Il y a quasiment un an jour pour jour, Kevin Durant était de retour à l’Ouest, direction l’Arizona. De l’autre côté du pays, Mikal Bridges atterrissait à Brooklyn pour devenir le nouveau visage des Nets. Ce blockbuster trade a permis aux Suns de récupérer KD en échange de Cameron Johnson et Mikal Bridges, ainsi que Jae Crowder envoyé aux Bucks. Un an et 70 matchs plus tard, voici venu l’heure du bilan pour Mikal et les Nets.
Une fin de saison au milieu des étoiles
Entre février et avril 2023, Mikal revêt le maillot des Nets à 27 reprises. Trois mois que l’ailier passera au-dessus des nuages, comme en état de grâce. Il tourne à 26 points de moyenne et tient la comparaison avec Kevin Durant qui ne joue que 8 matchs avant les playoffs.
En quelques jours, Mikal passe de troisième ou quatrième option et leader défensif à Phoenix, à première option offensive. Ce changement de statut s’accompagne logiquement d’une explosion statistique. Mais étonnamment, cela n’implique pas une chute de sa réussite au tir.
- 56 matchs à Phoenix : 17.2 points, 13.6 tirs à 46.3%, 4.7 tirs à 3 points à 38.7%
- 27 premiers matchs à Brooklyn : 26.1 points (+8.9), 18.6 tirs (+5) à 47.5%, 6.7 tirs (+2) à 3 points à 37.6%
Mikal Bridges semble alors poursuivre sa belle courbe de progression, tardive, mais sans fin. Celui qui était à l’origine un prospect avant tout défensif poursuit sa mue en un joueur élite des deux cotés du terrain, au point que l’on entende des premiers « les Nets ont remporté le trade ».
Un premier acte à Brooklyn qui aura été l’une des grandes histoires de la fin de saison, laissant les fans des Nets plein de promesses et d’espoirs. Au premier tour des playoffs, Mikal Bridges ne peut rien face aux Sixers de Joel Embiid. Le sweap est rude mais logique. L’important est ailleurs pour les fans des Nets, un renouveau s’annonce et l’avenir, lui, semble radieux.
Retour sur Terre ?
Depuis avril, de l’eau a coulé sous les ponts. Les Nets ont retrouvé le ventre-mou de la conférence Est (11ème avec un bilan de 17-26). Mikal Bridges est redescendu de son petit nuage et la hype de fin de saison semble bien loin. Désormais, Mikal Bridges découvre les critiques qui viennent obligatoirement avec le rôle de franchise player. Ses choix et ses performances sont scrutés plus qu’auparavant. Et les lumières de la Grosse Pomme ne font qu’accentuer le phénomène.
- 43 matchs cette saison : 21.7 points (-4.4), 16.8 tirs (-1.8) à 45.5%, 6.2 tirs (-0.5) à 3 points à 36.3%
Il ne s’agit pas que d’un coup de chaud au printemps dernier impossible à poursuivre. L’efficacité au tir de la fin de saison dernière n’a que très légèrement baisée (-2% au shoot global et -1.3% à 3 points). Comme depuis plus d’un an pour Mikal, le réel changement statistique s’explique par le nombre de tirs pris par match.
Parmi tous les joueurs scorant plus de 20 points par match cette saison, Mikal Bridges affiche la 35ème efficacité au shoot (eFG% pourcentage au tir effectif) sur 46. Avec un pourcentage de 51.7 il se place au niveau de joueurs tels que Jerami Grant, Kyle Kuzma, Julius Randle ou encore Jaren Jackson Jr. Ce sont tous d’excellents joueurs, mais aucun avec le statut de potentiel franchise player d’une équipe compétitive.
Sur la fin de saison dernière, son eFG% de 54.3 le plaçait 21ème sur 43 (parmi les joueurs à plus de 20 points par match). Trois petits pourcents pourtant suffisants pour être en compagnie de franchise players comme Jalen Brunson et Jayson Tatum.
Quelle suite pour Mikal Bridges ?
Malgré ses importants progrès offensifs sur les 12 derniers mois, le costume de franchise player semble trop grand pour Mikal Bridges. Si l’ailier a été capable de briller dans ce rôle pendant 27 matchs, il ne semble pas lui convenir. Son coté « joueur collectif » joue finalement contre lui dans ce nouveau rôle. On ne devient pas un score first, on né score first. Ses lacunes en isolation, à la création et son irrégularité ne lui permettent pas de briller sur la durée en tant qu’option numéro une. Les défenses finissant par s’adapter et à cibler ses faiblesses trop évidentes.
De plus, le nouveau rôle offensif de Mikal Bridges a entraîné une chute de son implication défensive. Celui qui avait terminé deuxième du DPOY en 2022 est aujourd’hui bien moins impactant en défense.
Après un an d’expérience en tant que numéro 1, l’heure du bilan a sonné. Si les progrès sont réels, Mikal Bridges ne semble pas avoir la mentalité ni les qualités requises pour être l’option offensive numéro une d’une équipe compétitive. En revanche, ses récents progrès laissent entrevoir un futur rôle de lieutenant two-way élite voir même de troisième option. Un rôle plus proche de celui qu’il occupait aux Suns.
Après avoir été dans les rumeurs Lillard cet été, les Nets doivent ramener une superstar offensive aux côtés de Mikal ou bien reconstruire sans lui. Les Rockets ayant le premier tour de draft 2024 des Nets, il est impensable de voir les Nets tanker cette saison.
Royce O’Neal, Dorian Finney-Smith, Spencer DInwiddie, Nic Claxton, Cameron Johnson, pick 2029 des Mavericks et les picks 2025, 2027 et 2029 des Suns, les Nets ne manquent pas d’assets. Il leur faudra donc faire le bon choix d’ici à la trade deadline de ce 8 février puis cet été.
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