Fan de NBA, nous avons tous entendu parler de l’ancien prospect 5 étoiles qui n’a pas eu l’avenir qui lui était promis. Markelle Fultz est devenu champion du monde avec Team USA U18 et élu MVP de la compétition, avant de rejoindre l’université de Washington.
Cet article a été écrit par François Kuyo.
Défini comme joueur « with no weakness » dans les scoutings reports avant sa Draft, son unique saison NCAA a été une réussite qui l’a projeté en top pick pour 2017 : 23.2 PTS, 5.7 REB, 5.9 AST sous le maillot des Huskies avec de grosses qualités de finisseur et un super pourcentage de loin (41.3% à 3pts). On pouvait déjà voir une petite alerte sur son pourcentage aux lancers francs : 65%.
Un mauvais workout niveau adresse avec les Celtics leur donne l’idée de trade leur first pick contre le pick 3 des Sixers. Ce pick a permis de ramener Jayson Tatum du côté de Boston. Quelques jours avant la Draft, Markelle Fultz réalise un autre mauvais workout à Philly. Cette fois avec un malheureux 4/18 de loin, que le staff des Sixers a préféré expliquer par une potentielle nervosité d’avant Draft. C’est pour cela que le choix de Fultz fut si simple en premier choix devant des Lonzo Ball, Jayson Tatum, De’Aaron Fox ou encore Donovan Mitchell…
Une Summer League qui camoufle bien des choses
En effet, les débuts de Fultz en Summer League sont bons statistiquement mais certains observateurs ont quand même remarqué une gestuelle aux shoots bien différente de celle qu’il avait quelques mois auparavant en université. Une blessure à la cheville lors du troisième match interrompt prématurément sa compétition. Donc peu de contenu alertant avant la NBA.
Début du « flop »
Tout commence avant ses débuts NBA avec une déclaration de l’assistant des Sixers de l’époque, Lloyd Pierce, qui a fuité disant mot pour mot : « Je n’ai jamais vu quelque chose de la sorte… Ce gamin ne peut plus shooter. »
Markelle explique donc qu’il a la sensation qu’on lui tire l’épaule vers le bas lorsqu’il tire. Il essaye donc de fixer le problème au plus vite en faisant appel à son entraîneur de longue date, Keith Williams, qui ne trouvera naturellement pas le problème de fond. Pensant dans un premier temps que le souci est mental il décide de le faire travailler différemment, notamment en lui demandant de shooter allongé au sol comme on a pu l’apercevoir sur une courte vidéo filmée en caméra amateur.
Puis la saison arrive, son premier match à côté du tandem Embiid-Simmons est très attendu. Tous les yeux sont portés sur le numéro 1 de la dernière Draft. Ce match a malheureusement montré les signes que le clan Fultz-Sixers redoutaient le plus… avec notamment 2 lancers francs catastrophiques qui feront le tour de la planète basket sous forme de blague où l’on voit le joueur mal à l’aise pour tirer.
Match après match le cauchemar continue et s’intensifie. Les Sixers le mettent à l’arrêt avant de le réintégrer dans le groupe pour les derniers matchs de la saison et des bouts de minutes en playoffs, ne lui permettant que de participer à 14 rencontres et d’afficher un vilain 47% aux lancers-francs et aucun panier à 3P inscrit de l’année. Une très triste performance pour un joueur qui rappelons-le tournait à plus de 41% à 3P la saison passée en NCAA. Seul fait positif : plus jeune joueur à réaliser un triple double. Record depuis battu par Josh Giddey et LaMelo Ball.
C’est alors qu’un dernier diagnostique tombe, le syndrome du défilé thoracobrachial, une maladie rare qui nécessite un traitement précis qui mettra un terme à la saison sophomore de Markelle Fultz fin novembre 2018. Le passage décevant et le nombre de matchs limités : 14 matchs la première année puis 19 lors de la seconde, amènent à un échange du côté du Orlando Magic.
L’heure de la rédemption ?
Ce n’est qu’à l’aube de la saison 2019-20 que nous reverrons Markelle sur les parquets et sous ses nouvelles couleurs. Pour cette première hors de Philadelphie on peut dire que c’est un nouveau et bon départ pour le choix numéro 1 de la Draft 2017.
12 points et 5 passes décisives de moyenne en jouant 72 matchs. Et une note rassurante voir encourageante avec le quatrième pourcentage à mi-distance de la ligue après le All-Star Break. Suite à ça, le Magic négocie une extension de 50 millions de dollars sur 3 ans à son contrat rookie qui permettra au joueur d’être affilié à la franchise jusqu’à l’été 2024.
Puis un nouveau pépin surgit
Lors de son huitième match de sa deuxième saison sous le maillot de Orlando, et après un début de saison individuellement et collectivement en hausse, c’est le ligament croisé de son genou qui le lâche ainsi que l’équipe Floridienne qui était numéro 1 à l’Est avant sa blessure. Un nouvel obstacle dans la carrière du jeune meneur qui n’a que 22 ans lors des faits et qui pourtant a déjà subit un bon nombre d’épreuves physiques comme mentales.
« Mentalement ce n’est pas facile à gérer quand on t’enlève ce que tu aimes le plus au monde, c’est dur… même si je n’avais pus de bras je voudrais toujours trouver le moyen de jouer au basket-ball. »
Sur 410 matchs possibles à jouer à ce moment là, il n’a pu jouer que 131 fois… Beaucoup de questions et de quasi-conclusions arrivent donc. Sera-t-il capable de revenir d’une nouvelle blessure importante ? Pourra-t-il redevenir titulaire dans l’effectif du Magic ?
Les actes de Fultz ont donné par la suite des réponses positives. Il a effectué son retour le 1er mars 2022 pour faire les 18 derniers matchs de la saison régulière en montrant de belles choses. Bien en rythme, c’est bien pour la saison 2022-23 que les choses allaient commencer à lui sourire. Markelle nous dévoile son talent, son travail et le fruit de sa patience en compilant 14 points et 6 passes décisives de moyenne avec 60 titularisations encourageantes.
Montrant ses qualités de finisseur, passeur ainsi que défenseur (1.5 interceptions), un pourcentage en progrès à 3pts avec 31% de réussite. Il a fait de loin sa meilleure saison en carrière et nous laisse penser que le meilleur reste à venir pour lui.
Il sera intéressant maintenant de voir si le Magic continuera de lui laisser sa place dans le 5 de départ suite à l’acquisition de Anthony Black, pick 6 de la dernière draft, qui est un meneur de grande taille d’un registre différent de Fultz.
À l’aube de sa 7ème saison, que pouvons-nous espérer de Markelle Fultz ?
Calibre All-Star à venir ? Titulaire indiscutable en NBA ? L’image de bust qui lui colle à la peau ? Encore pas mal d’interrogations au sujet de Markelle Fultz mais c’est sûrement le training camp qu’il aborde avec le plus de confiance et de satisfaction de sa carrière.
En route pour on l’espère une belle histoire de rédemption à l’américaine !