Jordan Poole vit une descente aux enfers en moins de 2 ans.
Jordan Poole vit une descente aux enfers en moins de 2 ans.

Jordan Poole, toucher le fond pour mieux rebondir ?

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En moins de 2 ans Jordan Poole est passé du « futur d’une équipe championne NBA » à « 6ème homme de la pire équipe NBA » et semblait avoir touché le fond. Mais depuis le retour du All-Star Game, une certaine lueur d’espoir revient.

Le début de la fin aux Warriors

En octobre 2022, Jordan Poole signe une extension aux Golden State Warriors de 140 millions sur 4 ans. Mais lors d’un entraînement, avant que la saison ne commence, un incident éclate. Draymond Green frappe Poole au visage. Bien que les Warriors étouffent rapidement l’affaire, en expliquant que tout va bien dans le vestiaire, on sent, durant toute la saison 2022-2023, que quelque chose est cassée. Le jeune arrière semble s’éloigner des cadres des Warriors et sa côte est de plus en plus basse. A l’intersaison, la fracture interne causée par l’incident est définitivement trop grande et Mike Dunleavy Jr, alors nouveau General Manager des Warriors prend une grande décision. Il décide d’envoyer Jordan Poole aux Washington Wizards en échange de Chris Paul. 

« Je déteste voir Jordan Poole partir, j’aime le gars, j’ai joué un grand rôle dans le fait de le drafter. Mais c’était ce qui était le mieux pour la franchise. »

Mike Dunleavy

Un nouveau chapitre débute alors pour JP. La plupart des fans NBA sont heureux et/ou intrigués de le voir dans une franchise où il est censé être le meilleur joueur. Certains pensent même qu’il sera All-Star voire dans la course au meilleur marqueur de la saison NBA. Il pourrait être l’arme offensive principale d’une équipe après avoir appris auprès de Stephen Curry. Et dans les rêves les plus fous, on croit en un nouveau James Harden. Après cette saison mitigée à Golden State, ce renouveau annonce une année de revanche pour Poole qui aura à cœur de montrer ce qu’il vaut réellement. 

La descente aux enfers aux Washington Wizards

Dès le départ et lors des premières sorties médiatiques de l’équipe, on voit que Jordan Poole n’a pas du tout l’air heureux d’être là et n’a pas digéré son transfert.

Jordan Poole looks depressed to be with the Washington Wizards - YouTube
Jordan Poole lors du media day des Washington Wizards

Peu après, durant un match de présaison à New York, son coéquipier Deni Avdija montre déjà des signes d’agacement liés au style de jeu individualiste du combo guard.  

Et le déroulé de cette saison 2023-2024 continue sur cette lancée. Dans un premier temps, ses statistiques brutes sont en baisse par rapport à l’année précédente. Sur les 52 premiers matchs, où il est titulaire, il affiche 15.6 points (-4.8), 3.7 passes (-0.8) avec 47% eFG (-4.2). Et sur ce laps de temps, il n’a signé que 4 matchs à plus de 30 points, beaucoup trop peu pour le scoreur naturel qu’il est. 

Si on s’intéresse à quelques statistiques avancées, le constat est encore pire : 

      • 4ème pire True Shooting % (avant son passage sur le banc)
      • Pire Offensive Win Share et pire Win Share de toute la NBA
      • 3ème pire Box +/- 

Pour résumer, Poole est inconstant, peu efficace et n’aide pas son équipe à gagner. Les résultats collectifs suivent logiquement ses performances avec seulement 9 victoires en 62 matchs et une bien triste 15ème place. Le seul point positif est que son efficacité proche du cercle, fait partie de l’élite de la NBA, bien qu’il n’en prenne que très peu durant les matchs. 

Au-delà des statistiques, c’est surtout le comportement et l’implication de Jordan Poole qui posent problème. Sur le terrain, on savait déjà que le joueur était nonchalant et jouait de sa facilité technique. Mais difficile de fanfaronner quand on affiche un tel niveau. Plusieurs exemples peuvent être cités, dont ce tir à 3 points d’une nonchalance extrême contré par Porzingis en transition alors que son équipe perd déjà de 15 points. 

Et comme la NBA est un monde cruel, il n’y a désormais plus que les actions où il passe pour l’abruti de service qui tournent sur les réseaux. Le numéro 13 de Washington est visiblement devenu le joueur le plus moqué de toute la NBA. Il n’est pas aidé par certaines actions qui frisent le ridicule comme symboles d’une saison qui ne va pas du tout dans son sens. Tous ces éléments font que Jordan Poole est la déception individuelle d’une bonne majorité des observateurs NBA. Les (rares) fans des Wizards présents dans la salle sont, en tout cas, très déçus et ont même plusieurs fois sifflé le joueur après des prestations désastreuses.

Comme si cela ne suffisait pas, son statut au sein même de la piteuse équipe des Wizards s’est dégradé. Au retour du break du All-Star Game, le nouveau coach de Washington Brian Keefe, décide de faire jouer Poole en sortie de banc. Celui qui prend sa place n’est autre que le (formidable) rookie Bilal Coulibaly, seule pièce intouchable de l’effectif. Et alors que Bilal se blesse face aux Cavaliers, Poole ne revient pas dans le 5 majeur, Landry Shamet lui étant préféré. La décision a du mal à passer pour le principal intéressé, touché dans son ego.

« Avec cette situation, vous devriez savoir ce que je ressens. Mais je vais juste sortir du banc, faire ce que je peux pour aider l’équipe et la faire avancer. »

Jordan Poole

Ce passage sur le banc sonne comme une piqûre de rappel qu’aucun joueur n’a sa place garantie, même chez les Wizards. On aurait pu pensé que cette décision allait définitivement faire couler Poole. C’est en réalité tout l’inverse qui se produit et elle lui fait le plus grand bien. Effectivement, depuis son passage sur le banc, en 8 matchs, il tourne à 23.8 points 4 passes avec 36% à 3 points. Largement mieux donc.

Il a même signé ses meilleurs matchs de la saison face aux Cavaliers (31-5-5), aux Lakers (34-3-7 et un gros tir en fin de temps réglementaire) et face à Utah. Il a en effet marqué 23 points sur ses 9 premières minutes de temps de jeu et finit le match à 32 points. Enfin, face à la 4ème meilleure défense de la ligue qu’est le Orlando Magic, il a aligné 26 points et 5 passes. Ces quelques prestations, en sortie de banc, rappellent le génie du joueur et redonnent un peu d’espoir quant au cas Jordan Poole.

Il ne devrait pas repasser titulaire dans la dizaine de matchs restants et le constat est alors le suivant : à l’heure actuelle, Jordan Poole n’est plus titulaire dans la pire équipe NBA

Quel avenir pour Jordan Poole ?

On l’a rapidement compris, les Wizards ne comptent pas sur lui pour le long terme. Effectivement, cette saison était un moyen de (re)devenir attrayant pour les autres franchises NBA. L’objectif pour Washington est d’acquérir dans un trade potentiel le plus d’éléments pour le futur de cette équipe qui repart de zéro. Néanmoins, aucun front office ne semble, pour l’instant, intéressé par le profil de l’arrière, en témoigne l’absence de rumeurs à l’approche de la trade deadlineEt ce constat n’est pas surprenant quand on fait un bilan de sa saison. 

Malgré son comportement et son implication parfois très douteuse, il ne fait nul doute que des équipes sont toujours intéressées par son profil. Mais pour ne rien arranger, l’attractivité de son contrat est problématique. Cette saison n’est que la première année de son extension et son contrat est progressif. Son salaire va donc légèrement augmenter chaque année atteignant 34 millions en 2026-2027. En d’autres termes, ce que montre Jordan Poole sur cette saison 2023-2024 en fait un contrat boulet difficile à échanger pour les Wizards.

Sa situation est devenue tellement catastrophique qu’on s’est posé la question : Jordan Poole a-t-il le pire contrat NBA ?

Alors LE pire ? Certainement pas, car on parle “seulement” du 49ème joueur le mieux payé sur cette saison avec ses 27 millions de dollars. De plus il n’a été absent que 2 matchs et marque, tout de même, 17 points par match. Certains joueurs comme Chris Paul ou Ben Simmons sont mieux payés, et sont très loin d’avoir un apport statistique similaire tout en ayant loupés une grande quantité de matchs. 

Mais l’un des pires ? Oui certainement, tant ce qu’il produit s’avère négatif pour son équipe qui affiche un bilan famélique. La longueur et la hauteur de son contrat n’aident pas non plus et sont une source d’inquiétudes quant à son avenir…

Le contrat de Jordan Poole

En ce début d’année 2024, il est difficile de croire dans un futur Jordan Poole franchise player et moteur offensif d’une équipe qui joue réellement quelque chose. Le principal problème est que pour qu’il soit utile, Jordan Poole a besoin d’avoir la balle en main. Or, il ne paraît pas possible qu’une équipe survive en NBA avec Poole en porteur de balle principal. 

Alors son nouveau rôle tout désigné semble être 6ème homme d’une équipe compétitive et ses premières prestations vont dans ce sens. Mais la question est de savoir s’il est capable d’accepter le rôle ou s’il préfère continuer à vouloir être le “meilleur” joueur dans des équipes faibles. Sur le marché, il est pour l’instant difficile de cerner une équipe qui soit compétitive ET prête à prendre le risque Jordan Poole prenant une grande place dans le salary capSon avenir est alors lié avec Washington au moins encore pour quelques mois. S’il continue sur sa lancée du mois de mars, il y a de grandes chances pour que des équipes sérieusement intéressées fassent tôt ou tard des appels de pieds aux dirigeants des Wizards.

Le cas Jordan Poole rappelle que tout va très vite en NBA et qu’aucune place n’est acquise même pour les joueurs très talentueux. Il faut rappeler que le garçon a 24 ans et qu’il a encore du temps pour se racheter de cette saison de piètre qualité. Alors qu’il avait touché le fond, son nouveau rôle en sortie de banc donne l’impression de lui remettre les idées en place et Poole nous rappelle pourquoi tant d’observateurs croyaient en lui. 

Pour qu’un jeune joueur réussisse à sa juste valeur, il faut une conjoncture de talent, d’envie et d’une bonne situation collective. Le premier paramètre est bien évidemment déjà présent, il faut alors trouver comment changer la situation des deux autres.

L’envie ne dépend que de lui

La situation des Wizards n’est évidemment pas la plus idéale. Mais le fait que cette équipe soit dans les bas-fonds de la NBA dépend également de ce que produit l’arrière. S’il avait été ne serait-ce qu’un tout petit peu plus impliqué et performant sur le terrain, les Wizards ne seraient pas à la bataille avec les Pistons pour la quinzième place de la conférence est. C’est à lui et lui seul de changer sa trajectoire de carrière.

Ses très récentes prestations redonnent espoir et indiquent qu’il ne faut pas enterrer le cas Jordan Poole. Si la saison prochaine il affiche un autre visage, une porte de sortie vers une équipe plus compétitive s’ouvrira et on retrouvera, peut-être, les Poole party que l’on a connu ces dernières saisons.

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Damian Lillard indique l'heure

23 ans - Rédaction et vidéo - Observateur NBA et fan des Lakers depuis le début de la décennie 2010.
Admirateur de Jokic depuis son duo avec Kenneth Faried

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