Ryan Dunn est un joueur à observer dans une draft où les profils de futures superstars ne courent pas les rues. C’est un joueur de devoir qui pourrait sortir du lot et plaire aux observateurs. Son potentiel offensif est à développer mais son implication défensive est phénoménale. L’arrière de Virginia pourrait attirer bien des convoitises en juin prochain. Il est mon coup de cœur de la prochaine draft.
Comment ne pas imaginer Ryan Dunn en NBA ? Du côté de sa fac de Virginia, ce joueur polyvalent pouvant évoluer aux postes 2/3/4 a déjà physiquement montré des compétences qui intéresseront forcément des franchises.
Dès sa première année de fac, Ryan Dunn s’est affirmé comme un pilier défensif en sortie de banc. En moins de 13 minutes de moyenne sur 31 matchs de saison freshman, Dunn a fait 33 contres et 13 interceptions. À contre-courant des postes 3-4 actuels, son volume est faible en attaque. À trois points, il s’en sort à 31 % sur 17 tentatives au total. Manque de confiance ? Pas vraiment.
Alors mesuré à deux mètres, le Cavalier n’est pas un shooteur mais bien un slasheur. Il n’a pas peur d’attaquer le cercle, où il est sans doute d’un niveau élite, et provoque ainsi des fautes. Mais son adresse aux lancers (50%) est problématique pour rentabiliser sa saine agressivité. Les promesses restent belles.
Ryan Dunn : défenseur avant tout
Ses « déboires » offensifs importent peu Tony Bennett, le coach de Virginia. Ryan Dunn s’inscrit directement dans l’équipe de l’ancien joueur des Hornets, qui prône la défense. Le coach de Virginia a donc pu compter sur lui lors de sa saison sophomore.
L’arrière a entre temps pris 5 centimètres, et joue 34 matchs comme starter. Son temps de jeu a doublé (27 minutes de moyenne) et il s’est révélé comme un phénomène à la palette défensive encore plus incroyable. De 3 rebonds par match, il s’approche maintenant des 7. Il gobe une partie de ses ballons en défense, où son total de rebonds a été multiplié par deux. Son nombre de rebonds offensifs a été multiplié par 4.
De quoi gêner les adversaires sous le panier, si tant est qu’ils y parviennent. Ryan Dunn intercepte 1,3 ballon par match. Bonne statistique à laquelle il ajoute 2,5 contres par match. Il est le meilleur contreur de la conférence ACC, et le seizième du pays. Chaque soir, il défend le meilleur joueur adverse, qu’il s’agisse d’un arrière ou d’un intérieur.
Que peut-on espérer pour Ryan Dunn ?
Maintenant, ce rôle de fort défenseur à la bataille sous le cercle cache bien un défaut qu’il n’a su gommer : le shoot. Trop maladroit, Dunn termine sa saison sophomore à 55 % au tir, 20 % (!) à trois points et un peu plus de 50 % aux lancers. Son rôle en attaque est donc forcément limité, bien que ses écrans et pick and rolls soient efficaces. Ses points inscrits le sont en montant au cercle ou au rebond : trop prévisible pour crever l’écran de ce côté du terrain.
Si elles ne dérangeaient pas son coach de fac, ses lacunes offensives deviennent gênantes pour la NBA. Ryan Dunn en souffre dans les projections de draft où il est attendu dans la seconde moitié du premier tour, malgré ses performances défensives. Toutefois, Ryan Dunn est un bosseur. Il a déjà fait des progrès dans sa vision du jeu, perd peu de ballons malgré sa responsabilisation croissante. Ce profil de défenseur à développer offensivement pourrait être une bonne surprise, à l’image de Toumani Camara à Portland cette saison.
Beaucoup de joueurs ont trouvé une fiabilité au tir après leur draft. Projeté en fin de draft, chez des équipes sensées bien tourner, Ryan Dunn ne devra pas scorer beaucoup. Ce joyau défensif pourrait soulager des équipes ; et bénéficier par exemple des mouvements dans le système d’Oklahoma, ou des ouvertures offertes par Jokic, pour s’illustrer au cercle. Pourquoi ne pas l’imaginer à Milwaukee ? Les Bucks ne diraient pas non à un défenseur expert au rôle offensif limité, à placer entre Lillard et Giannis.
Avant de faire des conclusions hâtives, Ryan Dunn est l’arrière qu’il faut voir s’exprimer défensivement en NBA. Son impact offensif reste la grande inconnue, mais il mérite amplement sa place dans la grande ligue. Le contexte dans lequel il sera drafté dira beaucoup des attentes et espérances que l’on peut placer en lui.