Les Knicks sont en vacances. Si la fin est un peu moche et frustrante, comme souvent avec une élimination, n’oublions pas d’où vient cette équipe. Cette saison 2022-23 est une immense réussite qui aura fait renaître la meilleure et la pire chose chez un supporter : l’espoir.
Une base saine, enfin.
A l’heure du bilan, commençons par le positif. Le bilan comptable est aussi inespéré qu’excellent : N-Y a été dans les 8 dernières équipes encore en lice, s’est qualifié sans passer par le play-in et a upset une équipe plus forte sur le papier. En plus de ce résultat purement factuel, ce qui est intéressant est que pour la première fois depuis très longtemps, les Knicks n’ont pas cherché à griller les étapes dans leur construction. Le management a monté une équipe cohérente avec principalement des joueurs développés en interne ou alors des joueurs récupérés sans jamais craquer sur la contrepartie. Si on regarde la rotation, ont été drafté : Quentin Grimes, RJ Barrett, Mitchell Robinson, Immanuel Quickley, Miles McBride et Obi Toppin. 6 joueurs dans ta rotation qui viennent de la draft, c’est presque du jamais vu pour la franchise de la grosse pomme. Les autres joueurs, d’où viennent-ils ? De la free agency ou de trade malin. Le résultat est probant puisque les Knicks sont une équipe jeune, avec 11 first picks sur les 7 prochaines années et même un poil de cap space. Mais ce n’était pas gagné que Thibodeau, souvent catalogué old school, donne confiance à ses jeunes joueurs. Une grande réussite donc, dû en grande partie à l’éclosion de tout ces rôles players très modernes. Des joueurs intelligents capables d’exploiter le décalage créé par Brunson ou Randle et qui bonifie énormément cette attaque très simpliste à la base. Oui je pense à Quentin Grimes, Quickley, Josh Hart ou même Hartenstein qui est très intéressant sur short roll. Mais oui, la plus grosse raison de ce renouveau s’appelle Jalen Brunson. New-York s’est trouvé un patron et il porte le numéro #11. Après une saison régulière de très haut niveau, JB a été le seul à surnager dans ces PO. Le seul qui n’est presque jamais passé au travers et qui, dans deux séries très défensives, a été en capacité de se créer son tir. On parle d’un joueur qui face à l’élimination a planté 38 puis 41 pts à 70 TS% puis 79 TS%. Normalement ce genre de perf devait permettre à New-York d’arracher un Game 7, mais tout ne s’est pas passé comme prévu.
Des limites exposées au monde
Jalen Brunson a été magnifique mais a surtout été seul. Complètement abandonné par le reste de l’effectif ou presque. Là où lui shootait à 14/22, le reste du 5 majeur pondait un terrible 5/32… Rédhibitoire. Certes il y a une part de malchance tant l’adresse a une part d’aléatoire et même ces Knicks ont des circonstances atténuantes : Randle n’était pas à 100% physiquement avec sa cheville, Grimes s’était déboité l’épaule, Quickley absent à cause de sa cheville etc… Mais il ne faut pas se cacher derrière ces excuses tant le plan de jeu était dysfonctionnel. Si personne d’autre que JB ne rentrait ses tirs, c’est avant tout car la sélection de tirs était profondément mauvaise. Et on n’a cessé de le dire tout au long de la saison que l’offensive Rating très élevé (4e de régulière) était sans doute en trompe œil. Les Knicks étaient en réalité une équipe assez maladroite (19e à l’eFG%) et ce score se basait sur une énorme domination au rebond offensif, pour avoir plus de possession que l’adversaire. Forcément quand cet avantage tombe quelque peu, toutes les autres lacunes ont été pointées très fort dans cette série face au Heat. Une autre force qui a disparu face à Miami : la gestion du ballon (14 TOV% contre 9% pour Miami). Un spacing assez cataclysmique (Grimes 28% à 3, Randle 28%, Hart 24%…) pas aidé par cette attaque ultra statique, incapable d’attaquer une zone et qui est complètement tombé dans tendu par Spoelstra. On a très peu vu de jeu à deux côté faible comme il avait été question en régulière et cette attaque s’est retrouvée complètement freezé à jouer l’isolation à outrance. On ne cherchait même pas tant à trouver le mismatch, Kevin Love ou Duncan Robinson ont été très (trop) peu attaqués. Au contraire, combien d’isolation de Randle avons-nous vu face à Jimmy Butler au G6 ? Beaucoup trop, et on se retrouve avec Barrett et Randle qui passe complètement au travers… Si le premier a été plutôt convaincant face à Miami, le deuxième est passé complètement au travers. 53 TS% sur la série, un manque d’implication défensive et toutes ces questions qui reviennent : son style est-il transposable à la post season ? En tout cas, il n’a pas été mis dans les meilleures conditions non plus, il faut le dire. En effet, quand Thibs aligne des line-ups avec Robinson, Randle, Barrett et Hart, ça facilite les aides agressives de la défenses adverses sans grande menace… Seul Brunson a réussi à survivre. Il a manqué 3min dans les 2 derniers matchs, résultat ? Il va s’asseoir à 36-29 pour NY, lorsqu’il revient le score est à 37-36… pour Miami ! Voilà qui en dit long sur l’incapacité offensive de cette équipe sans lui…
Le plus dur commence
Tout n’est pas à jeter, New-York est devenu une bonne équipe mais c’est maintenant que le vrai boulot va commencer : passer de bonne équipe à très bonne voir contender. Une étape que beaucoup d’équipes ratent tant elle est compliquée. Comment passer ce step ? On l’a compris, les Knicks ont un core et une profondeur ultra intéressante et les role players en fin de contrat (Hart et Quickley) devraient être prolongés. Quelque part ce qui semble défaillant c’est l’attaque bien trop prévisible et qui repose sur des stars qui n’ont pas le niveau pour être des moteurs offensifs implacables. Mais paradoxalement, comment trader Randle après que ce dernier ait été All-Star et All-NBA ? Comment virer Thibodeau après l’excellente régulière et alors qu’il a fait passé un tour à cette équipe ? Ca semble être illogique et pourtant cela semble être les axes de progression majeurs. Pour passer un nouveau step, il faudra acquérir une superstar, une vraie. Attention à ne pas se tromper au casting et à ne pas se mettre dans la panade pour un joueur qui n’en vaut pas vraiment le coup. On le sait, les Knicks ont souvent la folie des grandeurs et ils ont des assets, mais attention à ne pas se mettre dans la panade pour quelqu’un qui n’en vaut pas la peine. Ce groupe est attachant et on a envie de le revoir aussi, même si en l’état il semble avoir un plafond de verre. On verra quelle direction prendra la franchise, mais ce groupe a été immense, a rendu fier New York et tous les fans de la franchise et rien que pour ça, merci messieurs !