Alors que l’ensemble des effectifs sont en grande partie connus, certaines conclusions et interrogations peuvent déjà s’envisager pour chaque équipe. Après une saison décevante et une élimination au play-in, les Raptors ont subi de nombreuses critiques sur leur projet sportif et leurs faibles mouvements durant cette intersaison. Ainsi, intéressons-nous à 4 points importants concernant l’équipe canadienne afin de mieux comprendre les enjeux de leur saison à venir !
Le paradoxe Siakam – Barnes
Longtemps dans des rumeurs de transfert du côté de Portland, d’Indiana ou encore d’Atlanta, Pascal Siakam reste finalement en terre canadienne pour sa dernière année de contrat avec les Raptors. Auteur d’une saison remarquable et d’un statut All-Star amplement mérité, le camerounais fut véritablement un des seuls rayons de soleil dans le marasme qu’a vécu son équipe la saison passée. Malgré tout, beaucoup de journalistes, d’experts NBA et de fans de la franchise championne en 2019 pensait que le front-office allait prendre la décision de transférer leur meilleur joueur afin de récupérer des apports sur les lignes extérieurs et de laisser toute la lumière à leur véritable pépite, Scottie Barnes.
En effet, sous Nick Nurse, Scottie a souvent été mal utilisé voire réduit à un rôle qui ne lui correspondait absolument pas à cause de la prédominance de Siakam au poste 4 et de la régularité d’O.G. dans l’aile. En tentant le run-it-back, les Raptors savent que c’est leur dernière chance pour faire fonctionner le duo Scottie-Pascal.
Même si leur alchimie s’est parfois exprimée sur certains matchs ou sur des actions isolées, Darko Rajakovic doit trouver la solution pour les faire briller ensemble et mettre en avant leurs immenses qualités. Si la sauce ne prend pas, une décision devra être prise rapidement avant d’arriver au point de non-retour. De plus, Siakam étant agent libre l’été prochain, la gourmandise de Masai a peut-être coûté à Toronto son unique moyen d’obtenir un package intéressant en échange. Ainsi, le début de saison des Raptors est crucial puisque si en janvier, la franchise est dans les bas-fonds de l’Est, la trade deadline risque d’être spicy.
La question de la mène
Avec le départ de Fred VanVleet pour H-Town, les principales interrogations autour des mouvements estivaux de Toronto concernaient le poste 1. Rapidement, la franchise a jeté son dévolu sur le meneur expérimenté à la tête de la sélection allemande, Dennis Schröder. Toutefois, avec l’embouteillage sur les postes 4 et 5, il est encore difficile de savoir si son arrivée signifie une place de titulaire ou bien un excellent back-up de Scottie Barnes à la mène. Quelle que soit la décision du coaching staff, le meneur titulaire devra rapidement trouver sa place et devenir le chef d’orchestre de cette formation canadienne. Même si FVV a été critiqué sur sa sélection de tirs parfois hasardeuse ou encore son attitude avec les jeunes joueurs, il n’en restait pas moins un excellent gestionnaire qui a permis aux Raptors d’excellents résultats auparavant.
Après avoir étudié la question du meneur titulaire, il est également intéressant de constater que la profondeur sur ce poste est assez faible. En effet, si l’on considère que Barnes va jouer à des postes différents tout du long de la saison, en véritable meneur de jeu, le banc est composé de Malachi Flynn, de Jeff Dowtin Jr. ou encore des two-way contracts, Markquis Nowell et Jevon Freeman-Liberty. Autant dire que ces noms respirent la jeunesse mais surtout l’inexpérience. Ainsi, il va être primordial que les rôles de chacun soient connus au plus vite afin que chaque joueur puisse trouver son rythme et que le poste 1 des Raptors ne devienne pas une cible constante pour les équipes adverses dès lors que Rajakovic doit entamer ses rotations.
L’apport du banc
Restons axé sur les remplaçants et intéressons-nous au banc plus en général. Cet aspect fut un des véritables points noirs lors de la saison passée puisque malgré des joueurs prometteurs, le banc manquait cruellement de régularité et d’efficacité. Il faut ainsi espérer que cela change cette saison afin de ne pas subir les mêmes trous d’air que l’année dernière.
Tout d’abord, sur les lignes arrière, les responsabilités reposeront sur les épaules du flashy Gary Trent Jr. et du jeune drafté Grady Dick. Ces deux snipers au profil athlétique et explosif auront pour mission de get buckets dès leur entrée sur le terrain et de faire preuve de toutes leurs qualités en attaque. De l’autre côté du terrain, GTJ montrera encore toutes ses aptitudes défensives, notamment dans le secteur des steals, tandis que Dick devra step-up rapidement afin de ne pas être ciblé par les scouting reports adverses.
Concernant les forward, le coaching staff pourra compter sur des profils expérimentés comme Otto Porter Jr., Thaddeus Young ou encore Garrett Temple afin d’apporter du vice, de la défense et un certain cadre aux plus jeunes. À leurs côtés, Jalen McDaniels aura à cœur de briller après son passage aux 76ers. Enfin, on retrouvera la paire d’intérieurs fétiches du banc canadien : Chris Boucher – Precious Achiuwa. Ces deux-là devront apprendre de leurs erreurs passées et apporter de l’explosivité et de la défense tout en rentrant certains shoots au bon moment.
Ainsi, sur le papier, le banc de Toronto peut paraître assez profond (hormis sur le poste 1) toutefois il faudra que la cohésion soit rapidement présente et que tout le groupe marche dans le même sens afin d’espérer de bons résultats dans cette conférence Est toujours plus compétitif.
La touche Rajakovic
Exit Nick Nurse, bonjour Darko Rajakovic. Tout droit venu du banc des Grizzlies, ce jeune entraîneur serbe de 44 ans a aujourd’hui la lourde tâche de réparer les pots cassés par son prédécesseur. En effet, la rupture entre les Raptors et Nurse ne fut pas des plus amicales et des tensions sont ainsi apparues au sein même de l’effectif durant la saison passée à cause de son attitude et de certains de ses choix.
Plus proche de ses joueurs et plus humain dans ses relations que Nick Nurse, Rajakovic est sûrement une très bonne pioche pour Toronto puisque ce dernier était très apprécié de l’effectif de Memphis durant ces quelques années passées là-bas. Désormais, ce coach doit apprendre à regrouper son groupe autour d’un tout nouveau projet qui peut véritablement marquer un virage majeur dans la direction de la franchise pour les années à venir. Ainsi, Toronto doit retrouver son ADN défensif si important tout en développant son attaque, auparavant trop souvent stéréotypée et prévisible.
L’attitude de Masai
Parallèlement aux choix du coach, il est primordial de garder un œil attentif sur le board de la franchise et principalement sur Masai Ujiri. GM reconnu et dont les décisions intelligentes ont mené au sacre de 2019, ce dernier est aujourd’hui plus critiqué que jamais à cause de ces faibles mouvements au cours des deux dernières années. Parfois trop insistant dans les négociations, Masai a ainsi loupé le coche de certaines bonnes affaires au cours des derniers étés et trade deadlines. De plus, tous les joueurs et le staff ne soutiendraient pas autant Masai que précédemment comme le stipulent certaines rumeurs récentes. Ce dernier devra donc s’ajuster parfaitement selon les résultats des Raptors afin de ne pas être sur un véritable siège éjectable en fin de saison si celle-ci fut un lamentable échec.
Selon David Thorpe et ce qu’il a entendu aux entraînements de Rico Hines, les joueurs des Raptors ne blâmeraient pas Nick Nurse pour la mauvaise saison passée.
Certains joueurs ainsi que le staff penseraient que la direction est le problème, en particulier Masai Ujiri.
— Toronto Raptors France 🇫🇷 (@RaptorsFRA) August 17, 2023
En résumé, les Raptors font face à de nombreux défis cette saison et devront s’ajuster au plus vite et faire les bons choix au bon moment afin de ne pas laisser certains concurrents directs (Chicago, Indiana, Atlanta, etc) prendre le dessus à la fois dans les résultats et dans le projet sportif au global.
Chacun aura un rôle à jouer dans cet effectif et devra assumer son rôle et ses responsabilités aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments.