Terry Rozier

Merci, Terry Rozier

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Cher Terry,

Ou cher Scary Terry comme certains aiment t’appeler. Un surnom cocasse quand on sait que tu faisais peur à la fanbase quand tu es arrivé. Les gens disaient que Charlotte payait trop cher pour un joueur qui n’avait rien prouvé. Un joueur qui ne devait pas coûter 18 millions par an. À Boston, tu étais le vilain petit canard. Le joueur que les fans aimaient autant qu’ils ne t’aimaient pas. Un amour rancunier en quelque sorte. Une fanbase qui a eu les yeux brillants devant tes Playoffs de 2018. À une époque où t’as humilié Eric Bledsoe comme jamais. Mais aussi une fanbase qui était saoulé de ton attitude en 2018-2019. T’étais un gamin énervé, un peu irritant. Un petit gars qui voulait absolument son poste de titulaire comme Reggie Jackson à OKC 5 ans plus tôt.

Terry Rozier en 2018 dans la série de PO face à Milwaukee

Ce n’est jamais arrivé. En 2019, Kyrie est parti mais toi aussi. En tant que fan des Hornets, on a vécu le pire été de notre vie. Sans aucun doute. Un été durant lequel on perdait Kemba Walker. Si aujourd’hui on peut se dire que c’est un mal pour un bien, vu la baisse physique drastique qu’il a connu, c’était un déchirement. Encore aujourd’hui, une partie de moi en veut à un management qui n’a pas voulu donner son argent pour ce gars qui a tout donné. Et tu es arrivé comme ça, dans un sign & trade. Une sorte de lot de consolation.

En arrivant, ton but était d’être titulaire. C’était ça ton projet. En même temps, à ton poste, il n’y avait pas grand-chose. Personne n’avait vu venir la saison de Devonte’ Graham et Malik Monk n’était pas un meneur. Compliqué d’imaginer autre chose. C’était une belle saison. Borrego à l’oeuvre avec une belle brochette de gamins marrants à regarder et des vétérans. Et toi, là-dedans, t’as dû jouer les papas. Trop tôt, trop vite. Comme moi, t’as grandi trop vite.

Terry Rozier et Devonte' Graham, lors de la saison 2019-2020

Notre plus grand point commun est sûrement là. Du jour au lendemain, on s’est retrouvé avec des responsabilités trop grandes pour nous. C’est pour ça que je me suis retrouvé en toi. Deux enfants turbulents à qui on a donné beaucoup de responsabilités du jour au lendemain. Mais toi, t’as assumé ça comme un grand. Ton évolution a été un bonheur à voir. T’étais un meneur croqueur, t’es devenu plus gestionnaire puis t’as appris à jouer off-ball. Tu t’es intégré comme un chef peu importe les changements, les blessures, les erreurs.

Aujourd’hui, tu es le cinquième meilleur marqueur de l’histoire de la franchise. Quel parcours pour un gamin de l’Ohio qui a grandi avec un père en prison. Un écorché vif qui, aujourd’hui, est dans les sommets de l’histoire d’une franchise NBA. Certains diront que c’est une franchise éclatée mais je m’en fous. On s’en fout tous. T’as marqué cette franchise à jamais. Personne ne t’oubliera.

Le gamin insupportable qu’était Terry Rozier est devenu un homme solide, un vétéran respecté. Un homme qui a inspiré beaucoup de gens à Charlotte. Un véritable leader. Alors merci Terry. Merci de m’avoir donné le sourire dans ces soirées où il ne venait pas. Merci de m’avoir fait hurler avec des tirs iconiques et sans aucun sens comme tu sais en faire. Un immense merci pour ce que tu as inculqué aux jeunes passés par la franchise. Du coeur pour tout ce que tu as fait pour tenter de rendre à nouveau compétitif cette franchise de la lose. Aucun joueur ne m’a donné autant d’émotions que toi depuis le départ de Kemba. Pas contre Devonte’, LaMelo, DSJ ou Mark, mais toi c’était spécial.

Aujourd’hui, tu es à Miami. Avec Jimmy Butler, Bam Adebayo, Tyler Herro, Erik Spoelstra… Tu as l’occasion de réaliser de grandes choses en Playoffs pour la première fois. On te connaît Terry, tu vas briller. Je te souhaite beaucoup de réussites au sein de ta nouvelle franchise. Va chercher cette bague de champion Terry, tu le mérites.

Alors merci. Merci pour les émotions. Merci pour les grands moments. Un grand merci pour le moins bien aussi. Merci pour tout. Je t’ai aimé en entier à Charlotte, avec tes qualités et tes défauts. Merci Terry d’être toi et merci pour tes 4 ans et demi en Caroline du Nord. En te souhaitant le meilleur à l’avenir.

Sapphire.

19 ans - Charlotte Hornets - rédactrice -
Je parle des frelons de Caroline du Nord à mon grand désarroi. Tu seras jamais la première dans mon coeur si tu ne t'appelles pas Kemba Walker ou Cody Zeller. Pratique l'hormonothérapie en club depuis 2007.

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