Début de soirée du 26 octobre 2023, une nouvelle vient attrister l’entièreté des fans de Cleveland. Robert « Bingo » Smith, ancienne gloire des Cleveland Cavaliers dans les années 70, vient de décéder à l’âge de 77 ans. Joueur emblématique de la franchise ayant participé à lui écrire les toutes premières lignes de son histoire, il est pourtant trop souvent oublié lorsque l’on parle des meilleurs joueurs de la franchise ou encore de son histoire au sens le plus large. Trop d’entre vous ne sont pas encore suffisamment au fait de la grandeur du monsieur qu’est Bingo Smith. Et rien que pour ça, je me doit de lui rendre un bel hommage.
Robert Smith naît le 26 février 1946 à Memphis dans le Tennessee. Il passe ses 3 ans de fac chez le Golden Hurricane de Tulsa dans l’Oklahoma sous les ordres de coach Ken Hayes qui va grandement l’aider à s’imposer comme un joueur majeur des circuits universitaires à l’époque. C’est d’ailleurs de cette époque que lui vient son surnom de « Bingo ». A l’époque c’est un commentateur à la radio qui emploi ce surnom dans le seul but de le différencier d’un autre Bobby Smith qui jouait avec lui. Lors de sa dernière saison à l’université en 1969, Bobby posa tranquillement des moyennes de 24,5 points et 10 rebonds accompagné d’un solide 49% au tir. Son coach dira même plus tard à son sujet :
« En 42 ans de carrière en tant que coach, je ne peux pas dire lequel de mes joueurs a été le meilleur. Mais je peux affirmer que le plus bel athlète avec lequel j’ai travaillé c’est Bingo Smith ».
On a donc à faire à un arrière très athlétique avec un très bon tir à mi distance, un grand sens du rebond et des capacités de défense intéressantes.
En 1969, Smith se lance dans le grand bain, direction la NBA et il est choisi en 6e position de la draft par les San Diego Rockets chez lesquels il réalisera une saison rookie timide avec 7 points, 4,5 rebonds et 1 passes de moyenne en seulement 16 petites minutes. Toutefois, lors de l’intersaison 1970, la NBA vit apparaître dans ses rangs 3 nouvelles équipes, les Buffalo Braves, les Portland Trail-Blazers et surtout les Cleveland Cavaliers.
Une Draft d’expansion a alors lieu dans le but de créer un effectif pour ces toutes nouvelles équipes. C’est donc dans ce contexte particulier que Bingo Smith pose ses valises à Cleveland. Lui qui sortait d’une saison rookie au cours de laquelle il n’avait pas exprimé l’entièreté de ses talents, pour son premier match avec Cleveland il marqua 21 points dans une défaite face au Buffalo Braves. Cette première saison, bien que très difficile sur le plan sportif (15V pour 67D) fût une réussite pour Bobby qui marqua 15,2 points et capta 5,6 rebonds en 30 minutes de jeu.
Mais l’année suivante l’effectif vît arriver Austin Carr qui aida l’équipe dans son processus d’amélioration mais qui vint freiner la progression de Smith puisque Carr évoluant au même poste lui pris plusieurs minutes sur son temps de jeu ce qui eut l’effet de faire baisser ce dernier à 14 petites minutes lors de la saison 72-73. Mais il en fallait plus pour abattre Robert Bingo Smith, après cet évènement il réalisa deux très bonnes saisons en ne ratant aucun match et redevint un joueur important de la franchise. Il réalisa même sa meilleure saison en carrière en 1974-75 avec 16 points, 5 rebonds et 3 passes de moyennes. Et en dehors des stats c’est surtout l’impression qu’il laisse qui marque les esprits.
On voit sur les terrains un joueur élancé avec une grosse afro, qui monte au dunk aussi facilement qu’il enfile les jump shot, sa manière de jouer (et sa coupe de cheveux) lui fit même l’honneur d’être comparé à Julius Erving. Son ancien coéquipier Dick Snyder racontait :
« Quand Bingo avait la balle dans les mains, la seule chose qu’il voulait c’est de trouver un moyen d’obtenir un shoot ».
Lors de la saison suivante Bingo Smith participa grandement à la réussite collective des siens en affichant encore une fois un très bon niveau de jeu. En effet, cette année là, les Cleveland Cavaliers parachevèrent leur saison avec un bilan de 49 victoires pour 33 défaites ce qui les amena au titre de champion de la division centrale ainsi qu’à la 2e place de la conférence Est.
Mais ce n’est pas le point le plus marquant de cette saison, c’est lors de celle-ci que se produit « le miracle de Richfield » duquel Smith sera un artisan majeur. (Si vous ne connaissez pas cette histoire je vous invite à aller lire la description que j’en ai fait dans un article précédent sur les moments marquants de l’histoire des Cleveland Cavaliers.
Par la suite Bobby continua son chemin dans l’Ohio sur les standards auquel il avait habitué tout le monde. Malheureusement, rattrapé par son corps et en concurrence avec les nouvelles recrues de l’effectif son temps de jeu commença à diminuer et son impact en fût donc affecté. Si bien qu’en octobre 1979 après 9 saisons sous la tunique Wine&Gold Bingo Smith fût échangé au San Diego Clippers, de retour dans la ville dans laquelle tout a commencé. En signe de reconnaissance et pour honorer sa grande carrière dans l’Ohio, Cleveland décida de retirer son numéro 7 un mois après son départ alors qu’il jouait encore et de l’accrocher au plafond à côté de la bannière de champion de division qu’il a aidé à remporter 3 ans plus tôt. Il réalisa seulement une saison chez les Clippers avant de prendre sa retraite en 1980 à l’âge de 34 ans.
Après sa carrière, il fût intronisé au Hall Of Fame de l’Université de Tulsa en 1984 et son maillot le numéro 32 y fût également retiré mais bien plus tard, en 2020. Encore aujourd’hui il possède encore de nombreux records pour la franchise, il est 4e au nombre de matchs joués, 5e au nombre de minutes, 6e au nombre de points marqués…
Robert Bingo Smith termina sa vie simplement, il vécut jusqu’à la fin dans son appartement à Memphis bien qu’il du avoir l’aide de son fils à cause d’un AVC qu’il a fait en 2009 et duquel il garda quelques séquelles. Mais malgré tout cela il continua de s’investir comme il put dans la franchise des Cavaliers avec laquelle il a toujours gardé de bons liens. Et comme le dit si bien son ancien coéquipier Campy Russell :
« Bingo est l’un des joueurs les plus doués à n’avoir jamais honoré la franchise de Cleveland. Et son impact sur le terrain et sur l’ensemble de la communauté à laissé une impression durable sur tout ceux qui sont rentrés en contact avec lui au cours de sa vie ».
Mais malheureusement, Robert « Bingo » Smith n’est plus. Il était un joueur extraordinaire, trop peu connu du grand public, mais qui aura de toutes les manières possibles laissé son empreinte sur la franchise des Cleveland Cavaliers. Son numéro 7 ornera à jamais le plafond de la Q Arena et dois rappeler à tous quel grand joueur il a été. Merci pour tout ce que tu as pu faire Robert Smith, on ne t’oubliera pas car les légendes ne meurent jamais.
[…] près le même. Les Rockets draftent des noms intéressants comme le 6ème choix de la Draft 1969, Robert « Bingo » Smith qui fera ses valises pour Cleveland après sa première saison ; ainsi que deux autres noms qui […]