Si la NBA veut dire la National Basketball Association, il est clair que la ligue est de plus en plus internationale. Durant la saison 2022-23, 120 joueurs venaient d’en-dehors des 50 États américains, représentant 40 pays et territoires différents. 14 de plus ont été draftés cette année, 5 au premier tour, 2 dans le top 10, et le choix numéro 1 était le français Victor Wembanyama.
En plus du nombre de joueurs étrangers qui s’agrandit d’année en année, il y a aussi le nombre de matchs qui se déroulent hors des Etats-Unis et Canada. Paris, Londres, le Japon, ainsi que plus récemment les Emirats Arabes Unis reçoivent régulièrement des matchs NBA. C’est ici que les stars de la ligue viennent promouvoir ce que l’association a à offrir, que ce soit pendant la pré-saison ou pendant la saison régulière.
L’un des hôtes réguliers est Mexico City. Après plus de 30 ans maintenant, la ville a accueilli 18 matchs de présaison et 12 matchs de saison régulière au Palacio de los Deportes et depuis 2012 à la Mexico City Arena. Avec 30 matchs au total, et un 31e prévu ce 9 novembre entre Orlando et Atlanta, la capitale du Mexique est le marché étranger préféré de la NBA pour organiser ses matchs.
Le commencement
Cette longue histoire a débuté le 27 octobre 1992. Quelques mois après que la Dream Team ait vendu au monde entier le produit NBA, la ligue a continué son travail d’expansion internationale en organisant son cinquième match seulement hors des Etats-Unis à l’époque. A l’affiche, une bataille entre équipes texanes avec les Rockets d’Hakeem Olajuwon contre les Mavericks de Derek Harper. Deux équipes qui ont raté les playoffs l’année précédente, et dont une seule sera prétendante au titre cette année.
Le choix de ces équipes peut paraître curieux, mais il faut se rappeler le fait qu’en tant qu’équipes texanes, ces franchises ont une plus grande connexion avec le marché mexicain. Également, l’affiche contient l’une des plus grandes stars de la ligue en Hakeem the Dream. Ainsi, le duel prend plus de sens quand on prend ces facteurs en compte.
19 527 personnes se sont présentées au Palais des Sports construit pour les Jeux Olympiques de 1968, assistant au premier match se déroulant au sud de la frontière américaine dans une salle quasiment à guichet fermé.
Le déroulé de la rencontre
Si pendant la saison qui suit il y aura un grand écart entre les Rockets et les Mavericks, celui-ci ne fut pas visible pendant la rencontre. Les deux équipes se sont rendues coup pour coup, avec notamment Hakeem Olajuwon qui s’illustre avec brio à travers le match, avec également de bonnes actions de Robert Horry et Kenny Smith. Hakeem s’est également distingué pendant un temps mort où sa chaise l’a lâché.
Cependant, Dallas n’a rien relâché. Menés comme d’habitude par Harper mais également Randy White, les Mavericks sont restés au coude à coude avec les Rockets jusqu’à la fin. A 9 secondes du buzzer, Mike Iuzzolino envoie une magnifique passe dans le dos pour Dexter Cambridge qui met le lay-up par-dessus Hakeem. 102-102. Après un temps mort, Kenny Smith lance l’action, dribble à travers la défense de Dallas, attire la défense et envoie la balle à Hakeem qui conclut l’action sans grande difficulté à 2 secondes de la fin. 104-102 est le score final en faveur de Houston.
Pour leur premier match au Mexique, la NBA avait de quoi être satisfaite. Avec un bon nombre de spectateurs et un match intéressant de bout en bout, la ligue pouvait s’assurer qu’il y avait une demande maintenant et dans le futur également.
Conséquences
Durant les années suivantes, la NBA fera plusieurs matchs le même jour à Mexico City, notamment en 1994 et 1996 où se dérouleront 4 matchs en 2 jours au Palacio de los Deportes. Un traitement de faveur particulier démontrant la détermination de la ligue dans leur quête de capturer le marché mexicain.
Le 6 décembre 1997, le premier match de saison régulière se déroulant au Mexique eut lieu. Tel un symbole, il opposa les Rockets et les Mavericks. Cette fois-ci, le score fut de 108–106 en la faveur de Houston. Michael Finley a égalisé son meilleur total en carrière à ce stade avec 35 points, mais cela n’a pas suffi pour vaincre les Rockets. Sans Olajuwon, Charles Barkley a pris les commandes avec 19 points et 17 rebonds. Après la victoire serrée, Barkley a lancé le ballon dans les tribunes avec grand enthousiasme. Encore une fois, un match qui fut un grand succès. 20,635 ont pu assisté à duel palpitant, et cette rencontre a ouvert la voie pour d’autres matchs se déroulant à Mexico City. Depuis, nous avons vu d’autres grandes rencontres et grands moments dans la capitale du pays d’Amérique Latine.
Cela dit, l’expansion vers le Mexique ne s’est pas arrêtée à faire un match annuel. En 2021, les Capitanes de Ciudad de México sont passés de la ligue de basket nationale à la G-League. Ceci ouvre la possibilité pour une franchise NBA dans un troisième pays dans le futur. « Il ne fait aucun doute que nous envisagerons sérieusement Mexico au fil du temps », a déclaré Adam Silver. Bien sûr, les problèmes logistiques sont une préoccupation légitime, mais le commissaire a mentionné que la ville « fait tout ce qu’il faut pour démontrer à la ligue qu’en fin de compte, nous pourrions être en mesure d’accueillir une équipe de la NBA ici ». Et cette conquête du marché mexicain a commencé il y a maintenant 31 ans, lors d’un soir de pré-saison.