Paolo Banchero
Alex Goodlett via Getty Images

Pourquoi Paolo Banchero ne doit pas être All-Star cette saison ?

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Actuellement 8e de la conférence avec 23 victoires, Orlando a passé un cap. Au point de voir certains de ses joueurs majeurs revenir dans les discussions pour le All-Star Game. C’est notamment le cas de Paolo Banchero. L’américain doit-il l’être cette saison ? Éléments de réponses. 

Un bon playmaker à son poste

C’est l’une des qualités de son jeu, à savoir sa capacité à créer pour les autres. L’américain, qui tourne à 4,8 passes par rencontre, est un bon distributeur après quelques dribbles. Ce qui est parfait pour trouver ses partenaires dans les corners. Il est cette saison l’un des initiateurs principaux du Magic avec un assist percentage de 22,9%. Cela le classe à la 9e place à son poste, devant des joueurs tels que Bam Adebayo ou Pascal Siakam. 

Néanmoins, ce n’est pas un joueur qui peut assumer toutes les responsabilités à la création. Il n’est par exemple pas excellent sur pick-and-roll lorsqu’il initie. C’est bien évidemment un peu mieux que la moyenne, mais cela reste tout de même loin d’être élite. Il est bien plus intéressant sur des situations de short-roll, où les adversaires sont obligés de faire des compromis pour fermer l’accès au cercle. 

Paolo Banchero ne sera sûrement jamais un grand manipulateur de défense. Il peut cependant devenir dans le futur un super connecteur pour créer après un premier décalage. L’ailier est en effet loin d’être un joueur égoïste. Il peut certes lui arriver de stopper le mouvement de balle par séquences, mais on peut voir qu’il a l’envie de trouver son coéquipier quand celui-ci est démarqué. Toute la question est maintenant de savoir quel est son plafond à la création, et s’il parviendra justement à améliorer sa vision de jeu. 

Un jumpshoot encore en construction

Ce n’est une surprise pour personne, mais l’ancien joueur de Duke n’est pas un shooteur élite. Malgré ses 22,6 points, il affiche de nouveau l’une des moins bonnes réussites à son poste. Il tourne notamment à 1,07 point par shoot tenté (17e centile) avec un TS+ de -8% par rapport à la moyenne NBA. Il y a certes une hausse de son adresse extérieure (34,9%), mais elle reste encore inférieure à celle de la ligue (36,6%). Banchero est d’ailleurs 60e sur 63 à l’efficacité parmi les joueurs ayant un usage supérieur ou égal à 25%.   

Cette maladresse s’explique principalement par une sélection de tir qui laisse à désirer. L’américain prend cette année 47% de ses shoots à mi-distance, contre 42% l’année dernière. Le problème est qu’il n’est pas efficace sur ses actions (39%) et qu’il tente donc moins de tir dans les zones qui sont pourtant plus rémunératrices. Cela est d’autant plus vrai près du panier où il avait montré dans sa campagne rookie qu’il pouvait être productif grâce à sa capacité à chercher des lancers. Il obtient cette saison moins de coups de sifflets des arbitres, même si cela reste tout de même bon (17,4% de shooting fouled percentage ; 81e centile). 

Le problème est que Banchero s’appuie un peu trop sur son jumpshot alors que ce n’est pas sa qualité première. On le voit d’ailleurs beaucoup insister sur pull-up même qu’il est maladroit. Parmi les joueurs tentants au moins 6,5 pulls-up par match, l’américain se classe à la 28e place sur 31 avec seulement 43,2% à l’eFG %. Il est par exemple derrière Cade Cunningham, qui est pourtant décrié au shoot. Le problème est qu’il n’a pas développé de jeu off-ball pour trouver des paniers faciles. Il est le joueur le moins assisté à son poste parmi ceux ayant joué minimum 500 minutes ! 

Des progrès défensifs insuffisants

C’était l’une des critiques qu’on pouvait entendre au moment de son année rookie, à savoir son manque d’investissement défensif. L’envie est certes un peu meilleure cette saison, mais le niveau global reste insuffisant pour aider son équipe. Le Magic affiche en effet un on-off défensif de +6,2 par 100 possessions quand il est sur le terrain. Plus précisément, le Magic a la meilleure défense de la ligue quand il est sur le banc, contre la 14e lorsqu’il est sur le parquet. 

Cela s’explique notamment par sa défense off-ball qui est encore mauvaise. Banchero est en effet beaucoup trop attiré par le ballon, quitte à venir en aide alors même qu’il n’y a pas de raison. Le Magic concède par exemple plus de tir dans les corners quand il est en jeu. On voit que le joueur met davantage d’envie de ce côté du terrain, mais il reste encore un peu trop indiscipliné. 

Il y a néanmoins quelques petits progrès sur la défense on-ball. Il tient mieux ces adversaires directes, notamment les plus petits. Cela est d’autant plus intéressant qu’il possède un profil physique idéal pour les gêner avec son envergure de 215 cm et ses 113 kilos de muscles. Il ne sera jamais un réel protecteur de cercle, en raison de sa taille (2,08 m). C’est d’ailleurs pour cette raison que Jamahl Mosley l’aligne toujours avec un autre pivot, afin que celui-ci conteste les tirs au panier. 

Comment optimiser Paolo Banchero ? 

On peut voir à travers ces lignes que Banchero est particulier à entourer. Dans la lignée d’autres joueurs tels que Giannis Antetokounmpo ou Zion Williamson, il a besoin de spacing pour être efficace. On parle en effet d’un joueur qui doit avoir accès à la raquette pour scorer ou kick out. Or Orlando affiche cette saison la pire efficacité à trois points. Et parmi ceux tentant au moins 4 tirs extérieurs par rencontre, il n’y a que Jalen Suggs qui a une adresse supérieure à la moyenne avec 38,9% de réussite. 

On peut bien évidemment critiquer le système offensif mis en place par Mosley. L’attaque est en effet beaucoup trop statique et repose sur la création individuelle des stars. C’est par exemple l’équipe avec le 2e plus faible total de secondary assist. Et l’absence d’un véritable meneur titulaire n’aide pas cela puisqu’aucun joueur ne semble capable d’assumer — pour le moment — de tels responsabilités. 

Mais est-ce qu’Orlando peut vraiment se permettre de construire son effectif autour du premier choix de la draft 2022 ? À l’évocation de son profil, une comparaison vient à l’esprit : celle avec Julius Randle. L’intérieur est lui aussi un poste 4 créateur manquant d’efficacité et figeant le jeu par séquence. Mais on remarque bien qu’il est compliqué — voire impossible — d’aller loin avec un joueur pareil.  

Est-il vraiment le franchise player du Magic ? 

C’est une question qui peut paraitre osée pour certains, mais elle n’est pourtant pas si absurde. Le Magic compte dans ses rangs un autre forward ball-handler en la personne de Franz Wagner. L’allemand réalise cette année la meilleure saison de sa carrière en tournant à 20,8 points, 5,7 rebonds et 3,7 assists. Il prouve surtout qu’il est un super joueur all-around capable de faire plein de jolies choses, notamment à la passe où il possède des lectures intéressantes sur pick-and-roll. 

Le champion du monde est un joueur d’équipe mettant en avant le collectif. Il n’hésite pas à faire circuler le ballon plutôt que d’arrêter le jeu. Il a par exemple un assist-to-usage ratio qui tourne autour du 70e centile depuis le début de sa carrière. Sa maladresse de loin cette année (29,2% avec 4,8 tentatives chaque soir) reste à relativiser, lui qui était à 35,8% sur ces deux premières saisons. Ses 85,6% de réussite aux lancers sont d’ailleurs un indicateur qui tend à montrer qu’il est un bon shooteur. 

Il semble néanmoins assez clair que Wagner n’est pas non plus un franchise player. Il pourrait être au mieux une 2e voir 3e option chez un contender. Le Magic se retrouve donc dans une situation assez particulière avec leur deux joueurs principaux qui ne paraissent pas avoir — pour le moment — un potentiel de superstar. Mais est-ce qu’on ne serait pas là sur une construction d’équipe assez rare avec aucun franchise player, privilégiant à la place un collectif ? Cela reste à démontrer, d’autant plus qu’Orlando possède un net rating de -0,48 point par 100 possessions quand les deux joueurs sont sur le terrain, contre +10,64 quand Wagner joue sans Banchero. 

Banchero est encore un jeune joueur qui ne demande qu’à se développer pour devenir le joueur attendu. L’américain montre d’ailleurs quelques améliorations dans certains domaines qui laissent penser qu’il possède une marge de progression plus élevée que son collègue allemand. Toujours est-il qu’il semble assez loin d’une première sélection au All-Star Game, surtout au vu de la concurrence au sein de la conférence Est.

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