C’est officiel, le Orlando Magic va (enfin) retirer son premier numéro de son histoire. Le nom au dos? Un O’Neal, avec le numéro 32. L’occasion de revenir plus en détail sur les débuts magiques d’un des plus grands monstres physiques de l’histoire de ce sport, Shaquille O’Neal.
In celebration of our 35th anniversary this season, we will officially retire jersey #32 in honor of Shaquille O’Neal during a postgame ceremony on Tuesday, February 13.
O’Neal becomes the first player in franchise history to have his number retired 🪄 pic.twitter.com/i5zk1b6IR9
— Orlando Magic (@OrlandoMagic) January 5, 2024
Quand le Shaq met la lumière sur Orlando
Le Magic est une toute jeune franchise quand Shaquille O’Neal arrive. Dirigé par le GM Pat Williams (ancien des Sixers) et coaché par Matt Guokas, Orlando est une franchise typique d’expansion. Pas de résultats, des débuts compliqués mais quelques jeunes excitants malgré tout : Nick Anderson, Dennis Scott et le vétéran Scott Skiles. L’équipe joue vite et offre quelques beaux moments, mais manque de talent. En 1992, Orlando obtient le premier choix à la loterie, sucrant la priorité aux Wolves, pourtant dernier cette saison. A peine le pick était arrivé que tout le monde savait qui Orlando voulait : Shaquille O’Neal.
Shaquille O’Neal, c’est un pivot de LSU. C’est aussi le meilleur joueur de la saison universitaire individuellement. Avec 24 points, 14 rebonds et 5 contres de moyenne, Shaq a fait trembler la NCAA. Il faut dire qu’un joueur alliant une telle taille, autant de poids et avec une mobilité aussi incroyable, ça court pas les rues. Surtout que celui que l’on appelera le Big Aristote n’est pas en reste techniquement. Des mains très efficaces au près et un handle plus que correct pour un pivot font de lui un excellent prospect, devant les énormes Alonzo Mourning et Christian Laettner.
Shaq’s LSU Mixtape 🤧
(via oldskoolbballofficial)
— Timeless Sports (@timelesssports_) December 27, 2021
Pourtant, le pivot et son agent laisseront planer le doute sur leur destination. Comme il l’expliquera dans le 30 for 30 « The Magic Moment », il est superstitieux et ne croit pas tant que ça n’est pas arrivé, même si tout le monde dit qu’il sera numéro 1. Il explique qu’il pensait que Laettner était meilleur et que Mourning était un candidat très sérieux (bon ça après, c’est le Shaq, on sait qu’il aime bien en faire des caisses). Pourtant, il arrive bien au Magic, et c’est le début du conte de fée.
On this day in 1992, we selected @SHAQ with the first pick in the 1992 NBA Draft ✨@MountainDew x #MagicTogether pic.twitter.com/q7SIDZVh98
— Orlando Magic (@OrlandoMagic) June 24, 2021
Vous savez, en NBA, il y a deux types de rookies. Ceux qui ont besoin d’adaptation et de temps pour dominer. C’est la majorité d’entre eux mais Shaq fait parti de l’autre catégorie. Celle qui domine day one, second one. Les 4 premiers matchs du monstre? 18 rebonds sur le Heat, 22-15 sur les Bullets, 35-14 sur la tronche de Larry Johnson et 31-21 quand il retrouve Washington. Un petit titre de Joueur de la semaine pour terminer sa première semaine en NBA. Rien que ça.
Oui, le Shaq devient un phénomène médiatique et sur le terrain hallucinant. Il est drôle, il est funky, c’est un bon client des médias et puis, sur le terrain, il écrase tout. Il finit sa saison à 23 points, 14 rebonds et 3.5 contres, et finit ROY de manière (quasi) unanime, et ce alors que Zo envoie un monstrueux 21 points, 10 rebonds et 3.5 contres dans des Hornets qui atteignent les PO. Pour les Play-offs, ce sera plus tard pour Shaquille. Orlando finit sur un magnifique 41-41 mais perdent le tie-breaker face aux Pacers et se font recaler. Le Magic sait 2 choses à ce moment : ils ont une pépite générationnelle et il faut mieux l’entourer (no disrespect Scott Skiles et Nick Anderson).
1993 : le début d’un duo magique
Lors de l’été 1993, Shaquille O’neal commence déjà à se diversifier. Au-delà de la NBA, il se tente au cinéma, et participe au tournage de Blue Chips. Dans ce film de basket, où Shaq joue Neon Boudeaux, il va faire la rencontre d’un certain Anfernee Hardaway. L’agent de « Penny » a tout fait pour le mener au casting de ce film. Le projet? Séduire Shaq et faire en sorte que son protégé soit le premier choix de la draft, que le Magic a eu grâce aux petits bonheurs de la loterie. Ce qu’on peut dire, c’est que le challenge a été réussi. Les deux développent une vraie connexion et le Big Diesel met la pression en interne pour prendre Penny, plutôt que le numéro 1 annoncé : Chris Webber. C’est ce qu’il va se passer et si les fans ne sont pas contents au départ, ils vont vite déchanter.
Guokas est viré, laissant place à Brian Hill. Cette équipe va retourner la NBA, avec Shaq en patron. Au début, Penny est utilisé en arrière, à côté de Skiles, le temps d’apprendre. Penny montre vite son talent et envoie une grosse saison. Cependant, le Shaq domine aussi. Il step up complètement et envoie une saison de titan : 29 points, 13 rebonds et 2.9 contres par match. Le pivot finit quatrième du MVP alors qu’il n’a que 21 ans. Derrière lui? Des joueurs pas mauvais : un Ewing en mission, le duo Payton-Kemp, un Mark Price qui tient encore debout, un énorme Karl Malone en prime et le MVP de 1993 : Charles Barkley. Avec 50 victoires, le Magic atteint enfin les PO. Cependant, face à des Pacers plus expérimentés, Orlando chute. Mais le monde de la NBA est terrifié face à cette équipe de jeune qui représente l’équipe qui dominera l’an 2000.
A l’été, le Magic sent qu’il faut renforcer encore cet effectif, qu’il manque une pièce pour aller au titre. Cette expérience des finales, un joueur qui connaît le chemin sur les postes de forwards. Ca tombe bien, car un joueur est agent libre : Horace Grant. L’ailier fort a 3 titres et a de bonnes qualités complémentaires à celle du Shaq : gros défenseur, solide au rebond, soldat expérimenté et avec un tir fiable à 6 mètres pour pas trop gêner le monstre dessous. Afin de le ramener, le Magic envoie Scott Skiles à Washington et récupère le cap nécessaire pour ramener le frère de Harvey.
Autour du 5 majeur Penny-Nick-Royal-Grant-Shaq avec Dennis Scott en sixième homme et des vétérans comme Brian Shaw, Jeff Turner ou le joueur-assistant coach Tree Rollins, l’équipe est parée pour sa quête du titre autour de Shaquille O’Neal.
Et on peut dire qu’il a faim le pivot. Il finit deuxième du MVP derrière son rival David Robinson, meilleur marqueur de la ligue, troisième meilleur rebondeur, sixième meilleur contreur, joueur du mois en novembre en tournant à 29 points, 11 rebonds, 3 passes et 2.4 contres sur la saison dans une équipe qui gagne 57 matchs. En play-off, les Celtics seront avalés en une bouchée. Ensuite, les Bulls perdent en 6, malgré le retour de Michael Jordan qui perd un ballon décisive face à Nick Anderson. En finale de conférence, ce sont les Pacers qui se dressent sur le chemin du Magic. Une équipe qu’ils connaissent, car ce sont ces mêmes Pacers qui les ont éliminés la saison passée. Deux premiers matchs dominés autour d’un Shaq dominant, les deux suivants seront remportés par Indiana, avec une fin de match incroyable dans le match 4.
Quelle fin de match de dingue! Reggie-Penny et les autres…
Magic vs. Pacers, 1995 ECF Game 4. #thriller 🍿pic.twitter.com/zNLjOUlylN— Franck MTD-BB (@MrTripleDble) May 26, 2020
Malheureusement pour Indiana, Shaquille O’Neal dominera le reste de la série et le choke énorme du match 7 de Reggie n’a pas aidé les Pacers pour sur. Le Magic arrive en finale NBA. Un exploit énorme pour cette jeune franchise qui n’a même pas 10 ans d’histoire. Un exploit réalisé autour d’un monstre au poste 5, d’un phénomène à tous les niveaux. Un joueur unique qu’est Shaquille O’Neal.
Cependant, vous connaissez peut-être la suite. Un match 1 serré face à des Rockets pas favoris qui se finira par 4 lancers d’affilée ratés par Nick Anderson. Une performance qui touchera à jamais ce groupe, d’autant que les Rockets finiront le taff en prolongations. Trop confiants, trop arrogants, pas assez expérimentés. Pour l’anecdote, avant le match 1, Dennis et Shaq avait enregistré un son de rap dans lequel il se narguait d’être champion. La finale sera à sens unique avec une domination des Rockets et de monsieur Hakeem. Même dans la défaite, Shaq fait une bonne série malgré tout. 28 points, 12 rebonds, 6 passes, 2.5 contres… Mais Hakeem est juste trop fort. Il a humilié Ewing l’année précédente, il a cuisiné David Robinson en finale de conf. Bref, Hakeem fait du sale. On se dit que l’avenir est beau à Orlando, que l’avenir est brillant
L'un des plus grands choke all-time
Game 1 Finales 1995 Magic vs Rockets
110-107. Onze secondes à jouer
Nick Anderson se retrouve 4 fois sur la ligne des LF : 0/4
Sur la possession suivante Kenny Smith plante un 3pts pour égaliser. Prolongation
Les Rockets s'imposent 120-118 pic.twitter.com/dxkzOb5eUh
— NBA History France (@NBAHistoryFR) March 22, 2020
Chapitre 4 : une année pour tout oublier
Le quatrième exercice de la carrière de Shaquille O’Neal commence mal. Il se blesse et rate quasiment tout 1995 de la saison 1995-1996. Malgré tout, l’équipe roule bien sans lui, autour de Penny. D’ailleurs, toute la saison, Hardaway sera brillant, lui qui termine 3ème du MVP derrière Jordan et David Robinson. Cependant, Shaq ne fait pas une « petite saison ». Au contraire, dès son retour de blessures, il domine. Avec 27 points, 11 rebonds, 3 assists et 2.1 contres par match, il reste un des meilleurs joueurs de la planète. Avec 60 wins au compteur, le Magic s’installe encore comme un potentiel candidat au titre. En effet, ils défoncent tour après tour les Pistons de Grant Hill puis les Hawks de Steve Smith. Mais en finale de conférence, les Bulls ne donneront pas une once de chance à Orlando, avec un sweep. Shaquille a beau dominer, en face c’est juste mieux.
Une fin pour des sous, de l’égo et des sondages
A l’été 1996, le Shaq est agent libre. Sur le papier, seules 2 équipes (qui n’est pas le Magic) peut offrir un max à Shaq : Detroit et Atlanta. Sans manquer de respect à ces équipes-là, elles ne représentent absolument pas un danger pour Orlando, malgré le niveau du phénomène Grant Hill des Pistons.
Cependant Shaquille a fini par s’en aller. Mais comment? Et surtout pourquoi? La première raison, c’est l’égo du Shaq. Il le reconnaît volontiers aujourd’hui, il était mégalomane. Il voulait absolument être reconnu comme la star de l’équipe et pas le numéro de 2 de Penny, même pas un duo de Franchise Player. Pour le Shaq, c’était clair : il est le numéro 1, Penny est son lieutenant et après il y a les roleplayers. Quelque chose que le Magic n’a pas souhaité visiblement car le management a décidé de ne pas payer Shaq plus cher qu’ils ne le feront pour Anfernee.
En parlant de sous, ils comptent aussi beaucoup. Au départ, la franchise et le joueur ont eu un accord verbal de 80 millions sur 4 ans. Un accord qui suffisait au Shaq. Sauf qu’entre temps, un monsieur a signé un contrat de 110 millions sur 7 ans à Miami. C’est là que l’égo du Shaq revient : il veut être le joueur le mieux payé de la ligue et demande 150 millions de dollars. Si aujourd’hui le chiffre paraît normal voire faible, c’est énorme pour l’époque, et le Magic refuse. C’est là qu’un homme intervient: Jerry West
Il est GM des Lakers et décide immédiatement de transférer Vlade Divac à Charlotte pour se faire la place nécessaire pour attirer Shaq et lui offrir les 120 millions qu’il souhaite. L’histoire part en sucette quand le GM d’Orlando, John Gabriel, arrive en dernière minute en avion pour donner le contrat de 120 millions que Shaq voulait. Malheureusement, il était trop tard pour ça, et le Magic a perdu Shaquille O’Neal.
Pour ne rien aider, des sondages sortent dans le Orlando Sentinel, le journal local. 82% des fans ne veulent pas virer Brian Hill si c’est la condition de Shaq, 91% des fans ne veulent pas offrir 115 millions de dollars au pivot. L’histoire a retenu que les GM ne voulaient pas offrir le max, mais pas grand monde voulait à Orlando en réalité. Malheureusement, le temps de se rendre compte de l’erreur, il était trop tard.
L’héritage du Shaq à Orlando
Si aujourd’hui le Magic est une franchise respectée, tout part de Shaquille O’Neal. C’est lui qui fait exister l’équipe d’un point de vue médiatique. Le Magic avant lui, c’est des coups de chaud de Terry Catledge, Scott Skiles et Reggie Theus. C’est rien le Magic avant Shaq. Evidemment, d’autres joueurs après ont fait un excellent passage (Penny, T-Mac, Dwight, etc) mais celui qui met les bases, c’est le Big Diesel.
Un des joueurs les plus dominants de l’histoire, si ce n’est le pour certains. Dans une NBA où les pivots sont nombreux et forts, il a su s’imposer très vite et très fort parmi les meilleurs pivots, et joueur, de la ligue. L’héritage de Shaquille O’Neal, c’est plus qu’un joueur. C’est un personnage, c’est un tourbillon médiatique, une explosion d’une équipe que personne ne connaissait à la vue de tous. Une équipe qui a beaucoup déçu à cause d’une fin en eau de boudin, mais surtout une équipe qui a terrifié une ligue et qui a fait rêver une ville qui n’avait rien connu avant, dans un quelconque sport. C’est ça, l’héritage de Shaquille O’Neal.
Certains diront qu’il n’est pas resté assez longtemps, d’autres que ça s’est mal fini, encore d’autres que il n’y a pas de bagues. Peut-être que c’est vrai, mais l’impact de Shaq à Orlando va bien au-delà de tout ça. Rendez-vous ce 13 février pour vivre la cérémonie du premier numéro retiré chez le Magic, celui du Big Diesel.
[…] et les Celtics recrutent un Shaquille O’Neal de 38 ans. Non, il ne peut plus être une option principale à ce stade de sa carrière, mais il peut être utile pour une équipe avec une rotation profonde. […]
[…] À partir de 1992, les joueurs NBA sont autorisés à participer, et c’est alors que les stars à leur apogée ont pu rejoindre le tournoi olympique. Encore une fois, les américains sont omniprésents. En 1992, comme en 1984, Michael Jordan était la plus grande star, mais Charles Barkley était monstrueux cette année là. 18 points à 71,1% de réussite au tir, 4 rebonds et 2,6 interceptions. Barkley avait également les meilleures moyennes en 1996, mais il avait aussi raté un match. C’est pourquoi David Robinson fut nommé ici, lui qui avec un temps de jeu limité, était quand même le meilleur pivot d’une équipe qui contenait Hakeem Olajuwon et Shaquille O’Neal. […]