA de 1960 avait tellement écrasé la compétition qu’elle était considérée comme la meilleure équipe de tous les […]