Nombreux sont ceux qui ont entendu parler de Cam Thomas lors du départ de Kevin Durant et Kyrie Irving en 2022-23. À cette époque, il avait planté plus de 40 points lors de trois matchs de suite, et force est de constater qu’il a confirmé certains espoirs placés en lui cette saison.
Qui est Cam Thomas ?
Avant de commencer l’analyse de sa saison, revenons un peu en arrière afin de comprendre qui est le numéro 24 des Brooklyn Nets. Né à Yokosuka (Japon) en 2001, Cam Thomas a passé le plus clair de son enfance sur le sol américain, en Virginie. Il a notamment étudié à l’académie de Oak Hill, d’où sortent des joueurs tels que Kevin Durant ou Carmelo Anthony. Il fut élevé par sa mère, Leslie Thomas, militaire et ancienne joueuse de basketball, qui lui inculqua notamment la discipline et l’éthique de travail, ce qui le caractérise encore actuellement. Grand fan de Kobe Bryant, Cam Thomas porte le numéro 24 depuis tout petit.
Avec plus de 26 points par match à Oak Hill, il fait parti des meilleurs lycéens du pays, classé 22ème de sa classe d’âge (et recrue 5 étoiles). L’université de Louisiana State lui propose ainsi de rejoindre le programme pour la saison 2020-2021. Au cours de son unique saison universitaire, il tourne à 23 points par matchs, soit la quatrième plus haute marque de la saison, le classant premier parmi les « freshmans ».
Notons aussi qu’il est le premier en tirs tentés et rentrés mais aussi en lancers-francs rentrés. Cela classe Cam Thomas comme un scorer d’élite au sein d’une classe de Draft qui ne compte pas forcément des profils comparables à Thomas parmi le haut du tableau mis à part Jalen Green, qui évoluait lui en G-League Ignite.
Les débuts en NBA
Drafté en 27ème position par les Brooklyn Nets, Cam Thomas arrive dans la Grande Ligue dans une équipe bourrée de joueurs de talent. Rien que sur les postes 1-2, il a devant lui des joueurs tels que Kyrie Irving, James Harden, mais aussi Patty Mills et Goran Dragic, des joueurs d’expérience qui ont contribué à des collectifs de haut niveau. À cela ajoutons aussi un certain Kevin Durant, qui figure parmi les 15 meilleurs joueurs de tous les temps.
Cela ne l’empêche toutefois pas d’obtenir du temps de jeu et de participer à 67 matchs pour 17 minutes de moyenne. Au cours du mois de février 2022, il dépassera les 20 points à 6 reprises. Malgré des pourcentages pas terribles, notamment à 3 points (27%) il devient un membre à part entière de la rotation de Brooklyn. Néanmoins, il ne participera que guère à la déroute de son équipe lors du premier tour des playoffs face à Boston, ne jouant que 22 secondes au cours du match 2.
La saison suivante, il connait un rôle relativement similaire, avec des minutes sur courant alternatif : des fois seulement du « garbage time », d’autres fois entre 25 et 30 minutes. Cela ne l’empêche pas, au tout début du mois de février, de sortir 3 matchs d’affilée à plus de 40 points (44, 47, 43). On retrouve un Cam Thomas comme on le connait, 36/40 aux lancers en 3 matchs (le match suivant est un 13/13 aux lancers qui plues est). Lors de son troisième match à plus de 40 points, moins en réussite au tir, il va sur la ligne 20 fois, pour 18 tirs primés.
Il termine la saison avec un carton face à Philadelphie (46 points, à 16/29 au tir, 6/8 de loin et 8/8 aux lancers). Coup du destin, les Nets retrouvent Philadelphie au premier tour des playoffs, mais l’arrière ne joue que 15 minutes sur l’ensemble des 4 matchs.
La saison de la confirmation
Après deux saisons dans un rôle de joueur de banc, le numéro 24 s’est vu attribuer plus de responsabilités cette année, avec 48 matchs débutés en 63 matchs joués. De plus en plus régulier, Cam Thomas s’est vu accorder de nombreuses minutes supplémentaires, et avoisine désormais les 31 minutes par matchs. Cela lui permet de tourner à des moyennes de 22,2 points, 3,3 rebonds et 3 passes décisives par match. Ses pourcentages ne se sont toutefois pas grandement améliorer. C’est notamment son pourcentage à 3 points qui s’est réduit, mais rien de grave, car son volume a quasiment triplé, ce qui explique à coup sûr cette légère baisse.
S’il parvient à atteindre les 65 matchs joués, Cam Thomas aura un des dossiers les plus denses pour candidate au tant convoité trophée de Most Improved Player. Si Tyrese Maxey fait figure de favori, il ne faut pas dénigrer l’énorme progression de l’arrière des Nets, notamment d’un point de vue statistique. Il est le joueur qui a fait le plus grand bond au scoring, passant de 10,6 points par matchs à 22,2, soit plus du double.
À cela, nous pouvons ajouter 3 pointes à 40 points ou plus. Depuis le début du mois de mars il n’est descendu en dessous des 20 points qu’à une seule reprise (il en a mis 19). Cela montre que Cam devient de plus en plus régulier, symbole d’un jouer qui prend en confiance et qui s’impose comme un joueur majeur à Brooklyn.
Néanmoins, il est beaucoup critiqué pour les autres pans de son jeu, notamment sa défense. Très tourné vers l’attaque, surtout le scoring, il délaisse souvent la défense, ce qui contribue à le catégoriser comme un mauvais défenseur. Toutefois, même en attaque il est critiqué, notamment pour son manque de création pour les autres. Il progresse tout de même à la passe, établissant même son record de passes décisives en carrière avec 8 face à Dallas en février. Il s’est exprimé au sujet des nombreuses critiques qu’il reçoit :
J’ai la sensation que les critères changent toujours quand il s’agit de moi. Quand les autres inscrivent tous ces points, il n’y a que des louanges. Quand c’est moi qui le fais, il y a toujours des critiques. ‘Il ne sait pas défendre, il ne passe pas la balle’.
Ainsi, Cam Thomas s’est établi comme un très bon scoreur au sein de la NBA, et sa progression le place parmi les favoris pour le titre de Most Improved Player. Il lui reste certaines parties de son jeu à travailler pour l’établir comme plus qu’un simple scoreur.
