En 2012, les Bobcats sont une équipe historiquement médiocre. 7 victoires pour 59 défaites la saison précédente, un jeu immonde autour de Corey Maggette et des rookies Kemba et Bismack et aucun avenir. Aucun avenir, ou presque. En effet, la draft 2012 réserve son lot de talent dont un certain Anthony Davis, tout simplement un des prospects du millénaire pour lequel beaucoup d’équipes veulent ce choix 1. Après une loterie (un trucage pour donner le pick à NOLA, on en reparlera un jour), ce sont les Hornets de la Nouvelle-Orléans qui obtiennent le freak de Kentucky. Charlotte n’a qu’un pick 2 et entre Harrison Barnes, Bradley Beal, Thomas Robinson et autres Andre Drummond, le choix se tourne vers Michael Kidd-Gilchrist, l’ailier défensif des Wildcats et coéquipier de AD (Anthony pas Drummond).
Un choix cohérent
Le choix est, sur le papier, très bon. Les lacunes offensifs de scoring et de création sont déjà repérés et inquiètent un peu, évidemment, surtout dans une équipe qui a besoin de talents. Cependant, l’athlète phénoménale qu’il est couplé à son énergie, ses aptitudes aux rebonds et sa défense le rende hyper intéressant. On rappelle qu’en 2012, on est dans une ligue où l’on cherche à savoir comment, au moins, gêner LeBron James.
Le démarrage de la saison rookie de MKG donnera raison aux dirigeants. En effet, après 12 matchs de régulière, les Cats sont en 7-5, alors que tout le monde donnait à peine 20 wins. Une grosse ligne de stat bien complète pour un rookie et de l’impact immédiat. Il fait d’ailleurs un de ses meilleurs matchs en carrière face à Dallas, chez qui il claque 25 points et 12 rebonds.
Si le bilan de Charlotte dégringole logiquement, l’impact de MKG est toujours notable en 2012. Il excelle sur transition, il défend très bien et est un joueur d’équipe par excellence. Il finit sa saison rookie positivement avec une All-Rookie Team.
L’homme de main de Steve Clifford
La saison 2013-2014 est un exemple typique de pourquoi Michael est so valuable à Charlotte. Avec le départ de Mike Dunlap pour laisser place à Steve Clifford, il voit enfin un coach fait pour lui. Steve connaît très bien un certain Dwight Howard et sait comment faire marcher une défense. MKG sera son point d’ancrage. Par ses qualités athlétiques, Michael peut TOUT switcher. Rapide, agile, mobile, puissant, il a tout pour lui, on est sur un freak.
Malheureusement, Michael Kidd-Gilchrist rate 20 matchs sur novembre-décembre et les Bobcats sont à 15-23 au 11 janvier, dernier match loupé de l’ailier. Le talent naturel de Kemba et Al ne peut pas tout faire. L’arrivée du pivot et la montée en puissance du meneur font que MKG est moins prolifique en attaque. Son retour marque un run incroyable pour Charlotte. Plus efficace en transition, plus défensif, plus physique, le jeu de Charlotte step up et leur permet de faire le gros run pour les PO. 28-16 sur la fin de saison, 43 au total, alors que personne en donnait 30.
Les emmerdes arrivent, la chute aussi
Michael Kidd-Gilchrist aurait pu être éternellement ce gros défenseur collectif. Cet ailier polyvalent qui va accepter les grosses missions défensives. Ce joueur de 2m01 qui va te gratter des rebonds sur l’horloge des 24. Ce joueur que tout le monde traiterait de bust mais que tout le monde voudrait. Malheureusement, entre 2014-2015 et 2015-2016, il n’a joué que 62 matchs, soit autant que l’entièreté de l’année sophomore. Moins que son années rookie. Les blessures vont être trop forts pour Michael Kidd-Gilchrist.
Aujourd’hui encore, beaucoup de gens estiment que la raison de son «downfall» est son tir de loin. Oui, son niveau offensif était insuffisant, mais on a vu des ailiers surathlétiques qui jouent la finition. Le vrai soucis, c’est qu’en revenant de ses blessures, Michael ne sera plus le même athlétiquement. Il arrête de se blesser, mais il n’a plus le peps d’antan, ni l’impact défensif du coup. Malheureusement pour lui, il n’a pas travaillé son tir, d’autant plus compliqué avec sa grosse blessure à l’épaule. Michael a terminé dans l’anonymat, à Dallas, en 2020.
Aujourd’hui, il est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire quand tu es un ailier athlétique en NBA. OG Anunoby et d’autres l’ont bien compris, en décidant de ne pas vivre seulement sur les qualités athlétiques. Cependant, on pourrait aussi le prendre en exemple de ce qu’il faut faire de tes qualités athlétiques en NBA.
Quand tu es un athlète phénoménal, il faut défendre dur, il faut se donner dans sa moitié de terrain, il faut aller aux rebonds, il faut jouer la transition à fond. Beaucoup de jeunes joueurs talentueux ne l’ont pas compris, et on finit par disparaître (coucou Willie Cauley-Stein, Shabazz Muhammad et Sekou Doumbouya). Pour finir, une touche plus personnelle pour remercier Michael, parce que personne ne peut dire qu’il a plus sué pour le maillot des Hornets que lui.